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Cavalier

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Edouard Detaille, Vive l'Empereur !

Un cavalier ou une cavalière est une personne qui pratique l'équitation.

Je crois à la vertu de l’homme à cheval, mais il faut qu’il reste muet. S’il prononce un mot, c’est comme s’il mettait pied à terre.


Les hommes de Mongolie vivaient en selle, mouraient en selle. Quand ils jouaient, ils ne pouvaient le faire qu’à cheval. Et, à tous les autres jeux – courses, tir à l’arc en plein galop, chasses à courre ou au faucon – ils préféraient celui qu’ils nommaient le bouzkachi. Les guerriers de Tchinguiz l’ont porté dans tous les pays que piétinaient leurs étalons et leurs cavales. Jusqu’à ce jour, après sept fois cent années, se joue dans nos plaines du Nord et tel qu’en ce temps lointain – le bouzkachi.

  • Les cavaliers (1967), Joseph Kessel, éd. Gallimard, 1967, p. 28


Comme ils étaient beaux les tchopendoz ! Tous ǃ Qu’ils fussent très jeunes ou couverts de poils gris. Élancés, tout en os et en nerfs, semblables, par les contours de leurs figures, aux faucons dressés pour la chasse, ou lourds de torse et de mâchoires, comme les molosses des caravanes nomades. L’âge de ces cavaliers, le dessin de leurs traits, la forme de leurs corps, ne comptaient pas pour le batcha. Ce qui mettaient chacun d’eux au-dessus des mortels ordinaires, c’étaient les meurtrissures, les cicatrices qu’il portait. C’étaient aussi, et même chez les plus minces, la masse du poignet et des mains faites pour arracher à l’adversaire et la garder ensuite, la dépouille de bouc, enjeu du bouzkachi.

  • Les cavaliers (1967), Joseph Kessel, éd. Gallimard, 1967, p. 53


Et surtout dans leur attitude, c’était depuis le regard jusqu’en dans la démarche, une assurance nonchalante et superbe en leur primauté. Leurs tchapanes pouvaient être élimés et crasseux, et ils pouvaient n’avoir pour tout bien qu’une masure ou une yourte et quelques chèvres sur un lopin de steppe ingrate, ils semblaient plus fiers, plus libres, plus riches, sous leurs bonnets fourrés, que les khans et les bays fastueux de la province.

  • Les cavaliers (1967), Joseph Kessel, éd. Gallimard, 1967, p. 53


Ce fut, par un temps sombre, une galopade vertigineuse dans le sable du désert. Un ciel d'hiver, il y a là-bas aussi des ciels d'hiver, plus rares que les nôtres, étonnants et sinistres sur ce pays désolé : des nuages tout d'une pièce, si noirs et si bas, que là-dessous la plaine était blanche, le désert semblait une steppe de neige sans fin.
Et quand les deux spahis passaient, avec leurs burnous, emportés par la course de leurs bêtes emballées, les vautours énormes qui se promenaient par terre par familles paresseuses prenaient un vol effaré et se mettaient à décrire dans l'air au-dessus d'eux des courbes fantastiques.


Enfin, le cavalier fut là, prit le pli, serra la main de son chef et monta en voltige sur son méhari déjà lancé. Comme doit le faire un courrier en mission, il se mit au galop. Une seconde, son burnous blanc flotta dans la nuit, et les jambes de sa monture fouettèrent le sable mat, aussitôt fauchées par l'ombre.


Le capitaine d'Herbigny se sentait ridicule. Enveloppé dans un manteau clair dont le rabat flottait sur les épaules, on devinait un dragon de la Garde au casque enturbanné de veau marin, crinière noire sur cimier de cuivre, mais à califourchon sur un cheval nain qu'il avait acheté en Lituanie, ce grand gaillard devait régler les étriers trop courts pour que les semelles de ses bottes ne raclent pas le sol, alors ses genoux remontaient, il grognait : « A quoi j'ressemble, crédieu ! de quoi j'ai l'air ? » Le capitaine regrettait sa jument et sa main droite. La main avait été percée par la flèche envenimée d'un cavalier bachkir, pendant une escarmouche ; le chirurgien l'avait coupée, il avait arrêté le sang avec du coton de bouleau puisqu'on manquait de charpie, pansé avec du papier d'archives à défaut de linge. Sa jument, elle, avait gonflé à force de manger du seigle vert trempé de pluie : la pauvre s'était mise à trembler, elle tenait à peine debout ; quand elle trébucha dans une ravine, d'Herbigny s'était résigné à l'abattre d'une balle de pistolet dans l'oreille (il en avait pleuré).

  • Incipit


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