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Terrorisme nucléaire

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Bombe nucléaire (Fat Man).

Le terrorisme nucléaire ou radiologique peut désigner l'une des attaques terroristes suivantes :

  1. utilisation d'une arme nucléaire contre une cible civile ;
  2. utilisation d'une bombe radiologique ou bombe sale contre une cible civile ;
  3. attaque d'une centrale nucléaire ou d'un site de stockage de déchets nucléaires.

Dans le contexte du vieillissement des installations nucléaires, et de l'internationalisation du cycle du combustible nucléaire, de nombreux défis sont à relever pour prévenir le terrorisme nucléaire, ce qui est l'un des aspects de la sécurité nucléaire[1].

Probabilité d'un usage terroriste

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Certains experts en sécurité comme Jacques Baud pensent qu'une telle action est extrêmement improbable.[réf. souhaitée] La fabrication d'une bombe atomique demande des budgets très élevés, de l'ordre du milliard de dollars[réf. nécessaire], des spécialistes hautement qualifiés, et des installations parfaitement sécurisées pendant plusieurs années. Aucune organisation terroriste, même Al-Qaïda, n'a jamais réuni ces trois conditions[2]. Cependant, Mohammed el-Baradei, ex-directeur de l'AIEA, déclare ne pas l'exclure[3].

En revanche, des organisations de la société civile, dont Greenpeace, alertent depuis plusieurs années[4] sur les risques liés à la sécurité nucléaire dans les centrales françaises.

Le , un nouveau rapport d'experts indépendants[5], mettant en cause la sécurité des installations nucléaires françaises et belges, a été remis aux autorités. Il pointe du doigt la vulnérabilité des centrales face aux risques d'attaques extérieure, en particulier de certaines installations telles que les piscines d'entreposage des combustibles nucléaires usés.

Le , plusieurs militants de l’association écologiste Greenpeace ont réussi à pénétrer à l'intérieur de l’enceinte de la centrale nucléaire de Cattenom, en Lorraine[6].

Genèse du postulat

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La menace des organisations terroristes utilisant des armes nucléaires très mobiles (les mini-nukes) a été dénoncée dans les discours et la culture occidentale au moins depuis les années 1970[7].

Selon un rapport d'étude consensuelle publié en 2024 par les Académies nationales américaines et d'autres acteurs[note 1], « le monde navigue dans les dangers de l’ère nucléaire depuis 80 ans » ; et si les armes nucléaires n’ont pas été utilisées autrement que pour des essais nucléaires depuis Hiroshima et Nagasaki, d’autres défis détournent l’attention de ce sujet, laissant penser à tort que cette menace n’existe plus. La lutte contre le terrorisme nucléaire n’est pas assortie d’une garantie de succès ; ce rapport invite le le gouvernement des États-Unis à maintenir ses efforts en la matière ; avec ses partenaires internationaux, les autorités étatiques, locales, tribales et territoriales, les laboratoires nationaux, les universités et les collèges, et la société civile[8].

Menace de dissémination dans l'ex-Union soviétique

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L'implosion du système soviétique, dans les années 1990, fait naître les premières craintes sérieuses de dissémination incontrôlée; la désorganisation des structures militaires et civiles, le non-paiement des salaires entraînent plusieurs cas de revente clandestine de matériaux nucléaires ; des dépôts comme celui de Rodon en Tchétchénie ne sont pratiquement plus gardés. En 1994, les autorités russes annoncent avoir mis en place un programme de stricte surveillance des stocks nucléaires avec l'aide des Nations unies[9]. En , pendant la première guerre de Tchétchénie, le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev annonce avoir fait déposer à Moscou des lots de matériaux radioactifs qu'il se dit prêt à faire exploser. Un conteneur retrouvé dans le parc Ismaïlovo à Moscou contenait 32 kg de produits radioactifs ; en fait, il ne s'agissait que de produits à usage médical, inoffensifs à moins de contact prolongé. En , la menace est renouvelée par un autre chef de guerre tchétchène, Aslambek Abdoulkhadjiev[10].

Lors des affrontements armés arméno-azerbaïdjanais 2020, l'Azerbaïdjan a menacé de lancer des attaques de missiles sur la Centrale nucléaire Arménienne[11],[12],[13].

Depuis les attentats du 11 septembre

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Selon le journal britannique Times, citant un écrit attribué à un cadre d'Al-Qaïda, l'Égyptien Abu Walid Al-Misri, Oussama ben Laden aurait tenté de se procurer des matériaux radioactifs en 2001. Ces produits auraient été commandés à des complices tchétchènes en Russie, mais détournés par des contrebandiers et finalement vendus au Pakistan, qui en offrait sans doute un meilleur prix[14].

En , le citoyen américain José Padilla a été arrêté pour menées terroristes. Il était accusé, entre autres, de planifier une attaque radiologique sur la ville de Washington, DC. Mais ce chef d'accusation n'a pas été retenu, n'ayant connu aucun début de réalisation[15]. Padilla a été condamné le à 17 ans et 4 mois de prison par la United States District Court for the Southern District of Florida.

En , les États-Unis ont lancé un programme pour suivre et sécuriser l'uranium enrichi de 24 réacteurs de conception soviétique dans 16 pays, dans le but de réduire les risques que des matières nucléaires tombent dans les mains de terroristes ou d'états voyous. La première opération du programme fut le Project Vinca, une opération en Serbie « pour retirer une quantité d'uranium hautement enrichi, suffisante pour produire 2-1/2 armes nucléaires, provenant d'un réacteur de recherche proche de Belgrade » [16].

Dans le but de réduire le danger d'une attaque utilisant des déchets nucléaires, la membre de la Commission de l'Union européenne Loyola de Palacio a proposé en la création de normes communes dans l'Union Européenne, en particulier dans les nouveaux pays membres qui exploitent des réacteurs de conception soviétiques, pour l'organisation du stockage en subsurface.

Le , l'ayatollah Ali Khamenei lança une fatwa interdisant la production, le stockage et l'utilisation d'armes nucléaires. Le texte complet de la fatwa a été reproduit dans un rapport officiel lors d'une rencontre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA) à Vienne[17].

En , Dhiren Barot, un Britannique d'origine hindoue converti à l'islam, a été condamné à la prison à vie (ramenée ensuite à 40 ans) pour avoir préparé une série d'attentats en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Six de ses complices ont été condamnés à la prison en 2007. Un de leurs plans prévoyait une "bombe sale" à faible radioactivité, et un membre du groupe avait été formé aux techniques radioactives au Pakistan. Mais la fabrication de la "bombe sale" aurait nécessité 10 000 détecteurs de fumée (à 15 £ pièce) et elle ne semble pas avoir dépassé le stade du projet[18].

Prospectives, coûts

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Développer et entretenir les capacités adéquates d’intervention et de rétablissement en cas d’incident nucléaire aux niveaux local et étatique, implique des investissements continus et importants dans les ressources et l’autonomisation de l’intervention locale. Aux Etats-Unis, les principaux acteurs de ce domaine sont l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), en collaboration avec les Centers for Disease Control and Prevention, l’Agence de protection de l’environnement, le ministère de l’Énergie et les National Institutes of Health[8].

Notes et références

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  1. Contributeur(s) à ce rapport : Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine ; Division des études de la Terre et de la vie ; Conseil d’études nucléaires et radiologiques ; Comité chargé d’évaluer et d’améliorer les stratégies de prévention, de lutte et d’intervention en cas de terrorisme lié aux armes de destruction massive : menaces nucléaires

Références

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  1. (en) Read "Future of the Nuclear Security Environment in 2015: Proceedings of a Russian-U.S. Workshop" at NAP.edu (lire en ligne)
  2. Jacques Braud, "renseignement et lutte contre le terrorisme", Lavauzelle, 2005
  3. Mohammed el-Baradei, "La menace du terrorisme nucléaire s'est aggravée", L'Express, 12 novembre 2009
  4. « Greenpeace déjoue la sécurité des centrales nucléaires pendant 14 heures », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  5. « Risque terroriste : des failles dans la sécurité des centrales nucléaires », leparisien.fr,‎ 2017-10-10cest06:41:48+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  6. « Greenpeace lance un feu d’artifice à l’intérieur d’une centrale nucléaire », Capital.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Le roman Le Cinquième Cavalier par exemple est paru en 1980.
  8. a et b Committee on Assessing and Improving Strategies for Preventing, Countering, and Responding to Weapons of Mass Destruction Terrorism: Nuclear Threats, Nuclear and Radiation Studies Board, Division on Earth and Life Studies et National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, Nuclear Terrorism: Assessment of U.S. Strategies to Prevent, Counter, and Respond to Weapons of Mass Destruction, National Academies Press, (ISBN 978-0-309-70868-5, DOI 10.17226/27215., lire en ligne)
  9. Camille Verleuw, Trafics et crimes en Asie centrale et au Caucase, PUF, 1999, p.61 à 66.
  10. Camille Verleuw, 1999, p.66-67.
  11. Azerbaijani MoD: Our army’s missile systems allows to hit Metsamor nuclear power plant with high accuracy
  12. Azerbaijani Defence Ministry: Azerbaijan able to deliver a precise strike on Metsamor Nuclear Power Plant
  13. "Modern missile systems of Azerbaijan enable us to blast Metsamor NPP"
  14. Bin Laden’s dirty bomb quest exposed, The Sunday Times, 19/12/2004 [1]
  15. Al-Qaeda cell guilty of terrorism but not of ‘dirty bomb’, Times, 17/08/2007]
  16. [2]
  17. [3]
  18. Al-Qaeda plotter jailed for life, BBC News, 7/11/2006 [4]; Al-Qaida plotting nuclear attack on UK, officials warn, Guardian, 14/11/2006 [5]

Liens internes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • (en) Read "Nuclear Terrorism: Assessment of U.S. Strategies to Prevent, Counter, and Respond to Weapons of Mass Destruction" at NAP.edu (lire en ligne)
  • Internationalization of the Nuclear Fuel Cycle: Goals, Strategies, and Challenges, National Academies Press, (ISBN 978-0-309-12660-1, lire en ligne)
  • Committee on the Review of Capabilities for Detection, Verification, and Monitoring of Nuclear Weapons and Fissile Material, Committee on International Security and Arms Control, Policy and Global Affairs et National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, Nuclear Proliferation and Arms Control Monitoring, Detection, and Verification: A National Security Priority: Interim Report, National Academies Press, (ISBN 978-0-309-31434-3, lire en ligne)
  • Monitoring Nuclear Weapons and Nuclear-Explosive Materials: An Assessment of Methods and Capabilities, National Academies Press, (ISBN 978-0-309-09597-6, lire en ligne)
  • Committee on Risk Analysis Methods for Nuclear War and Nuclear Terrorism, Board on Mathematical Sciences and Analytics, Nuclear and Radiation Studies Board et Committee on International Security and Arms Control, Risk Analysis Methods for Nuclear War and Nuclear Terrorism: Phase II (Expanded Abbreviated Report of the CUI Version), National Academies Press, (ISBN 978-0-309-71825-7, lire en ligne)