Gouvernement Félix-Gabriel Marchand
Gouvernement Flynn | Gouvernement Marchand | Gouvernement Parent | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
8e législature | 9e législature | 10e législature | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1896 | 1897 | 1898 | 1899 | 1900 | 1901 |
Le mandat du gouvernement de Félix-Gabriel Marchand, devenu premier ministre du Québec à la suite de la victoire du Parti libéral aux élections générales du 11 mai 1897, s'étendit du au , date de sa mort.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Le gouvernement de Félix-Gabriel Marchand entame le début d'un règne libéral qui va durer près de quarante ans. Sa grande victoire de 1897 est en grande partie due à la personnalité de Wilfrid Laurier, premier premier ministre francophone du Canada et emblème de fierté pour les Canadiens-français de l'époque. Celui-ci tient d'ailleurs à ce que le nouveau gouvernement provincial ne s'attire pas l'hostilité du clergé québécois, plus enclin à favoriser les conservateurs.
À la suite de l'accrochage dû à la présentation du projet de loi sur l'éducation, le gouvernement Marchand adopte un style plus pragmatique. Grâce à la vente de terres de la Couronne aux industries de pâtes et papier, il réussit à déclarer des surplus budgétaires. Les futurs gouvernements Parent et Gouin adopteront la même politique.
Chronologie
[modifier | modifier le code]- : assermentation du cabinet Marchand devant le lieutenant-gouverneur, Joseph-Adolphe Chapleau.
- : le gouvernement Marchand communique son projet de réforme de l'éducation au Comité catholique de l'Instruction publique. Un ministère de l'Éducation sera créé qui visera à substituer un ministre au surintendant de l'Instruction publique, à nommer un inspecteur général des écoles, à uniformiser les livres scolaires et à enseigner l'agriculture à l'école.
- : le nouvel archevêque de Montréal, Paul Bruchési, en désaccord avec le projet de réforme, profite de sa visite à Rome pour inciter le Vatican à faire pression sur Québec pour qu'il le retire.
- : première session de la Neuvième Législature. Le discours du Trône annonce officiellement la nouvelle loi sur l'Instruction publique.
- : l'Assemblée législative adopte le projet de loi par 44 voix contre 19. Les évêques du Québec renouvellent leur demande de le retirer.
- : le Conseil législatif, à majorité conservateur, rejette le projet de loi par 13 voix contre 9.
- : référendum pan-canadien sur la prohibition. À la question « Êtes-vous en faveur de l'adoption d'un acte prohibant l'importation, la fabrication ou la vente de spiritueux, vins, ale, bière, cidre et toutes autres liqueurs alcooliques servant de boisson ? », le Canada se prononce pour à 51 % alors que le Québec vote contre à 81 %. Laurier décide de maintenir le statu quo.
- 22- : congrès de colonisation à Montréal. Le gouvernement y annonce le prolongement de trois chemins de fer: celui de la rive nord du fleuve vers Charlevoix, celui du lac Saint-Jean et celui de la baie des Chaleurs.
- : deuxième session de la Neuvième Législature. Présentation d'une nouvelle loi sur l'Instruction publique, moins réformiste que la première. Elle vise la création de deux bureaux d'examinateurs (l'un catholique et l'autre protestant), la distribution gratuite de livres scolaires, la nomination d'inspecteurs provinciaux par le gouvernement et l'enseignement obligatoire de l'agriculture et du dessin. Cette loi est finalement adoptée par les deux chambres du Parlement du Québec.
- : départ, à Québec, d'un premier contingent canadien pour le Transvaal où se déroule la seconde guerre des Boers. Plusieurs Québécois s'y sont enrôlés. La majorité d'entre eux est cependant contre une participation du Canada à une guerre de l'Empire britannique, à l'instar du député libéral fédéral Henri Bourassa.
- : la troisième session de la Neuvième Législature s'ouvre par une déclaration de fidélité à l'Empire britannique et par le souhait d'une victoire de la Grande-Bretagne dans la guerre des Boers.
- Hiver 1900 : Marchand annonce une subvention de $250,000 pour la construction du pont de Québec.
- Printemps 1900 : le ministre Simon-Napoléon Parent vend pour $300,000 de terres forestières pour l'industrie de la pulpe, fournissant ainsi un excédent au budget.
- : Félix-Gabriel Marchand meurt dans la demeure d'un de ses gendres sur la rue Sainte-Ursule à Québec. C'est la première fois qu'un premier ministre du Québec meurt en fonction.
Composition
[modifier | modifier le code]Assermentation le :
- Félix-Gabriel Marchand : premier ministre, secrétaire de la province
Assermentation le :
- Félix-Gabriel Marchand : premier ministre, trésorier
- Horace Archambeault : procureur général (Devient président du conseil législatif le .)
- Joseph-Émery Robidoux : secrétaire de la province
- François-Gilbert Miville Dechêne : commissaire de l'Agriculture
- Adélard Turgeon : commissaire de la Colonisation et des Mines
- Thomas Duffy (en) : commissaire des Travaux publics
- Simon-Napoléon Parent : commissaire des Terres, Forêts et Pêcheries
- George Washington Stephens : ministre sans portefeuille
- James John Guerin : ministre sans portefeuille
- Joseph Shehyn : ministre sans portefeuille (Départ le pour devenir sénateur.)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec.Tome IV, Septentrion, .
- Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain. Tome I, Boréal Express, .
- Robert Rumilly, Histoire de la province de Québec.
- « Informations historiques », sur www.assnat.qc.ca, Assemblée nationale du Québec, (consulté le ).