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L'Enfant qui criait au loup

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Illustration de la fable par Francis Barlow, 1687.

L'Enfant qui criait au loup est une fable d'Ésope. Elle est également appelée Le Berger mauvais plaisant.

C'est cette fable qui est à l'origine de l'expression française « crier au loup », c'est-à-dire « exagérer l'alerte ». À force de toujours prétendre que quelque chose arrive, lorsque celle-ci se produit, personne ne nous croit[1].

La fable raconte l'histoire d'un jeune berger qui s'amuse à plusieurs reprises à faire croire aux villageois du village voisin qu'un loup attaque ses moutons. Ceux-ci viennent à son aide, mais à force de venir pour rien leur patience s'amenuise. Le jour où un loup apparaît réellement face au jeune berger, ce dernier appelle à l'aide les villageois qui ne viennent pas, s'imaginant avoir encore affaire à une farce de sa part. Les moutons seront alors mangés par le loup.

La morale de la version grecque est « que les menteurs ne gagnent qu’une chose, c’est de n’être pas crus, même lorsqu’ils disent la vérité[2] ».

Cette morale rappelle une déclaration attribuée à Aristote par Diogène Laërce dans le Livre 5 : Les péripatéticiens de sa série Vies et Opinions d'éminents philosophes. Lorsque l'on demande à Aristote ce que gagnent ceux qui mentent, il répond « que lorsqu'ils disent la vérité, ils ne sont pas crus[3] ». Par ailleurs, Aristote explique qu’il est contre-nature d’investir le langage d’une signification contraire à la pensée ; le mensonge est donc mauvais en soi[4].

Finalement avec le temps cette fable mettra aussi en avant que les enfants et les adultes sont égaux face au danger.

L'histoire de la fable

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Cette fable date de l'Antiquité, mais comme les fables circulaient de façon orale, le premier recueil de Fables d'Ésope a été constitué par Démétrios de Phalère au IVe siècle av. J.-C., plus de deux cents ans après la mort d'Ésope[5]. Bien que ce recueil ait été perdu, il a donné naissance à de nombreuses versions, comme par exemple l'édition critique de Chambry de 1927.

Elle a beaucoup évolué avec le temps. Dans la première version, seuls les moutons sont dévorés. Dans les versions ultérieures de la fable, le loup mange également le garçon qui n'est plus un berger. Puis ce seront les adultes qui seront eux aussi mangés. C'est par exemple le cas dans la version de Tony Ross en 1985 ; le loup ne mange pas seulement le garçon et les moutons, il dévore également les adultes.

Le but de cette fable est d'alerter les enfants sur le danger du mensonge. La fable est depuis l'Antiquité un outil pédagogique très prisé. Déjà au Moyen Âge, les collégiens des jésuites ou des oratoriens ne manquaient pas d'étudier celles d'Ésope ou de Phèdre[6]. Cependant, une étude publiée dans Psychological Science montrerait qu'un conte qui met en avant l’honnêteté d’un personnage est plus efficace pour inciter les jeunes enfants à dire la vérité qu’une histoire qui met l’accent sur les conséquences négatives d’un mensonge[7].

Références

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  1. « Expression française - A force de crier au loup », sur Dictionnaire Notretemps.com (consulté le )
  2. « Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Berger mauvais plaisant - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  3. Aristotle. et William Ogle, Aristotle. On the parts of animals. Translated, with introduction and notes by W. Ogle ...., K. Paul, French & co.,, (lire en ligne)
  4. Luc-Thomas Somme, « La vérité du mensonge », Revue d'éthique et de théologie morale, vol. 236, no HS,‎ , p. 33 (ISSN 1266-0078 et 2118-4518, DOI 10.3917/retm.236.0033, lire en ligne, consulté le )
  5. B. E. Perry, « Demetrius of Phalerum and the Aesopic Fables », Transactions and Proceedings of the American Philological Association, vol. 93,‎ , p. 287–346 (ISSN 0065-9711, DOI 10.2307/283766, lire en ligne, consulté le )
  6. « La tradition de la fable | BNF ESSENTIELS », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  7. Katherine Gombay, « Des contes qui incitent les enfants à être honnêtes », sur Canaux (consulté le )

Liens externes

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