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Mira Falardeau

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Mira Falardeau
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Mira Falardeau (née en 1948) est une historienne québécoise, professeure et auteure de bande dessinée.

Elle est l'historienne et la spécialiste de la bande dessinée québécoise la plus renommée et la plus marquante des années 1990 et 2000. Falardeau a consacré des ouvrages aux films d'animation québécois, à la bande dessinée québécoise et à la caricature québécoise, en mettant l'accent sur l'humour visuel sous toutes ses formes. Elle a enseigné comme professeur de cinéma et de communication au Cégep Sainte-Foy, au Cégep de Limoilou, à l'Université Laval et à l'Université d'Ottawa. Falardeau a également organisé des expositions dans le domaine des arts visuels et exploité une petite maison d'édition.

Mira Falardeau obtient une maîtrise en histoire de l'Art de l'Université Laval de Québec en 1978. Son mémoire s'intitule L'Humour visuel : un modèle d'analyse visuelle des images comiques[1].

Elle obtient son doctorat de l'Institut d'esthétique et des sciences de l'art à l'université de la Sorbonne (Paris) en 1981, dont la thèse a pour titre La bande dessinée faite par les femmes en France et au Québec depuis 1960.

Elle a été professeure en cinéma et communication et de français à l’université Laval (1975-1976, 1992), l’université d’Ottawa (1983-1984), au Cégep de Sainte-Foy (1987-89), au Cégep de Limoilou (1997-2005[2]).

Au fil des années, elle a publié plusieurs articles sur le sujet de la bande dessinée dans divers journaux[3] et revues.

Membre fondatrice de la Société des créateur(trice)s et ami(e)s de la bande dessinée (S.c.a.B.D.) en 1985, elle s'implique dans le domaine de la BD en en devenant la présidente et la porte-parole pendant quelques années.

Elle fonde en 1993 les éditions Falardeau[4], une petite maison d'édition qui a publié en majeure partie les albums de son époux, l'auteur André-Philippe Côté[2]. La structure cesse ses activités en 1998, après avoir cédé son fonds aux Éditions Soulières.

Elle est membre de l'Observatoire de l'humour rattaché à l'ENH de Montréal.

Depuis 2008, elle s'adonne à la sculpture humoristique sur bois avec des ajouts de matériel numérique.

Elle habite la ville de Québec. Elle est mariée, a quatre enfants et six petits-enfants.

Pratique de la bande-dessinée

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Elle débute en 1974 en publiant dans le journal québécois Mainbasse, puis, en 1975, dans le supplément Perspectives[5]. De 1976 à 1980, elle produit un strip mensuel dans le magazine montréalais Châtelaine[6] et poursuit ses collaborations avec Le Fil des événements (Québec) et CWS/CF Les cahiers de la femme (Toronto). En 1982, elle collabore à la revue Le Temps fou (Montréal) et de 1984 à 1987, avec le magazine La Vie en rose[7].

Son travail de pionnière de la bande dessinée québécoise au féminin durant les décennies 1970 et 1980 s’inscrit foncièrement dans une perspective féministe[8],[9]. Les procédés humoristiques dans son œuvre constituent pour l’artiste un moyen de véhiculer les revendications du mouvement, de démocratiser la dénonciation de l’oppression patriarcale avec des exemples concrets et accessibles à toutes[6].

« Je suis venue à la bande dessinée féministe par la bande dessinée, et non pas l' inverse. »

— Mira Falardeau, entretien téléphonique du 26 août 2015 cité dans le mémoire «La bande dessinée féministe humoristique au courts des décennies 1970 et 1980 au Québec: L’Humour visuel comme outil d’appropriation des représentations», par Hugo Santerre (UQAM)

Elle publie en 2000 une adaptation en bande dessinée[10] de La Mercière assassinée d'Anne Hébert, écrivaine dont elle était proche[11].

Elle a consacré des ouvrages au cinéma d'animation québécois, à la bande dessinée québécoise[12] et à la caricature au Québec, s'intéressant ainsi à l'humour visuel sous toutes ses formes.

Son Histoire de la caricature au Québec, coécrite avec Robert Aird a reçu deux prix en 2010 : le 3e prix du livre politique de la présidence de l’Assemblée nationale du Québec en avril[13] et le grand prix de l’Assemblée nationale du Québec décerné par l’IHAF en octobre.

Participation à des expositions collectives

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Elle prend part à plusieurs exposition collective en tant qu'artiste-caricaturiste :

  • 1981 : Porks Roasts, 250 Feminists Drawings, UBC Gallery, Vancouver
  • 1982 : Art et féminisme, Musée d'art contemporain, Montréal
  • 1982 : Women Cartoonists, Cartoonist Guild, New York
  • 1983 : Radical Humor, New York University
  • 1985 : Et Vlan ! On s'expose... 15 ans de bande dessinée dans la région de Québec, Galerie d'art La Passerelle[14], [15], Sainte-Foy et Premier Salon international de la bande dessinée de Montréal
  • 2017 : La voix des images, 9 dessinatrices féministes, Galerie Powerhouse La centrale, Montréal
  • 2018 : Au bout du crayon: les droits des femmes, Cannes

Travail comme commissaire d’expositions

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Elle a été commissaire de nombreuses expositions, notamment Les aventures de la bande dessinée québécoise au Musée du Québec, sur les 100 ans de la BD québécoise[16], [17], qui s'est tenue au Musée du Québec en 1997-1998.

Bandes dessinées

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  • Publications dans les magazines Châtelaine , Perspectives, (années 1970), La Vie en rose, Les cahiers de la femme-Canadian Women Studies, Le Soleil, Québec-Français, Heresies, Somnambulle[19] (années 1980).
  • Et vlan ! On s'expose..., collectif, Québec, Société des créateur(trice)s et ami(e)s de la bande dessinée (S.c.a.B.D.), 1985, 81 p. (OCLC 49125199)
  • La Mercière assassinée, Montréal, Soulières éditeur, 2000, 74 p. (ISBN 292222533X et 9782922225334)

Contributions

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  • « Le français dans la bande dessinée québécoise », dans Les Œuvres de création et le français au Québec, Québec, Éditeur Officiel, tome III, 1984, p. 25-31.
  • « La BD au Québec », dans Les Pratiques culturelles de grande consommation. Le marché francophone, Québec, CEFAN / Nuit blanche, 1992, p. 71-86.
  • « La case Montellier », dans Femme et Écriture, I am a camera, Chantal Montellier, Paris, Espace Delphine Seyrig, , p. 49-57.
  • « La bande dessinée », dans Robert Laliberté (direction), Le Québec, connais-tu ? La littérature québécoise, Montréal, Presses universitaires du Québec numérique, 2014.
  • « La bande dessinée québécoise de 1945 à 1980 », dans Claude Martin (direction), 1968, L'édition en ébullition, Montréal, Musée de l'imprimerie du Québec, 2014.

Autres publications

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  • « Pour une analyse de l'image comique », Communication/Information (Québec), III, 3, 1978, p. 21-52.
  • « Les femmes dessinatrices de bande dessinée », La Nouvelle Barre du jour (Montréal), Spécial BD, 110-111, 1982, p. 81-91.
  • « La bande dessinée au Québec », Communication et langages (Paris), été 1993, p. 46-63.
  • « La BD française est née au Canada », Communication et langages (Paris), 126, , p. 21-47lire en ligne.
  • « La naissance de la bande dessinée de langue française », Communication (Québec), 2000.
  • « L'humour visuel québécois », Humoresques (Paris), Spécial Humour québécois, 25, , p. 33-53.
  • « Albéric Bourgeois, caricaturiste québécois », Papiers nickelés (Paris), 15, 2007, p. 16-17.
  • « Henri Julien, l'un des premiers caricaturistes canadiens français », Papiers nickelés, 18, 2008, p. 6-7.
  • (en) « Vignettiste/Caricaturiste in Québec? », Leggendaria (Rome), 2009.
  • « La naissance de la caricature dans les journaux québécois », Cap-aux-Diamants (Québec), 101, 2010, p. 27-33.
  • « La figure de l'inversion dans la bande dessinée féministe », Trip (Montréal), 7, 2012, p. 201-210.
  • « Chantal Montellier et la cause des femmes », Triedere (Vienne), 6, , p. 116-123.
  • « Obom (Diane Obomsawin) », Papiers nickelés, 40, 2014, p. 29-30."
  • "L'image de la femme dans la bande dessinée québécoise", Cap-aux-Diamants (Québec), 133, 2018, p. 14-20.
  • "Julie Doucet. Between order and disorder", Cuadernos del Centro de Estudios en Diseno y Comunicacion, University of Palermo, Buenos Aires, Argentina, no 89, 2019-2020, 27-43.

Distinctions

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  • Médaille de l'Assemblée nationale, 2010[22]

Notes et références

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  1. « Histoire - Une histoire de l'animation menée cahin-caha », sur Le Devoir (consulté le )
  2. a et b Cloutier, Patricia, « Unis par la même passion: André-Philippe Côté et Mira Falardeau, partenaires de création dans la BD et le cinéma d'animation », Le Soleil,‎ , p. B3
  3. Brigitte Lamontagne, « L'histoire cahoteuse de la BD québécoise », dans Le Fil de événements du .
  4. Tremblay, Régis, « Pour André-Philippe Côté et Mira Falardeau, la bande dessinée c'est sérieux: Deux Québécois à la conquête du marché de la BD », Le Soleil,‎ , p. C5
  5. Christine Eddie, « Ces bonnes femmes qui font des "p'tits bonhommes », dans Châtelaine, , p. 37-40 ; Danièle Lemay, « Mira Falardeau, bédéiste québécoise », dans Canadian Women Studies / Les Cahiers de la Femme, printemps 1987, p. 76-79.
  6. a et b Hugo Santerre, « La bande dessinée féministe humoristique au cours des décennies 1970 et 1980 au Québec : l'humour visuel comme outil d'appropriation des représentations », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
  7. Sylvie Laplante, « Elles dessinent par la bande », dans La Vie en rose, .
  8. Hugo Santerre, « La bande dessinée féministe humoristique au cours des décennies 1970 et 1980 au Québec : l'humour visuel comme outil d'appropriation des représentations », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
  9. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « 20 bédéistes québécoises à lire », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  10. Régis Tremblay, « Anne Hébert en BD », dans Le Soleil du .
  11. Tremblay, Régis, « Anne Hébert en BD, "La mercière assassinée", une télésérie de 1958, revit sur les planches de Mira Falardeau », Le Soleil,‎ , p. A1
  12. Robert Aird, « Mira Falardeau, L’histoire de la bande dessinée au Québec, Montréal, VLB, collection « Études québécoises », 2008. », Bulletin d'histoire politique, vol. 17, no 1,‎ , p. 397–400 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI 10.7202/1056072ar, lire en ligne, consulté le )
  13. Site de l'Assemblée nationale du Québec, consulté en .
  14. Non signé, « Les bédessinateurs de la région ont exposé ! », Le Soleil section Crayons de Soleil, Québec,‎ , p. 2
  15. France Champagne, « Exposition Et vlan, on s'expose ! - Du 25 avril au 5 mai », Au fil des événements, Québec,‎
  16. Mélanie Pageau, « Une exposition hilarante », dans Le Soleil du  ; Denise Martel, « 100 ans de BD québécoise », dans Le Journal de Québec du .
  17. Denis Lord, « C'était l'été de la bubulle au Québec », Esse arts + opinions, Montréal, no 33,‎ , p. 76 à 83
  18. Josiane Desloges, « "La caricature ou l'art de dégainer les crayons" », Le Soleil. Québec,‎
  19. Catherine Saouter Caya, « BD et autres images (9) : Somnambulle », Imagine..., Québec, no 29,‎ , p. 104
  20. « Plus on est de fous, plus on lit », Radio-Canada Première, .
  21. Christian Reyns. "L'art dans la bande dessinée actuelle au Québec", Review of Comparative Literature, , 13-18.
  22. « Récipiendaires de la Médaille de l'Assemblée nationale - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )

Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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