Mook (presse écrite)
Un mook (anglicisme) (/mʊk/[1]), ou livre-magazine[2],[3], est une publication périodique de forme hybride, entre magazine, revue et livre. Le contenu privilégie les grands reportages et les enquêtes approfondies, les textes étant illustrés par des dessins et des photographies, et le traitement passant aussi par de la bande dessinée.
Étymologie et histoire
[modifier | modifier le code]Le mot « mook » est composé à partir du début et de la fin de deux mots anglais, magazine et book. Il apparaît en 1971 à une convention de la Fédération internationale de la presse périodique[4].
L'un des premiers périodiques qui tenait à la fois de la revue et du livre fut The Yellow Book, lancé à Londres en 1894, qui comportait de nombreuses illustrations et des textes d'une grande variété.
Mooks francophones
[modifier | modifier le code]Le pionnier en France est sans doute XXI, une revue de plus de deux cents pages, publiée quatre fois par an[5] et créée en 2008. Ses fondateurs, Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry, ont déclaré vouloir « rassembler le meilleur du journalisme avec le meilleur de l'édition », et donner du temps à l’enquête et à l’écriture. Leur succès et la rentabilité de leur entreprise dès la première année[5] ont inspiré d'autres groupes d'édition.
D'autres magazines ont adopté un positionnement proche : Usbek & Rica, Front Populaire, We demain, Muze (dans sa deuxième formule), Feuilleton, Schnock, 180°C, Charles, Citrus, Crimes et châtiments, Distorsion, Long court, La Revue dessinée[6], 24h01, revue belge de grands reportages, ou encore Sept, le mook suisse, un trimestriel édité en Suisse romande[7] qui propose à ses lecteurs d'utiliser la réalité augmentée pour enrichir ses contenus.
À l’occasion du cinquième anniversaire de la revue XXI, Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry ont écrit un « Manifeste pour un autre journalisme » théorisant leur expérience :
« Pour retrouver sa valeur, la presse doit s’affranchir de la gangue publicitaire et marketing[6]. »
Mooks francophones régionaux
[modifier | modifier le code]Fin 2020, les éditions Paroles de Lorrains lancent le premier mook de Lorraine[8].
Celui-ci est suivi en mars 2021 par Court Circuit, mook portant sur la métropole de Metz et sa région et qui affiche l'objectif de donner un souffle nouveau au journalisme local ainsi qu'une volonté d'indépendance vis-à-vis des aides de l'État et de la Région qui peuvent, d'après l'un des deux co-auteurs Sylvain Villaume, créer des conflits d'intérêts entre journalisme et politique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- Commission d’enrichissement de la langue française, « livre-magazine », sur FranceTerme, ministère de la Culture.
- « livre-magazine », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française.
- (en) Garland Cannon, The Innovative Attraction of English, Associated University Presses, (lire en ligne), p. 237
- La Tribune 2011.
- Giret 2013.
- « À la découverte de Sept, premier web first de Suisse - Horizons médiatiques », Horizons médiatiques, (lire en ligne, consulté le )
- Hubert Gamelon, « Presse : «Paroles», un nouveau mook pour la Lorraine | Le Quotidien » (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Presse
[modifier | modifier le code]- Anne Chaon, « Avec XXI, le grand reportage a retrouvé ses fans », AFP, .
- Rédaction de La Tribune, « Entre le magazine et le livre, XXI a ouvert une voie », La Tribune, (lire en ligne).
- Vincent Giret, « Le journalisme sur son “XXI” », Libération, (lire en ligne).
- Didier Jacob, « La folie des “mooks” », L'Obs, no 2613, , p. 106-108 (ISSN 0029-4713).
- « Slow press et mooks : juste une mode ?, émission Nectar », sur RTS.ch, (consulté le ) — émission radio de 54 minutes.