Henri Laugier
Président Institut national d'études démographiques | |
---|---|
- | |
Directeur Centre national de la recherche scientifique | |
- | |
Jean Mercier (en) |
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nom de naissance |
Henri Élie Amédée Laugier |
Nationalité | |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Distinction |
Henri Laugier né à Mane (Alpes-de-Haute-Provence) le et décédé à Antibes le , est un physiologiste français.
Il a également une carrière de haut fonctionnaire : chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale à la fin du Front populaire, il contribue à la création de nombreuses institutions d’ampleur nationale, comme le Palais de la découverte, l’Institut national d'orientation professionnelle, et le Centre national de la recherche scientifique dont il est le premier directeur.
Résistant de la première heure en , il devient haut fonctionnaire international à la sortie de la guerre, contribuant à la fondation des bases théoriques de l’Organisation des Nations unies et à la création pratique de plusieurs de ses organisations.
Biographie
[modifier | modifier le code]Henri Laugier a trouvé sa voie à peine sorti de l’adolescence en découvrant les écrits de Claude Bernard, pionnier de la physiologie et fondateur de la médecine expérimentale. En 1906, l’encore tout jeune Henri Laugier monte à Paris pour y entamer des études de médecine. En 1912, il est fondateur d’un centre de physiologie du travail ; en 1919, il devient thésard et en 1929, enseignant à la Sorbonne.
Il est fils d’un instituteur de Simiane, Albert Laugier, qui prit pour épouse Marie Coulomb. Soucieux d’améliorer la démarche scientifique et éducative, Henri Laugier se lance dans la conception de tests d’orientation. Il en devient le spécialiste et le père fondateur.
En 1936, savant désormais reconnu, il participe à la création du Palais de la découverte après avoir créé l'Institut national d'orientation professionnelle et un laboratoire de biométrie au CNRS, dont il devient le premier directeur en 1939, désireux de faire progresser la science française. Il sort tout juste du cabinet du ministre Yvon Delbos qu’il dirigeait.
Il organisa pendant la Seconde Guerre mondiale, avec Louis Rapkine et la Fondation Rockefeller, l'expatriation de scientifiques français vers les États-Unis et le Royaume-Uni.
En 1943, il s'installe à Alger, où il occupe les fonctions de recteur de l’Université. En 1946, sa renommée, comme sa volonté de lutter contre l’ignorance en promouvant la science accessible au plus grand nombre, ont allègrement dépassé les simples frontières de l’Hexagone. Il est un savant mondial, et c’est en toute logique qu’en 1946, au sortir d’un effroyable conflit qui a meurtri son esprit et son idéal de citoyen d’un monde apaisé, il devient secrétaire général adjoint de l’ONU qui a succédé à la Société des Nations[1].
À New York, il participe à la rédaction la Déclaration universelle des droits de l'homme[1]. Parmi ses autres initiatives, notons la création de l’Organisation mondiale de la santé, et du Fonds des Nations unies pour l'enfance. En 1952, il devient membre du conseil exécutif de l’UNESCO.
Franc-maçon il est reçu dans la loge maçonnique « Les étudiants » en 1906, il est membre du Grand Collège des rites et porteur du 33e degré du Rite écossais ancien et accepté[2].
Il repose au cimetière de Simiane-la-Rotonde. Le collège de Forcalquier porte son nom.
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Henri Piéron, Henri Laugier, Mme H. Piéron, Dr Édouard Toulouse et Mlle D. Weinberg, Études docimologiques sur le perfectionnement des examens et concours, Paris, Conservatoire national des arts et métiers, 1934.
- 1937 : Contribution à l'étude de l'électroencéphalogramme humain, avec Wladimir Liberson
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jérôme Ferrand et Hugues Petit, Fondations et naissances des Droits de l'homme – L'odyssée des Droits de l'homme, t. I : Fondations et naissances des Droits de l'homme, Paris, L'Harmattan, coll. « La Librairie des Humanités », , 447 p. (ISBN 978-2-7475-5702-3, lire en ligne), p. 329.
- Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, , 5e éd. (1re éd. 1986), 1 376 p. (ISBN 2-13-055094-0), « Laugier (Henri) », p. 704. .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Matériaux pour une biographie d'Henri Laugier, Association Henri Laugier (1991).
- Pierre Jakob, Chantal Morelle, « Henri Laugier », dans sous la direction de Michel Le Moël et Raymond Saint-Paul, 1794-1994. Le Conservatoire national des Arts et Métiers au cœur de Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1994, p. 196-197, (ISBN 978-2-905118-77-6).
- Morelle C., Jakob P., Henri Laugier, un esprit sans frontières, Bruylant, .
- Picard J-F., La République des Savants revisitée. Du CNRS à l'ANR, un siècle d'organisation de la recherche scientifique en France', Histcnrs, fév. 2020
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Les réseaux scientifiques : Henri Laugier en politique avant la seconde guerre mondiale par Michel Trebitsch
- 'Henri Laugier en son siècle', Cahiers pour l'histoire de la recherche, J-L Crémieux Brilhac et E. Picard eds. CNRS 1995
- 'Henri Laugier, premier directeur du CNRS', Le Journal du CNRS, juin 1989