Aller au contenu

Légende de saint Ladislas

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Détail de la fresque de l'église unitarienne de Dârjiu : saint Ladislas à cheval
Détail de la fresque de l'église unitarienne de Dârjiu : lutte entre saint Ladislas et le guerrier couman
Détail de la fresque de l'église unitarienne de Dârjiu : saint Ladislas se reposant dans les bras de la jeune fille
Légende de saint Ladislas dans le Légendaire d'Anjou

Un épisode de la Légende de saint Ladislas a fait l'objet de nombreuses fresques dans les églises médiévales de Hongrie aux XIVe et XVe siècles[1].

Contexte historique

[modifier | modifier le code]

Ladislas 1er de Hongrie est un roi chevaleresque du XIe siècle. Avant de régner, il combattit en Transylvanie les armées petchénègues et coumanes, qui provenaient des steppes, avec son frère Géza et le roi Salomon de Hongrie. D'après l'histoire illustrée par les fresques, il vit un guerrier tenter d'enlever une jeune Hongroise sur le champ de bataille de Kerlés. Il le poursuivit, le vainquit et la libéra.

Séquence des images dans la fresque illustrant la légende de saint Ladislas

[modifier | modifier le code]

La séquence des événements illustrés est généralement la même dans toutes les églises de la Hongrie médiévale:

  • À cheval sur le champ de bataille, saint Ladislas aperçoit un guerrier païen qui retient une jeune Hongroise sur sa selle.
  • Il commence à le poursuivre.
  • Il n'arrive pas à réduire la distance qui le sépare du païen au point de pouvoir lui porter un coup.
  • Il crie à la jeune fille : « Saisis le païen par la ceinture et saute à terre ! »
  • Elle le fait, et les deux guerriers commencent à lutter corps à corps.
  • Comme saint Ladislas n'arrive pas à vaincre le païen, la jeune fille l'aide en coupant le tendon d'Achille de l'ennemi.
  • Saint Ladislas décapite le païen avec l'aide de la jeune fille.
  • Dans la dernière scène, il se repose dans les bras de la jeune fille.

La légende de saint Ladislas dans les églises médiévales de Hongrie

[modifier | modifier le code]

L'archéologue Gyula László a recueilli les documents de cinquante églises médiévales de Hongrie où l'on avait peint une fresque, dans la plaine de Pannonie. Certaines fresques ont été démolies (par exemple, celles des églises de Homoródszentmárton et de Homoródokland), mais József Huszka fit l'esquisse de quelques-unes au XIXe siècle. Ces esquisses sont conservées au Bureau national de protection du patrimoine de Hongrie.

La plupart des fresques ont été peintes sous les règnes de Charles Robert de Hongrie, de Louis Ier de Hongrie et de Sigismond Ier du Saint-Empire. Comme saint Ladislas était devenu leur idéal, ces rois choisirent d'être enterrés au même endroit que lui, dans la cathédrale d'Oradea.

Relations eurasiennes

[modifier | modifier le code]

Plusieurs scènes de la légende de saint Ladislas figurent sur des objets découverts par des fouilles archéologiques dans tout le nord de l'Eurasie. Celle qui est le plus souvent illustrée est celle du corps à corps. Il arrive aussi que les chevaux des deux guerriers se battent. Plusieurs boucles de ceinture provenant d'Ordos, en Chine, évoquent cette scène. La scène de lutte figure aussi sur l'argenterie de Vjatka, en Sibérie[1].

Interprétation mythologique et suite

[modifier | modifier le code]

Avant Gyula László, Géza Nagy fut d'avis qu'un ancien mythe eurasien inspirait la fresque christianisée, celui de la lutte entre la lumière et les ténèbres, représentées par les deux héros.

Dans la littérature, la ballade d'Anna Molnár se rapporte aussi à la légende de saint Ladislas. Le Roi Blanc (saint Ladislas) et le Roi Noir (le guerrier païen) se battent et luttent, tout comme le cheval blanc et le cheval noir[1].

  1. a b et c (en) Szaniszló Bérczi, « Ancient Eurasian Heritage Preserved in Japan I », Journal of Eurasian Studies, vol. 1 no  1, janvier-mars 2009.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Iván Bertényi, Szent László kultuszának Anjou-kori történetéhez, 1996, Századok, p. 985-989.
  • János Gyöngyössy, Terézia Kerny et Sebestyén József Sarudi, Székelyföldi vártemplomok, 1995, Tájak-Korok-Múzeumok Könyvtára 5. szám, Budapest.
  • Béla Hankovszky, Terézia Kerny et Zoltán Móser, Ave Rex Ladislaus, 2000, Paulus Hungarus - Kairosz, Budapest.
  • Marcell Jankovics, Csillagok között fényességes csillag. A Szent László legenda és a csillagos ég, 2006, Méry Ratio Kiadó, Helikon, Budapest.
  • Gyula László, A Szent László-legenda középkori falképei, 1993, Tájak-Korok-Múzeumok Könyvtára 4. szám, Budapest.
  • E. Madas, L. Török et L. Vargyas, Athleta Patriae. Tanulmányok Szent László történetéhez, 1980, Szent István Társulat Kiadó, Budapest, (ISBN 963-360-124-X).
  • Edit Madas et Zoltán György Horváth, Középkori prédikációk és falképek Szent László királyról/ San Ladislao d'Ungheria nella predicazione e nei dipinti murali, 2008, 464. old. Romanika Kiadó, Budapest, (ISBN 978-963-87287-8-4).
  • Zoltán Magyar, Keresztény lovagoknak oszlopa” (Szent László a magyar kultúrtörténetben), 1996, Nemzeti Tankönyvkiadó, Budapest.
  • Mezey László (szerk.), Athleta patriae. Tanulmányok Szent László történetéhez, 1980, Budapest.
  • Sz. Bérczi, K. Bérczi et Zs. Bérczi, Szent László kifestő., 1998, TKTE et Uniconstant, Piremon Vámospércs.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :