Richard Mique
Richard Mique | |
Johann Julius Heinsius, Portrait de Richard Mique, Nancy, Musée lorrain. | |
Présentation | |
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Naissance | Nancy, (France) |
Décès | (à 65 ans) Paris, (France) |
Nationalité | Duché de Lorraine Royaume de France |
Mouvement | Néoclassicisme |
Activités | 1er architecte du roi de Pologne Stanislas Architecte de la reine Marie-Antoinette 1er architecte du roi |
Formation | Jacques Étienne Barbier |
Œuvre | |
Réalisations | Hameau de la Reine à Versailles Château de Saint-Cloud |
Distinctions | Académie royale d'architecture (1773) |
Entourage familial | |
Père | Simon Mique |
Mère | Barthe Michel |
Famille | Pierre Mique (grand-père) Claude Mique (cousin) |
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Richard Mique, devenu seigneur d'Heillecourt, est un architecte français d'origine lorraine, né à Nancy le et mort guillotiné à Paris le .
Né d'un second mariage de Simon Mique avec Barbe Michel, son père était architecte-entrepreneur de Lunéville, et son grand-père Pierre Mique, également architecte, avait été l'un des constructeurs de la primatiale de Nancy.
Biographie
[modifier | modifier le code]Richard Mique fut, le lendemain de sa naissance, baptisé à l'église paroissiale Saint-Sébastien de Nancy.
Après une formation à Strasbourg en 1740 où il apprend le métier d'architecte auprès de Jacques Étienne Barbier, ingénieur[1], il peut marcher dans les pas de son père et de son grand-père, devenant comme son cousin Claude Mique architecte en Lorraine, au service du roi Stanislas en 1763[2], duc de Lorraine et père de la reine de France Marie Leszczyńska. Il participe ainsi à l'embellissement de Nancy et de Lunéville où il répand l'imitation du style antique, influencé comme tous les architectes néo-classiques par les œuvres de la Renaissance italienne et notamment le style d'Andrea Palladio. La mort du roi Stanislas arrête un temps cette carrière, Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du Roi Louis XV, se montrant jaloux de son influence à la cour de France.
C'est pourtant à Mique que la reine Marie Leszczynska, soutenue par le clan polonais réuni à Versailles autour d'elle, commande la construction d'un important couvent à Versailles. Inauguré par le roi lui-même, le couvent de la Reine (devenu le lycée Hoche) fait remarquer l'architecte.
La reine Marie-Antoinette se l'attache ensuite et lui confie plusieurs commandes. Mique succède alors à Ange-Jacques Gabriel comme Premier architecte du roi Louis XVI et directeur de l'Académie royale d'architecture, et devient ainsi le principal maître d'œuvre des travaux du château de Versailles à la fin du XVIIIe siècle.
Il est arrêté avec son fils, comme prévenus de conspiration pour sauver la reine, et tous deux sont traduits devant le Tribunal révolutionnaire. Ils sont condamnés à mort le , guillotinés le surlendemain sur la place du Trône-Renversé (maintenant place de la Nation) puis enterrés au cimetière de Picpus[3].
La faïencerie de Saint-Clément
[modifier | modifier le code]Parallèlement à son activité d'architecte, en 1763, il prend des parts dans la faïencerie de Saint-Clément qu'il contrôlera effectivement à partir de 1772[4].
Il lui imprime un nouveau style, plus moderne qu'on appellera par la suite « Louis XVI », avec notamment des médaillons en camée entourés de guirlandes en forme d'œufs. Richard Mique obtient également le privilège rare de décorer ses pièces avec de l'or[5].
Œuvres architecturales
[modifier | modifier le code]- 1761 : porte Sainte-Catherine et porte Stanislas à Nancy.
- 1765 : il établit les plans de la caserne Sainte-Catherine à Nancy.
- 1766 : le couvent de la Reine à Versailles (1766-1772).
- Les fabriques du Petit Trianon au château de Versailles :
- 1778-1779 : le théâtre de la reine Marie-Antoinette à Versailles ;
- 1778-1781 : le pavillon du Rocher ou belvédère dans le jardin anglais du Petit Trianon à Versailles ;
- 1778 : le temple de l'Amour dans le jardin anglais du Petit Trianon à Versailles[6].
- 1780 : hôtel de l'Intendance à Versailles.
- 1782 : consolidation d'une tour de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (1782-1787).
- 1783-1787 : tous les bâtiments (pont inclus) du hameau de la Reine, dans les jardins du château de Versailles.
- 1784 : chapelle du Carmel de Saint-Denis, devenu musée d'Art et d'Histoire.
- 1785 : Marie-Antoinette lui demande quelques modifications au château de Saint-Cloud qui avait appartenu au duc d'Orléans.
- 1788 : hospice et chapelle de Saint-Cloud (seule la chapelle subsiste aujourd'hui) sur ordre de Marie-Antoinette.
On lui attribue aussi d'autres réfections telles que celles des églises[Lesquelles ?] de Saint-Cloud, Fontainebleau, ainsi qu'une porte d'entrée de la ville de Nancy, l'école forestière de Metz, etc.
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Voûte de la chapelle du couvent de la Reine, Versailles.
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Belvédère du Petit Trianon, Versailles.
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Le Temple de l'Amour dans le jardin anglais du Petit Trianon, Versailles.
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La chapelle du Carmel de Saint-Denis.
Famille
[modifier | modifier le code]- Nicolas Mieg (Pont-à-Mousson, 1602-Tonnoy, 1687), receveur de la terre de Tonnoy,
- Pierre Mieg (Tonnoy, 1642-Landonvillers, 1695), propriétaire foncier et cultivateur,
- Renaud Mique (1680-Nancy, 1732), architecte et entrepreneur, marié en 1711 avec Marie Basset
- Claude Nicolas Mique (Nancy, 1714-Nancy, 1796), dit la Douceur, architecte du roi de Pologne, inspecteur des bâtiments de la ville de Nancy, marié avec Jeanne Tannier. Il a construit la salle de comédie et de concert dans l'ancienne salle de l'Opéra de Nancy en 1749. Il a conduit les travaux de l'intendance en 1762. En 1763, il a inventé une machine à poser des tuyaux au fond de la Meurthe pour amener de l'eau douce à Nancy. Il a fait le bâtiment des halles en 1769. Il a fait les travaux de construction de la base du mausolée du roi de Pologne dans l'église de Bonsecours en 1776. Il a fait un plan de Nancy en 1778. Il a obtenu le droit de sépulture pour lui et sa famille dans l'église des Prémontrés qu'il a construite. Il a fait le plan de l'ordonnancement des maisons à construire sur la place Stanislas.
- Louis-Joseph Mique (Pont-Saint-Vincent, 1752-Nancy, 1822), architecte de la ville de Nancy.
- Joseph Mique (Nancy, 1757-Charmes, 1816)[7], avocat et maire de Nancy, du 11 février 1814 au 29 avril 1814, préfet de la Meurthe du 2 mai 1814 au 23 mars 1815, mort accidentellement à Charmes l'année suivante.
- Claude Nicolas Mique (Nancy, 1714-Nancy, 1796), dit la Douceur, architecte du roi de Pologne, inspecteur des bâtiments de la ville de Nancy, marié avec Jeanne Tannier. Il a construit la salle de comédie et de concert dans l'ancienne salle de l'Opéra de Nancy en 1749. Il a conduit les travaux de l'intendance en 1762. En 1763, il a inventé une machine à poser des tuyaux au fond de la Meurthe pour amener de l'eau douce à Nancy. Il a fait le bâtiment des halles en 1769. Il a fait les travaux de construction de la base du mausolée du roi de Pologne dans l'église de Bonsecours en 1776. Il a fait un plan de Nancy en 1778. Il a obtenu le droit de sépulture pour lui et sa famille dans l'église des Prémontrés qu'il a construite. Il a fait le plan de l'ordonnancement des maisons à construire sur la place Stanislas.
- Simon Mique (Retonfey, 1684-Lunéville, 1761), architecte et entrepreneur des bâtiments du roi Stanislas, marié en premières noces, en 1712, avec Françoise Royal (1694-1727), marié en secondes noces, en 1727, avec Barbe Michel (1700-1761),
- Richard Mique, seigneur d'Heillecourt (1728-1794), ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lorraine et Barrois et 1762, architecte de Marie-Antoinette, marié à Marie Catherine Hurtevin (1735-1803). Il est englobé dans la Conspiration des prisons et guillotiné avec son fils le 7 juillet 1794,
- Simon Mique d'Heillecourt, né en 1755, avocat au parlement de Paris en 1776, mort guillotiné avec son père, le 7 juillet 1794,
- Catherine Mique (1757-1818), mariée vers 1778 avec Jean Jacques Joseph d'Hame (1745-1810),
- Marguerite Mique (1758-1800), mariée le 12 septembre 1785 avec Nicolas Marie Bernard Perruchot de Longeville (1756-1794), fermier général, directeur général des Fermes, guillotiné la même année que son beau-père,
- Adélaïde Perruchot de Longeville (1786-1851),
- Désiré Perruchot de Longeville (1790-1835),
- Eugène Perruchot (1792- ?) marié avec Anne Dauphin
- François Eustache Mique de Blémont (1764-1792).
- Richard Mique, seigneur d'Heillecourt (1728-1794), ingénieur en chef des ponts et chaussées de Lorraine et Barrois et 1762, architecte de Marie-Antoinette, marié à Marie Catherine Hurtevin (1735-1803). Il est englobé dans la Conspiration des prisons et guillotiné avec son fils le 7 juillet 1794,
- Renaud Mique (1680-Nancy, 1732), architecte et entrepreneur, marié en 1711 avec Marie Basset
- Pierre Mieg (Tonnoy, 1642-Landonvillers, 1695), propriétaire foncier et cultivateur,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- «Richard Mique», Généalogie lorraine, no 103, , p. 5.
- Faïences de Saint-Clément, p. 21.
- Gustave Desjardins, Le Petit Trianon : Histoire et description, Versailles, L. Bernard, 1885, p. 362.
- Faïences de Saint-Clément, p. 20.
- Faïences de Saint-Clément, p. 25.
- Le Patrimoine des communes des Yvelines, tome II, Flohic Éditions, collection « Le patrimoine des communes de France », 2000, p. 1088 (ISBN 2842340701).
- Archives nationales : De Mique, Joseph
- Charles Louis Thérémin d'Hame
- « Thérémin, Charles-Louis », base Léonore, ministère français de la Culture
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Albert Jacquot, Essai de répertoire des artistes lorrains. Ingénieurs, architectes, maîtres d'oeuvres, maîtres maçons, Paris, Librairie de l'art ancien et moderne, 1902, pp. 37-38 (lire en ligne).
- Louis de Grandmaison, Essai d'armorial des artistes français. Lettres de noblesse. Preuves pour l'Ordre de Saint-Michel, Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne. Section des beaux-arts, Ministère de l'instruction publique, 27e session, 1903, pp. 362-365 (lire en ligne).
- « Emmanuel Héré et ses collaborateurs », Le Pays lorrain, 33e année, 1952, pp. 24-29 (lire en ligne).
- Simone Hoog, Les jardins de Versailles et de Trianon d'André Le Nôtre à Richard Mique, RMN, 1992.
- Michel Gallet, Les architectes parisiens du XVIIIe siècle. Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, pp. 363-368 (ISBN 2-8562-0370-1).
- Pierre Poncet et Catherine Calame, Faïences de Saint-Clément. Pages de Gloire, Amis de la faïence ancienne de Lunéville Saint Clément, (réimpr. dépôt légal n° 1444), 112 p..
- Patrice Higonnet (préf. Jean-Clément Martin), La gloire et l'échafaud : vie et destin de l'architecte de Marie-Antoinette, Paris, Vendemiaire, (ISBN 978-2-36358-006-1, OCLC 1288395312, LCCN 2011-503600, lire en ligne)
- Patrice Higonnet, Vie et destin de l'architecte de Marie-Antoinette, Vendemiaire, 2013.
- Muriel de Raïssac, Richard Mique : architecte du roi de Pologne Stanislas Ier, de Mesdames et de Marie-Antoinette, Honoré Champion, 2014.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Richard Mique » sur chateauversailles.fr.
- Architecte français du XVIIIe siècle
- Architecte lorrain
- Architecte néo-classique
- Architecte du domaine de Versailles
- Artiste du duché de Lorraine
- Académie royale d'architecture
- Personnalité liée à la Lorraine
- Personnalité guillotinée durant la Révolution française
- Naissance en septembre 1728
- Naissance à Nancy
- Décès en juillet 1794
- Décès à Paris
- Décès à 65 ans
- Personnalité inhumée au cimetière parisien de Picpus