Hexoskin
Hexoskin est un vêtement intelligent qui enregistre et transmet une série de signes physiologiques[1].
Le vêtement est accompagné d'une plateforme de santé connectée (logiciels et applications), ainsi qu'un ensemble d'outils et de modèles algorithmiques pour l'analyse donnée.
Historique
[modifier | modifier le code]La société qui développe l'Hexoskin, Carré Technologies Inc, est fondée en 2012.
En 2019, Carré Technologies sort Hexoskin ProShirt, l'Hexoskin adapté à un usage professionnel dans un contexte opérationnel et militaire. En mars 2020, dans le contexte de la pandémie liée à la maladie à coronavirus 2019, Hexoskin développe une nouvelle solution permettant de suivre à distance et en continu les symptômes de patients atteints, afin de contribuer aux essais cliniques pour la recherche d'un vaccin et pour désengorger les systèmes de santé au Québec et aux États-Unis.
En septembre 2020, Hexoskin reçoit le médaillon de reconnaissance Medteq+, distinguant les projets sélectionnés lors de l'appel à solutions #COVID19 du Gouvernement du Québec[2].
Description
[modifier | modifier le code]Hexoskin est développé par Carré Technologies Inc., une entreprise québécoise spécialisée en intelligence artificielle et en capteurs et logiciels de données en santé. Hexoskin enregistre les signes physiologiques suivant : ECG, rythme cardiaque, variabilité cardiaque, rythme respiratoire, volume respiratoire, actigraphie ainsi que des mesures d'activité comme le nombre de pas et leur rythme, la cadence et le nombre de calories dépensées. Ce vêtement peut mesurer la fréquence cardiaque, le nombre de respirations par minute, le volume d’air dans les poumons, la consommation maximale d’oxygène (VO2 max), le nombre d’enjambées par minute et la qualité du sommeil.
Le vêtement connecté Hexoskin a la capacité d’enregistrer 42 000 informations par minute[3]. Celui-ci est accompagné de son dispositif (boitier) Bluetooth permettant la transmission des données en temps réel vers une interface mobile. Il permet d’enregistrer plusieurs centaines d'heures de données, et selon les modèles, dispose d'une autonomie qui varie entre 12h, 30h et 48 heures[4],[5]. Hexoskin dispose d'une plate-forme de Santé Connectée Hexoskin qui fournit les outils permettant de rapporter, de visualiser et d'analyser des données provenant des capteurs cardiaques, respiratoires et d'activité portés à même le corps[6],[7].
Hexoskin est utilisé dans des environnements divers, comme la recherche et médecine spatiale, la recherche en santé cardiovasculaire et respiratoire entre autres, le développement pharmaceutique, le sport et la gestion de la performance, mais aussi dans des contextes cliniques et opérationnels comme la défense et la sécurité..
Recherche et Médecine Spatiale
[modifier | modifier le code]L'équipe de médecine spatiale d'Hexoskin travaille depuis 2011 avec l'Agence spatiale canadienne et la Nasa sur des systèmes de surveillance médicale à distance pour des missions spatiales à long terme liées à l'exploration spatiale et à la recherche sur le vieillissement cardiovasculaire dans l'espace et sur terre[8],[9]
En l'entreprise dévoile le système d'observation des signes vitaux, Astroskin. Disponible pour la recherche depuis 2019, celui-ci est basé sur le Bio-Moniteur développé en partenariat avec l’Agence spatiale canadienne (ASC) pour surveiller la santé des astronautes à bord de la Station spatiale internationale. Les vêtements Astroskin offrent une surveillance en continu de la pression artérielle, un oxymètre de pouls, un ECG à 3 dérivations, des capteurs de respiration, un capteur de température cutanée et des capteurs d'activité, pour une autonomie de 48 heures et une capacité de stockage d'environ 600 heures de données.
L’astronaute canadien David Saint-Jacques de l'Agence Spatiale Canadienne ainsi l'astronaute italien Luca Parmitano de l'Agence Spatiale Européenne ont tous deux porté l’Astroskin (Bio-Monitor)[10] lors de leur mission dans la Station Spatiale Internationale, durant lesquelles ils ont complété le déploiement ainsi que réalisé les premières expériences en orbite avec Astroskin[11]. Ce projet va permettre de suivre en temps réel l'état de santé des astronautes et mieux comprendre les effets du vieillissement du corps, qui est accéléré dans l’espace[12].
En , David Saint-Jacques a déployé lors des missions ISS Expedition 57 et 58 et testé pour la première fois dans l'espace le système Astroskin, dans la Station Spatiale Internationale[13],[14]. En , lors des Expeditions 60 et 61 l'astronaute Luca Parmitano de l'Agence Spatiale Européenne entreprend les derniers tests de calibration du système en orbite et entame la première expérience impliquant l'utilisation d'Astroskin dans l'espace[15], dans le cadre d'une recherche menée par l'Agence Spatiale Canadienne et l'Université de Waterloo sur le vieillissement du système vasculaire[16],[17]. Opérationnel dans l’Espace, le système Astroskin est prévu d'être utilisé dans la Station Spatiale Internationale pour mener des recherches dans l’Espace au cours des cinq prochaines années[18],[19].
En 2016, les chercheurs de la mission de simulation Nasa HERA[20] étaient équipés de ces mêmes vêtements pour observer l'évolution de leur état de santé en situation de confinement de longue durée. Ces missions se déroulent dans un dôme isolé sur les pentes du volcan Mauna Loa, sur l'île d'Hawaii. La zone présente des caractéristiques évoquant celles de Mars, à une altitude d'environ 2 500 mètres offrant un lieu de recherche haute-fidélité pour les scientifiques afin de traiter les risques et les lacunes associés à la performance humaine durant les vols spatiaux et les missions d'exploration spatiale.
Santé et Performance
[modifier | modifier le code]En 2019, Hexoskin participe à une étude sur le sommeil des jeunes athlètes avec le FC Barcelone, afin d'optimiser leur santé et leur performance. Les informations recueillies seront traitées par les médecins de l'institut Adsalutem et des chercheurs de l'Université internationale de Catalogne (UIC). Le FC Barcelone fournira des données sur les performances des athlètes analysés, qui seront comparées à celles obtenues sur leur état de santé et sur la qualité de leur sommeil. Une étude sera présentée en détaillant les conclusions[21],[22].
En , une alpiniste américaine, équipée du vêtement Astroskin, entreprend une ascension éclair de l'Everest d'une durée de deux semaines aller-retour depuis les États-Unis[23]. Réduisant considérablement le temps nécessaire pour acclimater son corps à l'altitude, cette technique baptisée « ascension éclair » se base sur une formation millimétrée, une planification nutritionnelle minutieuse ainsi que sur des technologies innovantes offrant visibilité et précision sur les données physiologiques. Selon l'alpiniste, « c’était une méthode non invasive pour collecter de nouvelles données au-dessus de 7 000 m en continu et en temps réel, ce qui m'a permis non seulement de surveiller ma physiologie pour des raisons de sécurité, mais également de recueillir des informations sur la manière dont le corps humain s'adapte à une hypoxie de haute altitude dans un délai aussi court »[24].
En 2018 des chercheurs de l'Université Columbia, au Lamont-Doherty Earth Observatory utilisent des vêtements Hexoskin et d'autres capteurs corporels pour collecter des données sur l'exposition à la pollution dans un contexte urbain réel. Cela leur permet de cartographier l'exposition à la pollution autour de la ville de New York et d'autres villes nord américaines. Urbanistes et cyclistes peuvent maintenant utiliser ces cartes pour optimiser leurs circuits et le développement des villes[25].
En 2017, l'athlète canadienne Erica Wiebe ayant remporté la médaille d'or en lutte libre de 75 kg à Rio de Janeiro aux Jeux olympiques d'été de 2016 et adopté la technologie Hexoskin au sein de son programme d'entrainement, a fait don de son vêtement au Musée des sciences et de la technologie du Canada à Ottawa[26],[27].
Depuis 2011, Yann David, joueur de rugby à XV international français qui évolue au poste de trois-quarts centre au sein de l'effectif du Castres olympique, anciennement joueur du Stade Toulousain et Champion de France 2011 et 2012, utilise les solutions développées par Hexoskin pour optimiser et adapter son conditionnement physique et ses entrainements.
D'autres athlètes de haut niveau utilisent Hexoskin au sein de leur entrainement[28],[29]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Alain McKenna, « L'avenir de l'information est dans le vêtement intelligent », La Presse,
- Ministère de l'Économie et de l'Innovation, « Communiqué de presse / Québec investit plus de 10 M$ dans des projets scientifiques et technologiques - MEI », sur Ministère de l’Économie et de l’Innovation (consulté le )
- « Hexoskin : un nouveau t-shirt connecté pour les sportifs », sur Journal du Geek,
- « J'ai testé pour vous - Le T-Shirt Hexoskin », sur Run In Lille,
- « Reliable Wireless Personal Health Monitoring », Connect Blue, sept, 2012
- (en) Carre Technologies inc (Hexoskin), « Hexoskin Connected Health Platform », sur Carre Technologies inc (Hexoskin) (consulté le )
- (en) « Canadian-made wearable tech monitoring astronauts’ health in space | The Star », sur thestar.com (consulté le )
- « Hexoskin obtient un contrat de 2,4 M$ de l'Agence ... | TechnoMontréal », sur www.technomontreal.com (consulté le )
- « Le biomoniteur : un maillot qui permet de suivre les signes vitaux des astronautes », sur www.asc-csa.gc.ca (consulté le )
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- « Dates importantes », sur www.asc-csa.gc.ca, (consulté le )
- Matthieu Charest, « Un vêtement de l’espace pour désengorger les urgences », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le )
- « Le biomoniteur : un maillot qui permet de suivre les signes vitaux des astronautes », sur www.asc-csa.gc.ca, (consulté le )
- (en) Elizabeth Howell, « Final Frontier Medicine : Astronauts Use 'Smart Shirt' and Ultrasounds to Monitor Health » , sur space.com, (consulté le ).
- « Bio-Monitor: Keeping an eye on astronauts' vital signs », sur www.asc-csa.gc.ca, (consulté le )
- « The Vascular Series: Studying heart health in space », sur www.asc-csa.gc.ca, (consulté le )
- (en) Elizabeth Howell 2019-02-09T13:15:07Z Spaceflight, « Final Frontier Medicine: Astronauts Use 'Smart Shirt' and Ultrasounds to Monitor Health », sur Space.com (consulté le )
- (en-CA) « Canadian Space Agency Awards Deep Space Health Technology Concept Contracts », sur SpaceQ, (consulté le )
- (en) Carre Technologies inc (Hexoskin), « Deployment of the Bio-Monitor in Space by Canadian Space Agency Astronaut David Saint-Jacques (CSA) », sur Carre Technologies inc (Hexoskin) (consulté le )
- (en) Kelli Mars, « HERA - Human Exploration Research Analog », NASA, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Carre Technologies inc (Hexoskin), « FC Barcelona - Barça Innovation Hub (BIHub) and Allianz align themselves to promote a study on sleep and young athletes », sur Carre Technologies inc (Hexoskin) (consulté le )
- (en) « The BIHUB and Allianz align themselves to promote a study on sleep », sur www.fcbarcelona.com (consulté le )
- (en-US) « Training & Nutrition for a Lighting Fast Everest Ascent », sur GU Energy Labs, (consulté le )
- (en) Carre Technologies inc (Hexoskin), « Everest & Back in 14 days by Roxanne Vogel - An endurance Lab Project using Astroskin », sur Carre Technologies inc (Hexoskin) (consulté le )
- « City Cyclists: Here's How Much Pollution You're Actually Inhaling (HBO) » (consulté le )
- « Erica Wiebe donates high-tech training gear to museum » (consulté le )
- (en) Aidan Cox Updated: August 25 et 2016, « Gold medallist Erica Wiebe donates high-tech training gear to museum | Ottawa Citizen », (consulté le )
- Ilosport, « Camille Serme et David Larose chez Hexoskin », sur www.ilosport.fr
- « Interview Camille Serme, cette championne vraiment branchée », sur Smash Marketing,
Liens externes
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