Aller au contenu

Jean Flory

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Jean Flory est un prêtre catholique, résistant[1] et pédagogue français. né le à Lure (Haute-Saône) et mort le à Montbéliard (Doubs),

Il a été archiprêtre de la cathédrale de Montbéliard. Il est le frère aîné de Charles Flory (1890-1981).

La famille de Jean Flory est originaire de Thann en Alsace.

Adolescent, il milite à l’Association catholique de la jeunesse française[2], et devient séminariste à Delle, il étudie la théologie à Besançon et est ordonné le 30 juillet 1911 pour être vicaire de la paroisse Saint-Joseph de Belfort. En juillet 1914, il a été nommé chapelain de Saint-Louis-des-Français (Rome), mais à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale il devient aumônier militaire dans les chasseurs alpins[2] de 1914 à 1918[3].

En 1917 à Seppois-le-Bas, il sauve du feu les rouleaux de la Thora de la synagogue détruite par les bombardements[4].

De 1921 à 1937 il est aumônier au Lycée Victor Hugo à Besançon[4] et de la Jeunesse étudiante Chrétienne.

De 1937 à 1949 il est archiprêtre de l’église Saint-Maimbœuf de Montbéliard dont le parvis porte aujourd’hui son nom[4].

Jean Flory défia les Allemands à Noël 1942 en rappelant l’origine juive de Jésus, Marie et Joseph, à qui il colla en effigies des étoiles jaunes et lors de la journée des prisonniers de guerre, il lit en en chaire les noms des prisonniers, mais également ceux déportés et des juifs de Montbéliard déportés par la Gestapo[4].

Ami du père Pierre Chaillet qu’il a rencontré par l’entremise de son frère aîné Charles Flory , il est actif au sein du réseau des « Cahiers du Témoignage chrétien » pendant la seconde guerre mondiale.

Jean Flory souffre d’asthme depuis 1941, et meurt à 62 ans le à Montbéliard[5]. Parmi les anciens de l’abbé Flory, on compte trente huit prêtres[6], parmi lequel Pierre Bockel, Juste parmi les nations, originaire de Thann[7].

Hommages posthumes

[modifier | modifier le code]
  • À Montbéliard, le parvis de |’Église Saint-Maimbœuf de Montbéliard porte son nom.
  • À Thann en Alsace, d’où sa famille était originaire et où il est inhumé, une rue porte son nom.
  • En postface des Souvenirs de Pierre Oschwald - La Résistance 1940- 1944 - Maître Simone Lévy indique ceci : « Cet archiprêtre que nous avons perdu en 1946 demeure dans mon souvenir. Chrétien authentique, il soutenait officiellement les enfants d’Israël persécutés. - Résistant de grande classe, comme le maire Armand Bermont et le pasteur Jacot, il a été pour moi un précieux conseiller. »

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • L’Enfant du rire, préface d’André Malraux, Grasset, Paris 1973. Rééd. 1991, 204 p. (ISBN 9782246003526)
  • L’abbé Flory (1886-1949), documents et témoignages recueillis par Joseph Ball, 337 p, Besançon, 1978
  • Témoins de l’Évangile : quinze siècles d’écrits spirituels d’auteurs comtois, Jean Thiébaud, préface de Mgr Lucien Daloz, l'Harmattan, 1999, 390 pages (ISBN 9782738486004)
  • Chrétiens et Juifs sous Vichy, 1940-1944 : sauvetage et désobéissance civile, Limore Yagil, Éd. du Cerf, Paris, 2005, p. 601 et suiv. (ISBN 9782204075855)
  • Jean Flory, Pie VI, éditions Feuilles, col. Questions de religions, Paris, 2017, (ISBN 9791091890236)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Site Mémoire des Hommes
  2. a et b Bernard Comte, L’honneur et la conscience : catholiques français en résistance (1940-1944), Éditions de l’Atelier, 1998, p. 216.
  3. Bernard Giroux, « De l'Action catholique aux JMJ. L'Église et la jeunesse catholique de France», Transversalités 2011/3 (N° 119), pages 119 à 134
  4. a b c et d « Un homme résolument engagé », sur L’Est Républicain,
  5. Archives de la Haute-Saône, commune de Lure, acte de naissance no 101, année 1886 (avec mention marginale de décès) (page 29/33)
  6. Dominique Lambert, La presse catholique en Franche-Comté: Cité Fraternelle, 1944-1967.
  7. « Je soutenais mal son regard perçant d’intelligence et de malicieuse bonté qui s’obstinait sur moi. Ma timidité de garçon de quinze ans, mal dans sa peau, tourmenté, complexé, me rendait insupportable ce face à face silencieux. Enfin, il se mit à parler : “ N‘est-ce pas que la vie est belle ? “ me demanda-t-il. “ Oh ! que non ! ” lui répondis-je d’instinct et d’un ton d’adolescent malheureux à qui l’internat ne laissait le choix qu’entre le rêve mystique et la tristesse romantique. La riposte fut aussi rapide qu’inattendue : une gifle… mais avec un tel sourire ! J’avais trouvé en l’abbé Flory mon maître et mon grand ami » « L’Enfant du rire », pp.25-26.