Rue de Venise (Paris)
4e arrt Rue de Venise
| |||
| |||
Situation | |||
---|---|---|---|
Arrondissement | 4e | ||
Quartier | Saint-Merri | ||
Début | 129, rue Saint-Martin | ||
Fin | 54, rue Quincampoix | ||
Morphologie | |||
Longueur | 52 m | ||
Largeur | 2-5 m | ||
Historique | |||
Dénomination | 1512 | ||
Ancien nom | Rue Erembourg (XIIe siècle) Rue Herambourg La Tréfelière Rue Sendebours la Tréfelière (1300) Rue Bertaut Qui Dort (1388) |
||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 9692 | ||
DGI | 9655 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
| |||
Images sur Wikimedia Commons | |||
modifier |
La rue de Venise, est une voie publique, ancienne, du 4e arrondissement de Paris.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]La rue de Venise, d'une longueur de 52 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartier Saint-Merri et commence aux 129, rue Saint-Martin et finit au 54, rue Quincampoix.
La rue de Venise est desservie par les stations du métropolitain et gares du RER :
- Hôtel de Ville (1 et 11)
- Rambuteau (11)
- Les Halles (4)
- Gare de Châtelet - Les Halles (A, B et D)
- Châtelet (1, 4, 7, 11 et 14)
Origine du nom
[modifier | modifier le code]C'est l'enseigne L'Écu de Venise, qui est à l'origine du nom de la rue.
Historique
[modifier | modifier le code]De 1250 à 1450, cette rue est désignée sous le nom de « rue Sendebours », « rue Hendebourg », « rue Erembourg » ou « rue Hérambourg de la Tréfelière[1] ».
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous le nom de « rue Sendebours La Tréfilière ».
Au milieu du XIVe siècle, elle a pour nom « rue Bertaut Qui Dort », nom d'un particulier qui y possédait une maison, nom qu'elle porte toujours sous Jean Le Bon, (1350-1364) où l'on cite à l'angle de la rue Saint-Martin une maison qui aboutissait par derrière à la maison de Bertaut-Qui-Dort[2]. C'est en 1512 qu'elle prend le nom de « rue de Venise » à cause d'une enseigne.
C'était une rue sordide[3], dont les rez-de-chaussée étaient occupés par des commerces de chiffons[4]. Les étages étaient peuplés d'une clientèle de miséreux.
C'est ici qu'au Moyen Âge les usuriers entassaient leurs richesses qui en sortirent au temps de Law par la rue Quincampoix sous la forme de papier-monnaie. Les agioteurs étaient ici légion, se volant mutuellement.
Elle est citée sous le nom de « rue de Venize » dans un manuscrit de 1636.
En 1702, la rue, qui fait partie du quartier de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, comporte 6 maisons et 2 lanternes[5].
C'est dans cette ruelle, en 1720, sous la Régence du duc d'Orléans, que trois assassins criblés de dettes décidèrent de se refaire en trucidant un de ces riches agioteurs de la rue Quincampoix du nom de Lacroix, qu'ils attirèrent sous prétexte de négociation dans la rue de Venise, et là l'occire en le lardant de coups de poignard afin de lui voler son portefeuille. Un des compères, nommé de l'Estang, fils d'un banquier belge, qui faisait le guet, prit la fuite en entendant la victime hurler et la population sortir. Il se rendit à son hôtel, rue de Tournon, emportant ses valeurs et disparut. Les deux autres, le comte Antoine Joseph de Hornes, capitaine réformé, et Laurent de Mille, lui aussi capitaine réformé, furent saisis et roués vifs en place de Grève[6]. Cet événement s'est déroulé devant l'auberge L'Épée de bois dont le propriétaire sortit le premier porter secours au malheureux. Cet endroit se situe au no 27, là où était établi un marchand de vin en 1875.
Il y avait un passage de Venise qui fut supprimé au profit du boulevard de Strasbourg, dont la formation à travers le jardin du couvent de Saint-Magloire était contemporaine de l'émission des assignats. Il y avait de même la cour Batave qui, tout près, occupait la place de l'hôpital du Saint-Sépulcre et qui a fait appeler « impasse Batave » jusqu'en 1806, un cul-de-sac de Venise et Quincampoix, confinant au jardin des filles de Saint-Magloire. Ce cul-de-sac disparu avait fait partie d'une rue de Bièvre et de Berne entre les XIIIe siècle et XVIIe siècle.
Une décision ministérielle du 12 prairial an X () signée de Chaptal fixa la largeur de cette voie à 7 mètres et une autre du , signée Corbière et l'ordonnance royale du , l'ont portée à 10 mètres.
Au XIXe siècle, la rue de Venise, d'une longueur de 52 mètres, située dans l'ancien 6e arrondissement, quartier des Lombards, commençait rue Beaubourg, reprenait aux 73-75, rue Saint-Martin et finissait aux 26-28, rue Quincampoix[7]. Les numéros de la rue étaient rouges[1]. Le dernier numéro impair était le no 5 et le dernier numéro pair était le no 6.
-
En 1905.
-
En 1914.
Jusqu'en 1936, elle était prolongée à l'est par la rue de la Corroierie puis, faisant partie de l'îlot insalubre no 1 la rue a été profondément remaniée[8]. Elle a gardé son étroitesse d'origine à son entrée rue Saint-Martin entre des immeubles anciens préservés mais des bâtiments ayant été construits au-delà dans les années 1970, elle est un peu plus large en arrivant rue Quincampoix.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]- La fontaine Maubuée est située à l’angle de la rue de Venise et de la rue Saint-Martin[9].
- No 1 : c'est ici ou en face, au no 2, que se trouvait la maison de Bertaut-Qui-Dort. À l'angle de cette maison et de la rue Saint-Martin est située la fontaine Maubuée de Jean Beausire.
-
La fontaine Maubuée à l'angle de la rue.
-
Plaque de rue de la rue de Venise, apposée sur une des faces de la fontaine Maubuée.
- No 7 : Centre Wallonie-Bruxelles.
- No 27 : ancien emplacement de l'auberge, L'Épée de bois. Entre 1643 et 1661, Mazarin y autorise les réunions d'une compagnie de maîtres à danser et de musiciens dont le chef se disait « roi des violons », devant laquelle fut assassiné, sous la Régence, l'agioteur Lacroix (1715-1723). Cette auberge avait une certaine célébrité par le renom de certains de ses clients. Ici vinrent Marivaux, Louis Racine. En 1875 y était installé un marchand de vin à l'enseigne du Cerf galant.
- No 28 : ancien emplacement d'un petit restaurant à l'enseigne du Port de Venise.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 618.
- « La rue Beaubourg et ses alentours », www.carnavalet.paris.fr.
- « Dmitry Azovtsev : La Rue de Venise ».
- Jean de la Caille : Description de la ville et des fauxbourgs de Paris en vingt planches.
- « 26 mars 1720 : exécution du comte de Hornes », www.france-pittoresque.com.
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 23e quartier « Lombards », îlot no 8, [1], îlot no 9, [2].
- La rue Beaubourg et ses environs dans le quartier Saint-Merri (îlot insalubre no 1)
- « La rue de Venise », sur www.cosmovisions.com.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris.
- Charles Lefeuve, Histoire de Paris, rue par rue, maison par maison, Paris, .
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments.
- Guillot de Paris, Le Dit des rues de Paris, 1re édition, Paris, 1300. Réédition de 1875, préface d'Edgar Mareuse, avec plan de Paris sous Philippe le Bel.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.