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Pont transbordeur de Nantes

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Pont transbordeur de Nantes
Nantes, le pont transbordeur avant 1914.
Nantes, le pont transbordeur avant 1914.
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Nantes
Coordonnées géographiques 47° 12′ 30″ N, 1° 33′ 58″ O
Fonction
Franchit la Loire, bras de la Madeleine
Caractéristiques techniques
Type Pont transbordeur
Longueur entre pylônes 140 m
Hauteur pylônes 75 m, tablier 50 m
Matériau(x) acier
Construction
Construction 1902-1903
Inauguration
Mise en service
Démolition 1958
Ingénieur(s) Ferdinand Arnodin
Entreprise(s) usines Arnodin

Carte

Le pont transbordeur de Nantes, construit en 1903 et détruit en 1958, est un ancien ouvrage de franchissement d'un bras de la Loire à Nantes. Construit par l’architecte Ferdinand Arnodin, le pont transbordeur permettait la traversée du bras de la Madeleine, à hauteur de l’actuel pont Anne-de-Bretagne, entre le quai de la Fosse et l'île de la Prairie-au-Duc où se situaient les Chantiers Navals, dont les ACB, (les Ateliers et Chantiers de Bretagne) fondés par Eugène Guillet de La Brosse.

Contexte et projets

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À la fin du XIXe siècle, le développement des chantiers navals[1] et la coupure engendrée par la Loire, rendent problématique le passage des ouvriers et des marchandises entre les deux berges[2]. Un pont tournant n'étant pas envisageable du fait des caprices du fleuve, un tunnel est envisagé mais le sous-sol, fait de sable et roches, n'est pas favorable. L'option d'un pont fixe est également abandonnée du fait du tirant d'air imposé pour le passage des voiliers encore nombreux, il faudrait réaliser un long viaduc avec des rampes d'accès nécessitant de nombreuses destructions de bâtiments. L'invention du pont transbordeur, avec la réalisation, de 1888 à 1893, du pont de Biscaye à l'entrée du port de Bilbao, en Espagne, apporte la solution, il est fait appel à Ferdinand Arnodin[2] qui vient de construire, avec Alberto de Palacio, le pont transbordeur espagnol et le pont transbordeur de Rouen en 1898 (détruit en 1940).

La concession

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La déclaration d'utilité publique, permettant la création d'un pont transbordeur au port de Nantes, est déclarée par le décret du [1]. Ce texte de loi précise qu'il doit permettre la traversée de la Loire et il concède la construction et l'exploitation, pour 80 années, à Ferdinand Arnodin.

La construction (1902-1903)

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Les travaux débutent, à l'initiative d'Eugène Guillet de La brosse, Fondateur et Président des ACB, les Ateliers et Chantiers de Bretagne., le , par le creusement des fouilles, les éléments en acier du tablier et des pylônes sont fabriqués à Châteauneuf-sur-Loire où se situent les ateliers de l'entreprise Arnodin. Sur le chantier, l'installation d'une grue permet, à la fin du mois d'août, le début du montage des pylônes[3]. En celui situé rive droite est achevé et c'est en qu'il en est de même pour celui de la rive gauche. L'assemblage du tablier, et des contrepoids, est exécuté en trois opérations principales : à partir des rives on monte et on fixe les deux extrémités avec le haubanage puis la partie centrale de 46 tonnes est levée le à 18 h[3], pour être mise en place à 50 mètres au-dessus du fleuve. Après l'installation de la nacelle, on procède à un test en la chargeant de 85 tonnes de pavés[3].

Inauguration et utilisation

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Le pont transbordeur vu du ciel.
La vie sur la Loire en 1912, avec le pont transbordeur en fond.
La nacelle du Transbordeur.

Le pont est inauguré[4] et mis en service le , à partir de sept heures du matin avec Eugène Guillet de la Brosse (ACB). Eugène Guillet de La Brosse. Ce jour-là, le public se presse, la fréquentation du premier jour est de dix mille traversées à 5 ou 6 centimes, selon la classe, et de deux mille ascensions au tarif de 50 centimes.

Les pilotes de bateaux Omnibus se doivent de respecter une réglementation toute particulière lors des manœuvres de la nacelle. La traversée nécessite l'achat de tickets ou de jetons pour deux minutes de trajet sur 142 mètres de longueur.

Le pont transbordeur desservait les entreprises du secteur, comme les 1. Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) et 2. les chantiers Dubigeon et la 3. fonderie Voruz. Sa configuration permettait le passage des voiliers à fort tirant d'air, encore nombreux au début du XXe siècle dans le port de Nantes.

Le , le plongeur polonais Willy Wolf y trouva la mort en sautant de son tablier dans la Loire.

Caractéristiques techniques

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Les deux pylônes de 75 mètres et le tablier métallique culminant à 50 mètres au-dessus du quai sont caractéristiques. Une nacelle, suspendue au tablier par des câbles, assure le transfert d'une rive à l'autre. Cette plate-forme bordée de trottoirs comporte des bancs et une cabine première classe surmontée de la cabine vitrée de l'opérateur (wattman). Ce pont transbordeur est du type à haubans et contrepoids, comme celui de Marseille. Cette disposition évite, en ville, les inconvénients des ancrages à grande distance, telle qu'on peut encore les voir sur les ponts de Rochefort, Bilbao ou Newport.

La fin du pont transbordeur

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Après la guerre, et particulièrement après l'achèvement du comblement d'une partie des bras de la Loire, la clientèle a tendance à diminuer et l'exploitation confiée à une société concessionnaire devient déficitaire. Une tentative de classement échoue au début des années 1950. Le , le service de transport prend fin après 52 ans d'activité. La municipalité dirigée par Henry Orrion (droite) décide ensuite, malgré les très nombreuses protestations, de le faire démonter et de l'envoyer à la ferraille. L'opération commence le , lorsque la travée centrale est descendue. Le dernier convoi ferroviaire emportant les éléments métalliques vers Le Creusot quitte Nantes le de la même année[5].

Le pont transbordeur : un symbole perdu

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Le pont transbordeur est présent dans des écrits d'Armel De Wismes, de René Guy Cadou, Julien Gracqetc. Il a aussi été représenté en peinture dans plusieurs tableaux du peintre nantais de marine René Goulet (1921-2004)[6]. Dans les années 1920 et 1930, il apparaît comme un élément essentiel du port de Nantes et un symbole de l'industrie et de la modernité. Il est utilisé par exemple par une affiche de la CCI de 1932 : Nantes grand port industriel et colonial, alors qu'à la même époque, le syndicat d'initiatives utilise l'image de la cathédrale[7].

En 1982, le réalisateur Jacques Demy et le décorateur Bernard Evein le font revivre par le procédé du glass shot dans le générique d’Une chambre en ville, film dont l'action se déroule à Nantes en 1955. Demy tenait particulièrement à cette image du Nantes de sa jeunesse[8].

Plus de 50 ans après sa disparition, il garde encore pour les Nantais une valeur de symbole, sur laquelle s'appuie l'Association des transbordés qui est à l'origine d'un projet de pont transbordeur moderne[9].

Actualité et avenir

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Les vestiges

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Des vestiges subsistent, visibles sur les deux rives : éléments de la base maçonnée des pylônes, tiges filetées dressées à la verticale et le quai (rive droite). Une plaque commémorative a été apposée sur le parapet, côté nord-est, du pont Anne-de-Bretagne qui le remplace, aujourd'hui, et a été construit à côté et au-dessus de ces vestiges.

Projet d'un nouveau franchissement de la Loire pour 2011-2020

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Avec le développement des transports en commun et dans le but de faciliter les liaisons nord-sud dans l'agglomération, Nantes Métropole étudie toutes les possibilités de relier la pointe ouest de l'Île de Nantes au quai Marquis-d'Aiguillon juste en face sur la rive droite. Cette réflexion est lancée notamment en 2008 par le maire, Jean-Marc Ayrault[10]. La principale contrainte est de conserver la possibilité de navigation, donc un important tirant d'air sur ce bras de la Loire. La solution envisagée en premier lieu est celle du pont mobile classique, tournant ou levant. Mais la perspective d'un nouveau franchissement mobilise les énergies et des solutions innovantes ont vu le jour[10]. Deux d'entre elles ont été particulièrement développées par leurs partisans respectifs : un téléphérique et un pont transbordeur du XXIe siècle.

Le projet de téléphérique, présenté comme un « tram aérien », est soutenu, notamment par Isabelle Loirat[11], conseillère municipale Modem. Plus que le franchissement du fleuve, il vise à être une alternative au projet de tram pour la liaison entre les rives de la Loire et l'île de Nantes, une étude est en cours à l'initiative du maire[10].

Début 2008, l'architecte nantais Paul Poirier propose de revisiter le concept de pont à transbordeur. Le projet de nouveau pont à transbordeur[10], appelé « Jules Verne », est soutenu par l'association « les Transbordés »[12] dont le président est Yves Lainé. En , le projet, étudié sous ses différents aspects[13], est présenté au Conseil de développement de Nantes Métropole. Il est cité comme un exemple des nouvelles mobilités par le document de propositions édité en mars, lequel a été confirmé par le Conseil communautaire dans le cadre du plan de déplacements urbain (PDU) en octobre. À la suite des conclusions d'une première étude de flux, une étude pré-opérationnelle est votée en , sur quatre solutions techniques, dont le pont à transbordeur pour le bras de la Madeleine.

En 2010, l'architecte Paul Poirier s'associe avec les ingénieurs Xavier de Champs et Timothée Paulin pour créer la Nantaise des ponts et pylônes international (NPPI). En 2012, l'ingénieur Michel Virlogeux, concepteur du viaduc de Millau avec l'architecte Norman Foster, travaille sur le projet avec Paul Poirier. Un projet plus abouti et épuré est présenté à Marseille en 2013.

Notes et références

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  1. a et b Site Loire Atlantique conseil général, La naissance du pont-transbordeur lire en ligne (consulté le ).
  2. a et b Site les Transbordés, l'histoire du premier pont à transbordeur de Nantes par Jacques Sigot lire en ligne (consulté le ).
  3. a b et c Le Transbordeur aurait 100 ans, par Pascale Wester, dans Nantes au quotidien, supplément à Nantes Passion, magazine de l'information municipale no 137, , pp. 29-31 page permettant de télécharger en pdf le no 137 / (consulté le ).
  4. « EN QUÊTE D’HISTOIRES. Sarradin réalisa l’annexion de Doulon et Chantenay à Nantes », sur Ouest France, (consulté le )
  5. Jacques Sigot, Nantes : René Perdriau 30 ans de photographie, Montreul-Bellay, CMD, , 119 p. (ISBN 978-2-909826-74-5), p. 15-19.
  6. Plusieurs de ses tableaux sont conservés au musée du château des ducs de Bretagne, ainsi qu'une miniature d'environ un mètre de long.
  7. Affiches exposées au musée du château des ducs de Bretagne.
  8. Jean-Pierre Berthomé, Jacques Demy et les racines du rêve, Nantes, L'Atalante, (ISBN 978-2-84172-042-2), p. 330.
  9. « Association Les Transbordés », sur www.lestransbordes.org (consulté le ).
  10. a b c et d Philippe Gambert, « Nantes : Pont mobile, transbordeur ou un téléphérique », , site ouest-france.fr (lire en ligne, consulté le ).
  11. site Isabelle Loirat, projet téléphérique sur la Loire à Nantes document PDF (consulté le ).
  12. Site de l'Association des Transbordés, présentation lire en ligne (consulté le ).
  13. Site de l'Association des Transbordés, perspectives du projet lire en ligne (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Jean-Paul Bouyer, Vie et mort d'un transbordeur, Pierre Gauthier éditeur, 1989, 136 p.
  • Jacques Sigot, Nantes : le transbordeur, éditions CMD, 1996, 112 p. (ISBN 9782909826400)
  • Gildas Salaün et Jean-Luc Guihard, « Des Roquios au Transbordeur, les jetons des passages de Loire à Nantes », Armor-Numis, no 121,‎ .

Articles connexes

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Liens externes

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