Zek
Le mot zek (parfois écrit zeka ou ze-ka[1]), abréviation d'un terme russe, désigne un prisonnier du Goulag dans l'URSS à partir des années 1930.
Historique
[modifier | modifier le code]Origine
[modifier | modifier le code]Le mot « zek » est, à l'origine, une abréviation du terme russe « заключённый каналоармеец (zaklioutchonniï kanaloarmeyets) », abrégé en з/к (z/k), qui signifie littéralement « détenu-combattant du canal »[2].
Le terme désigne à l'origine les détenus soviétiques affectés au creusement du canal de la mer Blanche reliant la mer Baltique à la mer Blanche (commencé en 1931 et achevé en 1933)[3]. L'utilisation de ce terme s'est étendue par la suite pour désigner tous les prisonniers du Goulag[4].
Retour à la liberté
[modifier | modifier le code]En , après la mort de Staline, la moitié des 1,5 million de prisonniers du Goulag sont libérés et confrontés à une forte discrimination à l'embauche, que le pouvoir tenta de corriger afin de faciliter leur réinsertion dans la société soviétique[5].
Zeks notables
[modifier | modifier le code]- Margarete Buber-Neumann, auteure allemande de Prisonnière de Staline et d'Hitler.
- Varlam Chalamov, auteur des Récits de la Kolyma.
- Gueorgui Demidov, écrivain russe, auteur entre autres de Doubar et autres récits du Goulag.
- Evguénia Guinzbourg, auteur de Le vertige et de Le Ciel de la Kolyma.
- Julius Margolin, auteur du Voyage au pays des Ze-ka.
- Jacques Rossi, auteur de Qu'elle était belle cette utopie ! et du Manuel du Goulag.
- Alexander Soljenitsyne, auteur russe de romans comme L'Archipel du Goulag et Le Premier Cercle, ainsi que Une journée d'Ivan Denissovitch[6].
Zeks dans la culture
[modifier | modifier le code]- Le zek (joué par Werner Herzog), ancien prisonnier des goulags soviétiques devenu parrain d'un gang mafieux aux USA, est l'antagoniste principal du film Jack Reacher sorti en [7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Julius Margolin, Voyage au pays des Ze-ka. Le Bruit du temps, 2010. (ISBN 978-2-35873-021-1). p. 17, note 6 : « Ze-ka (ou Zek), abréviation pratiquée par l'administration des camps, écrite sous la forme z/k. Initialement zaklioutchonny kanaloarmeets, c'est-à-dire « détenu-combattant du canal », le terme, apparu au début des années 1930 sur le canal de la mer Blanche, l'un des premiers grands chantiers du Goulag, désigne par la suite tout détenu des camps. »
- Jean-Christophe Buisson, Le siècle rouge : Les mondes communistes 1919-1989, Place des éditeurs, , 290 p. (ISBN 978-2-262-08314-4 et 2262083142, lire en ligne), p205
- Antoine Perraud, « La traversée du goulag », sur La-Croix.com, (consulté le )
- Suivant ce qu'avance Varlam Chalamov dans une lettre écrite à ce sujet à Alexandre Soljenitsyne, le mot zeka ne se déclinait pas avant 1939 . Voir Mariusz Wilk , Portage, Traduit du polonais par Robert Bourgeois, Les éditions noir sur blanc, Lausanne 2005, (ISBN 978 2 88250 235 3)p. 48 note 2./ (Le livre de M. Wilk est un récit de son voyage en bateau sur le trajet du canal de la mer Blanche au lac Ladoga)
- Marc Elie, « Les politiques à l’égard des libérés du goulag », Cahiers du monde russe, nos 47/1-2, (lire en ligne), consulté le 10 avril 2017.
- Universalis [1]
- « "Jack Reacher" : recette de héros à l'ancienne sur lit de méchants réduits en bouillie », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Julius Margolin Voyage au pays des Ze-Ka, [« Путешествие в страну зэ-ка »] (1947), trad. de Nina Berberova et Mina Journot, révisée et complétée par Luba Jurgenson, Paris, Éditions Le Bruit du temps, 2010, 781 p. (ISBN 978-2-35873-021-1)