François Savary de Brèves
Conseiller d'État | |
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Ambassadeur de France près le Saint-Siège | |
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Ambassadeur de France dans l'Empire ottoman | |
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Jacques Savary de Lancosme (en) Jean de Gontaut Biron (d) | |
Gentilhomme de la Chambre |
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Jacques Savary de Lancosme (en) (oncle) |
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Distinction |
François Savary de Brèves (1560 à Melay - à Paris) est un diplomate français. Ambassadeur de France à Constantinople (1591-1605) et à Rome (1607-1614), il a été l’un des plus célèbres orientalistes de son temps.
Biographie
[modifier | modifier le code]Issu de la famille d'extraction chevaleresque Savary de Lancosme et de Brèves (marquis de Lancosme, comte de Brèves, marquis de Maulévrier, etc.), il a épousé Anne de Thou, fille de Christophe Auguste de Thou (lui-même neveu du premier président Christophe de Thou, et donc cousin de l’historien Jacques-Auguste de Thou).
Ambassade à Constantinople
[modifier | modifier le code]Il accompagna, à l’âge de 22 ans, son parent Jacques Savary de Lancosme (it) à l’ambassade de la Porte, et lui succéda après sa mort, en 1591.
Un des plus habiles négociateurs des siècles d’Henri IV et de Louis XIII, il sut attirer la confiance du sultan, et fit conclure, en 1604, après plusieurs années de travaux, le fameux traité d’alliance et de commerce entre la France et l'Empire ottoman[1], si fort avantageux à la France. Après avoir rempli ces fonctions d’ambassadeur, il retourna en France et devint conseiller d’état et gentilhomme de la chambre.
Ambassade à Rome
[modifier | modifier le code]De 1608 à 1614l, il remplit avec habileté son ambassade à Rome. Il y fit graver à ses frais une série de poinçons des caractères arabes, persans et syriaques et créa la première imprimerie orientale française, la Typographia Savariana. Il publia, en 1613 et 1614, deux livres en arabe et syriaque grâce au concours de deux Libanais du Collège maronite de Rome, Victor Scialac et Gabriel Sionite.
Retour en France
[modifier | modifier le code]À son retour en France, accompagné de Gabriel Sionite, il échoua à créer un Collège oriental. Il transféra à Paris une centaine de manuscrits orientaux, créant ainsi la plus importante bibliothèque orientale en France. En 1615, la Typographia Savariana prit le nom d’Imprimerie des langues orientales arabique, turquesque, persique....
Après la mort de Henri IV, il fut, de 1615 à 1617, précepteur du jeune Gaston d’Orléans, frère unique de Louis XIII. Proche de Concini et de Marie de Médicis, il fut révoqué lorsque le connétable de Luynes s’empara du pouvoir, au moment de la disgrâce du favori de la régente. Il perdit l’emploi de gouverneur, mais, après la chute de Luynes, il fut nommé premier écuyer de la reine, et sa terre fut érigée en comté en 1625. On le créa la même année chevalier de l’ordre du Saint-Esprit. Il entra au conseil des dépêches en 1627.
Postérité
[modifier | modifier le code]De Brèves était fort instruit dans la littérature orientale et la langue turque, et ce fut une des causes de ses succès dans son ambassade. Outre sa Relation des voyages de Monsieur de Brèves parue à Paris chez Nicolas Grasse en 1628, d’après ses mémoires, par Jacques du Castel[2], l’un de ses secrétaires, il a laissé deux petits ouvrages dont le but est entièrement opposé. L’un a pour titre : Discours abrégé des asseurez moyens d’anéantir et ruiner la monarchie des princes Ottomans ; l’autre est intitulé : Discours sur l’alliance qu’a le roi avec le grand-seigneur.
Tallemant des Réaux, dans ses Historiettes, rappelle que : « Toutes les fois que M. de Nevers, M. de Brèves et Catherine de Parthenay se trouvoient ensemble, ils conquêtaient tout l’empire du Turc », façon de l’époque pour exprimer qu’ils refaisaient le monde.
Longtemps après la mort de Savary de Brèves, les autres imprimeurs d’arabe parisiens, notamment Antoine Vitré, imprimeur du roi pour les langues orientales (Linguarum Orientarium Regis typographus), qui a acquis sa collection de manuscrits orientaux en 1632, ont continué d’utiliser ses types arabes.
Armoiries
[modifier | modifier le code]Écartelé d'argent et de sable.
Seigneuries
[modifier | modifier le code]- Jarzé :
Terre et seigneurie d’Anjou, érigée en marquisat par lettres d’avril 1694 en faveur d’Urbain du Plessis. Ce marquisat passa après 1713 à Camille Savary, comte de Brèves.
Terre et seigneurie d’Anjou, qui de la maison de Damas, passa au XVIe siècle dans celle de Savary. Érigée en marquisat par lettres de février 1625, en faveur de François Savary, seigneur de Brèves, elle passa dans la maison de Langeron au XVIIIe siècle.[réf. nécessaire]
- Lancosme :
Terre et seigneuries du Vendômois, qui appartenait à la maison de Savary. Elle fut érigée en baronnie par lettres de février 1631, puis en marquisat en juin 1738, en faveur de Louis-François-Alexandre Savary, seigneur, baron de Lancosme, puis marquis.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Articles du traicte faict en l'annee mil six cens quatre, entre Henri le Grand Roy de France, et de Navarre, et Sultan Amat Empereur des Turcs par François Savary de Brèves (1615) disponible sur Google Livres
- Relation des voyages de Monsieur de Brèves par Jacques du Castel (1628) lire en ligne sur Gallica
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Özkan Bardakçi, « François Savary de Brèves, un diplomate français au début du XVIIe siècle, et son projet politique turc : entre esprit de croisade, alliance et raison d’État », Dix-septième siècle, 2021, p. 143-166.
- G. Duverdier, « Savary de Brèves et Ibrahim Müteferrika : Deux drogmans culturels à l’origine de l’imprimerie turque », Bulletin du bibliophile, no 3, , p. 322-359.
- Marcel Emerit, « Au temps de saint Vincent de Paul : La mission de Savary de Brèves en Afrique du Nord (1606) », Outre-Mers. Revue d'histoire 1965, p. 297-314. Numérisé sur Persée.
- Viorel Panaite, « Les consuls de France dans le Levant au cours de l’ambassade de François Savary de Brèves à Constantinople (1593-1605) à partir d’une source ottomane conservée à la Bibliothèque nationale de France », dans Arnaud Bartolomei, Guillaume Calafat, Mathieu Grenet et alii (dir.), De l’utilité commerciale des consuls. L’institution consulaire et les marchands dans le monde méditerranéen (XVIIe – XXe siècle), Rome-Madrid, École française de Rome et Casa de Vélasquez, 2018, p. 101-116. En ligne sur openedition.
- Isabelle Petitclerc, François Savary de Brèves, ambassadeur de Henri IV à Constantinople (1585-1605) : diplomatie française dans l'Empire ottoman et recherche orientaliste, thèse de doctorat en histoire de l'Université de Paris IV, sous la direction de Pierre Chaunu, 1988.
- Guy Thuillier, « Un 'politique' au XVIIe siècle: Savary de Brèves (1560-1628) », La Revue administrative, mars 2009, p. 124-129.
- François-Xavier de Feller, Dictionnaire historique : ou, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu’à nos jours, t. I, Paris, Outhenin-Chalandre, , 660 p. (lire en ligne), p. 611.
- Les tribulations de Savary de Brèves sur le site Typographie et civilisation.
Liens externes
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