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Pargalı Ibrahim Pacha

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Pargali Ibrahim Pacha
Fonctions
Beylerbey d'Égypte
Grand vizir de l'Empire ottoman
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Pargalı İbrahim PaşaVoir et modifier les données sur Wikidata
Allégeance
Formation
Activités
Homme politique, militaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grades militaires
Vue de la sépulture.

Ibrahim Pacha (né le , mort le ), aussi connu sous le nom de Pargalı Ibrahim Pacha, est un grand vizir de l'Empire ottoman. Il atteint un niveau d'autorité et d'influence et devient ainsi une menace pour son ami d'enfance, le sultan Soliman le Magnifique, qui l'exécute en 1536 au palais de Topkapı.

Né dans une famille pauvre de confession orthodoxe de Parga d'où son nom, il est recruté dans le cadre du devchirmé. Durant son enfance, il se lie d'amitié avec Soliman le Magnifique, alors encore prince de l'Empire ottoman ; ce dernier le fait fauconnier royal puis le promeut premier officier de la chambre royale[1].

Ibrahim Pacha devient grand vizir le succédant ainsi au vieux Piri Mehmed Pacha ; cette nomination d'un dignitaire de second rang était une rupture avec la politique habituelle, le poste étant normalement attribué à un ancien vizir[2].

Soliman le nomme également Beylerbey de Roumélie lui offrant l'autorité sur tous les territoires européens de l'Empire de même que sur les troupes y étant stationnées en temps de guerre. Selon un chroniqueur du XVIIe siècle, Ibrahim a demandé à Soliman de ne pas le nommer à une position aussi haute craignant pour sa sécurité; ce à quoi Soliman répond que sous son règne, peu importe les circonstances, il ne serait pas exécuté[3].

En il est chargé par Soliman de rétablir l'ordre dans les provinces de Syrie et d'Égypte, qui connaissent alors de fréquentes révoltes contre l'autorité du sultan. Il s'acquitte de cette mission avec succès et renforce l'estime que lui porte le sultan[4]. Il est rappelé en 1525 en raison d'une révolte des janissaires et de la reprise des hostilités avec la Hongrie[5].

Il prend des mesures efficaces pour restaurer l'ordre en Anatolie après une révolte en 1526-1527[6].

Cependant Ibrahim perd le soutien du sultan. Durant ses treize années en tant que grand vizir, sa promotion rapide et l'accumulation importante de ses richesses lui a attiré l'inimitié de nombreux courtisans. Soliman reçoit des rapports concernant l'insolence d'Ibrahim durant une campagne contre les Séfévides d'Iran, en particulier le fait qu'il ait adopté le titre de « sultan séraskier » était vu comme un affront envers Soliman[7].

Roxelane, épouse de Soliman le Magnifique, est souvent considérée comme ayant joué un rôle dans sa chute.

Le sort du grand vizir fut scellé à la suite d'une dispute avec le ministre des Finances ottoman Eskander Chalabi : le ministre des Finances, avant d'être exécuté, annonça à qui voulait l'entendre que Ibrahim Pacha montait un complot pour renverser le sultan. Roxelane vint soutenir l'accusation du ministre des Finances. Soliman en rage par la trahison de son ami d'enfance et submergé par l'idée de tuer ce dernier, écouta tout de même sa femme, et invita Pargali Ibrahim Pacha au palais de Topkapi. Arrivé là-bas, Pargali Ibrahim Pacha fut assassiné par les eunuques du harem[7] ou les exécuteurs de la Sublime Porte. Son tombeau se situe à Kabataş, Istanbul.

Une fois sa colère apaisée, le sultan Soliman le Magnifique érigea une tombe pour son ami d'enfance.

Dans la série turque Muhteşem Yüzyıl (« Le Siècle magnifique » en français), l'acteur turc Okan Yalabık (en) incarne Ibrahim Pacha. Il est montré comme un homme dont l'ambition sera déterminante de son destin. Il est aussi bon violoniste et amateur de sculptures gréco-romaines. Il est dur de caractère, notamment avec les ambassadeurs étrangers, et n'hésite point à mettre au tombeau ses opposants. Ibrahim Pacha sera mis à mort à l'épisode 83 (saison 3) .

Notes et références

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  1. Mansel 1998, p. 87.
  2. Jean-Louis Bacqué-Grammont, « L'Apogée de l'Empire ottoman » dans Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 147-148.
  3. Clot 1983, p. 74.
  4. Clot 1983, p. 77-78.
  5. Jean-Louis Bacqué-Grammont, « L'Apogée de l'Empire ottoman » dans Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 148.
  6. Jean-Louis Bacqué-Grammont, L'Apogée de l'Empire ottoman, in Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 149
  7. a et b Kinross 1979, p. 230.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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