Traité d'État autrichien
Österreichischer Staatsvertrag (de)
Signé |
palais du Belvédère, Vienne, Autriche |
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Effet |
Parties | Autriche | États-Unis Union soviétique Royaume-Uni France |
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Signataires | Julius Raab Leopold Figl |
John Foster Dulles Llewellyn Thompson Viatcheslav Mikhaïlovitch Molotov Ivan Illitchev Harold Macmillan Geoffrey Wallinger Antoine Pinay Roger Lalouette |
Le traité d'État autrichien (en allemand : Österreichischer Staatsvertrag), dans sa forme complète « traité d'État concernant le rétablissement d'une Autriche indépendante et démocratique signé à Vienne le » (en allemand : Staatsvertrag betreffend die Wiederherstellung eines unabhängigen und demokratischen Österreich, gegeben zu Wien am 15. Mai 1955), a été signé le au palais du Belvédère à Vienne, en Autriche, entre les forces occupantes alliées — les États-Unis, l'URSS, la France et le Royaume-Uni — et le gouvernement autrichien. Il est entré en vigueur le .
Le traité d'État autrichien est un exemple de désengagement formel, multilatéral et de superpuissance qui laisse l'Autriche neutre pendant toute la durée de la guerre froide, l'Autriche restant en dehors du pacte de Varsovie, de l'OTAN et de la Communauté économique européenne.
Généralités et structure
[modifier | modifier le code]L'objet de ce traité était le rétablissement d'un État autrichien libre, souverain, et démocratique. Ce traité était également une conséquence de la déclaration de Moscou du , où le Royaume-Uni, les États-Unis et l'URSS avaient déclaré l'Anschluss de l'Autriche au Reich allemand nul.
Les signataires du traité étaient, outre Julius Raab, chancelier fédéral autrichien, les ministres des Affaires étrangères des puissances respectives, Viatcheslav Mikhaïlovitch Molotov pour l’URSS, John Foster Dulles pour les États-Unis, Harold Macmillan pour le Royaume-Uni, Antoine Pinay pour la France, et Leopold Figl, ministre autrichien des Affaires étrangères, tout comme les quatre ambassadeurs des forces occupantes : Ivan Illitchev pour l'URSS, Llewellyn Thompson pour les États-Unis, Geoffrey Wallinger pour le Royaume-Uni, et Roger Lalouette pour la France[1].
Le traité d'État[2],[3] est composé d'un préambule et des 9 parties suivantes :
- Clause politique et territoriale.
- Clause militaire et concernant les trajets aériens.
- Réparations.
- Retrait des forces alliées.
- Propriété, droits, et intérêts.
- Relations économiques.
- Règlement en cas de conflit.
- Clause économique.
- Clause finale.
Principaux points du traité
[modifier | modifier le code]En plus de la réglementation générale et de la reconnaissance de l'État autrichien, les droits des minorités slovènes et croates sont réglés à l'article 7. L'article 4 interdit à l'Autriche l'Anschluß avec l'Allemagne. L'Autriche s'engage à l'article 9 à dissoudre toutes les organisations nationales-socialistes, et à n'autoriser plus aucune action de la part d'organisations nazies et fascistes.
L'Autriche s'engageait de plus, après la conclusion du traité d'État, à manifester de son plein gré une constante neutralité, qui de ce fait ne figurait pas dans le traité, mais qui était en étroite relation avec celui-ci.
Pendant la guerre froide, l'interdiction d'Anschluss et la constante neutralité ont été interprétées comme une interdiction d'entrer dans la Communauté économique européenne (qui deviendra en 1993 la Communauté européenne, pilier de l'Union européenne). Cette interprétation a par la suite changé, et depuis son entrée en 1995, l'Autriche est membre de l'Union européenne.
Conséquences
[modifier | modifier le code]À la suite de ce traité, les forces d'occupation quittaient l'Autriche le . Le 26 octobre, jour de fête nationale, est parfois mis en relation avec cet événement, bien que le soit dans la constitution fédérale lié à la neutralité autrichienne.
L'Autriche fut, entre 1955 et la révolution de Velours de 1989, le seul État libéré de toute force d'occupation d'une manière pacifique, grâce à ce traité d'État et la neutralité autrichienne.
Désengagement de superpuissances
[modifier | modifier le code]Le traité d'État autrichien est un exemple de désengagement formel, multilatéral et de superpuissance qui laisse l'Autriche neutre pendant toute la durée de la guerre froide, l'Autriche restant en dehors du Pacte de Varsovie, de l'OTAN et de la Communauté économique européenne.
Références
[modifier | modifier le code]- Traité d'État autrichien, sur le site cvce.eu, consulté le 1er mai 2014.
- Traité rétablissant une Autriche indépendante et démocratique, sur le site perspective.usherbrooke.ca, consulté le 1er mai 2014.
- (de) Österreichischer Staatsvertrag, sur le site fotoservice.bundeskanzleramt.at, consulté le 1er mai 2014.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Désengagement des superpuissances
- Histoire de l'Autriche
- Neutralité autrichienne
- Gerhard Hafner, « L'obsolescence de certaines dispositions du Traité d'État autrichien de 1955 », Annuaire français de droit international no 37, 1991, pp. 239-257.
- Liste de traités de droit international
- Droit en Autriche
- Occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale
- Traité signé en 1955
- Traité entré en application en 1955
- Relations entre l'Autriche et les États-Unis
- Relations entre l'Autriche et la France
- Relations entre l'Autriche et le Royaume-Uni
- Relations entre l'Autriche et l'Union soviétique
- Traité signé à Vienne (Autriche)
- Mai 1955