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Jan Krugier

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Jan Krugier
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Conjoint
Marie-Anne Krugier-Poniatowski (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieux de détention

Janick « Jan » Krugier (né le à Radom en Pologne et décédé le à Genève en Suisse) est un marchand d'art moderne suisse d'origine polonaise, connu pour sa relation avec les œuvres de Pablo Picasso (1881-1973) et survivant de l'Holocauste.

Krugier a été élevé par son père (sa mère est décédée quand il avait cinq ans), qui gagnait sa vie en représentant des sociétés minières mais dont la passion était l'art français. À la maison, se souvient le marchand, il y avait « de mauvais impressionnistes, beaucoup d'Utrillos ».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi en tant que membre de la résistance polonaise, a été capturé puis envoyé à Auschwitz. Après la fin du conflit, Krugier a étudié l'art avec le peintre Johannes Itten (1888-1967). Il s'installe ensuite à Paris en afin de peindre mais abandonne son rêve de carrière artistique pour ouvrir une galerie. Le galeriste attribuera plus tard sa décision au fait d'avoir été poussé dans cette direction par les artistes Alberto Giacometti (1901-1966) et Henri Matisse (1869-1954). C'est en à Genève qu'il a finalement réalisé cet objectif et ouvert son espace inaugural. « Krugier » a été le premier galeriste à organiser une exposition de l'œuvre de Pablo Picasso après la mort de l'artiste en .

Marchand d'art

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Krugier fut le marchand exclusif des œuvres de Pablo Picasso héritées par sa petite-fille Marina Picasso (née en 1950) et des œuvres de Joaquín Torres García provenant de la collection de ses petits-enfants. Il a également entretenu des liens commerciaux étroits avec les artistes suisses Alberto Giacometti et Balthus. Sa galerie représentait également des œuvres de Francis Bacon, Balthus, Jean-Michel Basquiat, Pierre Bonnard, Georges Braque, Alexander Calder, Paul Cézanne, Marc Chagall, Edgar Degas, Eugène Delacroix, Jean Dubuffet, Max Ernst, Théodore Géricault, Alberto Giacometti, Philip Guston, Michel Haas, Victor Hugo, Paul Klee, Franz Kline, Wifredo Lam, Henri Matisse, Giorgio Morandi, Zoran Music, Odilon Redon, Germaine Richier, Georges Seurat, Paul Signac, Yves Tanguy, J. M.W. Turner et Édouard Vuillard, entre autres.

« Ce qui distinguait Krugier - qui était dans le métier depuis l'époque où il s'asseyait à la table d'un café avec Alberto Giacometti et Jean Dubuffet - c'était une capacité de résistance que ses concurrents ne partageaient pas ». « Il faisait partie d'une toute petite minorité - André Emmerich, Stephen Hahn, Klaus Perls, Eugene V. Thaw, Ernst Beyeler », déclare le marchand de dessins et de gravures new-yorkais David Tunick, citant des géants du métier de la génération de Krugier, tous retraités ou décédés. Et aucun d'entre eux n'a montré (ou vendu) la gamme de travaux qu'il a réalisés : Picasso, Cézanne, Klee, Giacometti et d'autres grands noms de la modernité, une sélection d'élite de contemporains, dont le peintre chinois Zao Wou-Ki, ainsi que des antiquités et de l'art tribal autrefois relégué dans la catégorie des « primitifs ». (On ne trouvait pas d'installations dans ses galeries, ni de vidéo, ni beaucoup de photographie) ».

Cependant, la dernière exposition de Krugier à la Fondation Dactyl, intitulée « Dialogues », présentait une installation de la dernière palette et de la dernière table à peindre utilisées par Picasso. Avant la clôture de l'exposition, il est « décédé à l'âge de 80 ans »[1], [2],[3],[4],[5]. Le monde de l'art a perdu le dernier membre de la génération des connaisseurs-marchands de l'après-guerre. Krugier a rassemblé une importante collection privée d'œuvres d'art impressionnistes et modernes qui ont été vendues aux enchères par Christies à New York en 2013 [6] et par Sotheby's à Londres en 2014.

Références

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  1. Harry Bellet, « Jan Krugier, marchand d'art genevois », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. Valérie Duponchelle, « Jan Krugier, le dernier lion de l'art moderne », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Randy Kennedy, « Jan Krugier, Dealer in Modern Art, Dies at 80 », The New-York Times,‎ (lire en ligne).
  4. (en) Rédaction, « Jan Krugier dies at 80; art dealer survived Auschwitz, collected works by renowned artists », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
  5. (en) Rédaction, « Jan Krugier was a concentration camp survivor whose success as an art dealer owed much to his friendship with the Picasso family », The Telegraph,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Carole Vogel, « Christie’s to Auction a Dealer’s Legendary Collection », The New -York Times,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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