Dieu
Dans les religions monothéistes, Dieu désigne une entité suprême, unique, immatérielle, dotée d'une puissance surnaturelle et d'une perfection absolue. Selon ces religions, lui sont le plus souvent attribués les caractères d'infini, ominiscience, d'Éternité, toute puissance et de démiurgie, c'est-à-dire d'avoir créé le monde. Considéré comme un nom propre dans la langue française1, le nom « Dieu » prend une majuscule.
Croyance
Allan Kardec, Le Livre des Esprits, 1857
Question n°4 : Où peut-on trouver la preuve de l’existence de Dieu ?
Réponse : "Dans un axiome que vous appliquez à vos sciences : il n’y a pas d’effet sans cause. Cherchez la cause de tout ce qui n’est pas l'œuvre de l’homme, et votre raison vous répondra."
Question n°9 : Où voit-on dans la cause première une intelligence suprême et supérieure à toutes les intelligences ?
Réponse : "Vous avez un proverbe qui dit ceci : à l'œuvre, on reconnaît l’ouvrier. Eh bien ! Regardez l'œuvre et cherchez l’ouvrier. C’est l’orgueil qui engendre l’incrédulité. L’homme orgueilleux ne veut rien au-dessus de lui, c’est pourquoi il s’appelle esprit fort. Pauvre être, qu’un souffle de Dieu peut abattre !"
On juge la puissance d’une intelligence par ses œuvres ; nul être humain ne pouvant créer ce que produit la nature, la cause première est donc une intelligence supérieure à l’humanité.
Quels que soient les prodiges accomplis par l’intelligence humaine, cette intelligence a elle-même une cause, et plus ce qu’elle accomplit est grand, plus la cause première doit être grande. C’est cette intelligence qui est la cause première de toutes choses, quel que soit le nom sous lequel l’homme l’a désignée.
- Le livre des Esprits (1857), Allan Kardec, éd. Dervy, 2000, p. 2
Enseignement
Dictionnaire
Robert Sabatier, Dictionnaire de la mort, 1967
- Ces propos sont de Jean Rostand et datent de 1954.
- Jean Rostand, 1954, Pensées d'un biologiste, dans Dictionnaire de la mort, paru chez Albin Michel, 1967, p.246, Robert Sabatier.
Histoire politique
Louis XIV, Suite à la bataille de Malplaquet, XVIIIè siècle
- Suite à la défaite de Malplaquet, le roi reprocha amèrement à Dieu de ne pas l’avoir soutenu alors qu’il lui était fervent.
- La France sous Louis XIV : 1643-1715, Eugène Bonnemère, éd. inconnu, 1865, vol. 2, p. 101
Littérature
Critique
Tristan Tzara, Pierre Reverdy : Le Voleur de Talan, 1917
- Tristan Tzara commente ici le dernier roman de Reverdy.
- « Pierre Reverdy : Le Voleur de Talan », Tristan Tzara, Dada, nº 2, Décembre 1917, p. 17
Écrit intime
Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu, 1864
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 415
Paul Klee, Journal, 1957
Faux-fuyants : dans les cas de vouloir sans pouvoir.
Dire que les Dieux ne vous l'accordent pas.
Nier prudemment et bravement Mme Vénus.
Croire le Christ encore vivant.
Faux-fuyants.
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal III, p. 147
Nouvelle
Renée Vivien, La Dame à la Louve, 1904
La Soif ricane
… C’était beau quand même, cette trombe de flammes. C’était plus beau que le soleil. Jamais je n’ai vu quelque chose d’aussi magnifique… C’était si merveilleusement splendide que je tombai à genoux, et que je tendis mes deux bras vers le Feu, en riant comme les petits enfants et les idiots.
Je vous répète que c’était aussi effroyable que superbe, et que j’en devins presque fou. C’était trop beau pour les yeux d’un homme. Dieu seul pouvait regarder cet embrasement en face sans en mourir ou en perdre la raison.
Mais Polly, qui n’a pas plus d’âme que mes mules, ne comprit point et regarda sans voir. Elle ne s’étonne de rien, elle n’admire rien…
Je la haïssais de ne point avoir peur. Oh ! comme je la haïssais !… Je la hais férocement, parce qu’elle est plus forte et plus vaillante que moi… Je la hais, comme une femme exècre l’homme qui la domine.
- La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, La Soif ricane, p. 33
Blanche comme l'Ecume
- La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, Blanche comme l'Ecume, p. 206
Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse, 1969
- Journal d'un vieux dégueulasse (1996), Charles Bukowski, éd. Grasset & Fasquelle, coll. « Le Livre de Poche », 1969 (ISBN 978-2-253-14384-0), p. 249
Parodie
Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, 1898
- Œuvres complètes, t. I, Alfred Jarry, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1972, chap. XLI (« De la surface de Dieu »), p. 734
Jules Renard, Journal 1887-1910, 1925
- Journal 1887-1910, Jules Renard, éd. Actes Sud, 1995 (ISBN 2-7427-5216-1), p. 107
Prose poétique
Novalis, Hymne à la nuit, 1800
- « Hymne à la nuit », Novalis, Nouvelle revue germanique, nº 14, 1833, p. 236
- « Hymne à la nuit », Novalis, Nouvelle revue germanique, nº 14, 1833, p. 238
André Breton, Poisson soluble, 1924
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 2, p. 34
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 26, p. 103
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 32
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Travaux du poète
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — XII, p. 57
Roman
- Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967 (ISBN 2-08-070148-7), partie III, Lettre XXI à Milord Edouard, p. 284
Donatien Alphonse François de Sade, La philosophie dans le boudoir, 1795
- « La philosophie dans le boudoir » (1795), dans Oeuvres De Sade, Donatien Alphonse François de Sade, éd. Jeune Parque, 1947, p. 169
Charles Robert Maturin, Melmoth — L'homme errant, 1820
- Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996 (ISBN 978-2-85-940553-3), Récit de l'Espagnol, p. 283
Marie d'Agoult, Nélida, 1866
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XVI, p. 198
Alexandre Dumas, Le Bagnard de l'Opéra, 1868
Il est vrai que la nuit, quand je pouvais prendre sur moi de fermer mes volets aux rayons tentateurs de la lune ; quand je pouvais détourner mes regards de ce ciel tout scintillant d'étoiles ; quand je pouvais m'isoler avec ma propre pensée, je ressaisissais quelque empire sur moi-même. Mais, comme un miroir, mon esprit avait conservé un reflet de ses préoccupations de la journée, et, comme je l'ai dit, ce n'étaient plus des créatures humaines avec leurs passions terrestres qui m'apparaissaient, c'étaient de beaux anges qui, à l'ordre de Dieu, traversaient d'un coup d'aile ces espaces infinis ; c'étaient des démons proscrits et railleurs, qui, assis sur quelque roche nue, menaçaient la terre ; c'était enfin une oeuvre comme La Divine Comédie, comme le Paradis perdu ou comme Faust, qui demandait à éclore, et non plus une composition comme Angèle ou comme Antony.
Malheureusement je n'étais ni Dante, ni Milton, ni Goethe.
- Le Bagnard de l'Opéra (1868), Alexandre Dumas, éd. Magnard, coll. « Classiques & Contemporains », 2001 (ISBN 978-2-210-75424-9), 1. Le forçat, p. 10
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 56
Lorsqu’il lui avait parlé du sloughi tremblant, n’avait-il pas deviné de quelles analogies naturelles l’actrice tirait les puissances d’expression qui émerveillaient les poètes et les peuples ? C’était parce qu’elle avait retrouvé le sens dionysiaque de la nature naturante, l’antique ferveur des énergies instinctives et créatrices, l’enthousiasme du dieu multiforme émergé de la fermentation de tous les sucs, c’était pour cela qu’elle apparaissait au théâtre si nouvelle et si grande. Quelquefois, elle avait cru sentir en elle-même l’imminence de ce prodige qui faisait se gonfler d’un lait divin le sein des Ménades à l’approche des petites panthères avides de nourriture.
Elle était là, debout sur l’herbe, agile et fauve comme le lévrier favori, pleine du souvenir confus d’une lointaine origine, vivante et désireuse de vivre sans mesure pendant l’heure brève qui lui était concédée. Elles étaient évanouies, les molles vapeurs des larmes ; tombées, les aspirations douloureuses vers la bonté et le renoncement, disparues, toutes les grises mélancolies du jardin abandonné. La présence de l’animateur élargissait l’espace, changeait le temps, accélérait le battement du cœur, multipliait la faculté de jouir, créait une fois encore le fantôme d’une fête magnifique. Elle était une fois encore telle qu’il voulait la façonner, oublieuse des misères et des craintes, guérie de tout mal triste, créature de chair qui vibrait dans le jour, dans la chaleur, dans le parfum, dans les jeux des apparences, prête à traverser avec lui les plaines évoquées et les dunes et les déserts dans la furie des poursuites, à s’enivrer de cette ivresse, à se réjouir au spectacle du courage, de l’astuce, des proies sanglantes.
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 731
André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925
- Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925 (ISBN 2070400824), partie III (« Paris »), chap. 18, p. 378
André Pieyre de Mandiargues, La Marge, 1967
- La Marge, André Pieyre de Mandiargues, éd. Gallimard, coll. « Folio », 1967 (ISBN 2-07-037294-4), chap. II, p. 64
Dominique Fernandez, Porporino ou les mystères de Naples, 1974
- Porporino ou les mystères de Naples (1974), Dominique Fernandez, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1974 (ISBN 978-2-246-01243-6), partie II « Les pauvres de Jésus-Christ », Gourmandise, p. 165
Théâtre
Jean Giraudoux, Amphitryon 38, 1929
Mercure : [...] Ne vous faites pas d'illusion... Nous sommes des dieux... Devant nous l'aventure humaine se cabre et se stylise.
- Amphitryon 38 (1929), Jean Giraudoux, éd. Grasset, coll. « Le Livre de Poche », 1983 (ISBN 2-253-01068-5), partie Acte I Scène I, p. 20
Jean-Paul Sartre, Le Diable et le bon Dieu, 1951
- Gœtz s'adressant à Dieu, chassé de l'armée des pauvres après le triomphe oratoire de Karl, et qui avoue avoir échoué face à la méchanceté des hommes.
- Le Diable et le Bon Dieu, Jean-Paul Sartre, éd. Gallimard, 1971 (ISBN 2-07-036869-6), acte III, scène II, p. 209 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Hilda s'adressant à Gœtz, qui lui demande pourquoi elle a voulu survivre étant assuré qu'elle le reverrait au Ciel.
- Le Diable et le Bon Dieu, Jean-Paul Sartre, éd. Gallimard, 1971 (ISBN 2-07-036869-6), acte III, scène III, p. 211 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Médias
Presse
Filippo Mignini, Dieu tout-pensant, 2010
Dans le Court traité (II, chap. XXVI), Spinoza affirme expressément que la connaissance de Dieu par l'intellect est immédiate [...].
L'intellect ne se constitue dans un esprit existant en acte que lorsque l'idée de Dieu s'y trouve. L'intelligence, entendue comme troisième genre, n'existe ni avant ni sans cette idée. Parmi les hommes, ceux qui ne l'ont pas sont privés d'intellect (en tant que troisième genre de connaissance), et c'est la majorité de l'humanité.
- Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
- « Dieu tout-pensant », Filippo Mignini, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 76
- « L'article que "le Monde" a censuré! », Guillaume de Tanoüarn, Monde & Vie (ISSN 0335.3788), nº 875, mai 2013, p. 14
Philosophie
Friedrich Engels, Anti-Dühring, 1878
- Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Emile Bottigelli), éd. Editions sociales, 1971, chap. V. Etat, famille, éducation, p. 353
Michel Bakounine, Dieu et l'État, 1882
- Dieu et l'Etat (1882), Michel Bakounine, éd. Mille et une nuits, coll. « La Petite Collection », 1882 (ISBN 2-84205-074-6), p. 29 (texte intégral sur Wikisource)
Gaston Bachelard, L'Eau et les rêves, 1942
- L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993 (ISBN 978-2-253-06100-7), partie V, chap. I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, p. 39
Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, 2006
- Pour en finir avec Dieu (The God Delusion ) (2006), Richard Dawkins, éd. Robert Laffont, 2008, p. 38
Propos de moralistes
Blaise Pascal, Pensées, 1669
- Citation du Livre des XXIV philosophes
- Pensées de Blaise Pascal (1670), Blaise Pascal, éd. L. de Bure, 1923, partie Article IV (« Connaissance générale de l'homme »), p. 74
Psychanalyse
Alberto Eiguer, Psychanalyse du libertin, 2010
Libertinage, le plaisir et la joie
- Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010 (ISBN 978-2-10-054958-0), partie I. Libertinage, le plaisir et la joie, chap. Le libertinage faisant l'histoire, L'époque des lumières, p. 71
Psychologie
Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953
- Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 2-228-89431-1), chap. X. Le mariage sacré, p. 234
Religion
Saint Jean, La Bible, Nouveau Testament
- La Bible (1910), Saint Jean (trad. Louis Segond), éd. Edition Internationale VIE, 1980, partie Nouveau Testament, chap. 3, p. 127, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)
- La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)
- La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 7-8 (texte intégral sur Wikisource)