Cette liste recense les élections organisées durant l'année 1991. Elle inclut les élections législatives et présidentielles nationales dans les États souverains, ainsi que les principaux référendums[1].
Cette année est marquée par la dislocation de l'Union soviétique, qui disparaît le . Des États baltes à ceux d'Asie centrale, en passant par la Géorgie et l'Ukraine, des républiques membres de l'Union déclarent leur indépendance et la soumettent au peuple par référendum. Lors de l'élection présidentielle russe du mois de juin, les communistes sont battus par Boris Eltsine. Dans le même temps, la République fédérative socialiste de Yougoslavie se disloque : la Croatie et la Macédoine organisent des référendums menant eux aussi à l'indépendance. Les guerres de Yougoslavie éclatent au mois de mars.
Les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, du Caucase et d'Europe de l'Est organisent leurs premières élections présidentielles. Certaines sont multipartites ; d'autres prennent la forme de plébiscites, permettant parfois à un ancien cadre du Parti communiste de conserver le pouvoir.
L'Afrique poursuit sa démocratisation. Au Cap-Vert, à Sao Tomé-et-Principe, au Bénin et en Zambie, les premières élections à partis multiples voient la victoire de partis d'opposition. Les anciens dictateurs et anciens partis uniques acceptent leur défaite dans les urnes, et cèdent le pouvoir. En Algérie au mois de décembre, toutefois, les premières élections multipartites, remportées par les islamistes, sont annulées par l'armée, précipitant la guerre civile.
En Inde, enfin, le premier ministre Rajiv Gandhi est assassiné durant la campagne pour sa réélection. Son parti, le Congrès national indien, demeure au pouvoir à l'issue du scrutin en juin.
Première élection présidentielle multipartite et au suffrage universel. Elle fait suite aux élections législatives remportées par l'opposition en janvier.
Il n'existe pas de partis politiques ; tous les élus sont donc sans étiquette. Le nouveau Congrès élit Bailey Olter au poste de président de la République.
Les citoyens sont invités à approuver la création du poste de « Président de la République socialiste soviétique de Russie », qui serait élu au suffrage universel.
Première élection présidentielle multipartite depuis 1970. Elle fait suite aux élections législatives remportées par l'opposition en février.
Alternance. Nicéphore Soglo (Union pour le triomphe du renouveau démocratique) est élu président de la République au second tour, avec 67,1 % des voix. Il devance le président sortant et ancien dictateur Mathieu Kérékou, qui reconnaît sa défaite. Cette élection marque la première victoire démocratique d'un candidat d'opposition dans l'Afrique francophone post-coloniale.
2d et 3e tours. Premières élections multipartites depuis 1923.
Le Parti du travail (gauche), ancien parti unique, conserve une majorité absolue des sièges au travers d'élections démocratiques. Il devance le Parti démocrate (libéral-conservateur).
À cette date, il n'existe pas de partis politiques dans cette république parlementaire.
Près de 40 % des députés sortants perdent leur siège. Conformément à la Constitution, les députés choisissent quatre des leurs pour concourir à l'élection présidentielle du mois de juillet.
Le , le premier ministre Rajiv Gandhi (Congrès national indien, centre-gauche) est assassiné. À cette date, l'élection a eu lieu dans environ la moitié des circonscriptions. Elle est reportée à la mi-juin pour le reste du pays.
L'élection fait suite aux législatives du mois de mai. Il n'y a pas de partis politiques aux Kiribati à cette date ; les candidats se présentent tous sans étiquette. Le président sortant, Ieremia Tabai, ne peut pas se représenter, en vertu de la Constitution.
Teatao Teannaki, vice-président et ministre des Finances sortant, est élu avec 46,3 % des voix.
Les électeurs sont invités à approuver une nouvelle Constitution qui rétablirait une démocratie multipartite, après treize ans de régime à parti unique.
Première élection présidentielle, une semaine après la proclamation de la souveraineté du pays, mais un mois avant sa déclaration de sécession vis à vis de l'URSS. L'élection est un plébiscite : il y a un seul candidat, les citoyens étant invités à approuver ou rejeter sa candidature.
Première élection présidentielle, un mois et demi après la déclaration d'indépendance du pays. L'élection est un plébiscite : il y a un seul candidat, les citoyens étant invités à approuver ou rejeter sa candidature. Askar Akaïev est choisi comme candidat unique par le Soviet suprême (parlement). Un physicien plutôt qu'un homme politique, il se présente comme communiste, mais favorable à une libéralisation politique et économique du pays.
Askar Akaïev (sans étiquette) est élu avec 95,4 % de suffrages favorables.
L'élection étant boycottée par les partis d'opposition, le président sortant Blaise Compaoré (ODP-MT, gauche) est le seul candidat. Il est donc officiellement réélu avec 100 % des voix (et un taux de participation de 27,3 %).
Première élection présidentielle. L'élection est un plébiscite : il y a un seul candidat, les citoyens étant invités à approuver ou rejeter sa candidature.
La Syrie à cette date est de facto un État à parti unique. Seuls les partis affiliés au Parti Baas sont autorisés. L'élection est un plébiscite : les citoyens sont invités à voter pour ou contre l'unique candidat choisi par les autorités.
Hafez el-Assad (Parti Baas : nationalisme arabe, socialisme arabe) est réélu avec officiellement 100 % de suffrages favorables. D'après les chiffres officiels, seuls 396 citoyens sur 6,7 millions de suffrages exprimés votent contre sa réélection.
Première élection présidentielle, trois mois et demi après la déclaration d'indépendance. L'élection est un plébiscite : il y a un seul candidat, les citoyens étant invités à approuver ou rejeter sa candidature.
1er tour. Premières élections multipartites depuis l'indépendance.
Le Front islamique du salut (islamiste) remporte plus de 80 % des sièges qui sont décidés dès le premier tour. Le Front de libération nationale (gauche), ancien parti unique, est balayé. Pour empêcher les islamistes de contrôler le Parlement et de pouvoir ainsi modifier la Constitution et instaurer un État islamique, l'armée procède à un coup d'État et annule les élections, enclenchant la Guerre civile algérienne.