Tite-Live
Apparence
Tite-Live (en latin : Titus Livius), dit « Le Padouan », né en 59 av. J.-C. ou en 64 av. J.-C. et mort en l'an 17 dans sa ville natale de Padoue (Patavium en latin), est un historien de la Rome antique, auteur de la monumentale œuvre de l’Histoire romaine (Ab Urbe condita libri : AUC).
Citations
[modifier]Les vapeurs de l’ivresse, l’obscurité de la nuit, le mélange des sexes et des âges eurent bientôt éteint tout sentiment de pudeur, et l’on s’abandonna sans réserve à toutes sortes de débauches ; chacun trouvait sous sa main les voluptés qui flattaient le plus les penchants de sa nature. Le commerce infâme des hommes et des femmes n’était pas le seul scandale de ces orgies ; c’était comme une sentine impure d’où sortaient de faux témoignages, de fausses signatures, des testaments supposés, de calomnieuses dénonciations, quelquefois même des empoisonnements et des meurtres si secrets qu’on ne retrouvait pas les corps des victimes pour leur donner la sépulture. Souvent la ruse, plus souvent encore la violence, présidaient à ces attentats. Des hurlements sauvages et le bruit des tambours et des cymbales protégeaient la violence en étouffant les cris de ceux qu’on déshonorait ou qu’on égorgeait.
- Récit du scandale des Bacchanales.
- (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 8, p. url (lire en ligne)
Depuis l’admission des hommes et le mélange des sexes, depuis qu’on avait fait choix de la nuit, si favorable à la licence, il n’était sorte de forfaits et d’infamies qui n’eussent été accomplis et les hommes se livraient plus à la débauche entre eux qu’avec les femmes. Ceux qui se prêtaient avec quelque répugnance à ces excès monstrueux, ou qui semblaient peu disposés à les commettre eux-mêmes, étaient immolés comme des victimes. Le comble de la dévotion parmi eux, c’était de ne reculer devant aucun crime.
- Récit du scandale des Bacchanales.
- (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 13, p. url (lire en ligne)
La secte était déjà si nombreuse qu’elle formait presque un peuple ; des hommes et des femmes de nobles familles en faisaient partie. Depuis deux ans il avait été décidé qu’on n’admettrait personne au-dessus de vingt ans ; on voulait avoir des initiés dont l’âge se prêtât facilement à la séduction et au déshonneur.
- Récit du scandale des Bacchanales.
- (la) Histoire de Rome depuis sa fondation, dans Œuvres de Tite-Live (1er siècle avant JC), Tite-Live (trad. Nisard), éd. Firmin Didot, 1864, t. 2, chap. 13, p. url (lire en ligne)
Citations au sujet de Tite-Live
[modifier]Nicolas Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, 1531
[modifier]On voit que les Romains, même dans les commencements de leur Empire, ont mis en usage la mauvaise foi. Elle est toujours nécessaire à quiconque veut d'un état médiocre s'élever au plus grand pouvoir ; elle est d'autant moins blâmable qu'elle est plus couverte, comme fut celle des Romains.
- « Discours sur la première décade de Tite-Live », Nicolas Machiavel (n. c.), Livre II, Chapitre XIII, dans Œuvres complètes de N. Macchiavelli, Nicolas Machiavel (trad. n. c.), éd. Auguste Desrez, 1837, t. I, p. 513 (texte intégral sur Wikisource)
Certes, si la religion avait pu se maintenir dans la république chrétienne telle que son divin fondateur l’avait établie, les États qui la professent auraient été bien plus heureux qu’ils ne le sont maintenant. Mais combien elle est déchue ! et la preuve la plus frappante de sa décadence, c’est de voir que les peuples les plus voisins de l’Église romaine, cette capitale de notre religion, sont précisément les moins religieux. Si l’on examinait l’esprit primitif de ses institutions, et que l’on observât combien la pratique s’en éloigne, on jugerait sans peine que nous touchons au moment de la ruine ou du châtiment.
- « Discours sur la première décade de Tite-Live », Nicolas Machiavel (n. c.), Livre I, Chapitre XII, dans Œuvres politiques de Nicolas Machiavel, Nicolas Machiavel (trad. n. c.), éd. Charpentier, 1855, t. I, p. 172 (texte intégral sur Wikisource)