« Colombie » : différence entre les versions
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* 2008 : [[Hernando Calvo Ospina]], ''Colombie, derrière le rideau de fumée, histoire du terrorisme d'État'', Le Temps Des Cerises {{ISBN|2-84109-720-X}} |
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* 2007 : [[Denis Rolland (1958)|Denis Rolland]] et Enrique Uribe Carreño (dir.), ''La Colombie aujourd'hui'', coll. Horizons Amériques latines, [[L'Harmattan]] {{ISBN|978-2-296-03085-5}} |
* 2007 : [[Denis Rolland (1958)|Denis Rolland]] et Enrique Uribe Carreño (dir.), ''La Colombie aujourd'hui'', coll. Horizons Amériques latines, [[L'Harmattan]] {{ISBN|978-2-296-03085-5}} |
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* 1999 : Gustavo A. Mellander et Nelly Maldonado Mellander, ''Charles Edward Magoon: The Panama Years''. Río Piedras, Puerto Rico, Editorial Plaza Mayor {{ISBN|1-56328-155-4}}, OCLC 42970390 |
* 1999 : Gustavo A. Mellander et Nelly Maldonado Mellander, ''Charles Edward Magoon: The Panama Years''. Río Piedras, Puerto Rico, Editorial Plaza Mayor {{ISBN|1-56328-155-4}}, OCLC 42970390 |
Version du 20 avril 2012 à 02:36
République de Colombie
(es) República de Colombia Écouter
Drapeau de la Colombie |
Armoiries de la Colombie |
Devise | Libertad y Orden (Liberté et Ordre) |
---|---|
Hymne | Hymne national de la Colombie |
Forme de l'État | Rép. à régime présidentiel |
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Président - Vice-président |
Juan Manuel Santos Angelino Garzón |
Langues officielles | Espagnol |
Capitale | Bogotá |
Plus grande ville | Bogotá |
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Superficie totale |
1 141 748 km2 (classé 25e) |
Superficie en eau | 8,8% |
Fuseau horaire | UTC -5 |
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|
Indépendance | de l'Espagne |
Date | 20 juillet 1811 |
Gentilé | Colombiens, Colombiennes |
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Population totale (2009) |
45 566 856[1] hab. (classé 28e) |
Densité | 40 hab./km2 |
Monnaie |
Peso colombien (COP ) |
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Code ISO 3166-1 |
COL, CO |
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Domaine Internet | .co |
Indicatif téléphonique | +57 |
La Colombie, en forme longue la République de Colombie, en espagnol Colombia et República de Colombia, est un pays situé au Nord-Ouest de l'Amérique du Sud. Elle est l'unique pays d'Amérique du Sud doté de côtes à la fois sur l'océan Pacifique et sur la mer des Caraïbes.
Sa capitale est Bogotá, sa langue nationale est l'espagnol et sa monnaie est le peso.
La Colombie est le troisième plus important pays hispanophone au monde après le Mexique et l'Espagne.
La fête nationale de la Colombie est le 20 juillet, jour de la constitution de la junte qui, à Bogotá, en 1810, lance le mouvement d'insurrection et proclame, un an plus tard, l'indépendance de la fédération des provinces de la Nouvelle-Grenade, en rompant avec l'Espagne[2].
Toponymie
Le nom de « Colombia » fut conçu par le vénézuélien Francisco de Miranda pour dénommer le territoire correspondant aux actuels Équateur, Colombie et Venezuela, en hommage à Christophe Colomb (en espagnol « Cristóbal Colón » ; en italien « Cristoforo Colombo »), qui découvrit les Amériques pour le compte de l'Espagne[3],[4].
Le , au cours du Congrès d'Angostura, fut proclamé l'État qui adopta le nom officiel de « République de Colombie » (« República de Colombia »), aujourd'hui connu sous le nom de Grande Colombie afin d'éviter les confusions avec la Colombie actuelle, dont la souveraineté s'étendait sur les territoires jusqu'alors dénommés Vice-royauté de Nouvelle Grenade (Virreinato de Nueva Granada), Audience royale de Quito (Real Audiencia de Quito) et Capitainerie générale du Venezuela (Capitanía General de Venezuela)[réf. nécessaire]. Le nom fut proposé par Simón Bolívar dans la Charte de Jamaïque[5].
L'origine du nom est mentionnée dans une strophe de l'hymne national : « Se baña en sangre de héroes la tierra de Colón »[6].
En 1830, le pays fut érigé sous la forme d'une république et avec le nom de « République de Nouvelle-Grenade » (« República de la Nueva Granada »), qui devint plus tard un État fédéral dénommé Confédération Grenadine, après l'approbation de la Constitution de 1858. La confédération adopta en 1863 le nom d'États-Unis de Colombie[7], qui adoptèrent, cette fois définitivement jusqu'à aujourd'hui, la dénomination de « Colombie » (« Colombia »), avec les critiques des congrès de l'Équateur et du Venezuela d'alors, qui considéra ce choix comme une usurpation du patrimoine historique commun. Ce désaccord fut cependant résolu il y a longtemps déjà[8].
Pour désigner le pays, l'État colombien fait usage des deux termes « Colombie » et « République de Colombie », officiellement, et sans que leurs usages respectifs soient légalement réglementés.
Histoire
Les colons espagnols arrivent dans cette région aux alentours de 1500, y trouvant les tribus indigènes Chibchas (ou Muiscas) et les Tayronas, lesquelles sont décimées et conquises. Les Espagnols y implantent diverses colonies, qui, plus tard, sont converties en provinces fondant la Nouvelle-Grenade comme noyau au tout début et, à partir de 1717, comme vice-royauté. Celle-ci inclut diverses provinces qui ont appartenu jusqu'à ce moment à la juridiction des vice-royautés de la Nouvelle Espagne et du Pérou.
Le mouvement indépendantiste débute en 1810, mené en grande partie par Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander, et triomphe en 1819. Le territoire qui est alors connu comme étant la vice-royauté de Nouvelle-Grenade, est converti, le 17 décembre 1819 au congrès d'Angostura, en République fédérale de Grande-Colombie, suite à la bataille de Boyacá (le 7 août 1819) et la proclamation, par Bolívar (le 10 août), de l'union du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade[9].
Les divisions au sein du pouvoir interne conduisent en 1830 à la séparation des départements qui composent la Grande Colombie : le Venezuela, l'Équateur et la Colombie. À la suite de cette séparation, Cundinamarca prend le nom de Nouvelle-Grenade jusqu'en 1886 où il devient la République de Colombie. Des divisions internes demeurent, déclenchant ainsi une guerre civile qui aboutit à la sécession de Panamá en 1903, avec l'ingérence des États-Unis.
En 1948, l’assassinat à Bogotá du dirigeant de gauche Jorge Eliecer Gaitan provoque une guerre civile, appelée « La Violencia », entre les deux forces politiques qui se partagent le pouvoir, libéraux et conservateurs, qui dure près de dix ans (1948-1957) et fait 300 000 morts[10]. Cette guerre se termine par un accord de partage du pouvoir entre libéraux et conservateurs, accord dit du Front national, qui durera jusqu'en 1974. Plusieurs groupes armés, notamment de tendance communiste, estiment que cet accord ne se traduit pas par un programme de développement social et de réduction des inégalités et refusent, en conséquence, de rendre les armes.
Depuis les années 1960, la Colombie connaît donc un conflit armé impliquant l'armée, des guérillas marxistes telles que les FARC ou l'ELN et des groupes paramilitaires d'extrême-droite, mis sur pied par les grands propriétaires terriens, comme les Autodéfenses unies de Colombie (AUC) ou les Águilas Negras (Aigles Noirs).
Époque précolombienne
Les vestiges archéologiques comme ceux de El Abra indiquent que l'occupation humaine de l'actuel territoire colombien remonte entre 11 000 et 20 000 av. J-C[11]. Les chemins suivis par le peuplement furent variées, comme en témoignent la répartition des différentes familles linguistiques et le développement culturel (périodes paléoindienne, archaïque et formative). Sa situation géographique en fit un couloir de population entre la Mésoamérique, la Caraïbe, les Andes et la forêt amazonienne.
Au XVIe siècle, le territoire était occupé par des peuples à divers états du formatif, comme les Arawaks, les Caraïbes et les Chibcha. Ces derniers, formés de deux groupes, les Tayronas et les Muiscas, sont remarquables dans le formatif supérieur de par leur niveau élevé de civilisation[12].
Colonisation espagnole
Le premier contact entre les Européens et l'actuelle Colombie eut lieu à la suite d'une expédition commandée par l'Espagnol Alonso de Ojeda, menée depuis la péninsule de la Guajira en 1499[13].
Onze ans plus tard, les Espagnols fondèrent Santa María la Antigua del Darién, leur première colonie sur le continent américain puis, après avoir consolidé leur présence dans les zones côtières avec la fondation de Santa Marta (1525) et Cartagena de Indias (1533), commencèrent l'exploration des régions intérieures, avec la fondation de Popayán (1536) et Bogotá (1538).
En 1513, les lois de Burgos furent promulguées dans le but de limiter les mauvais traitements infligés par les colons aux indigènes, mais leur effet fut limité. Ces derniers étaient soumis en esclavage et subirent une évangélisation forcée[14]. Les difficiles relations avec les Européens furent à l'origine de nombreuses révoltes indigènes qui empêchèrent la pacification du territoire. Les institutions de repartimiento, d'encomienda et de mita (service obligatoire, notamment dans les mines) contraignirent les indigènes aux travaux forcés et au paiement de tributs. La traite négrière fut introduite par le port de Carthagène des Indes entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle.
Les institutions coloniales furent implantées en 1550, avec l'érection de l'Audience royale de Santa Fe de Bogotá, qui comprenait les territoires de la province de Santa Marta, Río de San Juan, Popayán, Guayana et Carthagène des Indes.
Les provinces de Caracas, Cumaná, Guayane et Maracaibo dépendaient de l'Audience royale, mais furent occasionnellement rattachées, particulièrement dans le domaine judiciaire, avec celle de Saint Domingue. Au XVIIIe siècle, la Nouvelle Grenade fut établie comme vice-royauté, rassemblant les Audiences royales de Santa Fe, Panamá, de Quito ainsi que certaines provinces qui furent ultérieurement rattachées à la Capitainerie générale du Venezuela, avec capitale à Santa Fe.
Durant toute l'époque coloniale, la zone fut la cible d'attaques de pirates des Caraïbes au service de la couronne britannique, qui fut vaincue en 1741, lors de la Guerre de l'oreille de Jenkins, après siège de Carthagène des Indes. En 1781 survint la révolte des Comuneros, qui constitue la première manifestation de l'identité créole, lorsque les insurgés marchèrent sur la capitale pour protester contre les nouveaux impôts imposés par les Espagnols et réclamer une part de la richesse du pays.
Émancipation et Grande Colombie
Après l'invasion de l'Espagne par la France de Napoléon en 1808 commencèrent les guerres d'indépendance en Amérique du Sud, inspirées par la mentalité des lumières en Europe ainsi que les processus d'indépendance des États-Unis et de Haïti[15].
Antonio Nariño, opposé au centralisme espagnol, lança un mouvement d'opposition contre le vice-royaume, ce qui conduit à des revendications d'une autonomie lors de soulèvements survenus dans les grandes villes de la Nouvelle Grenade en 1810. Après l'indépendance de Carthagène en novembre 1811, furent formés deux gouvernements indépendants qui s'affrontèrent et disparurent dans une guerre civile, au cours d'une période connue comme la Patria Boba (« patrie idiote »???). L'année suivante furent proclamées les Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade, menées par Camilo Torres Tenorio. Malgré les triomphes de la rébellion, l'apparition de deux courants idéologiques opposés parmi les partisans de l'émancipation, fédéralistes et centralistes, donnèrent lieu à un affrontement interne qui favorisa à la reconquête du territoire par les Espagnols et la restauration de la vice-royauté dirigée par Juan de Sámano, dont le régime mena une répression à l'encontre des participants aux soulèvements[16]. En conséquence, les espoirs d'indépendance grandirent au sein de la population et, ajoutés aux difficultés économiques et militaires connues en Espagne, favorisèrent le triomphe de la campagne de libération de la Nouvelle Grenade menée par Simón Bolívar, qui proclama l'indépendance définitive du pays en 1819[17]. La résistance royaliste fut finalement vaincue en 1822 dans l'actuel territoire colombien, et en 1823 dans le reste du vice-royaume d'alors.
Le Congrès de Cúcuta de 1821 approuva une constitution, dont le principal objectif était la création d'une République de Colombie, aujourd'hui connue sous le nom de Grande Colombie[18]. Le nouvel État se composait toutefois d'une union très instable entre les actuels États de Colombie, du Venezuela, d'Équateur et de Panama principalement, et fut entamé par la sécession du Venezuela en 1829, suivie de celle de l'Équateur en 1830.
Premier siècle de la République
Entre 1839 et 1884, le pays se trouva dans une situation très instable et souffrit d'une série de guerres civiles, qui marquèrent son histoire et dont certaines favorisèrent des changements de régime, de nom ou de constitution. En 1854, un coup d'État politico-militaire porta José María Melo au pouvoir durant quelques mois[19]. Après son renversement, les autorités entreprirent une politique de réduction des forces armées, prérequis important au fonctionnement fédéraliste qui fut instauré jusqu'en 1859, moment où se produisit la quatrième guerre civile à la suite d'une rébellion dans l'État de Cauca, qui mit à bas le gouvernement[20]. Dès lors et jusqu'en 1876, sous la Constitution de Rionegro, qui favorisait l'autonomie des États et la création d'armées régionales en réaction à la faiblesse politique et militaire du gouvernement central, survinrent près de 40 guerres civiles régionales et une nationale (1876-1877)[21]. En 1884, les libéraux radicaux tentèrent, sans succès, de renverser le président Rafael Núñez. Au cours de ces guerres, le nom officiel du pays changea continuellement. Entre 1831 et 1858, le pays se nomma « République de Nouvelle Grenade » (« República de Nueva Granada »), entre 1858 et 1861 « Confédération grenadine » (« Confederación Granadina »), de 1861 à 1886 « États-Unis de Colombie » (« Estados Unidos de Colombia »), avant la restauration de « République de Colombie » (« República de Colombia »), qui est encore la dénomination actuelle.
Au début du XXe siècle, la Colombie fut en proie à la guerre des Mille Jours, qui, avec le processus de séparation du Panamá, conduisirent le gouvernement Rafael Reyes (1904-1909) à démissionner sous la pression populaire[réf. nécessaire]. En 1930, l'hégémonie conservatrice commencée en 1886 prit fin.
De la République libérale au Front national
Entre 1930 et 1946, le Parti libéral colombien prit le pouvoir et gouverna dans une perspective revencharde. En 1932 éclata la guerre colombo-péruvienne, dont le dénouement garantit la participation colombienne à l'occupation de la zone amazonienne[22].
À la suite des divisions internes au sein des libéraux, les conservateurs reprirent le pouvoir présidentiel, mais pas la majorité au congrès. En 1948, avec l'assassinat de Jorge Eliécer Gaitán, fut lancé le Bogotazo (littéralement « coup de Bogotá »), à l'origine de La Violencia, période de guerre civile caractérisée par l'opposition violente entre les deux partis et qui perdura jusqu'au début des années 1960[23].
Ces troubles sont également à l'origine de la formation de mouvements d'auto-défense dans le Tolima et les llanos orientales, avec des initiatives telle la "Segunda Ley del Llano", d'où émergeront les leaders guérillero, principalement libéraux. Entre temps, le gouvernement initia la participation de la Colombie à la Guerre de Corée[24].
Les conservateurs se maintinrent à la présidence jusqu'en 1953, où la classe politique favorisa un coup d'État qui livra le pouvoir au général Gustavo Rojas Pinilla, qui mit en place un régime dictatorial. La plus grande partie des guerrillas, séduites par les propositions de paix du gouvernement, déposèrent les armes, mais plusieurs de leurs membres furent assassinés ultérieurement. Un accord entre le parti libéral et le parti conservateur mit fin à la dictature et à la suite d'une junte militaire provisoire fut fondé le Front National, permettant un retour à la démocratie électorale avec une alternance concertée entre les deux partis[25]. Si d'une part ce front mit fin à la violence bipartiste, il ferma d'autre part certaines portes, poussant certains anciens guerrilleros libéraux à retourner à la guerrilla, en fondant ou en rejoignant des organisations telles l'ELN, M-19 et les FARC appuyées par le Parti communiste colombien[26].
Histoire récente
La répartition du pouvoir entre libéraux et conservateurs se poursuivit encore après la fin du Front national en 1974, bien que, à partir de la réforme constitutionnelle de 1968, la participation d'autres partis politiques fût autorisée. C'est alors que commença le développement du trafic de stupéfiant dans le pays, qui constitue depuis lors l'un des facteurs clefs de la situation conflictuelle connue par le pays[27]. Le narcotrafic, les guerrillas, les paramilitaires et le crime organisé maintiennent la Colombie dans un état de crise permanente, avec des actions comme la prise du palais de justice de Bogotá en 1985 et l'attentat du bâtiment du DAS en 1989 ou d'autres actes terroristes, assassinats politiques, comme le massacre brutal souffert par l'Union patriotique ou des attaques perpétrées contre les civils[28].
Sous le mandat d'Ernesto Samper (1994-1998), le gouvernement se vit impliqué dans un scandale d'alliance avec les narcotrafiquants, le proceso 8 000, à l'origine d'un conflit diplomatique avec les États-Unis et d'une crise du pouvoir. Comme le chaos politique se prolongeait encore, la guerrilla des FARC et de l'ELN ainsi que les paramilitaires AUC renforcèrent leur influence, en participant au contrôle des cartels de trafiquants. C'est dans ce contexte que les FARC et le gouvernement colombien entreprirent des négociations de paix entre 1998 et 2002, qui échouèrent alors que le conflit était en pleine recrudescence, le pays en grave crise économique et le plan Colombie en cours d'implantation[29].
En 2002, Álvaro Uribe Vélez devint le premier président colombien élu depuis plus de 150 ans à être issu d'un autre parti que le parti libéral ou le parti conservateur. Son élection fut rendue possible par une coalition entre différents partis qui mit également en place une réforme de la constitution permettant la réelection immédiate ; Uribe obtint ainsi un deuxième mandat en 2006. Son administration négocia un processus de démobilisation des groupes paramilitaires, l'Armée nationale poursuivant en revanche le combat contre les groupes guerrilleros et paramilitaires qui ne déposaient pas les armes.
Des décennies de conflit ont laissé des dizaines de milliers de morts parmi les civils, et des milliers d'autres personnes sont portées disparues ou ont été déportées par les différents groupes impliqués[30],[31].
Au cours des dernières années, divers scandales de coopération entre hommes politiques, groupes de narcotrafiquants et paramilitaires (voir par exemple l'article « Scandale de la parapolitique »), concentrèrent l'attention de l'opinion publique au niveau international, et le conflit colombien a montré des signes de contagion vers les pays voisins, comme lors de la crise diplomatique de la Colombie avec l'Équateur et le Venezuela de 2008. Diverses manifestations populaires dénonçant les crimes des différentes forces impliquées dans le conflit ont été menées[32]. La Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne et celui connaissant le plus grand nombre d'enlèvements[33],[34], et est en conséquence fréquemment classée comme l'un des pays les plus violents du monde[35]. En contrepartie toutefois, la Colombie est l'un des pays d'Amérique du Sud les plus stables sur le plan institutionnel.
Politique
La Colombie est une république présidentialiste. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens âgés de plus de 18 ans. Le président est élu pour une période de 4 ans. Le Parlement est composé de deux chambres : la Chambre des députés (163 membres élus tous les 4 ans) et le Sénat (102 membres, également élus tous les 4 ans). Le droit colombien est copié sur le modèle du droit espagnol et le code Napoléon introduit par Andrés Bello.
Le 29 mai 2006, Álvaro Uribe est élu président pour la deuxième fois consécutive avec 62,2 % des voix dès le premier tour de l'élection présidentielle. Le second mandat de cet ancien libéral (soutenu par le Parti social d'unité nationale à partir de 2005) se termine en 2010.
Le 20 juin 2010, Juan Manuel Santos (Parti social d'unité nationale) est élu président de la République au second tour, avec 69,13 % des voix, face au Vert Antanas Mockus (27,47 %).
Organisation politico-administrative
En accord avec la Constitution de 1991 la Colombie est divisée en 32 départements et un district formé par la capitale Bogotá[36]. Les gouvernements des départements rassemblent trois pouvoirs : la branche exécutive, exercée par le gouverneur départemental, élu tous les quatre ans et à mandat unique. Chaque département dispose de sa propre assemblée, qui bénéficie d'une autonomie administrative et d'un budget particulier[37]. Les assemblées départementales sont formées d'entre onze et 34 députés, élus par le peuple pour une durée de quatre ans. Elles émettent des ordonnances, qui ont une valeur légale dans leurs juridictions territoriales respectives[38].
Les départements sont formés par l'association des municipalités. Celles-ci sont au nombre de 1 120, parmi lesquels se trouvent le district de la capitale, Bogotá, ceux de Barranquilla[39], Carthagène, Santa Marta, Tunja, Cúcuta, Popayán, Buenaventura, Medellín, Turbo et Tumaco. Chaque municipalité ou district est présidé par des maires (alcaldes). Ils sont élus pour un mandat de quatre ans, en accord avec le calendrier électoral du Conseil national électoral (Consejo Nacional Electoral). La représentation de l'exécutif au niveau local est assurée par un Conseil (cabildo ou Consejo) formé de conseillers, également élus pour une durée de quatre ans.
Les territoires indigènes sont constitués en accord entre le gouvernement et les communautés indigènes[40]. Dans les cas où ceux-ci s'étendent sur plus d'un département ou d'une municipalité, les gouvernements locaux administrent de façon conjointe les conseils indigènes, comme l'établissent les articles 329 et 330 de la Constitution. Les territoires indigènes peuvent obtenir le statut d'entité territoriale s'ils satisfont à certains critères légaux[40]. Ils représentent une superficie d'environ 30 485 231 hectares, en majorité situés dans les départements d'Amazonas, Cauca, La Guajira, Guaviare et Vaupés[41].
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Relations extérieures
Les relations extérieures de la Colombie incombent au président du pays en sa qualité de chef d'État, et sont déléguées au ministère des Affaires étrangères (Ministerio de Relaciones Exteriores de Colombia) ou chancellerie (cancillería). Celle-ci est en charge des missions diplomatiques auprès des autres pays et des représentations dans les organismes multi-latéral[42].
Colombie maintient des relations diplomatique avec des pays d'Europe (Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Slovaquie, Slovénie, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Allemagne, Vatica, Italie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Russie, Espagne, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Kosovo, Suède, Royaume-Uni, République Tchèque, Roumanie, Turquie et Suisse), d'Amérique (Canada, Costa Rica, Cuba, République dominicaine, Salvador, Salvador, Guyana, Haïti, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Panama, États-Unis, Porto Rico, Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Équateur, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela), d'Afrique et du Moyen-Orient (Algérie, Iran, Maroc, Israël, Liban, Autorité palestinienne, Égypte, Kenya et Afrique du Sud), d'Extrême-Orient (Chine, Hong Kong, Inde, Japon, Malaisie et Corée du Sud), en Océanie (Australie et Fidji). Le pays a également des relations avec des organisations multi-latérales : Union européenne, Organisation des Nations unies, ALADI, Mercosur, UNESCO, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture et Organisation des États américains)[42].
Ordres et décorations de Colombie
- Ordre de Boyacá
- Ordre de San Carlos
- Ordre du Mérite Naval "Almirante Padilla"
- Ordre du Mérite sanitaire "José Fernandez Madrid"
- Ordre du Mérite Militaire "Antonio Narino"
- Ordre de la Démocratie
- Ordre du Congrès
Géographie
La Colombie est divisée en cinq grandes régions naturelles : la Caraïbe, le Pacifique, les Andes, l'Orénoquie, et l'Amazonie; dans chacune d'elles, la nourriture, la composition ethnique, la langue et les activités économiques sont très diversifiées.
Les zones les plus peuplées sont : la zone des Andes où se trouvent les villes les plus importantes, notamment Bogotá, Medellín, Bucaramanga, Cúcuta, San Juan de Pasto, Manizales, Pereira, Neiva, Ibagué et Tunja et la zone de la côte nord : la Caraïbe, où se trouvent Barranquilla, Carthagène des Indes (la ville la plus touristique du pays), Santa Marta, Sincelejo, Montería et Valledupar (entre autres). La troisième ville du pays, Cali, se trouve à la frontière des zones Pacifique et andine.
Quant aux trois autres zones (la côte Pacifique, l'Orinoquie et l'Amazonie), elles sont les moins développées, notamment les départements du Chocó, Vaupés, Guainía, Putumayo, Caquetá, Guaviare, Vichada et Amazonas.
Les Andes colombiennes, à la différence de celles des autres pays andins, sont divisées en trois massifs séparés par deux grandes rivières : le Cauca et le Magdalena, qui était autrefois la voie de transport la plus importante du pays. Ces contrastes géographiques offrent une grande diversité climatique dans une zone restreinte : c'est ainsi, par exemple, qu'à 60 km du « froid » de Bogotá, on peut trouver des déserts, des forêts tropicales ou subtropicales ou même des neiges éternelles.
Géographie physique
Relief et géologie
Le territoire colombien s'étent sur une large partie de la plaque sud-américaine, où se trouvent la plupart des terres émergées, la plaque caraïbe au nord et la plaque de Nazca à l'ouest.
La Colombie est traversée du sud-ouest au nord-est par la cordillère des Andes. À partir du Nœud de los Pastos, massif situé à la frontière de l’Équateur, celle-ci se divise en trois branches, les cordillères Occidentale, Centrale et Orientale.
Les cordillères Occidentale et Centrale sont séparée par la vallée du río Cauca tandis que les cordillères Centrale et Orientale sont séparée par la vallée du río Magdalena. Les points culminants de ces trois cordillères sont le Cerro Tamaná (4 100 m) pour la cordillère Occidentale, le Nevado del Huila (5 364 m) pour la cordillère Centrale et le Ritacuba Blanco (5 410 m) pour la cordillère Orientale.
La Colombie comprend de nombreux volcans, ceux qui sont actifs étant tous situés dans la Cordillère Centrale. Ce sont l'Azufral, le Cerro Bravo, le Cerro Machín, le Cerro Negro de Mayasquer, le Cumbal, le Doña Juana, le Galeras, le Nevado del Huila, le Nevado del Tolima, le Nevado del Ruiz, le Petacas, le Puracé, le Romeral, le Santa Isabel et le Sotará.
D'autres massifs isolés parsèment le territoire colombien. Il s'agit de la Serranía del Baudó, sur la côte Pacifique, la Serranía de Chiribiquete et la Serranía de la Macarena, dans la région amazonienne, la Serranía del Darién, à la frontière avec le Panama, Serranía de Macuira, à l'extrême nord-est de la péninsule de Guajira, et la Sierra Nevada de Santa Marta, sur la côte Caraïbe, où se trouve le point culminant du pays, le Pic Cristóbal Colón (5 775 m).
Climat
Le climat de la Colombie est bien adapté à l'agriculture grâce aux conditions météorologiques classiques des régions proches de l'Équateur, avec un climat tropical à température constante au long de l'année prédominant. D'autres facteurs influencent le climat : ce sont les alizés et la zone de convergence intertropicale qui jouent sur les précipitations. La Colombie est également touchée par le phénomène El Niño.
La température décroît généralement d'environ 2° C tous les 300 m d'altitude au-dessus du niveau des mers. Ainsi, la température moyenne à Bogotá, à environ 2600m d'altitude est de seulement 14 °C[43], contre 26 °C à Barranquilla, sur la côte de la mer des Caraïbes[44], et la Colombie possède des sommets couverts de glaciers aussi bien que des zones à climat tropical. Les précipitations sont concentrées sur deux saisons des pluies (qui correspondent essentiellement au printemps et à l'automne des latitudes tempérées), mais varient considérablement selon les lieux. La côte du Pacifique colombienne a l'un des plus hauts niveaux de précipitations au monde, avec le sud-est recevant plus de 5 m de pluie par an alors que les précipitations dans certaines régions de la péninsule de Guajira dépassent rarement les 76 cm par an. La pluviométrie dans le reste du pays s'étend entre ces deux extrêmes.
L'altitude affecte non seulement la température mais également les principaux types de végétation. Les parties montagneuses du pays peuvent être divisées en plusieurs zones de végétation selon l'altitude, bien que les limites de chaque zone puissent varier quelque peu selon la latitude. En dessous de 1 000 m, on trouve les cultures tropicales de la tierra caliente (terre chaude). Les terres les plus productives et la majorité de la population se trouvent dans la tierra templada (terre tempérée entre 1 000 et 2 000 m) d'altitude qui offrent les meilleures conditions pour les producteurs de café du pays, et la tierra fría (terre froide entre 2 000et 3 200 m) d'altitude) où dominent le blé et les pommes de terre. Au-dessus on trouve les zones alpines de la zona forestada (zone boisée), entre 3 200 et 3 900 m d'altitude), puis les páramos entre 3 900 et 4 600 m d'altitude. Au-dessus de 4 600 m, on entre dans l'étage nival, où les températures sont presque toujours négatives.
Faune et flore
La Colombie est l'un des pays les plus riches de la planète en matière de biodiversité, classée à ce titre de Pays mégadivers en tant que second pays le plus diversifié au monde. Avec ses deux côtes (Pacifique et Caraïbe), ses nombreuses montagnes, son climat varié, la diversité des biotopes est particulièrement vaste. La Colombie intègre notamment dans son territoire deux hotspot (point chaud de la biodiversité): les Andes tropicales et l'ensemble Tumbes-Chocó-Magdalena, extrêmement riches et menacés[45],[46]. On y trouve notamment 398 espèces de mammifères, 1871 espèces d'oiseaux (c'est-à-dire plus que n'importe quel pays au monde!) et pas moins de 754 espèces d'amphibiens. La diversité végétale est également immense, avec entre 40 000 et 45 000 espèces, soit près de 15% de la flore mondiale.
Récemment, c'est au cœur des montagnes de Tacarcuna, au Nord-Ouest de la Colombie, qu'une équipe de scientifiques a découvert 10 nouvelles espèces d'amphibiens, parmi lesquelles on compte 9 espèces de grenouilles dont 3 espèces de grenouilles dites « verre » (Centrolenidae) à la peau quasiment transparente, un type de grenouille arlequin (Atelopus), deux types de grenouilles tropicales et une salamandre (Urodela)[47]. Entre 2000 et 2010, 56 nouvelles espèces d'oiseaux ont été découvertes dans le monde dont 7 en Colombie.
En effet, ses forêts denses, souvent très montagneuses, et le climat politique tendu (notamment dans les régions isolées souvent contrôlées par les FARCs) font que beaucoup de zones en Colombie sont peu étudiées et il est probable qu'il reste de très nombreuses espèces animales et végétales à découvrir.
Hydrographie
La Colombie bénéficie de ressources hydriques importantes et diversifiées. Le pays est en ainsi contact avec la mer Caraïbe et l'océan Pacifique, ainsi qu'avec de considérables complexes fluviaux, essentiellement l'Orénoque, l'Amazone et la région du Catatumbo, qui inclut le fleuve homonyme ainsi que d'autres cours d'eau se jetant dans le lac Maracaibo vénézuelien. Ses principaux fleuves sont le Caquetá, le Magdalena, le Cauca et l'Atrato[48],[49] ; les trois derniers ont la particularité en Amérique du Sud d'être dirigés du sud vers le nord et le dernier est remarquable pour être l'un des fleuves du monde ayant le plus gros débit en rapport à sa longueur[50].
Géographie administrative
Frontières
Frontières terrestres
- 2 050 km avec le Venezuela
- 1 643 km avec le Brésil
- 1 496 km avec le Pérou
- 591 km avec l'Équateur
- 225 km avec le Panamá
Frontières maritimes
- avec le Costa Rica
- avec l'Équateur
- avec Haïti
- avec le Honduras
- avec la Jamaïque
- avec le Nicaragua
- avec le Panamá
- avec la République dominicaine
- avec le Venezuela
Infrastructures et transports
Réseau routier
Les estimations de la longueur totale du réseau routier colombien en 2004 vont de 115 000 à 145 000 km, dont moins de 15 % sont pavés. Toutefois, d'après le rapport de 2005 du gouvernement colombien, le réseau routier totalise 163 000 km, 68% étant pavés et en bon état.
Malgré de sérieux obstacles sur le terrain, près des trois quarts des marchandises sont transportées par la route, soit 105 251 tonnes en 2005[51].
Réseau ferroviaire
La Colombie possède 3 034 km de voies ferrées. Cependant, seuls 2 611 km sont encore utilisés. Le transport ferroviaire reste peu développé en Colombie. Le réseau ferré national, autrefois le principal mode de transport, a été réduit en faveur du développement du réseau routier et ne représente désormais qu'environ un quart du transport. Le transport de passagers a diminué à partir de 1992 et prend fin juste avant le début les années 2000. De courtes sections de voies, principalement celle de Bogotá-Atlantique, sont utilisées pour transporter des marchandises, surtout de la houille, vers les ports des Caraïbes ou du Pacifique. Bien que le réseau national connecte sept des dix principales villes du pays, il est peu utilisé pour des raisons de sécurité (manque de maintenance) et aussi de la concurrence du transport routier. En 2005, un total de 27,5 millions de tonnes de marchandises ont été transportées par le rail.
Transports maritimes et fluviaux
Les ports représentent 80% du fret international. En 2005, un total de 105 251 tonnes de marchandises furent transportées par mer. Les terminaux portuaires les plus importants de Colombie sont Coveñas, Carthagène des Indes, Barranquilla et Santa Marta sur la côte caraïbe et Buenaventura ( 1er port de Colombie) et Tumaco sur la côte pacifique.
Économie
La monnaie est le peso colombien (COP).
En 2010, 1 euro vaut 2 300 à 2 700 pesos et 1 dollar américain de 1 820 à 2 100 pesos.
En dix ans, alors que la production de café a baissé de près de 20 %, celle de charbon, elle, a presque doublé, propulsant le pays au treizième rang mondial. Durant la même période, le pays s'est aussi imposé comme le troisième producteur de pétrole d'Amérique du Sud, derrière le Venezuela et le Brésil.
Données 2009
Selon le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, la Colombie est la quatrième puissance économique latino-américaine après le Brésil, le Mexique et l'Argentine, avec un PIB de 401,5 milliards de dollars américains, aux prix et taux de change courants. Ses principaux partenaires commerciaux sont les États-Unis et les autres pays d'Amérique du Sud[52],[53]. Sa croissance économique, pour l'année 2010, a été de 4,7% et le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) est de 4,4% (en 2010)[1].
Le PIB se divisait ainsi : agriculture, 9,6 % ; industrie, 36,9 % ; services, 53,5 %.
Les exportations se montaient à 34,03 milliards de dollars américains contre 38,53 milliards en 2008.
Quant aux importations, elles étaient estimées à 31,7 milliards de dollars américain.
L'industrie touristique a généré 699 millions de dollars de revenus.
Autres données
La capitale, Bogotá, est le principal centre économique et financier du pays avec un PIB qui représentait 61 % du PIB national en 2004.
Depuis 2002, la croissance est forte (6,7 % en 2007), et le chômage en recul (10 % en 2007 contre le double en 1999).
La dette externe de la Colombie s'élevait à 44 % du PIB en 2007.
Tourisme
Le tourisme est une activité qui se redéveloppe en Colombie depuis quelques années[réf. nécessaire]. En effet, durant de nombreuses années, les problèmes de sécurité intérieure ont nui à l'attraction touristique du pays. Le programme Sécurité démocratique du président Álvaro Uribe a contribué à l'amélioration de la sécurité des transports routiers ; aujourd'hui, il est de nouveau possible de circuler par la route sans risque[réf. nécessaire].
Avec plus de 1 578 741 touristes (environ 1,04 million de touristes nationaux et 0,53 million de touristes étrangers) en 2009, le nombre de touristes a augmenté de 10 % par rapport à 2008[réf. nécessaire][54].
Le tourisme est devenu la deuxième source de revenus du pays, après le pétrole.
Sport
Le Clasico RCN, la plus grande course cycliste par étapes d'Amérique du Sud, a commencé en 1961 et se tient chaque année. Autre course cycliste, le tour de Colombie a été initié en 1951, à Bogota.
Gastronomie
Chaque région rivalise de spécialités. À Medellin, il faut absolument goûter la « bandeja paisa », un plat de haricots, de riz et de viande. À Carthagène des Indes, c'est plutôt les poissons au riz et au coco. Et puis il y a toutes sortes de soupes, dont le fameux « ajiaco de Bogota », une soupe de pommes de terre indigènes aux herbes sauvages. Dans la région de Tolima, on trouve aussi les « tamales », qui sont des viandes aux légumes cuites à l'étouffée dans des feuilles de bananier.
Démographie
Avec 44,6 millions d'habitants en 2008, la Colombie est le troisième pays le plus peuplé d'Amérique latine, après le Brésil et le Mexique. La croissance démographique entre 1975 et 2005 a été de 1,9 %.
La population se concentre principalement dans les montagnes andines et sur la côte des Caraïbes. Traditionnellement rurale, la population colombienne est désormais urbaine à près de 75 %. Bogota et son agglomération comptent plus de 8 millions d'habitants. Selon le CIA World Factbook, la majorité de la population (58 %) est métissée, d'ascendance européenne et amérindienne à la fois. 20 % des Colombiens sont blancs, et 14 % sont mulâtres (métissés de blancs et de noirs africains). Les Amérindiens représentent 1 à 2 % de la population colombienne. Les principales tribus sont les Wayuu, les Arhuacos, les Muisca, les Paez, les Tucanos et les Guahibos.
Plus de 98 % des Colombiens parlent l'espagnol, mais une centaine de langues amérindiennes sont également parlées dans le pays.
L'espérance de vie est de 74,3 ans, la mortalité infantile de 17 pour mille[52].
90% des colombiens savent lire et écrire et on consacre près de 4,7% du PIB à l'éducation[52].
Ethnographie
Le principal groupe ethnique colombien est consituté par les métis, qui rassemblent 58 % du total de la population[55]. En deuxième position viennent les blancs, avec 20 % du total[55], suivi par le groupe afro-colombien (10,6 %)[56]. Ces derniers constituente le troisième groupe noir d'Amérique, après les États-Unis et le Brésil. Les indigènes représentent 3,4 % de la population totale du pays et les Gitans 0,001 %[56].
La répartition des différents groupes varie de façon considérable en fonction des régions[57] :
- Dans la région de la Caraïbe : kogi, sanha, wayúu, kankuama, chimilas et ikas (ou arhuacos) ;
- Dans la zone du Pacifique : kuna, embera, waunama et kwaiker ;
- Dans la région amazonienne : tikunas, huitotos, coconucos, andokes, muinanes, salivanes, yakunas, cubeos, curripacos et tucanos ;
- Dans la région andine : yukos, baríes, u'was, guambianos, paeces, sibundoy y muiscas ;
- Dans la zone de l'Orénoque : tunebos, tiniguas, guayaberos, achaguas, piapocos, salivanes, guahibos, piaroas, betoyes, yaruros et puinaves.
La diversité ethnique du pays est le résultat du mélange entre Amérindiens, colons espagnols et Africains[58]. Parmi les immigrants, les principaux groupes sont ceux issus du monde arabe[59], d'Espagne, d'italie, d'Allemagne, du Costa Rica[60] et de Chine, ainsi que les Juifs et les Gitans. À la fin du XIXe siècle, Barranquilla accueillit une grande quantité d'immigrants en provenance d'Europe (Allemands, Français et Italiens), d'Arabes venus du Moyen-Orient (Liban et Syrie), des États-Unis, du Japon, de Cuba et de Chine, entre autres, qui se dispersèrent plus tard dans tout le pays. À Maicao, on trouve la communauté arabe et musulmane la plus nombreuse de Colombie ; les descendants d'immigrants arabes sont également fortement implantés dans les départements de Córdoba, Barranquilla, Valledupar, à Bogotá et dans la vallée du Cauca. Des immigrants venus d'autres pays d'Amérique latine comme notamment le Brésil, le Vénézuela, l'Équateur, l'Argentine, le Pérou et les Antilles, sont également présents en Colombie, bien que dans une moindre mesure[61].
Culture
La culture colombienne présente une diversité due à la confluence d'influences multiples dans l'histoire du pays : cultures indigènes déjà établies à l'arrivée des Espagnols, culture européenne (en particulier espagnole) et cultures africaines importées au cours du processus de colonisation. Elle partage également certains traits fondamentaux avec d'autres cultures hispano-américaines, notamment au niveau de la religion, de la musique, des danses, des variantes de la langue espagnole parlée, ainsi que des festivités ou d'autres traditions, entre autres[62].
L'hétérogénéité des différentes cultures régionales colombiennes s'explique en partie par l'isolement géographique connu par certaines d'entre elles. Les groupes culturels régionaux les plus importants sont les cachacos (résidant dans la Cordillère Orientale), les paisas ( dans le département d'Antioquia), les llaneros (littéralement « habitants des plaines », en Orénoquie), les vallunos (habitants de la Valle del Cauca), les costeños (dans la Région Caraïbe) et les santandereanos (dans les départements du Norte de Santander et de Santader, qui recueillent chacun différentes influences culturelles notamment liées à leurs ascendances respectives[63].
Langues
L'article 10 de la Constitution colombienne établit que l'espagnol (ou castillan) est la langue officielle du pays et que les langues et dialectes des groupes ethniques sont également officiels dans leurs territoires respectifs[64]. L'enseignement dans les communautés ayant une tradition propre au niveau linguistique est bilingue. Environ 65 langues indigènes et deux créoles sont encore parlées ; les plus notables sont le wayuu, le páez, le misak et l'emberá.
Il existe une grande diversité de dialectes de l'espagnol, tant au niveau lexical (sémantique) que morphologique, syntaxique ou prosodique, bien que le seseo et le yeïsme et d'autres caractéristiques largement répandues dans l'espagnol d'Amérique soient communes à toutes les variantes.
Le dialecte parlé dans le nord du pays est apparenté au costeñol, également parlé dans d'autres pays de la Caraïbe comme Panama, le Venezuela, Cuba, la République dominicaine, Porto Rico et le Nicaragua. Au contraire, l'espagnol parlé dans la zone andine du Sud colombien est rattaché au dialecte des Andes, commun avec les zones montagneuses d'Équateur, du Pérou, de la Bolivie et d'Argentine. Les différentes aires géographiques du pays regroupent des modalités variées, notamment au niveau des personnes grammaticales (voseo et tutoiement).
Dans l'archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina, l'anglais est très largement présent dans la population.
Littérature
La littérature colombienne remonte à l'époque de la colonisation espagnole, période au cours de laquelle furent notables des écrivains comme Hernando Domínguez Camargo, avec son poème épique à Ignace de Loyola, Juan Rodríguez Freyle, auteur de la chronique El Carnero, et la religieuse Francisca Josefa del Castillo, représentante du mysticisme.
Après l'indépendance, parmi les auteurs colombiens liés au romantisme on peut citer Antonio Nariño, José Fernández Madrid, Camilo Torres Tenorio et Francisco Antonio Zea. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le genre costumbrista acquit une certaine popularité, avec des auteurs comme Tomás Carrasquilla, Rafael Pombo (particulièrement remarqué dans le champ de la littérature de jeunesse) et Jorge Isaacs. Au cours de cette même période, José Asunción Silva, José Eustasio Rivera, León de Greiff, Porfirio Barba-Jacob et José María Vargas Vila développèrent une littérature moderniste. En 1871 fut fondée l'Académie colombienne de la langue (Academia Colombiana de la Lengua), première académie de la langue espagnole à voir le jour en Amérique[65].
Entre 1939 et 1940 furent publiés à Bogotá les sept cahiers de poésie intitulés Piedra y Cielo, édités par le poète Jorge Rojas et qui exercèrent une influence considérable dans le pays[66]. Au cours de la décennie suivante et en réponse au climat de violence de l'époque, Gonzalo Arango fonda le mouvement du nadaísmo[67], influencé par le nihilisme, l'existentialisme et la pensée d'un autre grand écrivain colombien, Fernando González Ochoa.
Par la suite, surgirent dans le cadre du dénommé Boom latino-américain plusieurs écrivains rencontrant un succès tant populaire que critique, en particulier le prix nobel de littérature Gabriel García Márquez et son chef d'œuvre Cent ans de solitude, Eduardo Caballero Calderón, Manuel Mejía Vallejo et Álvaro Mutis, seul colombien à avoir reçu les prestigieux Prix Cervantes et Prix Prince des Asturies des lettres. D'autres auteurs contemporains importants sont Fernando Vallejo et Germán Castro Caycedo, écrivain colombien le plus populaire en termes de ventes après García Márquez[68].
Religions
La Constitution colombienne de 1991 garantit la liberté de culte et l'égalité de toutes les croyances devant la loi et aucune religion n'est déclarée officielle. Cependant la religion largement prédominante est le christianisme, en particulier la confession catholique romaine, avec près de 93 % de la population s'en réclamant ou étant recensés comme catholiques. Ces chiffres reposent néanmoins notamment sur la proportion de baptêmes catholiques et ne reflètent pas nécesairement le nombre de croyants. Les 7 % restant sont majoritairement affiliés à des mouvements protestants, essentiellement les courants évangélistes des États-Unis, pentecôtistes ou néo-pentecôtistes, ainsi que, pour une part plus réduite de la population, les Églises chrétiennes historiques non catholiques (presbytérianisme, églises épiscopaliennes, anglicanisme, baptisme, mennonitisme, méthodisme). L'église évangélique regroupant le plus grand nombre de fidèles est l'Église pentecôtiste unie de Colombie (Iglesia Pentecostal Unida de Colombia), avec plus de 3 000 congragations et une présence dans tous les départements du pays. Les religions monothéistes non chrétiennes sont faiblement représentées. Dans les communautés indigènes et afro-américaines, se revendiquant généralement du catholicisme, on trouve de façon très isolée des pratiques syncrétiques entre christianisme et traditions ancestrales.
Jusqu'en 1991, le christianisme catholique était la religion officielle de l'État et le pays était dévoué au Sacré-Cœur[69]. L'expression « Pays du Sacré-Cœur » (país del Sagrado Corazón) est courante dans la presse nationale pour désigner le pays.
En 2001 fut tenu à Bogotá le premier Congrès mondial des athées[70].
Codes
La Colombie a pour codes :
- CO, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,
- CO, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- CO, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- COL, selon la liste des codes pays du CIO,
- COL, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- COL, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays),
- HK, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
Notes et références
- INDEXMUNDI. Statistiques , En ligne, (Page consultée le 21 janvier 2011)
- Grand Larousse universel, tome 4, p. 2384
- (es) « Historia política de Colombia », Presidencia de la República de Colombia (consulté le )
- (es) « Etimología de Colombia », deChile (consulté le )
- (es) Simón Bolívar, « Carta de Jamaica », sur http://www.biblioteca.org.ar/, Biblioteca Virtual Universal, (consulté le )
- (es) « Himno nacional de Colombia », Presidencia de la República de Colombia (consulté le )
- (es) « Constitución política de los Estados Unidos de Colombia de 1863 », Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes, (consulté le )
- (es) « Antiguos problemas con Venezuela y Ecuador » (consulté le )
- Grand Larousse universel, op. cit.
- Maurice Lemoine, Les 100 Portes de l’Amérique latine, L’Atelier, Paris, 1998, pp. 109 à 120.
- « Poblamiento Colombia », Colombia Info (consulté le )
- Jon Landaburu, « Clasificación de las lenguas indígenas en Colombia », Centro colombiano de estudios de lenguas aborígenes (consulté le )
- Nicolás del Castillo Mathieu, « La Primera Visión de las Costas Colombianas », Revista Credencial (consulté le )
- « Esclavitud y evangelización en los indígenas » (consulté le )
- « Influencia de la Ilustración para la independización de Colombia y América Latina en General » (consulté le )
- (es) « España reconquista el virreinato » (consulté le )
- (es) Biblioteca Pública Piloto, « 7 de agosto de 1819 Batalla de Boyacá » (consulté le )
- « COngreso de Cúcuta »
- « Golpe de estado en 1854 »
- « Cuarta guerra civil »
- « Guerras civiles de Colombia »
- « El conflicto amazónico de 1932-1935, ejemplo de unidad y autoestima »
- « El asesinato de Jorge Eliécer Gaitán »
- « Colombia en la Guerra de Corea »
- « El Frente Nacional »
- « Fin del Frente Nacional »
- « El narcotráfico constituye uno de los problemas más grandes en Colombia »
- « Terrorismo en Colombia »
- « Fracaso del Plan Colombia »
- « Más muertes y abusos »
- « Acciones orientadas a proteger y asistir a las víctimas del conflicto armado »
- « En Colombia no tantos marcharon »
- « Colombia: la industria del secuestro »
- « Colombia sigue siendo el mayor exportador mundial de cocaína »
- « Colombia, el país más violento de América Latina »
- « Distribución territorial de Colombia »
- « Organización departamental »
- « Artículos 299, 300, 301 »
- Constitución Política de Colombia. Artículo 356. Adicionado por el artículo 2º del acto legislativo número 1 de agosto 18 de 1993.
- « Estado, Derecho y Territorio »
- « Territorios Indígenas, Normatividad Constitucional »
- « Misiones Diplomáticas »
- article «Bogotá» sur larousse.fr
- (es) climatologie de Barranquilla
- http://www.biodiversityhotspots.org/xp/hotspots/tumbes_choco/Pages/default.aspx
- http://www.biodiversityhotspots.org/xp/hotspots/andes/Pages/default.aspx
- http://www.actualites-news-environnement.com/19543-nouvelles-especes-amphibiens.html
- « Geomorfología: Provincias hidrogeológicas de Colombia »
- « Principales ríos de Colombia »
- « Características de los espacios oceánicos y zonas costeras »
- (en) Bibliothèque du Congrès, Federal Research Division (en), « Colombia country profile », [PDF] .
- https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/co.html
- http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMImportExportPays?codePays=COL&annee=2006&langue=fr&langue=fr
- Référence trop vague : Archive entreprises aériennes.
- « Field Listing - Ethnic groups »
- « Situación de las mujeres rurales »
- « Los Pueblos Indigena de Colombia en el Umbral del Nuevo Milenio: La Vida y Organizacion Social Indigena »
- « Diversidad étnica en Colombia »
- « Inmigración de árabes hacia Colombia »
- « Costarricenses en Colombia »
- « Emigración y éxodo en la historia de Colombia »
- « De qué se compone la cultura colombiana »
- « Cultura de Colombia »
- « Idiomas en Colombia »
- « CRONOLOGÍA DE LA ACADEMIA COSTARRICENSE DE LA LENGUA »
- « Piedra y Cielo a contraluz »
- « Boletín Cultural y Bibliográfico, Número 33 »
- « Castro Caycedo dio cátedra de periodismo »
- « Constitución de 1886 »
- Primer Congreso Mundial de Ateos
Voir aussi
Bibliographie
- 2007 : Denis Rolland et Enrique Uribe Carreño (dir.), La Colombie aujourd'hui, coll. Horizons Amériques latines, L'Harmattan (ISBN 978-2-296-03085-5)
- 1999 : Gustavo A. Mellander et Nelly Maldonado Mellander, Charles Edward Magoon: The Panama Years. Río Piedras, Puerto Rico, Editorial Plaza Mayor (ISBN 1-56328-155-4), OCLC 42970390
- 1993 : (en) David Bushnell, The Making of Modern Colombia: A Nation in Spite of Itself, University of California Press (ISBN 9780520082892)
- 1971 : Gustavo A. Mellander, The United States in Panamanian Politics: The Intriguing Formative Years, Daville, Illinois, Interstate Publishers, OCLC 138568