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Utilisateur:Ululo/Rapt de Proserpine

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Rapt de Perséphone (Simone Pignoni, vers 1550)
L'enlèvement de Perséphone (Rembrandt van Rijn, vers 1631)
Proserpine appelle sa compagne (Niccolò dell’Abbate, XVIe siècle)
Rapt de Proserpine (Albrecht Dürer, 1516)
Rapt de Perséphone. En bas, Hadès et Perséphone sur le quadrige, à leur droite Hermès. (Vase apulien, Antikensammlung Berlin)
Rapt de Proserpine (Autel funéraire romain, IIe siècle)

Le rapt de Perséphone dans la mythologie grecque, ou rapt de Proserpine dans la mythologie romaine, est le récit de l'enlèvement de Coré par Hadès, de la recherche désespérée par sa mère Déméter et de la solution adoptée, selon laquelle Coré, désormais Perséphone, reine des Morts, ne reste dans le monde souterrain qu'une partie de l'année.

Le mythe de l'enlèvement de Perséphone se trouve, sous de nombreuses versions, dans différentes sources. Il faut tout d'abord retranscrire la plus ancienne, qui est assez complète, un hymne homérique, le second adressé à Déméter, et voir ensuite celle qui eut le plus de répercussions dans l'art de l'époque moderne, la version du poète latin Ovide.

Hymne homérique

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Préliminaires

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Hadès, dieu des Enfers et frère de Zeus, tombe amoureux de Coré. Il demande alors à son frère la permission de l'épouser. N'ignorant pas que Coré n'irait pas de son plein gré dans ce monde obscur, celui-ci ne se prononce pas, ce qu'Hadès interprète comme un consentement.

Enlèvement

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C'est à ce moment que l'hymne homérique commence, décrivant un idylle soudain interrompu :

« Je commence par chanter Dèmètèr aux beaux cheveux, vénérable Déesse, elle et sa fille aux belles chevilles qu’Aidôneus[1], du consentement du retentissant Zeus au large regard, enleva loin de Dèmètèr à la faucille d’or et aux beaux fruits, comme elle jouait avec les filles aux seins profonds d’Okéanos, cueillant des fleurs, des roses, du safran et de belles violettes, dans une molle prairie, des glaïeuls et des hyacinthes, et un narcisse que Gaia avait produit pour tromper la Vierge à la peau rosée, par la volonté de Zeus, et afin de plaire à Aidôneus l’insatiable. (...)
Et la Vierge, surprise, étendit les deux mains en même temps pour saisir ce beau jouet ; mais voici que la vaste terre s’ouvrit dans les plaines de Nysios, et le Roi insatiable, illustre fils de Kronos, s’en élança, porté par ses chevaux immortels. Et il l’enleva de force et la porta pleurante sur son char d’or. »

— Homère, Hymnes homériques[2]

La quête de Déméter

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Personne n'entendit les cris de Coré, à l'exception d'Hélios, dieu du Soleil, qui pourtant ne se laisse jamais déconcerter par les activités terrestres, et d'Hécate, déesse de la Lune. Mais finalement, le péril de Coré parvint aux oreilles de sa mère, qui entreprit immédiatement de la chercher, sans parvenir pour autant à la trouver. Durant neuf jours, elle erra à la surface de la Terre, sans consommer d'ambroisie ni de nectar, durant neuf nuits elle chercha, une torche à la main, une trace de sa fille. Au dixième jour, elle rencontre finalement Hécate, qui porte également un flambeau, et l'informa de l'enlèvement, sans nommer son auteur cependant.

Sur quoi, Déméter et Hécate montent toutes deux au palais d'Hélios, auquel Déméter s'adresse en ces termes :

« Dis-moi la vérité, toi qui, de l’Aithèr sacré, découvres avec tes rayons toute la terre et la mer, dis-moi, cher enfant, lequel des Dieux ou des hommes mortels, si tu l’as vu, m’a enlevé ma fille, en mon absence, et par violence, et contre son gré. »

— Homère, Hymnes homériques[3]

Le dieu du Soleil lui répond qu'elle ne devrait pas se chagriner de ce qui est arrivé, le ravisseur étant un dieu des plus importants, qui règne sur un tiers du monde.

Déméter à Eleusis

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Déméter était cependant épouvantée par le rapt et restait bien loin de s'apaiser. Ne voulant plus rien avoir à faire avec les dieux, elle quitta l'Olympe, prit l'apparence d'une vieille femme et marcha ainsi parmi les hommes qui ne la reconnaissaient pas. Elle arriva ainsi à une fontaine dans la ville d'Eleusis, où elle se coucha sous un olivier. Alors Callidice, Cleisidice, Démo et Callithoé, filles de Céléos, roi d'Eleusis, surviennent à la fontaine. Ils demandent à la déesse déguisée d'où elle vient et pourquoi elle se trouve si loin de sa patrie. Elle répond que son nom est Doso, qu'elle vient de Crète et qu'elle a été enlevée par des pirates, auxquels elle a réussi à échapper.

Sur quoi, les filles de Céléos invitent Déméter dans la maison de leur père, et leur mère Métanère l'accueille chaleureusement. La déesse était malgré tout silencieuse et pleine de tristesse, ne voulait rien manger, rien boire, jusqu'à ce que la servante Iambe la fasse rire par des plaisanteries relâchées. Elle repousse le vin qu'on lui offre, demandant à la place du kykéôn.

Elle accepte ensuite la charge de nourrice de Démophoon, le plus jeune fils de Céléos et de Métaneire. Elle le nourrit d'ambroisie, ce qui le fit grandir à un train fantastique ; et il ressemblait autant à un dieu qu'à un homme, quand ayant décidé de le rendre immortel, Déméter, sur le point d'accomplir le rituel en le passant dans les flammes, fut surprise par Métaneire, qui poussa un grand cri, croyant qu'une vieille folle tentait de brûler son fils.

Cela irrita beaucoup la déesse ; elle tira le garçon du feu, grâce auquel il aurait pu échapper à la mort. Elle se montra ensuite sous sa vraie apparence et exigea qu'on lui érige un temple à Eleusis, ce qui fut fait. Quand Déméter fonda finalement les Mystères d'Eleusis, Céléos devint le premier grand prêtre.

Retour de Coré

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Mais avant cela, elle laisse libre cours à sa colère et à son désespoir : elle ordonne aux plantes de ne plus pousser, et rapidement tout le pays est rongé par ce mal, si bien que la menace apparaît que tous les hommes meurent de faim et que les dieux restent seuls dans l'Olympe, sans les fumées des sacrifices dont ils se délectaient jusques alors. C'est pourquoi Zeus envoie Hermès à Hadès, lui demandant au nom de tous les dieux de libérer Coré.

Hadès semble se plier à contrecœur à la volonté de Zeus, mais il impose à Perséphone, avant qu'elle ne suive Hermès, d'avaler des pépins de grenades. Quand elle est de retour auprès de sa mère, celle-ci lui demande si elle a mangé quoi que ce soit dans les Enfers ; Coré raconte ce qui lui est arrivé. Or personne, qui a goûté aux mets des morts, ne peut rester longtemps dans le monde des vivants. Ainsi Perséphone doit vivre quatre mois avec Hadès aux Enfers ; elle peut passer les huit autres mois auprès de sa mère.

Déméter s'accomode finalement de ce compromis et accepte de développer à nouveau la fertilité terrestre. Elle descend sur Terre où elle fait pousser dans la plaine de Rharos à Eleusis la première pousse de céréale et fonde les mystères d'Eleusis. Les quatre mois dans le monde souterrain représentent la période stérile de la Terre : Déméter est triste, donc aucune plante ne pousse ; mais quand sa fille est avec elle, tout fleurit et prospère.

Métamorphoses d'Ovide

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La première fois qu'Ovide traite le rapt de Proserpine, c'est dans son œuvre la plus connue, les Métamorphoses[4]. [5]

Enlèvement

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Les Métamorphoses commencent avec une description presque bizarre : après la gigantomachie, le géant Typhée est enterré sous la Sicile, où il se démène avec agitation contre ses liens et provoque des tremblements de terre. Pluton s'inquiète pour son territoire et redoute surtout que des éboulements laissent entrer le soleil dans le royaume des ombres. L'inquiétude d'Hadès est aussi présente chez Hésiode, qui raconte comment Hadès tremble dans les Enfers alors que son frère Zeus combat courageusement Typhée et le soumet finalement[6]. Pour se rassurer, Pluton monte à bord de son char tiré par quatre chevaux noirs pour inspecter les fondements de la Sicile.

Vénus et Amour voient Pluton dans son char (Virgil Solis, 1581).
Pluton retourne aux Enfers malgré Cyané (Virgil Solis, 1581).

Lors de ce voyage, Vénus remarque le dieu des Enfers. Elle se dit que, puisque aucune partie du monde ne doit être épargnée par les flèches de son fils Cupidon, le monde souterrain devrait aussi succomber à l'amour. Par ailleurs, elle a à l'œil Proserpine, qui est restée vierge jusque là, et risquerait de le rester toujours comme Diane ou Minerve. C'est pourquoi elle ordonne à son fils de tirer un trait contre Pluton immédiatement.

Chez Ovide, l'enlèvement prend place au lac Pergusa, aux environs d'Enna en Sicile, comme le montre ce passage.

« Non loin des murailles de Henna, s'étend un lac très profond, nommé Pergus : dans les eaux en cascade du Caÿstre, les chants des cygnes ne résonnent pas plus nombreux. Une forêt l'entoure entièrement, en couronne les eaux, et ses frondaisons, telles un voile, en éloignent les feux de Phébus. Les branches fournissent la fraîcheur, la terre humide des fleurs pourprées ; c'est le printemps perpétuel. »

— Ovide, Métamorphoses[7]

C'est là que Pluton, touché par la flèche, aperçoit Proserpine, qui joue avec ses amies en cueillant des fleurs. Il s'enflamme d'amour, l'enlève et s'enfuit à toute allure — Ovide parle de « prosperatus amor[8] », c'est-à-dire d'« amour empressé » — à travers les étangs des Paliques, bouillonants d'un brouillard sulfureux.

La nymphe Cyané a le courage de barrer la route à Pluton, mais celui-ci laissa la terre l'engloutir et s'enfonça dans les Enfers avec son char et sa fiancé qui rechigne en vain. Cyané est si inconsolable, qu'elle fond littéralement en larmes pour devenir la source Cyané.

La quête de Cérès

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Cérès moquée par Ascalabe (dessin d'Adam Elsheimer, 1562).

Comme chez Homère, Cérès entreprend de chercher sa fille, et elle porte des torches dans sa quête nocturne — ce sont cette fois des troncs d'épicéa qu'elle enflamme au mont Etna[9]. Quand, assoiffée par sa recherche sans répit, elle est amicalement accueillie par Mismé, une vieille femme, qui lui donne une coupe de kykeôn qu'elle boit d'un trait, elle est raillée par Ascalabe, qui se moque de sa manière goulue de boire. La déesse, pour le punir, le transforme en Sterneidechse.


Quand Cérès a parcouru toute la Terre à la recherche de sa fille, elle revient en Sicile, à la source de Cyané. Celle-ci pourrait lui raconter ce qui était arrivé à Proserpine, mais ce lui est impossible dans son état métamorphosé. Elle laisse alors affleurer à la surface de l'eau la ceinture que Proserpine avait perdu. Quand Cérès voit l'objet, elle comprend ce qui est arrivé. La ceinture est en général, dans la mythologie romaine, un symbole de la virginité. Dans les mariages romains, la ceinture était attachée avec un nœud particulier, le nodus herculaneus, que le fiancé devait défaire lors de la nuit de noce avant de prendre du plaisir avec sa femme[10].

Cérès est désormais désespérée. Elle maudit les environs et le monde entier, priva la Terre de la fertilité, gâta les semences, tua ensemble les bêtes et les bergers. A la vue de cette volonté destructrice et sans entraves, la nymphe Aréthuse, qui par ses nombreuses relations dans les Enfers connaissait le séjour de Proserpine, sortit de sa source. Elle demanda à Cérès d'épargner la terre innocente, et lui apprit que sa fille était désormais reine des morts. Cérès, désormais indignée en plus d'être désespérée, alla voir Jupiter et exigea de lui le retour de sa fille. Il accepta, à condition que Proserpine n'ait consommé aucun mets dans le royaume des morts.

Le retour de Proserpine

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Cérès part récupérer sa fille ; mais il ne devait pas en être ainsi. Proserpine avait remarqué avec envie dans un jardin du monde souterrain un grenadier. Elle n'avait dégusté que sept pépins d'un de ses fruits. Personne ne l'avait vu, à l'exception d'Ascalaphe, une créature infernale, qu'elle transforma pour le punir en chouette, l'aspergeant de l'eau du Phlégéthon.

Métamorphose des compagnes en sirènes (1885).

Mais aussi les compagnes de Proserpine sont transformées : après qu'elles ont parcouru tous les pays du monde dans une recherche avide, elles veulent porter leur chant nostalgique au-delà des mers et sont à cette fin transformées par les dieux en sirènes, que seule la tête humaine distingue des oiseaux marins.

Finalement est décidé que Proserpine doit rester six mois aux Enfers, et six mois auprès de sa mère. Cela suit dans le récit d'Ovide la métamorphose d'Aréthuse et précède l'histoire de Triptolème, qui y est liée par le contexte des mystères d'Eleusis.


Fastes d'Ovide

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Cérès en Sicile

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Ovide traite le rapt de Proserpine une nouvelle fois dans les Fastes[11], un calendrier versifié des jours de fêtes romains, parmi lesquels, à la date du 12 avril, le début des Ludi Cereris, les jeux en l'honneur de Cérès. L'écrivain bride ici sa fantaisie poétique, son récit est plus conventionnel.

Aréthuse a invité les matrones en Sicile pour la fête sacrée et aussi Cérès vient, suivie de Proserpine, qui se divertit sur une prairie en cueillant des fleurs. Là, son oncle Pluton la voit et l'enlève. Quand ses compagnes remarquent que Proserpine a disparu, elles poussent une grande plainte. Cérès l'entend et se met tout de suite à la recherche de sa fille, suit ses traces, mais les perd. Ovide énumère les points où elle passe dans sa quête[12],[13].

Toponyme Nom actuel Emplacement Commentaires
1 Leontini Lentini à 50 km sur la côte au nord de Syracuse selon la légende, patrie des Lestrygons mangeurs d'hommes[14]
2 Aménanus Amenas  petit fleuve qui coulait jadis de Léontini à Catania
3 Akis fleuve qui se jette à côté d'Acireale
4 Ciané source à 7 km environ au sud du centre-ville de Syracuse
5 Anapus  source qui naît sur le mont Lauro dans le Palazzolo Acreide et se jette dans Ciané
6 Gelas fleuve qui rejoint la côte sude à Gela
7 Ortygie petite île devant Syracuse
8 Megara Hyblaea ville antique à 10 km au sud d'Augusta en Sicile
9 Pantagias  fleuve qui débouche dans la baie de Megara Hyblaea
10 l'embouchure du Symaethus  fleuve dans Hybla Major
11 antres des Cyclopes désigne l'Etna[15],[16],[17]
12 « cet endroit qui porte le nom d'une faucille incurvée[18] » Messine ou Drepanum  villes allusion à un nom grec[19]
13 Himeira ville antique entre Panormus (aujourd'hui Palerme) et Cephaloedium (aujourd'hui Cefalù)
14 Dydime Salina île liparique
15 Acragas  ville antique au sud de l'actuel Agrigent
16 Tauromenium Taormina
17 Mylae Milazzo
18 Camerina sur la côte sud, à 16 km au sud-ouest de Vittoria
19 Thapsus sur la presqu'île de Magnisi dans Priolo Gargallo, à 18 km au nord est de Syracuse
20 les gorges de l'Hellorus Tellaro
21 l'Eryx montagne proche du cap nord-ouest sicilien
22 Pélorie Punta del Faro cap au nord-est de la Sicile c'est la résidence des sirènes selon Strabon[20]
23 Lilybaeum Marsala cap au nord-ouest
24 Pachynum Capo Passero cap à la pointe sud de la Sicile

Finalement, Cérès revient à l'Etna et allume dans la bouche de Typhon — c'est-à-dire le cratère du volcan — deux sapins en guise de torches. Cela permet à Ovide d'expliquer l'offrande de torches à Cérès dans les mystères d'Éleusis[21].

Périple de Déméter
Présence grecque et romaine en Sicile

Ceres in Eleusis: Triptolemos

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Dort lässt sie sich nieder, sitzt auf einem Stein, dem traurigsten Stein − oder dem Stein der Trauer, dort bleibt sie, tagelang sitzend, unbewegt von Regen noch Mond, aber das Land, auf dem der Stein liegt, ist Eigentum eines alten Mannes, des Celeus. Der hat Waldfrüchte, Eicheln und Brombeeren und Gestrüpp zum Feuern gesammelt und kommt auf dem Heimweg vorbei an der Stelle, wo Ceres in Gestalt einer alten Frau traurig auf ihrem Stein sitzt, das Haar unter einer Haube verborgen. Die Tochter des Alten, die zwei Ziegen heimtreibt, fragt Ceres, was mit ihr ist, und der Alte bittet sie, unter seinem Dach sich zu erholen, doch Ceres lehnt ab und wünscht dem Alten, dass er sich auf immer seiner Kinder erfreuen möge, sie aber sei untröstlich, denn man habe ihr die Tochter geraubt. Götter können nicht weinen, aber ihr Schmerz ist so groß, dass aus ihrem Auge ein kristallener Tropfen gepresst wird. Der Alte und seine Tochter, vom Mitleid gerührt, vergießen nun Tränen, und der Alte bittet Ceres erneut, sie möge doch seine bescheidene Hütte nicht verachten.

Da willigt Ceres ein und erhebt sich. Auf dem Weg erzählt ihr der Alte, dass sein kleiner Sohn Triptolemos sehr krank sei und keinen Schlaf finde, da ihn die Schmerzen zu sehr quälten. Da pflückt Demeter etwas Schlafmohn, kostet davon und bricht so ihr Fasten, weshalb auch die Einweihungsuchenden in Eleusis in gleicher Weise ihr Fasten brächen. Als sie in der Hütte des Celeus ankommen, sind alle in Trauer, da keiner mehr an die Rettung des Knaben glaubt. Als aber die Göttin ihn mitleidig küsst, kehrt er ins Leben zurück und gesundet zusehends. Man setzt sich zum Essen: es gibt Quark in Molke mit Äpfeln und Honig, Ceres aber will nichts essen und gibt nur dem Knaben Mohn in warmer Milch zu trinken.

Später, mitten in der Nacht nimmt sie ihn auf den Schoß, spricht drei geheime Sprüche über ihn und bedeckt ihn dann mit Glut aus dem Herd, um alles Sterbliche aus ihm wegzubrennen und ihn so unsterblich zu machen. Da erwacht Metaneira, erhebt ein Geschrei und reißt das Kind aus der Glut. Darauf spricht die Göttin:

Unversehns hast Du gesündigt: Mutterfurcht wendet die Gabe ab und der Knabe bleibt dem Tode verfallen, doch zuvor wird er ackern und säen und ernten.[22]

Darauf besteigt sie den Drachenwagen, erhebt sich in die Luft und fliegt über Griechenland und entlang der Grenzen des Erdkreises, der damals[23] u. a. entlang Rhein und Rhone verlief, sucht weiter nach ihrer Tochter, doch immer vergeblich.

Sie steigt bis zu den zirkumpolaren Sternen auf und wird von denen an die alles sehende Sonne verwiesen. Von Helios erhält sie dann die bekannte Auskunft. Auch hier gestattet Jupiter schließlich die Rückkehr, sofern Proserpina in der Unterwelt nichts gegessen hat, aber der daraufhin ausgesandte Merkur berichtet, sie habe drei Granatapfelkerne gegessen. Darauf fällt Ceres in Trauer und wäre selbst auf immer hinabgestiegen in die Unterwelt zu ihrer Tochter, hätte nicht Jupiter zugegeben, dass Proserpina die Hälfte des Jahres in der Oberwelt weilt.

Lieu de l'enlèvement

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Le lieu de l'enlèvement change avec la version du mythe. Dans l'hymne homérique, la scène est à Nysa, que l'on connaît par la montagne de Nysa, le lieu de naissance de Dionysos, par les nymphes homonymes, qui s'occupaient de l'enfant Dionysos, par Nysa comme ancêtre de Dionysos, mais qu'on ne sait pas localiser. Selon Ovide, l'enlèvement se déroule dans une prairie au lac Pergusa, à côté d'Enna ; Firmicus, auteur chrétien tardif qui cherche à donner une version rationnelle des mythes, s'accorde avec Ovide sur ce point[24]. Chez Hygin, c'est une prairie sur les flancs de l'Etna[25].

Représentations artistiques

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Le Rapt de Proserpine est un poème latin inachevé, composé en hexamètres dactyliques par Claudien vers 395. Il comprend trois livres, après une courte préface en distiques élégiaques.

Le premier chant, de 288 vers, relate les circonstances qui ont préludé à l'enlèvement. Pluton, lassé de sa solitude, réclame une épouse. Cérès, inquiète pour sa fille Proserpine, cache celle-ci en Sicile. Mais Jupiter en a décidé autrement. Vénus assiste le roi des Dieux. Dans les 372 vers du livre II, Claudien se focalise sur l'épisode du rapt. Proserpine, accompagnée d'autres jeunes filles, cueille des fleurs lorsque surgit Pluton, qui l'enlève sur son char et la précipite dans son royaume infernal. Les noces se préparent. Les 448 derniers vers se concentrent sur les recherches menées par Cérès pour retrouver sa fille. Jupiter explique aux autres dieux qu'il a été obligé de sacrifier les deux déesses, afin de maintenir l'ordre du monde. Cérès, quant à elle, constate la disparition de sa fille et entreprend de la rechercher en Sicile, sur l'Etna.

Le Rapt de Proserpine ou L'Enlèvement de Proserpine est une sculpture de Gian Lorenzo Bernini datant de 1622 et faisant partie des groupe dit de Borghèse à Rome. Elle est inspirée des Métamorphoses d'Ovide. C'est une oeuvre orignale avec une composition en diagonale, très baroque. Cette oeuvre est faite pour être vue de face, bien que tous les côtés soient soignés. La stabilité de la composition est donnée par le jeu des verticales et des diagonales tout en la rendant très dynamique. C'est une représentation très naturaliste, notamment dans le traitement des chairs. Ainsi, on peut voir les doigts de Pluton s'enfoncer dans la cuisse de Proserpine. De même, les pupilles et la bouche de Proserpine sont très naturalistes.

Bibliographie

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  • Christiane Brehm, Der Raub der Proserpina. Studien zur Ikonographie und Ikonologie eines Ovidmythos von der Antike bis zur frühen Neuzeit., Dissertation Münster (Westf.), 1996 (PDF).
  • Richard Förster, Der Raub und die Rückkehr der Persephone in ihrer Bedeutung für die Mythologie, Litteratur und Kunstgeschichte, Heitz, Stuttgart, 1874 (publié aussi dans les Jahrbüchern für Philologie, 1876, p. 804 ss).
  • Ruth Lindner, Der Raub der Persephone in der antiken Kunst., Triltsch, Würzburg, 1984 (aussi chez Dissertation, Würzburg 1983 sous le titre Die Giebelgruppe von Eleusis mit dem Raub der Persephone).

Liens externes

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Références

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  1. Hadès.
  2. Hymnes homériques [détail des éditions] [lire en ligne], « A Déméter », 2. Traduction de Leconte de Lisles.
  3. Ibid.
  4. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], V, 341-571.
  5. Ovid Fasti 4.417-620
  6. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 820 ss.
  7. Métamorphoses, V, 385-391. Traduction par A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2006.
  8. Métamorphoses, V, 396.
  9. Métamorphoses, V, 441 ss.
  10. J. Carcopino, La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire, Librairie Hachette, 1939, cité (fr) ici sur (fr) Empereurs romains.
  11. Fastes [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 417-620.
  12. Fastes, IV, 467 ss.
  13. Sauf indication supplémentaire en note, les informations des colonnes Description et Commentaires sont confirmées dans (fr) l'édition en ligne
  14. « Les secrets des Lestrygons », in L'Express, 31/07/2003 (lire en ligne), p. 5, note 1.
  15. Euripide, Le Cyclope [détail des éditions] [lire en ligne]
  16. Fastes, 287-288.
  17. Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 418-419.
  18. Fastes, IV, 474.
  19. (en) J. G. Frazer, Ovid's Fasti, Londres, Heinemann, , p. 222
  20. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22-23 et V, 247.
  21. Fastes, IV, 494.
  22. Fasti 4.457-460: cui dea ‚dum non es,‘ dixit ‚scelerata fuisti: / inrita materno sunt mea dona metu. / iste quidem mortalis erit: sed primus arabit / et seret et culta praemia tollet humo.‘
  23. Nicht mehr zur Zeit des Ovid, aber zur Zeit von Ovids Quelle.
  24. Julius Firmicus Maternicus, De errore profanarum religionum, caput VII ((la) lire en ligne).
  25. Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne], 146.

* Catégorie:Mythologie romaine