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Véronique Chantel

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Véronique Chantel
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Nintendo France (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Véronique Chantel était une traductrice employée par Nintendo of Europe.

De 1992 à 1995, Véronique Chantel traduit en français plusieurs jeux édités par Nintendo, dont The Legend of Zelda: Link's Awakening, Donkey Kong Country ou encore Secret of Mana.

Elle est licenciée en 1995 (probablement, d'après son collègue Claude Moyse, à la suite d'une discussion malencontreuse avec Takashi Tezuka[1]). Julien Bardakoff lui succède en tant que traducteur français.

Véronique Chantel meurt d’un cancer en 2012[2].

Travaux crédités[3]

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Traductions notables

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Les traductions de Véronique Chantel sont souvent pleines d'esprit et de tournures inventives. C'est le cas notamment de la traduction de Zelda: Link's Awakening, dont les personnages inspirés de Twin Peaks ont des dialogues français éthérés et mystérieux conforme à l'esprit original ; ou encore des noms de niveaux allitératifs de Donkey Kong Country[5].

Devant participer à la traduction de plusieurs jeux vidéo de rôle, Véronique Chantel se documente en bibliothèque pour traduire par exemple les noms d'armes[6]. Elle prend également le parti de franciser largement les noms propres[6] ; c'est ainsi que l'île « Koholint » de Zelda: Link's Awakening devient en français l'île « Cocolint », ou qu'au sein de Secret of Evermore la ville de « Podunk » devient « Pontoise »[7].

Un enjeu à l'époque est que le texte final ne doit pas excéder en nombre de caractères celui de la version originale (japonaise ou anglaise). Cela oblige à ajuster le texte français pour conserver le sens original tout en utilisant le moins de mots possibles[6].

Pour assurer la qualité du produit final, elle joue au jeu une fois la traduction intégrée[6]. Elle se rend également au Japon pour discuter avec les programmeurs[6]. C'est ainsi que la traduction française de Zelda: Link's Awakening inclut des détails spécialement intégré par les programmeurs pour la version française – comme une ligature sur le mot « Triangle » pour éviter un saut de ligne disgracieux[8], ou une tentative finalement abandonnée d'afficher des accents sur les lettres majuscules[9].

Certaines des traductions de Véronique Chantel manquent parfois de fidélité au texte original, voire comportent des contresens – notamment celles des jeux de Square[7],[10]. Les traductions se font en un ou deux mois, à partir d’une version anglaise traduite du japonais (tel que Secret of Mana[11]), et ne laissent pas la place à une relecture de qualité. De trop grandes largesses dans la francisation des noms sont également critiquées[7].

Références

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  1. (en) « Takashi Tezuka Meets Giant Rubber Dildo: A Nintendo Anecdote from Claude M. Moyse » [archive du ] Accès libre, sur NeoGAF, (consulté le ).
  2. Senki, « Véronique Chantel : une bien triste nouvelle » Accès libre, sur squarepalace.com, (consulté le ).
  3. (en) « Véronique Chantel » Accès libre, sur MobyGames (consulté le ).
  4. Mathias Cena, «Secret of Mana» a 25 ans: «On voulait faire des choses qui n'avaient jamais été faites» Accès libre, sur 20 Minutes, (consulté le ).
  5. a b c d et e T.S.R., « Les secrets de Secret of Mana », Joypad, no 34,‎ , p. 70-71 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b et c sanjuro, « Illusion of Time – Traductions et Trahisons » Accès libre, sur level-1.fr, (consulté le ).
  7. « Police de caractères de Zelda: Link's Awakening » Accès libre, sur GitHub, (consulté le ).
  8. « Zelda: Link’s Awakening Turbo-Français : Restaurer la gestion des accents » Accès libre, sur kemenaran.winosx.com, (consulté le ).
  9. Franck Fischbach, « Pourquoi Secret of Mana a t-il été mal traduit en occident ? » Accès libre, (consulté le ).
  10. Anagund, « Dans le Rétro #2 : Secret of Mana, Mr. Nutz et la 3D en guise de bourreau : Secret of Mana : A-t-il bien vieilli ? » Accès libre, sur Jeuxvideo.com, (consulté le ).