Sylvia Ary
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Alexander Bercovitch (en) |
Sylvia Ary, de son nom de jeune fille Sylvia Bercovitch, est une peintre québécoise (Canada) née le à Moscou et morte le [1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Sa jeunesse
[modifier | modifier le code]Sylvia Berkovitch Ary est l'aînée d’un jeune couple, le peintre Alexandre Berkovitch et Bryna Avrutick, étudiante en art dramatique qui devint par la suite une journaliste engagée. Marxiste convaincue, celle-ci manifeste son adhésion politique en prénommant sa fille cadette Ninel (anagramme de Lénine) et son fils, né plus tard à Montréal, Sacvan Bercovitch (actuellement professeur à l'Université Harvard aux États-Unis, cf. Wikipedia, Pages anglophones).
Sylvia Ary a grandi à Montréal (Canada) où ses parents ont émigré en 1926. Elle étudie à l'école secondaire Baron Byng avec Anne Savage, qui l'encourage à poursuivre son développement artistique au Musée des beaux-arts de Montréal[2], est elle s'inscrit à l'école d'arts plastiques fondée par le Docteur Norman Bethune[3]. Sylvia Ary manifeste un talent précoce pour la peinture en obtenant, dès l'âge de quatorze ans, un premier prix à un concours de dessin pan-canadien en 1937.
Elle suit les cours d'Anne Savage et d'Edwin Holgate, peintres bien connus dans le milieu artistique à Montréal. Elle aura aussi pour maître Will O'Gilvie et Albert Dumouchel qui l'intéressera à la technique de l'eau-forte à l'Institut des arts graphiques, toujours à Montréal.
Elle épouse Solomon Ary en 1940 et aura quatre enfants : Rachel, Malka, Isaac et Alexandre. Elle décède à Montréal le .
L'artiste peintre
[modifier | modifier le code]Elle consacre, dès son plus jeune âge, sa vie à la peinture.
Dès 1950 se tient sa première exposition solo de peintures et de dessins à l'Université McGill de Montréal. Les expositions se succéderont très régulièrement jusque dans les années 1990, dans plusieurs villes du Canada, des États-Unis et au Mexique (San Miguel de Allende).
Son œuvre, considérable, traduit par ses multiples aspects son humanisme. Observatrice, ses œuvres d'après nature comportent de très nombreux portraits (dont le portrait d'Isaac Bashevis Singer, un ami de la famille, exécuté en 1953 et exposé au Musée du Prix Nobel, Suède), des scènes de rues et des natures mortes très variées. Imaginative, elle a produit des scènes de genre et des allégories et a été puissamment inspirée par le thème des comédiens qui occupe une place de choix dans sa production. D'une grande sensibilité littéraire, elle a illustré plusieurs œuvres de poètes dont Baudelaire, Shakespeare, Coleridge, I. Manger, etc. Curieuse, elle a exploré presque tous les médias (huile, pastel, aquarelle, acrylique, etc.), les formats (des grandes toiles aux miniatures), les supports (toile, papier, carton, bois, etc.) et particulièrement diverses techniques comme la lithographie, la gravure sur cuivre, l'eau forte (Premier prix du Pratt Institute de New York), la peinture sur soie, sur éventails, etc.
De nombreuses expositions dans plusieurs villes du Canada, des États-Unis, au Mexique, et même en Europe, lui ont donné une solide renommée tout comme les prix obtenus. Ainsi, des musées et des institutions prestigieuses de par le monde (universités, bibliothèques) ont acquis certains de ses tableaux. Enfin, des articles dans des revues d'art et des livres[4] ont présenté divers aspects de son œuvre et lui ont consacré une renommée enviable.
Quelques œuvres
[modifier | modifier le code]- Portraits et autoportraits dont Artist and Model (Musée national des beaux-arts du Québec)
- Scènes de rues (Montréal et San Miguel de Allende)
- Natures mortes (masques, jouets, coquillages, éventails, The Artist's Table, Photograph of my Father)
- Scènes de genre et allégories Autumn, The Staircase
- Série de toiles de grand format sur la thématique Les Comédiens
- Lithographies, peintures sur éventails, peintures sur soie, miniatures
- Illustrations d'œuvres littéraires
- 1973 : The Tempest, William Shakespeare
- 1975 : Poems for my Mother de Joseph Rogel
- 1976 : Transposed Reality, poèmes de Rachel Korn
- 1976 : Ballades de Itzik Manger, publiées dans le magazine Moment
- 1976 : Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire
- 1977 : Les illustrations des ballades de Itzik Manger utilisées par une troupe de danse pour le TV-WGBH de Boston, Massachusetts
- 1978 : Page-couverture du livre The American Jeremiad de Sacvan Bercovitch, Wisconsin University Press
- 1979 : Kubla Khan, de Samuel Taylor Coleridge
- 1981 : Page-couverture du livre Les Juifs du Québec, Institut de Recherche sur les cultures
- 1982 : Contes et Nouvelles, de Isaac Bashevis Singer
- 1983 : Lithographie dans Albert Dumouchel, un hommage, Studio Graphia
Collections
[modifier | modifier le code]- Art Gallery of Hamilton[5]
- Bibliothèque de Côte-Saint-Luc, Montréal
- Confederation Centre Art Gallery & Museum
- Harvard University Center for Art and Culture, Cambridge, Massachusetts
- Hôtel de ville, Laval, Québec
- Hôpital Maimonide, Montréal
- Bibliothèque juive Saidye Bronfman de Montréal
- Musée national des beaux-arts du Québec, Québec[6]
- Université hébraïque de Jérusalem
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Andrée Le Guillou, Sylvia Ary, peintre, « The Art of Sylvia Ary ». Édité par Sacvan Bercovitch, imprimé chez Goose Lane, Fredericton, N.S., Canada
- Esther Trépanier, Peintres Juifs de Montréal : Témoins de leur époque, 1830-1948, Éditions de l'Homme, Montréal, 2008. p. 254 à 258, et passim. [p. 32, 102, 111, 140, 202 à 205, 254]
- Andrée Le Guillou, « L’Éventail qui masque et démasque », illustré de 3 reproductions, in Magazin’Art, 8e année, no 4, Été 1996. p. 33-34
- Andrée Le Guillou, « De Moscou à Montréal, Sylvia Ary », illustré de 4 reproductions, in Magazin’Art, 4e année, no 4, Été 1992. p. 37-38
- Roland Boulanger, « Sylvia Ary, un peintre que la satire anime », Le Canada,
- « En tant que Juifs », 3e émission de la série Planète de la télévision de Radio-Québec, réalisée par Sandra Chitayat, recherchiste Victor Teboul, diffusée en 1980.
- Sylvia Ary a été enregistrée par la folkloriste Ruth Rubin aux côtés de son mari Solomon (Ary) Harry. On peut les entendre chanter des chansons traditionnelles yiddish sur le site consacré au travail de collecte de Ruth Rubin : The Ruth Rubin Legacy Online Exhibition, par le YIVO Institute for Jewish Research.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) « Obituary », sur legacy.com,
- (en-CA) « Sylvia Ary », sur Juifs d'ici - Quebec, (consulté le )
- Trépanier, Esther, 1951- et Musée national des beaux-arts du Québec., Femmes artistes du XXe siècle au Québec : œuvres du Musée national des beaux-arts du Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, (ISBN 978-2-551-19857-3 et 2551198577, OCLC 657061520, lire en ligne)
- Andrée Le Guillou, Sylvia Ary, peintre, Fredericton, N.B., Goose Lane, 2008?, 139 p.
- « Works – ARY, SYLVIA – Artists – ART GALLERY OF HAMILTON », sur tms.artgalleryofhamilton.com (consulté le )
- « Sylvia Ary | Collection Musée national des beaux-arts du Québec », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative aux beaux-arts :