Tahar Hannache
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Tahar Ben Kouider Belhannache |
Surnom |
Tahar Hannache, Tahar El Hanache, Tahar Hanache |
Nationalité | |
Activités |
Films notables |
L'Atlantide, Les Plongeurs du Désert, Aux Portes Du Sahara |
---|
Tahar Hannache (en arabe : طاهر حناش), de son vrai nom Tahar Ben Kouider Belhannache, est un acteur, réalisateur, directeur de la photographie et scénariste algérien, né le à Constantine[1]. Il est considéré comme le pionnier du cinéma algérien pour sa mise en avant de l'Algérie au devant de la scène internationale[2],[3],[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Son enfance
[modifier | modifier le code]Tahar Ben Kouider Belhannache, connu artistiquement sous le nom de Tahar Hannache, est né le 26 novembre 1898 à Constantine, ville qui possède un atout civilisationnel, culturel et artistique chargé d'histoire. Dans ce contexte grandit Tahar Ben Kouider Belhannache, issu d'une famille aisée, son père possédant des usines et un certain nombre d'affaires commerciales. Tahar fréquentera les meilleures écoles, étudiera les sciences et dès son plus jeune âge, très curieux, il démontrera un net penchant les découvertes scientifiques et les inventions et dont les principes de la mécanique, des bateaux et des trains[5].
À l'âge de dix ou onze ans, il découvre pour la première fois les films de Charlie Chaplin. Ce monde magique et imaginaire l'intrigue et le fascine, sa passion pour le cinéma s'accroît, il devient un assidue des ciné-bus, qui sur les places publiques, projettent sur grand écran des documentaires de propagande. L'après-midi, Tahar revient presque tous les jours au nouveau cinéma de Constantine, le Nunez, où il décortique, analyse les films qu'il a souvent vu plusieurs fois[5],[6].
Carrière
[modifier | modifier le code]Son père fait faillite et décède peu de temps après. Très affecté par cette perte, Tahar Hannache qui est appelé au service militaire français, est démobilisé en 1920 en France. Il en profite pour visiter les lieux de productions des films qui l'ont fait rêver depuis l'enfance.
Un jour, alors qu'il se promène à côté d'un studio de cinéma parisien, un réalisateur qui cherchait des visages arabes, le remarque et lui dit : "Es-tu arabe ?, Tahar répondit : « Oui » et le réalisateur lui dit : « Viens demain et je t'embaucherai. »
Le réalisateur belge Jacques Feyder, le prend dans le film L'Atlantide (1921), à l'époque où le cinéma était encore muet. Feyder est alors un référence dans le cinéma français, l'exposition est une aubaine pour Tahar, sa carrière cinématographique est lancée .
Après le succès du film L'Atlantide, Tahar Hannache saisira toutes les occasions qui s'offrent à lui, il exercera plusieurs professions cinématographiques, de directeur de la photographie à assistant à la réalisation, cadreur, et jouera des rôles importants en tant que comédien[5].
En 1938, Tahar Hannache crée alors sa propre société de production qu'il nommera Taha Film et signe sa première réalisation personnelle Aux Portes du Sahara.
Période de la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Cette période a été charnière dans l'histoire de Tahar Hannache, tandis que sa notoriété s'accroît en tant que Directeur de la photographie, l'occupation allemande de la France freine la production cinématographique. Il est rappelé dans les Forces françaises libres et l'Armée alliée à Casablanca pendant trois ans de 1942 à 1945.
Durant cette période, il a travaillera dans la division audiovisuelle de l'armée. Il filmera de nombreux défilés militaires, préparera des dizaines de reportages d'actualité importants et documenté des événements historiques importants. Après la fin de la guerre, en 1942, libéré de ses obligations militaires et grâce au travail fourni, il est reconnu cinéaste, une carte de cinéaste lui est délivrée sous le numéro 7951et devient le premier arabe et africain à se voir attribuer une carte professionnelle de cinéaste[5].
Tahar Hannache réalisera de nombreux documentaires et films dont le célèbre Les Plongeurs Du Désert avec le poète et acteur Himoud Brahimi, qui sera considéré comme la première production entièrement algérienne. La pellicule sera détruite, et le poète Jean Sénac écrira quelques années plus tard : « Sait-on que le film Les Plongeurs Du Désert, de Tahar Hannache, fut boycotté par le Gouvernement général sous prétexte qu’il était entièrement financé, réalisé et joué par des “autochtones” »[7].
L'audiovisuel en Algérie
[modifier | modifier le code]En 1954, sous la houlette de Tahar Hannache, sont produits, les premiers sketches de la télévision algérienne. En 1956, il se marie à l'âge de 58 ans, aura quatre filles.
La même année, 1956, la Radiodiffusion-télévision française est créée en Algérie. Tahar Hannache y est intégré, il est chargé de la supervision de l'équipe algérienne. Il ouvrira la porte à de nombreux noms importants du futur cinéma algérien indépendant. Il enverra certains éléments de son équipe à l'étranger pour y étudier dans des instituts de cinéma. Après l'indépendance en 1962, il a contribuera avec d'autres, a assurer la poursuite de la diffusion télévisée lors de la transition de la RTF à la toute nouvelle Radiodiffusion télévision algérienne, et d'assurer la continuité des programmes qui ne seront jamais interrompus. À cette époque, il est responsable de la production audiovisuelle, période déterminante pour la construction du cinéma algérien[7].
Tahar Hannache aura supervisé la formation de nombreux noms importants, parmi lesquels des techniciens et des acteurs, comme ceux qui ont travaillé sur le film La Nuit À Peur Du Soleil (1965) de Mustafa Badie.
Tahar Hannache, qui a durant sa vie œuvré et participé à plus de 80 films, décède le , à l'hôpital de Médéa en Algérie. Il repose au cimetière d'El Alia à Alger[8].
Au cinéma
[modifier | modifier le code]Comédien
[modifier | modifier le code]- 1921 : L'Atlantide de Jacques Feyder
- 1924 : Les Fils du Soleil de René Le Somptier
- 1932 : Le Marchand de sable d'André Hugon, rôle de Mohamed
- 1932 : La Croix du sud d'André Hugon, rôle de Taha Badawi.
Directeur de la photographie
[modifier | modifier le code]- 1935 : Gangster malgré lui d'André Hugon
- 1935 : La Bandera de Julien Duvivier[9]
- 1936 : Les Mariages de mademoiselle Lévy d'André Hugon
- 1937 : Monsieur Bégonia d'André Hugon
- 1937 : Sarati le terrible d'André Hugon
- 1937 : Romarin d'André Hugon
- 1937 : Les Anges noirs de Willy Rozier[10]
- 1937 : Les Hommes de proie de Willy Rozier
- 1938 : Firmin, le muet de Saint-Pataclet de Jacques Séverac
- 1938 : Prince de mon cœur de Jacques Daniel-Norman
- 1938 : La Rue sans joie d'André Hugon
- 1938 : Un meurtre a été commis de Claude Orval
- 1938 : Ceux De Demain (L'Enfant de troupe) d'Adelqui Migliar et Georges Pallu
- 1940 : Moulin-Rouge de Yves Mirande et André Hugon
- 1940 : La Fille du puisatier de Marcel Pagnol
- 1941 : Vénus aveugle d'Abel Gance
- 1949 : Sérénade à Meryem de Norbert Gernolle
- 1950 : Bouzareah de Jack Pinoteau
- 1955 : La Corniche d'Amour de Jean Francoux
Réalisateur
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (ar) Djemili, « الفنان عبد الحميد رابية: “المسؤولون حولوا المسرح الجزائري لــ “لاشيء” وكتبي مازالت لم تنشر بعد” » [archive du ], جريدة الجزائر (consulté le )
- (ar) Dalila Malek, « المساء - تكريم طاهر حناش مؤسّس السينما الجزائرية » [archive du ], المساء (consulté le )
- (ar) « 52 دقيقة.. توثق لمسار طاهر حناش صاحب أول فيلم جزائري » [archive du ], الشروق أونلاين, (consulté le )
- « Cela s’est passé un 26 novembre 1898 ... Naissance de Tahar Hannache, premier cinéaste algérien », sur Babzman, (consulté le )
- Sara Boualem, « Tahar Hannache, un cinéaste de Ahcène Dafer : Hommage au pionnier du cinéma algérien », (consulté le )
- Ahmed Cheniki, « Un clin d’œil à Tahar Benelhannache (1898-1972), le premier cinéaste d’Afrique », sur www.almanach-dz.com, (consulté le )
- Olivier Hadouchi, « Le cinéma, l’histoire et la guerre. Entretien avec Ahmed Bedjaoui », sur Textures du temps (consulté le )
- (ar) « ستحمل قاعة السينماتيك اسمه: قسنطينة تستعيد ذكرى ابنها رائد السينما الجزائرية طاهر حناش » [archive du ], جزايرس (consulté le )
- (en) La bandera (1935) - IMDb, consulté le
- (en) Les anges noirs (1937) - IMDb, consulté le
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Babzman, Naissance de Tahar Hannache, premier cinéaste algérien., 26 novembre 2015.
- Le Temps d'Algérie : Hommage à Hannache et Chanderli: Deux pionniers du cinéma algérien, Sara Boualem, 01 mars 2018.
- Le Temps d'Algérie : Tahar Hannache, un cinéaste de Ahcène Dafer : Hommage au pionnier du cinéma algérien, 21 décembre 2015.
- El Watan, Contribution / Les premiers pas du cinéma algérien, Nasredine Guénifi, 10 septembre 2022.
- Aljazeera, Tahar Hannache (en arabe), 29 juillet 2020.
- Textures Du Temps, Le cinéma, l’histoire et la guerre., Olivier Hadouchi, 11 mars 2015.
- Restauration du film Les Plongeurs du Désert de Tahar Hannache (vidéo) [1] Archives Numériques du Cinéma Algérien, 21juin 2024