Le Fidèle Berger
Le Fidèle Berger | |
Page de titre de l'édition originale. | |
Auteur | Alexandre Vialatte |
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Pays | État français (régime de Vichy) |
Genre | roman |
Éditeur | Gallimard |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1942 |
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Le Fidèle Berger est le second roman d'Alexandre Vialatte, publié en 1942, où il transpose sa propre expérience de soldat pendant la drôle de guerre, la débâcle et le retour à une vie normale pendant la Seconde Guerre mondiale.
Contexte
[modifier | modifier le code]Ferny Besson insiste sur la dimension autobiographique du roman : Alexandre Vialatte, mobilisé au début de la drôle de guerre, vit la débâcle dans la stupeur[1], et connaît successivement la dépression et le suicide, l'internement dans un asile de fous et le retour à une vie normale pendant la Seconde Guerre mondiale[2]. Le Fidèle Berger transpose les épisodes successifs de cette expérience : « Sous le masque de Berger, Vialatte revit avec une précision minutieuse tout ce qu'il a amassé dans le grenier de sa mémoire et dont il doit dorénavant se débarrasser[3] ».
Le roman est écrit à Saint-Amant-Roche-Savine, en quarante jours, « sans presque rien changer à l'aventure qu'il vient de vivre[4] ». Jean Paulhan reçoit le manuscrit en 1942, répond à son auteur avec enthousiasme[5] et le roman est publié par les Éditions Gallimard.
Résumé
[modifier | modifier le code]La forme adoptée par Le Fidèle Berger, en quatre grandes parties, est celle d'une ballade française : chaque partie est précédée, en exergue, d'une strophe de la Ballade de Paul Claudel dont le refrain reprend « Nous ne reviendrons plus vers vous[6] ».
Dans la dernière partie du roman, Vialatte reprend le thème nietzschéen de l'éternel retour[7].
Analyse
[modifier | modifier le code]Le Fidèle Berger est un roman important dans l'œuvre de Vialatte, « prince de l'humour le plus léger, le plus gai, mais aussi chasseur inquiet d'obscures ténèbres[8] ». Ce récit « subjectif d'une excursion tragique dans le monde de l'aliénation, publié neuf ans avant Les Fruits du Congo, s'impose immédiatement lorsque l'on entreprend de réfléchir sur la représentation de la folie[9] ».
Éditions modernes
[modifier | modifier le code]- Alexandre Vialatte (préf. Ferny Besson), Le Fidèle Berger, Paris, Gallimard, coll. « L'Imaginaire », , 265 p. (ISBN 2-07-075782-X).
Références
[modifier | modifier le code]- Besson 1984, p. 13.
- Besson 1984, p. 14.
- Besson 1984, p. 14-15.
- Besson 1984, p. 12.
- Besson 1984, p. 9.
- Besson 1984, p. 23.
- Besson 1984, p. 256-259.
- Besson 1984, p. 16.
- Touboul 2010, p. 49.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ferny Besson (préf. Claude Duneton), Alexandre Vialatte ou la Complainte d'un enfant frivole, Paris, Jean-Claude Lattès, (1re éd. 1981), 220 p. (ISBN 978-2-709-62043-7)
- Alain Schaffner, Le Porte-plume souvenir. Alexandre Vialatte romancier, Paris, Honoré Champion, 2001.
- Robert Pickering, « L’imaginaire occupé du Fidèle Berger », dans Dany Hadjadj et Christian Moncelet (dir.), Alexandre Vialatte, au miroir de l’imaginaire, actes du colloque de novembre 2001, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2003.
- Anaëlle Touboul, Histoires de fous. Le roman au cœur de la folie (XXe siècle), Paris, Honoré Champion, 2020, 722 p.
- Aurélien d'Avout, La France en éclats. Écrire la débâcle de 1940, d'Aragon à Claude Simon, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023, 416 p.