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Vin de grenade

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Vin de grenade d'Arménie.
Vin de grenade fabriqué en Arménie.

Le vin de grenade désigne diverses boissons à base de grenade (Punica granatum) : le vin proprement dit issu de la fermentation du jus de grenade, des macérations de parties de grenade dans du vin, un concentré au 2/3 de jus de grenade employé en médecine ancienne[1].

Des vins de grenade plats ou champagnisés sont commercialisés traditionnellement dans le Caucase (en Russie, en Arménie, en Géorgie et en Azerbaïdjan)[2], et de nos jours en Australie, Californie, Chine, Israël[3], parfois sous forme d'assemblage vin de raisin/vin de grenade.

Le vin de grenade ne doit pas être confondu avec le ratafia de grenade (de jus de grenade mélangé à de l'eau-de-vie sucrée), ni avec les vins de raisin produits à Grenade (Andalousie) ou à Grenade (France) sous l’appellation Comté Tolosan. De même on traduit parfois en anglais narsharab (concentré de jus de grenade) par vin de grenade, ce qui est un contresens puisqu'il ne contient pas d'alcool[4].

On suppose que la production de vin de grenade a commencé dès le chalcolithique (4 000 ans avant notre ère) en Arménie[5]. Le vin de grenade est attesté en Mésopotamie[6], en Palestine[7]. Le cantique des cantiques mentionne le vin de grenade[8].

En Égypte antique[9], nombreuses sont les petites bouteilles en forme de grenade à compter de la Deuxième Période intermédiaire (XVIIe siècle avant notre ère)[10]. Longtemps assimilé au shedeh égyptien (vin résultant de la fermentation d'un moût concentré - defrutum chez les latins - le vin cuit des français), le vin de grenade semble avoir été un vin de fruit, sucré et alcoolisé, relativement rare et réservé à des usages particuliers (médecine, embaumement, boisson enivrante, antiseptique...). L'étude exhaustive publiée par Pierre Tallet en 1995 sur le sujet reste le texte de référence[11]. En 2005, une analyse de résidu d'amphore du pharaon Toutânkhamon ayant contenu du shedeh, révèle qu'il est produit avec du raisin rouge[12].

Doiscoride l'utilise comme médicament. Au XIIIe siècle, dans son Récit de ses journées en Perse, Xiyou lu (西遊錄, xīyóu lù, « mémoire du voyage en occident », parfois retranscrit en « Si Yu Lu »), Yelü Ch'ucai mentionne une excellente boisson faite des grenades douce-acides pressées de Khojand[13]. Au XVIIe siècle, le médecin Giovanni Da Vigo, utilise fréquemment le vin de grenade dans ses décoctions[14], tandis que Philibert Guybert donne une recette de vin de grenade et de raisin noir « de fort bon goût »[1]. Par la suite il n'est plus mentionné.

Époque actuelle

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La Chine est un producteur significatif, le meilleur vin de grenade est celui de la région de Hotan, dans le Xinjiang, Les encyclopédies chinoises en ligne donnent[15] des pages complètes sur la production et les vertus du vin de grenade (石榴酒, [shí liú jiǔ] ), en notant le problème de la stabilité de la couleur du vin, souvent trop peu acide[réf. nécessaire].

La production de ce vin est moins facile que celle de vin de raisin : maturité hétérogène des fruits, extraction des arilles, niveau de sucre, récolte tardive du fruit[15]. Le degré d'alcool est en général plus faible que celui du vin de raisin, 12° est imposé aux vins chinois, le vin californien les atteint à peine[16]. La connaissance de la fermentation du jus de grenade progresse et laisse espérer des améliorations prochaines[17]. Une publication espagnole (2011) envisage positivement la possibilité de produire du vin de grenade avec les fruits sous-utilisés[18].

Ce vin, comme sa lie[19], sont riches en composés phénoliques anti-oxydants, davantage que le vin rouge[20], il a été montré que ses effets protecteurs sont supérieurs à ceux du vin rouge[21] et ses matières actives nettement différentes de celle du jus de grenade[22].

Bibliographie

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  • Abzalov Abzal Azizovitch. Développement d'une technologie pour l'utilisation du jus de grenade dans la production de boissons au vin rouge. Thèse de master académique en russe. Institut chimico-technologique de Tachkent. 2010[23].

Notes et références

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  1. a et b Philibert Guybert, Toutes les œuvres charitables de Philbert Guybert, Vve P. Ménard, (lire en ligne)
  2. [1]
  3. [2]
  4. « NARSHARAB - UNIQUE SAUCE, CREATED AND WIDELY USED IN THE EXPANSES OF SUNNY AZERBAIJAN! | AZNAR », sur aznar.az (consulté le ).
  5. (en) Hans Barnard, Alek N. Dooley, Gregory Areshian et Boris Gasparyan, « Chemical evidence for wine production around 4000 BCE in the Late Chalcolithic Near Eastern highlands », Journal of Archaeological Science, vol. 38, no 5,‎ , p. 977-984 (DOI 10.1016/j.jas.2010.11.012, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Jane McIntosh, Ancient Mesopotamia : New Perspectives, ABC-CLIO, , 395 p. (ISBN 978-1-57607-965-2, lire en ligne)
  7. (en) Henry Lutz, Viticulture and Brewing in the Ancient Orient, Applewood Books, , 180 p. (ISBN 978-1-4290-1042-9, lire en ligne)
  8. P. Paul Jouon, Le cantique des cantiques, Рипол Классик (ISBN 978-5-88142-786-3, lire en ligne)
  9. (en) Douglas J. Brewer et Emily Teeter, Egypt and the Egyptians, Cambridge University Press, , 218 p. (ISBN 978-0-521-44984-7, lire en ligne)
  10. (en) « Jar shaped like a Pomegranate », sur liverpoolmuseums.org.uk.
  11. Pierre Tallet, « Le shedeh : étude d’un procédé de vinification en Égypte ancienne », Bulletin de l'Institut français d'Archéologie Orientale,‎ , p. 459-492 (lire en ligne)
  12. (en) Maria Rosa Guasch-Jané, Cristina Andrés-Lacueva, Olga Jáuregui et Rosa M. Lamuela-Raventós, « The origin of the ancient Egyptian drink Shedeh revealed using LC/MS/MS », Journal of Archaeological Science, vol. 33, no 1,‎ , p. 98-101 (DOI 10.1016/j.jas.2005.06.013, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Berthold Laufer, Sino-Iranica, Рипол Классик,‎ , 455 p. (ISBN 978-5-87405-778-7, lire en ligne)
  14. Giovanni Da Vigo, La practique & chirurgie, Rigaud, (lire en ligne)
  15. a et b (zh) « Vins de Grenade », sur baike.com (consulté le ).
  16. (en) D. K. Salunkhe et S. S. Kadam, Handbook of Fruit Science and Technology : Production, Composition, Storage, and Processing, CRC Press, , 632 p. (ISBN 978-0-8247-9643-3, lire en ligne)
  17. (en) Yongli Lan, Jin Wu, Xuejiao Wang et Xuchun Sun, « Evaluation of antioxidant capacity and flavor profile change of pomegranate wine during fermentation and aging process », Food Chemistry, vol. 232,‎ , p. 777-787 (DOI 10.1016/j.foodchem.2017.04.030, lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Pedro Mena, Amadeo Gironés-Vilaplana, Nuria Martí et Cristina García-Viguera, « Pomegranate varietal wines: Phytochemical composition and quality parameters », Food Chemistry, vol. 133, no 1,‎ , p. 108-115 (DOI 10.1016/j.foodchem.2011.12.079, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) Pedro Mena, Juan A. Ascacio-Valdés, Amadeo Gironés-Vilaplana et Daniele Del Rio, « Assessment of pomegranate wine lees as a valuable source for the recovery of (poly)phenolic compounds », Food Chemistry, vol. 145,‎ , p. 327-334 (DOI 10.1016/j.foodchem.2013.08.039, lire en ligne, consulté le )
  20. La grenade cultivée en Espagne : Punicalagine anti-oxydante du jus de grenade et de l’extrait de grenade, dans l’alimentation fonctionnelle du futur, Granatum Plus (lire en ligne)
  21. (en) Ebru Demirel Sezer, Yasemin Delen Akçay, Bilal İlanbey et Hatice Kalkan Yıldırım, « Pomegranate Wine Has Greater Protection Capacity Than Red Wine on Low-Density Lipoprotein Oxidation », Journal of Medicinal Food, vol. 10, no 2,‎ , p. 371-374 (DOI 10.1089/jmf.2006.210, lire en ligne, consulté le )
  22. (en) Antonio J. Andreu-Sevilla, Pedro Mena, Nuria Martí et Cristina García Viguera, « Volatile composition and descriptive sensory analysis of pomegranate juice and wine », Food Research International, vol. 54, no 1,‎ , p. 246-254 (DOI 10.1016/j.foodres.2013.07.007, lire en ligne, consulté le )
  23. « Разработка технологии использования гранатового сока при производстве красных винных напитков », sur otherreferats.allbest.ru (consulté le ).

Bibliographie

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  • Michel Bouvier (préf. Robert Plageoles), Les Vins de l'Antiquité : A la recherche des saveurs d'autrefois, Paris, Jean-Paul Rocher, , 197 p. (ISBN 978-2-911361-92-0)