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Identité-Libertés

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Identité-Libertés
Image illustrative de l’article Identité-Libertés
Logotype officiel.
Présentation
Fondation (Sens commun)
(Mouvement conservateur)
(Identité-Libertés)
Scission de Reconquête (2024)
Fusion de Mouvement conservateur
Siège 75, rue de Lourmel
75015 Paris
Positionnement Extrême droite[1],[2]
Idéologie Nationalisme[3]
National-conservatisme
Identitarisme[3],[4]
Opposition à l'islam[3]
Opposition à l'immigration[3],[5],[6]
Libéral-conservatisme[3]
Euroscepticisme modéré[2]
Site web www.identite-libertes.fr
Présidents de groupe
Assemblée nationale Marine Le Pen (RN)
Parlement européen Nicola Procaccini
Joachim Brudziński (CRE)
Représentation
Députés
3  /  577
Députés européens
4  /  81

Identité-Libertés (IDL), anciennement nommé Sens commun (2013-2020) puis Mouvement conservateur (2020-2024), est un parti politique français d'extrême droite actuellement présidé par Marion Maréchal depuis octobre 2024. Il a été précédemment présidé par Christophe Billan (2017), Madeleine de Jessey (2017-2018) et Laurence Trochu (2018-2024).

Sens commun (2013-2020)

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Sens commun est créé en 2013, sous la forme d'une association, en opposition à la loi introduisant en France le mariage pour les personnes de même sexe. Elle est alors intégrée à l'UMP. Lors de l'élection présidentielle de 2017, Sens commun soutient activement la candidature de François Fillon[7],[8].

Après cette élection présidentielle, Christophe Billan donne sa démission de la présidence de Sens commun à la suite de la polémique suscitée par son accord pour travailler avec Marion Maréchal-Le Pen[8],[9]. Il est remplacé par Madeleine de Jessey, nommée présidente par intérim de Sens commun [10]. Le , Laurence Trochu est nommée présidente de Sens commun et intègre le bureau politique des Républicains[11].

Mouvement conservateur (2020-2024)

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Laurence Trochu lors du meeting d'Éric Zemmour, en .

Sens commun devient, en 2020, le Mouvement conservateur[12].

En , à la suite de la défaite d'Éric Ciotti et l'investiture de Valérie Pécresse au Congrès des Républicains (LR) pour l'élection présidentielle de 2022, le Mouvement conservateur, jusqu'alors affilié à LR, se rallie à la candidature d'Éric Zemmour[13].

Christian Jacob, président des Républicains, indique alors qu'« il met fin au contrat avec le Mouvement conservateur et que ses membres sont exclus des instances »[14].

Identité-Libertés (depuis octobre 2024)

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En , la députée européenne Laurence Trochu laisse sa place de présidente du Mouvement conservateur à Marion Maréchal. Cette dernière décide de changer le nom du parti pour créer Identité-Libertés (IDL). Celui-ci est installé dans les locaux du Mouvement conservateur, 75, rue de Lourmel dans le 15e arrondissement de Paris et il reprend aussi le logo du Mouvement, un coq[15],[16].

L'émergence d'Identité-Libertés, s'effectue à la suite de l'exclusion de Marion Maréchal, Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Laurence Trochu, par Éric Zemmour du mouvement Reconquête, quelques jours après l'élection des cinq premiers candidats de liste que portait Marion Maréchal sous la bannière du parti aux européennes de juin 2024[17]. Ces exclusions marquent un tournant important, notamment avec la critique du parti par Marion Maréchal, dénonçant une « triple faute » et introduisant l'idée que le projet de Reconquête pour les élections législatives de juin 2024 représentait une « candidature de division ». Ce départ initie donc son souhait de rapprochement avec le Rassemblement national de Jordan Bardella et l'Union des droites pour la République fondé par Éric Ciotti en . Marion Maréchal exprime également son opinion selon laquelle Marine Le Pen représente « la candidate légitime du camp national[18] » pour l'élection présidentielle de 2027. Elle ajoute qu'elle serait parmi ses soutiens, en contraste avec son positionnement lors de l'élection de 2022[19]lors de laquelle elle avait soutenue la candidature de Eric Zemmour. Or à la suite de la création d'Identité-Libertés, le Rassemblement national ne réagit pas. Aussi pour le quotidien Le Monde : « l’on aura du mal à lire autre chose que du mépris »[16].

Sens commun

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Sens commun, émanation politique de La Manif pour tous contre la loi sur le mariage entre personnes de même sexe, se présente comme attaché aux valeurs de la famille et de tendance économiquement libérale. Il ne se revendique pas officiellement d'une religion, mais de fait son idéologie et une partie de ses membres sont issues de la droite catholique. L'association entend « réserver l’adoption aux couples homme-femme », interdire la « PMA pour les célibataires et les couples de même sexe » et lutter contre la GPA dans le monde. Au niveau de l'éducation il est prévu de « garantir la liberté pédagogique des établissements hors-contrat » et supprimer l'apprentissage des « langues d'origine ». La suppression du droit du sol et des conditions d'accès à la nationalité française plus exigentes doivent endiguer l'immigration. Sur le plan international, Sens commun préconise un rapprochement entre la France et la Russie, pour rééquilibrer les rapports internationaux[7],[20].

Identité-Libertés

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Marion Maréchal (2024).

Identité-Libertés naît de la volonté de Marion Maréchal de « porter la voix d'une droite civilisationnelle qui soit à la fois anti-woke, anti-assistanat et anti-racket fiscal ». Plus particulièrement, celle-ci déclare que le mouvement a pour ambition d'assurer « la défense de notre identité, avec la réduction drastique de l'immigration, le refus de l'islamisation ou encore l'affirmation de notre héritage chrétien, [ainsi que] la défense des libertés […] concrètes de plus en plus menacées, [à savoir] la liberté de conscience et […] la liberté d'expression, [les] libertés économiques, […] la liberté scolaire, en assumant de défendre une plus grande place accordée au privé à côté du public »[21].

En décalage avec le Rassemblement national sur divers points, Marion Maréchal milite pour « le refus de l’islamisation ou encore l’affirmation de notre héritage chrétien », alors que Marine Le Pen et le rassemblement national affirment combattre « l’idéologie islamiste » et non la religion musulmane[15].

Pour le quotidien Le Monde, Identité-Libertés constitue uniquement le nouveau nom du Mouvement conservateur, qui vise un électorat catholique et conservateur, opposés à l’immigration. Marion Maréchal y apporte une « dimension de libéralisme économique », ce qui revient à une forme de doublon de Reconquête sans la figure de Éric Zemmour ayant possiblement la capacité de bâtir une alliance avec le Rassemblement national[16].

Ralliements d'élus

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Au jour de l'annonce de son changement de nom pour Identité-Libertés en , le parti compte des élus issus d'autres structures. Sa présidente Marion Maréchal et trois autres députés européens, élus sur la liste du mouvement Reconquête, et membre du groupe des Conservateurs et réformistes européens au Parlement européen, à savoir Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Laurence Trochu. Par ailleurs, trois députés français apparentés au groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale que Marion Maréchal avait soutenus lors des législatives de 2024, nommément Eddy Casterman, Thibaut Monnier et Anne Sicard[21],[6] rejoignent le parti.

En décembre 2024, Marion Maréchal confie la direction opérationnelle d’IDL à Philippe Vardon, cofondateur du Bloc identitaire et ancien membre du Rassemblement National, avec qui elle partage une vision idéologique d'une droite « dure » (en opposition à la dédiabolisation) et « de conviction » (en opposition à une droite « de compromissions »)[22].

Notes et références

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  1. « Marion Maréchal annonce la création de son nouveau parti », Le HuffPost, (consulté le ).
  2. a et b (en-US) « France », sur Europe Elects (consulté le )
  3. a b c d et e Marc de Boni, « Marion Maréchal-Le Pen valide la théorie du «grand remplacement» », Le Figaro.
  4. « « Identité-Libertés » : avec son nouveau parti, Marion Maréchal en rabatteuse identitaire pour le RN », L'Humanité, (consulté le ).
  5. « Marion Maréchal lance son mouvement politique "Identité-Libertés" et propose une "coalition" à Marine Le Pen », La Provence, (consulté le ).
  6. a et b M.H., « Marion Maréchal lance son propre mouvement politique, "Identité-Libertés" », sur BFM TV, (consulté le )
  7. a et b Agathe Mercante, « Sens commun : trois questions sur le mouvement qui soutient François Fillon », Les Échos, (consulté le )
  8. a et b Laura Motet, pour Les Décodeurs, « Qu’est-ce que Sens commun, l’association qui entend peser à droite ? », Le Monde, (consulté le )
  9. « Christophe Billan démissionne de la présidence du mouvement Sens commun », Le Monde, (consulté le ).
  10. « Qui est Madeleine de Jessey, membre de l'aile droite de LR qui assurera la présidence de Sens Commun ? », sur LCI, (consulté le ).
  11. « Laurence Trochu nommée présidente de Sens Commun », Ouest-France, (consulté le ).
  12. « Je maintiendrai », sur lenouveauconservateur.org, (consulté le ).
  13. « Présidentielle 2022 : le Mouvement conservateur, affilié à LR, rejoint Eric Zemmour après la défaite d'Eric Ciotti », France Info, (consulté le ).
  14. « LR : Guillaume Peltier et Gaël Perdriau démis de leurs fonctions de vice-présidents du parti », sur 20 Minutes, (consulté le )
  15. a et b Nicolas Massol, « Marion Maréchal lance son parti politique «antiwoke et antiassistanat» pour tenter d’exister face à Eric Ciotti » Accès payant, Libération, (consulté le ).
  16. a b et c Clément Guillou, « Marion Maréchal lance son parti, mais ne récolte que l’indifférence du Rassemblement national » Accès payant, Le Monde, (consulté le ).
  17. « DIRECT. Législatives 2024 : Eric Zemmour annonce l'exclusion de Marion Maréchal, Nicolas Bay, Guillaume Peltier et Laurence Trochu de son parti, Reconquête », sur Franceinfo, (consulté le ).
  18. AFP, « Marion Maréchal lance son parti, baptisé Identité-Libertés et propose une « coalition » avec le RN et l'UDR »,
  19. « Présidentielle 2022 : Marine Le Pen assure que Marion Maréchal ne fera pas partie de son gouvernement en cas de victoire », sur Franceinfo, (consulté le ).
  20. « Sens commun », L'Express, (consulté le ).
  21. a et b Paul Laubacher, « Marion Maréchal au Figaro : « J’ai décidé de lancer un mouvement politique » » Accès payant, Le Figaro, .
  22. Sofian Aissaoui, « Le Niçois Philippe Vardon entre à la direction du parti de Marion Maréchal : une stratégie politique pour gagner du terrain sur le RN ? », sur france3-regions, (consulté le ).

Articles connexes

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