Peter Churchill
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Gonville and Caius College Malvern College (en) |
Activités |
Militaire, agent du SOE |
Père |
William Algernon Churchill (en) |
Mère |
Violet Myers (en) |
Fratrie | |
Conjoint |
Odette Sansom (de à ) |
Arme | |
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Distinctions |
Peter Churchill (1909-1972) était un agent du service secret Special Operations Executive pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses missions l'amenèrent quatre fois en France. Il dirigea le réseau SPINDLE dans le sud-est de la France. Il fut arrêté et déporté par les Allemands, mais survécut. Peter Churchill n'avait aucun lien de parenté avec Winston Churchill.
Biographie
[modifier | modifier le code]Peter Churchill nait le à Amsterdam. Il est élève à la public school de Malvern, Worcestershire. Il entre à l'Université de Cambridge où il obtient une licence ès lettres. Il excelle principalement en athlétisme et en hockey. Lors de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il devient agent de renseignements. il rejoint le Special Operations Executive, section F en 1940. En prévision de missions en France, Peter Churchill suit l'entraînement SOE. En décembre 1941, il est envoyé en mission.
Première mission en France (WILLOW)
[modifier | modifier le code]Son nom de guerre est « Michel ». Son identité de couverture est Pierre Chauvet. La mission consiste à inspecter les principaux réseaux SOE mis en place, en évaluant leurs forces et leurs faiblesses et en recensant leurs besoins, à leur communiquer des instructions et à leur remettre de l'argent (un million de francs) :
- pour le réseau URCHIN de Francis Basin « Olive »[1] à Antibes : 400 000 francs ;
- pour le réseau SPRUCE de Georges Duboudin « Alain »[2] à Lyon : 500 000 francs ;
- pour Ted Coppin « Olivier » à Marseille : 300 000 francs ;
- Il apporte également un million de francs à remettre au colonel Deprez, à Marseille, en vue d'acheter des consciences pour faire sortir dix patriotes français (Dubois, Erlanger, Jeanville...) de la prison du fort Saint-Nicolas.
- Il commence par se rendre à Gibraltar sur le bateau polonais Batory. La traversée dure sept jours.
- Du 1er au , un sous-marin l'amène de Gibraltar à la côte d’Azur, près de Cannes[3]. Guidé par les lumières d'un hôtel, il rejoint la côte en canoë à Théoule-sur-Mer (hameau de Miramar, à l’ouest de Cannes). Il accoste et monte à terre en empruntant l'escalier d'un plongeoir, le long d'un rocher. Il est 21 h 15. Le lendemain, il se rend chez son contact, le Docteur Élie Lévy « Louis », 31 boulevard du Maréchal-Foch, à Antibes, et lui remet 450 000 francs pour le réseau URCHIN. Il se rend ensuite à Lyon en compagnie d’Emmanuel d'Astier de La Vigerie « Bernard ». Là, grâce à Virginia Hall « Marie » (qu'il connaît sous le nom de Germaine), il rencontre Georges Duboudin « Alain » (qu'il connaît sous le nom de Charles), chef du réseau SPRUCE, à qui il remet 500 000 francs, et Francis Basin « Olive », chef du réseau URCHIN. Il se rend ensuite à Marseille. Il y rencontre d'abord le colonel Deprez, qui refuse d'aider à la libération des prisonniers, puis le lieutenant Ted Coppin « Olivier », qui accepte et à qui il remet tout l'argent qui lui reste. Sa mission est terminée. Il apprendra que les dix prisonniers avaient été transférés à Périgueux. André Girard, chef du réseau CARTE, suivra cette affaire.
- Février. Dans la nuit du 4 au 5, il franchit les Pyrénées.
- Il rejoint Madrid, puis Gibraltar, d'où il retourne en Angleterre par avion.
- Dans l'appartement d’Orchard Court, il fait le rapport de sa mission WILLOW à Jacques Vaillant de Guélis et Maurice Buckmaster.
- Il est promu Capitaine.
Deuxième mission en France
[modifier | modifier le code]Sa mission consiste à accompagner à Antibes deux radio-opérateurs : Isidore Newman « Julien » (ou Georges 49) pour le réseau URCHIN de Francis Basin « Olive » et Edward Zeff « Mathieu » (ou Georges 53) pour le réseau SPRUCE de Georges Duboudin « Alain ».
- Février. Départ le 26 : train pour Bristol, puis avion CW-20 pour Gibraltar.
- Mars. Entraînement. Fin du mois, départ du sous-marin P-42 Unbroken, avec les deux agents prévus et deux autres agents, Victor Gerson « René », qui vient mettre en place un réseau d’évasion (VIC) pour la section DF et Marcel Clech « Bastien », qui vient comme opérateur radio du réseau AUTOGIRO de Pierre de Vomécourt.
- Avril. Il aide au débarquement des quatre agents et de leur matériel dans la région où il a lui-même débarqué au début de l’année. Dans la nuit du 20 au , il accompagne sur terre Isidore Newman et Edward Zeff à Antibes, et la nuit suivante, du 21 au , il accompagne Victor Gerson et Marcel Clech à Miramar, près de Cannes[4]. Il retourne en Angleterre via Gibraltar par le même sous-marin, ramenant avec lui Emmanuel d'Astier de La Vigerie « Bernard » sur demande du Dr Élie Lévy « Louis ».
Troisième mission en France
[modifier | modifier le code]Sa mission consiste à organiser le réseau SPINDLE, qui doit diriger dans le sud-est de la France la livraison des fournitures destinées aux maquis.
- Août. Dans la nuit du 27 au 28, un Halifax l'emmène dans la région de Montpellier (Hérault), où il est parachuté à l'aveugle. Il prend en charge la suite du réseau URCHIN, dont le chef, Francis Basin « Olive », a été arrêté le . Notamment, l'opérateur radio Isidore Newman se met à son service.
- Novembre. Le 9, arrive Odette Sansom « Lise ». Peter Churchill obtient qu'elle devienne son courrier. Il développe une relation avec elle. Cependant, de nombreux résistants désapprouvent le style de vie flamboyant de Churchill et son manque de tact. Il se replie en Haute-Savoie à Faverges, près d'Annecy, change son nom de guerre en « Raoul » et son identité de couverture en Pierre Chambrun.
- Finalement l’Abwehr infiltre le réseau et le dans la nuit du 23 au 24 mars, Churchill retourne en Angleterre.
Quatrième mission en France
[modifier | modifier le code]- . Il est parachuté au-dessus de Saint-Jorioz sur les rives du lac d'Annecy
- . Hugo Bleicher de l’Abwehr l’arrête, ainsi qu’Odette Sansom, à l'hôtel de la Poste de Saint-Jorioz[5]. Ils déclarent être mariés et apparentés à Winston Churchill. Ils sont torturés et envoyés en camp de concentration, mais échappent à l’exécution.
1945
- . Il est extrait du camp et dirigé vers l'Italie du nord comme otage avec toute une brochette de personnalités internationales et d'opposants allemands.
- . Là, il est soustrait à la garde des SS par l'armée allemande[6].
- . Le détachement militaire allemand se rend à la compagnie G du 339e régiment d'infanterie américain (85e Division U.S.). Les prisonniers sont libérés et évacués vers l'Italie[6].
1947 Peter Churchill et Odette Sansom se marient en 1947 et divorcent en 1956. Peter Churchill meurt le .
Mémoires de Peter Churchill
[modifier | modifier le code]- (en) Of Their Own Choice, London, Hodder and Stoughton, 1952. Texte en ligne
- (en) Duel of Wits, 1953, Texte en ligne. Traduction en français : (fr) Missions secrètes en France 1941-1943, Presses de la Cité, 1967.
- (en) The Spirit of the Cage, Hodder and Stoughton, 1954. Période à partir de son arrestation en .
- (en) By Moonlight, 1958.
Reconnaissance
[modifier | modifier le code]Peter Churchill a reçu les décorations suivantes :
- Royaume-Uni : Distinguished Service Order (DSO),
- France : Croix de guerre 1939-1945 (CG).
Identités
[modifier | modifier le code]- État civil : Peter Morland Churchill
- Comme agent du SOE :
- Nom de guerre (field name) : « Michel » puis « Raoul ».
- Nom de code opérationnel : SPINDLE (en français FUSEAU)
- Identités de couverture :
- Pierre Marc Chauvet, né le à Buenos Aires, publiciste, dom. 31 rue de Chazelles (Paris 17e) ; signalement : 1,77 m, cheveux châtain, yeux bruns[7] ; ancien officier de liaison dans l'armée française[8] puis.
- Pierre Chambrun.
Famille
[modifier | modifier le code]- Son père : William Algernon Churchill (en) (1865–1947), consul britannique qui fut en poste à Amsterdam, Stockholm et Milan.
- Sa mère : Violet Myers.
Ses frères :
- Walter Churchill (en), colonel dans la RAF, tué en combat aérien,
- Oliver Churchill (en), major (grade équivalent à commandant), s'est engagé dans la section italienne du SOE, a survécu.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ou Capitaine Bazin « Laurent », selon Peter Churchill, p. 57.
- Ou capitaine Dolan « Charles », selon Peter Churchill, p. 28.
- Opération DELAY : le sous-marin P-36, commandé par Lt H.N. Edwards, R.N. effectue un périple en partant de Gibraltar le 1er janvier 1942 et y revenant le 15 janvier, en ayant déposé Peter Churchill le 9 janvier près de la côte. [Source : Brooks Richards, p. 924]
- Opération : DELAY II ; sous-marin P-42 Unbroken, commandé par Lt A.G.C. Mars, R.N. ; agents débarqués (4) : dans la nuit du 20 au 21 avril, Isidore Newman et Edward Zeff, et dans la nuit du 21 au 22, Victor Gerson et Marcel Clech [Source : Sir Brooks Richards, p. 925], mais les dates sont corrigées ici selon Foot et Boxshall, alors que Brooks Richards indique les nuits du 19/20 et 20/21 avril.
- Oscar Reile, L'Abwehr. Le contre espionnage allemand en France de 1935 à 1945, France-Empire (1er janvier 1970)
- (de) Peter Koblank, « Die Befreiung der Sonder- und Sippenhäftlinge in Südtirol » [« La libération des détenus spéciaux et Sippenhaft au Tyrol du sud »], sur mythoselser.de (Edition Mythos Elser), (consulté le ).
- Terry Crowdy, p. 24.
- Nouzille.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Fiche Peter Churchill, avec photographies sur le site Special Forces Roll of Honour.
- Dossier personnel de Peter Churchill aux National Archives britanniques. Le dossier HS 9/314-315 est accessible depuis le .
- Michael Richard Daniell Foot et Jean-Louis Crémieux-Brilhac (annot.) (trad. de l'anglais par Rachel Bouyssou), Des Anglais dans la Résistance : le service secret britannique d'action (SOE) en France, 1940-1944, Paris, Tallandier, , 799 p. (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) M. R. D. Foot, SOE in France an account of the work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London London Portland, OR, Whitehall History Pub. Frank Cass, (ISBN 978-0-7146-5528-4). Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France.
- François Musard, Les Glières, , Robert Laffont, 1965. Notice sur Peter Churchill en appendice et Éditions J'ai lu Leur aventure No A193
- Vincent Nouzille, L'espionne : Virginia Hall, une Américaine dans la guerre, Paris, Fayard, , 443 p. (ISBN 978-2-213-62827-1).
- Sir Brooks Richards (trad. Pierrick Roullet), Flottilles secrètes : les liaisons maritimes clandestines en France et en Afrique du Nord : 1940-1944 [« Secret Flotillas »], Le Touvet (Isère), MDV, (ISBN 978-2-910821-41-8).
- Thomas Rabino, Le réseau Carte : histoire d'un réseau de la résistance antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anticollaborationniste, Paris, Perrin, , 398 p. (ISBN 978-2-262-02646-2).
- Fiche Peter Churchill sur le site de Nigel Perrin, avec photographie.
- Terry Crowdy, Combattants de la résistance française l'armée de l'ombre, Barcelone, RBA, (ISBN 978-84-473-6429-9)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
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