Aller au contenu

Leslie Caron

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Leslie Caron
Description de cette image, également commentée ci-après
Leslie Caron en 1953.
Nom de naissance Leslie Claire Margaret Caron
Naissance (93 ans)
Boulogne-Billancourt (Seine, France)
Nationalité Française
Américaine
Profession Actrice
Danseuse
Films notables Un Américain à Paris (1951)
Lili (1953)
Papa longues jambes (1955)
Gigi (1958)
La Chambre indiscrète (1962)
Sérail (1976)

Leslie Caron est une actrice et danseuse franco-américaine, née le à Boulogne-Billancourt[1]. Elle reçoit un Golden Globe, deux BAFTA et un Primetime Emmy Award, en plus de deux nominations aux Oscars.

Elle commence sa carrière comme ballerine et fait ses débuts au cinéma dans la comédie musicale Un Américain à Paris (1951), suivi de rôles dans L'Homme au manteau noir (1951), La Ruelle du péché (1952) et Histoire de trois amours (1953), avant son rôle d'orpheline dans Lili (1953), qui lui vaut le BAFTA de la meilleure actrice étrangère et des nominations aux Oscars et aux Golden Globes.

Elle tient des rôles principaux dans des films tels que La Pantoufle de verre (1955), Papa longues jambes (1955), Gigi (1958), Fanny (1961), qui lui valent tous deux valu des nominations aux Golden Globes, Sept Heures avant la frontière (1962), La Chambre indiscrète (1962), Grand méchant loup appelle (1964) et Le Coup de l'oreiller (1965). Pour son rôle de femme enceinte célibataire dans La Chambre indiscrète, Leslie Caron, en plus de recevoir une deuxième nomination aux Oscars, remporte le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique et un second BAFTA.

Ses autres rôles importants figurent dans Paris brûle-t-il ? (1966), L'Homme qui aimait les femmes (1977), Valentino (1977), Damage (1992), Les Drôles de Blackpool (1995), Le Chocolat (2000) et Le Divorce (2003). En 2007, elle remporte le Primetime Emmy Award de la meilleure actrice invitée dans une série télévisée dramatique pour avoir incarné une victime de viol dans New York, unité spéciale.

Enfance, formation et débuts

[modifier | modifier le code]

Née de l'union d'un père français, Jean-Claude Caron, pharmacien, et d'une mère américaine, Margaret Petit[2], elle-même danseuse à Broadway et native de Seattle[3], Leslie Caron commence des études de danse classique à Paris à l’âge de 9 ans.

Entrée à 16 ans dans la troupe des ballets des Champs-Élysées de Roland Petit, elle tient, en 1948, le rôle du Sphinx dans le ballet de David Lichine La Rencontre, où elle est découverte par Gene Kelly qui est dans la salle et la choisit comme partenaire pour le film qu'il prépare avec Vincente Minnelli, Un Américain à Paris (1951).

Ne parlant pas anglais et n'ayant jamais joué devant une caméra, elle trouve le tournage difficile. Il fallait entre autres danser sur un sol en béton qui faisait mal aux jambes et aux hanches. Elle trouve en revanche Gene Kelly d'une précision mathématique avec l'imaginaire d'un enfant[4].

Photo publicitaire de Leslie Caron dans les années 1960.

L’énorme succès public et critique d'Un Américain à Paris lui ouvre les portes de Hollywood. Elle décroche un contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), pour laquelle elle tourne notamment :

Après une dernière grande production américaine, Fanny (1961), adaptation de la célèbre Trilogie marseillaise de Marcel Pagnol et de sa version musicale créée à Broadway en 1954, la comédienne apparaît dans quelques superproductions, comme Paris brûle-t-il ? (1966) de René Clément, mais surtout dans des films plus intimistes ou d'auteurs comme Jeux d'adultes (1967) de Nanni Loy, Sérail (1976) d'Eduardo de Gregorio, L'Homme qui aimait les femmes (1977) de François Truffaut ou bien encore La Diagonale du fou (1984) de Richard Dembo[5]. Coprésidente du jury de la Berlinale 1989 [6], elle choisit de revenir s'installer en France après 40 ans passés à l'étranger afin de refaire du cinéma dans son pays d'origine mais reçoit peu de propositions. À l’affiche en 2001 dans Le Chocolat de Lasse Hallström aux côtés de Juliette Binoche, elle s'installe à Londres en [3]. La même année, elle joue Suzanne de Persand dans Le Divorce de James Ivory, puis participe à Justice en accusation, un épisode écrit pour elle de la série télévisée américaine New York, unité spéciale, et qui lui permet de remporter l'Emmy de la meilleure actrice invitée dans une série dramatique en 2007.

Son étoile sur le Hollywood Walk of Fame est dévoilée le sur Hollywood Boulevard, entre celles de Gene Kelly et Louis Jourdan[7].

Leslie Caron dans la comédie musicale A Little Night Music au théâtre du Châtelet en 2010.

En , elle joue sur la scène du théâtre du Châtelet à Paris le rôle de Madame Armfeldt dans la comédie musicale A Little Night Music de Stephen Sondheim, inspirée du film Sourires d'une nuit d'été d'Ingmar Bergman. Elle retrouve en 2016 un rôle important à l'écran : celui d'une aristocrate excentrique dans la série télévisée britannique The Durrells sous la direction de son fils, Christopher Hall.

Vie privée

[modifier | modifier le code]

Leslie Caron a été mariée trois fois :

  • de 1951 à 1955 avec le compositeur américain Geordie Hormel (1928–2006).
  • de 1956 à 1965 avec Peter Hall (1930-2017), célèbre metteur en scène de théâtre britannique avec qui elle a eu deux enfants : Christopher (né en 1957) et Jennifer (née en 1958) ;
  • de 1969 à 1980 avec le réalisateur et scénariste américain Michael Laughlin (1938–2021)

Alors qu'elle est mariée avec Peter Hall, elle rencontre à un dîner organisé pour fêter sa nomination aux Oscars pour La Chambre indiscrète en 1963 l'acteur Warren Beatty qui est un de ses grands admirateurs[8]. Ils entament alors une liaison qui durera au moins deux ans[8].

Leslie et l'acteur néerlandais Robert Wolders formaient un couple de 1994 à 1995[9].

En 1985, Leslie Caron et son frère Aimery ont intenté un procès à la maîtresse de leur défunt père pour récupérer une part de l'héritage, dont ils avaient été privés en infraction à la loi française, ce qui a donné lieu à un célèbre arrêt de droit international privé[10].

Elle a ouvert et tenu durant quinze ans le restaurant de cuisine traditionnelle « La Lucarne aux chouettes » à Villeneuve-sur-Yonne, celui-ci a été revendu en 2010. Elle louait près de là le Moulin-Neuf de Chaumot, qui avait appartenu au prince François-Xavier de Saxe (1730-1806)[11].

  • 1955 : Orvet de Jean Renoir, mise en scène de l'auteur, théâtre de la Renaissance, Paris
  • 1955 : Gigi d'Anita Loos d'après Colette, mise en scène de Peter Hall, New Theatre, Londres
  • 1961 : La Sauvage de Jean Anouilh, BBC, Londres
  • 1961 : Ondine de Jean Giraudoux, mise en scène de Peter Hall, Aldwych Theatre, Londres
  • 1965 : Carola de Jean Renoir, mise en scène de Norman Lloyd, PBS, Los Angeles
  • 1975–1981 : 13, rue de l'amour (Monsieur chasse !) de Georges Feydeau, adaptation anglaise de Mawby Green et Ed Feilbert, mise en scène de Basil Langton, États-Unis et Australie
  • 1978 : Can-Can, comédie musicale de Cole Porter et Abe Burrows, mise en scène de John Bishop, États-Unis et Canada
  • 1983 : The Rehearsal (La Répétition) de Jean Anouilh, mise en scène de Gillian Lynne, Royaume-Uni
  • 1984 : On Your Toes, comédie musicale de Richard Rodgers et Lorenz Hart, mise en scène de George Abbott, États-Unis
  • 1985 : One for the Tango (Apprends-moi Céline) de Maria Pacôme, adaptation anglaise de Mawby Green et Ed Feilbert, mise en scène de Pierre Epstein, États-Unis
  • 1985 : L'Inaccessible de Krzysztof Zanussi, mise en scène de l'auteur, Petit Odéon (Paris) et festival de Spoletto (Italie)
  • 1991 : Grand Hotel d'après Vicky Baum, mise en scène de Tommy Tune, Berlin
  • 1995 : George Sand et Chopin de Bruno Villien, festival de Greenwich, Angleterre
  • 1997 : Nocturne for Lovers, mise en scène de Kado Kostzer, festival de Chichester, Angleterre
  • 1998 : Apprends-moi Céline de Maria Pacôme, mise en scène de Raymond Acquaviva, France
  • 1999 : Readings from Colette et Nocturne for lovers, mise en scène de Roger Hodgeman, festival de Melbourne (Australie)
  • 2009 : Thank Heaven, Théâtre national de Londres
  • 2009 : A Little Night Music, comédie musicale de Stephen Sondheim, mise en scène de Lee Blakeley, théâtre du Châtelet (Paris)
  • 2014 : Six Dance Lessons in Six Weeks de Richard Alfieri, mise en scène de Michael Arabian, Laguna Playhouse, Laguna Beach (Californie)

Filmographie

[modifier | modifier le code]
Leslie Caron dans Lili (1953).
La Chambre indiscrète (The L-Shaped Room, 1962).

Télévision

[modifier | modifier le code]
Leslie Caron en 2012.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Décorations

[modifier | modifier le code]

Prix et honneurs

[modifier | modifier le code]

Récompenses cinématographiques

[modifier | modifier le code]

Nominations

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]
  • (en) « Current Biography 1954 », New York, 1954
  • Interview avec Jacques Fieschi et Bruno Villien, Cinématographe, Paris,
  • (en) « Film Dope », Londres,
  • « Polonaises », Cinématographe, Paris,
  • « Enfin Star ! », Cinématographe, Paris,
  • « Un ami : Truffaut », Cinématographe, Paris,
  • (en) « Stars », Mariembourg,

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Extrait de naissance 625/1931 sur Les Gens du cinéma.
  2. (en) Anna Kisselgoff, « Dance : The Ballerina in Leslie Caron the Actress », New York Times,
  3. a b c et d (en) « French inn: Her latest stage », Los Angeles Times,
  4. Leslie Caron, Française à Hollywood, Américaine à Paris, documentaire, 2016, Larry Weinstein. Titre original : Leslie Caron: The Reluctant Star.
  5. Armand Hennon. François Truffaut, la passion des seconds rôles : 100 portraits d’acteurs et d’actrices. Lett Motif, 2024 (ISBN 9782367164335), pp. 107-109.
  6. Jury 1989 sur le site officiel de la Berlinale.
  7. Leslie Caron sur walkoffame.com.
  8. a et b Peter Biskind (trad. de l'anglais), Le Nouvel Hollywood : Coppola, Lucas, Scorsese, Spielberg, Paris, Le Cherche Midi (réédité en Points), , 692 p. (ISBN 978-2-7578-0427-8), p. 27-28
  9. « The Insider : People.com », sur web.archive.org, (consulté le )
  10. Arrêt de la Cour de cassation, Chambre civile 1, du 20 mars 1985 sur Légifrance.
  11. Jim Serre Djouhri, "De Hollywood au Moulin Neuf, dans les pas de l'actrice Leslie Caron", Bulletin des Etudes Villeneuviennes n °57, Société Historique, Archéologique, Artistique et Culturelle des Amis du Vieux Villeneuve-sur-Yonne, 2022.
  12. Décret du 31 décembre 1992 portant promotion et nomination
  13. Décret du 9 avril 2004 portant promotion et nomination
  14. Décret du 29 mars 2013 portant promotion
  15. ORDRE NATIONAL DU MERITE
  16. (en) « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - hiver 2019 », sur Ministère de la Culture (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
Ouvrages
  • John Springer, All Talking, All Singing, All Dancing, New York, 1966
  • John Kobal, Gotta Sing, Gotta Dance, New York, 1970
  • Donald Knox, The Magic Factory, New York, 1973
Articles
  • Charlotte Garson, « L'Endurance de Cendrillon », Cahiers du cinéma no 669, (sommaire en ligne)
  • Didier Jacob , « Mam'zelle Gigi : les mémoires de Leslie Caron », Le Nouvel Observateur,
  • Olivier Rajchman, « Leslie Caron, l'étrangère au paradis », Studio Ciné Live no 29,
  • Serge Toubiana, « Lecture d'été : les mémoires de Leslie Caron » sur le blog du journaliste, (lecture en ligne)

Sources externes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :