Montfleury
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Zacharie Jacob |
Pseudonyme |
Tonfleupleure |
Activités | |
Enfants |
Antoine Jacob Françoise d'Ennebaut (d) Mademoiselle Dennebault Mademoiselle du Pin |
Zacharie Jacob de Montfleury, dit Montfleury, est un acteur français, né le à Château-Gontier[1] en Anjou et mort à Paris en .
Biographie
[modifier | modifier le code]Montfleury naît dans une famille de comédiens. Son père Fleury Jacob, sieur de Montfleury, est comédien et chef de troupe à Angers en 1603[2], et sa mère Colombe Venier, comédienne.
Après avoir débuté en province, il entre dans la troupe de l'Hôtel de Bourgogne en 1638. Il est très apprécié du cardinal de Richelieu et devient l'un de ses protégés. En , il a écrit La Mort d'Asdrubal[3].
Samuel Chappuzeau a écrit de lui :
« Il est rare de voir un acteur exceller dans les deux genres[4] et dans tous les caractères, et le théâtre n'a guère eu qu'un Montfleury qui s'est rendu illustre en toutes manières. Aussi avoit-il de l'esprit infiniment et il s'en fait une large effusion dans sa famille[5]. »
Sa diction ampoulée, pourtant aimée par les spectateurs des tragédies représentées à l'époque, est caricaturée en 1663 par Molière, dans L'Impromptu de Versailles. Il est également la cible d'une lettre de Cyrano de Bergerac (1654), Contre le gras Montfleury, mauvais auteur et comédien : « Ce drôle est fier de ce qu’on ne saurait le bâtonner tout entier en un jour. » Edmond Rostand répète ces insultes de façon atténuée lorsqu'il le met en scène avec les comédiens Jodelet et Bellerose, dans l'acte I de Cyrano de Bergerac (1897)[6].
« Très gros et possédant une voix tonitruante », Montfleury est mort, « dit la tradition, d'un trop grand effort de voix qu'il a fait dans la tirade de la folie d'Oreste[7] », juste après une représentation d'Andromaque de Racine.
Postérité
[modifier | modifier le code]En 1638, il se marie au château du Val de Ruel, résidence de Richelieu, avec Jeanne de La Chappe, fille d'un comédien de province.
Ils ont quatre enfants dont :
- Antoine Jacob, dit aussi Montfleury, ou Montfleury fils (1639-1685), avocat et dramaturge. Il est l'auteur d'une vingtaine de pièces de théâtre publiées à Paris en 1705, en deux volumes. Il est aussi le gendre de Floridor.
- Louise Jacob, dite mademoiselle d'Ennebault, comédienne. Elle est la grand-mère de Charlotte Desmares.
- Françoise Jacob, dite mademoiselle Dupin, comédienne.
- Nicole Jacob, qui épouse un avocat du Périgord[8].
Dans le film Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau sorti en 1990, le rôle de Montfleury est joué par l'acteur Gabriel Monnet.
Quelques rôles
[modifier | modifier le code]- : La Mort d'Asdrubal
- : Nicomède, de Pierre Corneille : Prusias
- : Sophonisbe, de Pierre Corneille : Syphax
- : Alexandre le Grand, de Jean Racine : Porus
- : Ballet des muses, d'Isaac de Benserade, musique de Jean-Baptiste Lully
- : Antiochus, de Thomas Corneille : Seleuchus
- : Andromaque, de Jean Racine : Oreste[9]
Iconographie
[modifier | modifier le code]Un portrait peint par Antoine Durand est conservé à Paris, à la Comédie-Française.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Registres paroissiaux de Château-Gontier, église Saint-Jean, période 1605-1615, Archives départementales de la Mayenne.
- [PDF] Alan Howe, Le théâtre professionnel à Paris, 1600-1649, Centre historique des Archives nationales, p. 19
- La mort d’Asdrubal : tragédie du sieur de Montfleury, Paris, A. de Sommaville, , [4]-91-[1], in-4° (lire en ligne).
- Les genres tragique et comique.
- Samuel Chappuzeau, Le Théâtre français, Paris, Georges Monval, 1876, p. 85.
- On lira les traits que lui a lancés effectivement Cyrano dans La France littéraire, vol. 16, Paris, (lire en ligne), p. 133 et suiv..
- Georges Mongredien, La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière, Paris, Hachette, , 284 p. (ISBN 978-2-01-020203-2, ISSN 0768-0074, lire en ligne), p. 77-8.
- Joseph Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, Limoges, Chapoulaud frères, 1863, t. 3, p. 6
- « Quelques-uns de ses rôles », sur César (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- G. Monnier de la Motte, « Montfleury père », Revue de l'Anjou, t. 7, , p. 2-26 (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :