Trévières
Trévières | |
Une vue du bourg et d'une zone des marais où serpente l'Aure. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Mireille Dufour 2020-2026 |
Code postal | 14710 |
Code commune | 14711 |
Démographie | |
Gentilé | Trévièrois |
Population municipale |
922 hab. (2022 ) |
Densité | 79 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 31″ nord, 0° 54′ 15″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 46 m |
Superficie | 11,70 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières (bureau centralisateur) |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.trevieres.com |
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Trévières est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 922 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]La commune est dans le Bessin. Gros bourg commercial et administratif, elle se situe près d'Omaha Beach et à la porte du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, à 16 km à l'ouest de Bayeux et à 17 km à l'est d'Isigny-sur-Mer[1].
Son territoire est traversé par l'Aure inférieure.
-
L'Aure à Trévières.
-
Le pont du moulin des fossés sur l'Aure.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 837 mm, avec 13,4 de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 15 km à vol d'oiseau[6], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Trévières est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (65,5 %), terres arables (16,6 %), zones agricoles hétérogènes (12,4 %), zones urbanisées (5,4 %)[14].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes de Treverio en 1172 et Treveriae en 1198[15].
Charles Rostaing considère le toponyme issu de l'anthroponyme latin Treverius[15], tandis que sans certitude René Lepelley décèle le latin trabs, « poutre », évoquant possiblement un chantier[16].
Le gentilé est Trévièrois.
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1858 Trévières (1 100 habitants en 1856) absorbe une petite partie du territoire d'Engranville (commune de 228 habitants, l'autre partie dont le bourg étant absorbée par Formigny)[17],[18] au nord-est de son territoire.
Lors de la bataille de Normandie, le bourg fut fortement touché, entraînant de nombreuses destructions et la mort de civils[19].
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Le bourg en 1944.
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Un bulldozer déblayant les rues.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[23].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[26].
En 2022, la commune comptait 922 habitants[Note 2], en évolution de −0,43 % par rapport à 2016 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Trévières a compté jusqu'à 1 160 habitants en 1861.
Économie
[modifier | modifier le code]La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[28].
Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- L'église Saint-Aignan possède un clocher roman du XIIe siècle classé au titre des monuments historiques[29] restauré lors de la Reconstruction. Le reste de l'édifice a été reconstruit à la fin du XIXe siècle, mais de l'autre côté du clocher par rapport à la position initiale. L'église a donc une orientation inhabituelle, chevet à l'ouest[30]. À l'intérieur, on peut admirer un superbe vitrail à la mémoire des officiers et des soldats du 377e régiment de la 95e division d'infanterie américaine.
- Le Beau Moulin (anciennement Bosq-Moulin) du XVIIe siècle est également classé ainsi que son bief[31].
- Le manoir de la Ramée. Au milieu du XIe siècle, un Escajeul (Ecajeul) est en possession du chastel de la Ramée[32].
- Manoir des Londes ou des Tourailles du XVIe siècle. Vers 1583, Pierre de Vérigny, procureur général du roi, bailli de Caen, est seigneur des Londes-sur-Trévières[33].
- La maison natale d'Octave Mirbeau.
- Le monument aux morts de la guerre de 1914-1918 est une statue casquée personnifiant la Victoire. Sculptée par l'ancien maire Edmond de Laheudrie et inaugurée le , elle porte la trace des combats pour la libération de 1944[34]. Un obus tiré depuis Omaha a emporté le visage de la statue de bronze qui est restée dans son état jusqu'à nos jours. Sur le monument, une plaque rappelle la bataille de Normandie. Devenue un symbole des gueules cassées, l’œuvre a été copiée pour être placée à l'entrée du National D-Day memorial (en) de Bedford (Virginie) ; baptisée The lady of Trévières, elle est inaugurée par le président George W. Bush le [35],[36],[37].
-
L'église Saint-Aignan.
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Le Beau Moulin et son bief.
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La maison natale d'Octave Mirbeau.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Jumelages
[modifier | modifier le code]- Stokeinteignhead (Royaume-Uni) depuis 1976.
Sports et associations
[modifier | modifier le code]L'Union sportive trévièroise fait évoluer une équipe de football en division de district[38].
- Autres clubs[39]
- Club de taekwondo
- Judo-Club
- La Pétanque trévièroise
- Tennis-Club
- L'Amicale de cyclotouristes
- Amicale des chasseurs de gibier d'eau d´eau de la vallée d'Aure
- Société de pêche
- Association Marais Page
- Les Volants trévièrois
- Omaha Bedford
- Association des parents d'élèves de l'école publique
- Le Déclic Photo Club
- Comité de jumelage
- Maison des associations
- Les Joyeux Colibris
- ADMR de l'Aure
- OGEC Notre-Dame
- Association Sol fa marais do
- Association Cinéma Le Normandy
- Loisirs pour tous
- Enfants DO
- Bibliothèque pour tous
- Amicale des sapeurs pompiers
- Trévières Danse
- Anciens Combattants
- Association des parents d'élèves école Notre-Dame
- Comité des fêtes
- Danse africaine au rythme du soleil
- Club de plongée Tek Plongée Odyssée
- SHR Société hippique rurale
Festival du livre
[modifier | modifier le code]La ville de Trévières organise annuellement un festival du Livre qui décerne depuis 2004 le prix Octave-Mirbeau. Ce prix littéraire récompense annuellement un roman francophone, essentiellement en relation avec la Normandie. La liste des lauréats du prix sont[40] :
- 2004 : Les Chiens de Ghriss de Serge Launay, (L'Harmattan)
- 2005 : Les hommes pleurent souvent seuls de Hubert Bodin (éditions Cheminements)
- 2006 : Mathilde ou les écirs de la passion de Martine Maury (éditions Créer)
- 2007 : Nena de Mundsen Mika (éditions Le Manuscrit)
- 2008 : Omaha crimes de Michel Bussi (éditions PTC Normandie)
- 2009 : Un peu de neige dans la mer de Jacques Grieu (éditions Pierregord)
- 2010 : Traverser l'oubli de Sophie Lucet (éditions du Seuil)
- 2011 : Les Taiseux de Jean-Louis Ezine (éditions Gallimard)
- 2012 : Kimya de Bruno Moutard (éditions Apart)
- 2013 : En vieillissant les hommes pleurent de Jean-Luc Seigle (éditions Flammarion)
- 2014 : Mémoire à bout portant de François-Michel Dupont (éditions Le Vistemboir)
- 2015 : Les Anges de la cité de Jean-Paul Halnaut (éditions des Falaises)
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Octave Mirbeau (Trévières, 1848 - 1917), écrivain.
- Edmond de Laheudrie (1861-1946), sculpteur et historien, ancien maire (de 1896 à 1900).
- Roger Jouet, conseiller général, conseiller régional, maire de 1971 à 1994.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2022.
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Trévières et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 259.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Engranville », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, OREP Éditions, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 43.
- « Annuaire du département du Calvados... », sur Gallica, (consulté le ).
- « La Légion d'honneur pour quatre maires du Bessin », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Jean-Pierre Richard amoureux de Trévières », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Trévières (14710) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Mireille Dufour a été élue maire de Trévières », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- « Église », notice no PA00111765, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Le patrimoine des communes du Calvados, vol. 2, Paris, Éditions Flohic, , 1715 p. (ISBN 2-84234-111-2), p. 1552.
- « Moulin du Bosq, dit le Beau Moulin », notice no PA00111766, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 30.
- Gourbin 2014, p. 26.
- « Monument à Trévières | Les monuments aux morts », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le ).
- « Insolite : l'incroyable monument aux morts de Trévières », sur lamanchelibre.fr (consulté le ).
- Serge Philippe Lecourt, « Trévières : la gueule cassée », sur Monuments aux morts de Normandie et d'ailleurs, (consulté le ).
- « 1921 – 2014 La Lady de Trévières », sur Ville de Trévières (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – US Trévières » (consulté le ).
- http://www.trevieres.eu/associations.html
- Prix Octave-Mirbeau sur le site www.prix-litteraires.net
- « Trévières », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).
- Charles d'Hozier, Armorial général de France, vol. 23 (lire en ligne), p. 13.
- « Trévières dans l'histoire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur trevieres.eu.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Edmond de Laheudrie, Histoire du Bessin des origines à la révolution, Caen, L. Jouan et R. Bigot, 1930
- Edmond de Laheudrie, Recherches sur le Bessin. Trévières : monographie d'une paroisse rurale du Bessin des origines à la fin du XIXe siècle, Bayeux, René-P. Colas, 1948 ; rééd. Paris, Res Universis, 1990 (ISBN 2877602893)
- Collectif, Entre mer et marais de Trévières, Calvados diffusion, 2004
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le site municipal
- Résumé statistique de Trévières sur le site de l'Insee
- Inventaire des archives communales sur le site des Archives départementales du Calvados
- « Le monument de Trévières - Fortifications, sites et lieux de Mémoire. », sur memoire-et-fortifications.fr (consulté le )