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Onychogryphose

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Onychogryphose
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Onychogryphose.

Traitement
Spécialité DermatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 S99Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 L60.2
CIM-9 703.8
DiseasesDB 29441

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L’onychogryphose ou onychogrypose (du grec onux ongle et grupos recourbé)[1], appelée aussi corne de bélier, désigne l'hypertrophie de l’épaisseur des ongles, notamment les ongles des pieds et plus souvent les gros orteils. La plaque unguéale de l'ongle s’épaissit, s’allonge et se courbe comme une corne de bélier.

Le plus souvent, l'onychogryphose est secondaire à une incurie et à l'incapacité de se couper les ongles pendant de longues périodes[2],[3].

Ongles en corne de bélier chez un patient alité

Elle peut être due à certaines maladies dermatologiques telles que l'ichtyose, l'hyperkératose subunguéale, le pemphigus et le psoriasis ; de même lors de maladies infectieuses comme l'onychomycose, la syphilis ou la variole[4].

L'onychogryphose peut être causée également par des microtraumatismes à répétition ou par des troubles vasculaires des membres inférieurs : artériopathie oblitérante des membres inférieurs, varice, ulcère de jambe... Elle est aussi favorisée par une hyperuricémie[4].

Chez le chien, une onychogryphose peut apparaitre au cours d'une leishmaniose, alors qu'à la date de 2018, cela n'a pas été signalé avec la leishmaniose humaine[4].

Le diagnostic est clinique devant une hypertrophie irrégulière de l'ongle, le plus souvent du gros orteil. Ce diagnostic est difficile au tout début, les aspects classiques n'apparaissant que plus tard[4].

L'ongle est très épaissi et très dur, avec un aspect incurvé présentant des cannelures transversales : en massue irrégulière, en coin recourbé légèrement en arrière, ou en griffe courbée en avant. La teinte est gris-jaune ou gris-vert[1],[4].

L'affection peut être confondue avec une onychomycose à éliminer par prélèvement mycologique, cependant les deux affections peuvent coexister[4].

Épidémiologie

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La prévalence de l'onychogryphose acquise est la plus forte chez les personnes âgées ou SDF, en négligence hygiénique[4],[5].

Une onychogryphose congénitale sévère affectant les vingt lits unguéaux a été enregistrée dans deux familles qui présentent l'allèle dominant pour un certain gène[6],[7].

L'onychogryphose congénitale du cinquième orteil (le petit orteil) est assez courante, mais asymptomatique et rarement portée à l'attention des professionnels de la santé. Au contraire, elle est portée à l'attention des manucures qui liment régulièrement l'ongle griffu à plat.

Non traitée, l'onychogryphose peut être source de difficultés cosmétiques (se chausser ou se couper les ongles), de douleurs ou de complications infectieuses[4].

Le traitement peut être conservateur ou chirurgical, selon la situation du patient :

Les comorbidités favorisant l'onychogryphose doivent être traitées[4].

Notes et références

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  1. a et b Garnier Delamare, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris, Maloine, , 1094 p. (ISBN 978-2-224-03434-4), p. 673.
  2. James, William; Berger, Timothy; Elston, Dirk (2005). Andrews' Diseases of the Skin: Clinical Dermatology. (10th ed.). Saunders. (ISBN 0-7216-2921-0).
  3. Ram’s horn nails, Dr Nicola Mumoli (cardiologist) - Department of Internal Medicine, Ospedale Civile Livorno, Livourne en Italie, reported in Medical Journal of Australia, MJA 2011; 195 (4): 202, 15 August 2011, accessed 1 September 2011
  4. a b c d e f g h et i Dayoung Ko et Shari R. Lipner, « Onychogryphosis: Case Report and Review of the Literature », Skin Appendage Disorders, vol. 4, no 4,‎ , p. 326–330 (ISSN 2296-9195, PMID 30410908, PMCID 6219229, DOI 10.1159/000485854, lire en ligne, consulté le )
  5. Ronald B. Johnstone, Weedon's Skin Pathology Essentials, Elsevier, , 2nd éd. (ISBN 978-0-7020-6830-0, lire en ligne), « 2. Diagnostic clues and "need-to-know" items », p. 31
  6. Sequeira JH, « Case of Congenital Onychogryphosis », Proc. R. Soc. Med., vol. 16, no Dermatol Sect,‎ , p. 92 (PMID 19982897, PMCID 2103814)
  7. Porteus HB, « A case of onychogryphosis », Br Med J, vol. 2, no 4892,‎ , p. 851–2 (PMID 13199328, PMCID 2079501, DOI 10.1136/bmj.2.4892.851)