Efua Sutherland
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Efua Theodora Sutherland |
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St Monica's Senior High School (en) Homerton College School of Oriental and African Studies |
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Efua Théodora Sutherland, née Efua Theodora Morgue le , morte le , est une femme de lettres et metteur en scène ghanéenne. Elle est une figure importante du théâtre ghanéen.
Elle a fondé également différents lieux et ateliers d'écriture ainsi que la Société des écrivains ghanéens. Elle a aussi participé au développement de programmes d'enseignement, de littérature, de théâtre et de cinéma ghanéens pour enfants.
Biographie
[modifier | modifier le code]Elle est née en 1924 à Cape Coast, dans la colonie britannique appelée Côte de l'Or (actuel Ghana)[1]. Après des études sur place, elle se rend en Angleterre pour poursuivre au Homerton College, de l'université de Cambridge, et à l'École des études orientales et africaines (School of Oriental and African Studies), de l'université de Londres[2].
Elle retourne au Ghana, en 1951. Elle enseigne dans différents établissements, avant de s'installer à Accra. En 1954, elle épouse Bill Sutherland, un afro-américain et panafricaniste qui s'est installé au Ghana[3]. Ils ont trois enfants[4]. Son mari, mort en 2010, dirige une école[5].
À fin 1957, année de l'indépendance du Ghana, elle participe au lancement du magazine littéraire Okyeame[6]. L'année suivante, en 1958, elle fonde la Société des écrivains ghanéens[7]. Elle fonde également différents ateliers et lieux d'écriture, dont l'Experimental Theatre Players, un atelier pour les écrivains de la littérature pour enfants, qui devient ultérieurement le Ghana Drama Studio, inaugurée par le premier président du Ghana, Kwame Nkrumah, avec Joe de Graft comme premier directeur. Elle assume le rôle de chercheur dans la nouvelle École des arts de la scène[8]. Elle s'associe régulièrement, dans les mêmes années, aux travaux artistiques du musicologue Joseph Hanson Kwabena Nketia[9]. Elle obtient également une bourse de recherche dans la littérature et l'art dramatique à l'Institut des Études Africaines, de l'université du Ghana[4], et soutient le travail de Maya Angelou, sur place au Ghana, dans les années 1960. Elle est d'ailleurs citée dans le cinquième volume des mémoires de Maya Angelou, All God's Children Need Traveling Shoes, 1986. (édité en français en 2011 par la maison d'édition Les Allusifs sous le titre : Un billet d'avion pour l'Afrique )[10].
Au début des années 1970, elle co-fonde la maison d'édition Afram Publications, qui est constituée en 1973, et commence à fonctionner en [11],[12]. Elle reste impliquée dans cette activité jusqu'à sa mort[12].
Dans le milieu des années 1980, elle soulève l'idée d'un festival pan-africain de théâtre historique au Ghana, pour rassembler autour de cet événement des Africains du continent et de la diaspora. L'idée se concrétise pour la première fois en 1992 avec le festival Panafest (Pan African Historical Theatre Festival)[13].
Elle préside la ratification par le Ghana de la Convention relative aux droits de l'enfant et supervise la Commission nationale sur les enfants de 1981 à 1991. Elle établit le cadre juridique et jette les bases de sa fondation Mmofra, active depuis 1997, en tant qu'organisation à but non lucratif, basée à Accra, avec pour mission d'enrichir la vie culturelle et intellectuelle de tous les enfants du Ghana[14].
Efua Sutherland meurt à Accra, âgée de 71 ans, en 1996.
Œuvre
[modifier | modifier le code]Ses pièces de théâtre sont souvent inspirées par des récits traditionnels et des techniques de narration des Akans, tout en opérant des emprunts à la littérature occidentale, et aux techniques de théâtre dramatiques occidentales, dans une approche désignée sous le nom de «anansegoro»[15],[16]. Pour l'écrivain nigérian Femi Osofisan, elle réalise « une habile fusion d'éléments dramatiques occidentaux et d'éléments dramatiques africains »[15]. Elle favorise, dans le même esprit, l'étude des traditions africaines théâtrales au niveau de l'université[17]. Ses pièces les plus connues sont Edufa en 1967 (basé sur Alceste d'Euripide), Foriwa en 1967, et The Marriage of Anansewa en 1975[2].
Beaucoup de ses poèmes et autres écrits ont été diffusés sur The Singing Net, un programme de radio populaire d'Henry Swanzy[18],[19], et sont ensuite publiés dans son anthologie de 1958 Voices of Ghana.
Elle est également été l'auteur d'ouvrages pour enfants. Ces travaux comprennent deux pièces rythmiques animées, Vulture! Vulture! et Tahinta, publiées en 1968, et deux essais en image, avec des photographies de Willis E.Bell (1924–1999) : Playtime in Africa, publié en 1960, et The Roadmakers, publié en 1961. Plusieurs de ses nouvelles peuvent être décrites comme des poèmes rythmiques en prose. The Voice in the Forest, un ouvrage consacré au folklore et aux contes du Ghana, est publié en 1983[2].
Playtime in Africa est considéré comme un ouvrage sur la culture du jeu du Ghana, qu'elle juge important dans le développement des jeunes esprits et des corps[20].
Elle joue également un rôle majeur dans le développement de programmes d'enseignement, de littérature, de théâtre et de cinéma ghanéens pour enfants[14].
Principales publications
[modifier | modifier le code]- En collaboration avec le photographe Willis E. Bell, The Roadmakers: a picture book of Ghana. Accra: Ghana Information Services / London: Newman Neame, 1961, 1963
- En collaboration avec le photographe Willis E. Bell, Playtime in Africa, New York: Atheneum, 1962
- Edufa (play), Longman, 1967
- Foriwa: A Play in Three Acts, Accra-Tema, State Publishing Corporation, 1967
- Tahinta (1968)
- Vulture! Vulture! and Tahina: Two Rhythm Plays, Tema, Ghana Publishing House, 1968
- Odasani (play), Accra: Anowuo Educational Publications, 1969
- En collaboration avec le photographe Willis E. Bell, The Original Bob: The Story of Bob Johnson, Ghana's Ace Comedian (play), Accra: Anowuo Educational Publications, 1970
- Anansegoro: Story-Telling Drama in Ghana, Accra: Afram, 1975
- The Marriage of Anansewa (play), London: Longman, 1977, 1980; Washington, DC: Three Continents Press, 1980
- The Voice in the Forest: A Tale from Ghana, Philomel Books, 1983
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Efua Sutherland » (voir la liste des auteurs).
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Dictionary of Women Worldwide : 25,000 Women Through the Ages, Gale, , « Sutherland, Efua (1924–1996) »
- (en) Merriam Webster's Encyclopedia of Literature, Springfield (Mass.), Merriam-Webster, , 1236 p. (ISBN 0-87779-042-6, lire en ligne), « Sutherland Efua », p. 1081
- (en) William Milter, « Interview with Bill Sutherland », No Easy Victories: African Liberation and American Activists over a Half Century, 1950-2000, (lire en ligne)
- (en) Black Authors and Illustrators of Books for Children and Young Adults : a biographical dictionary, New York/London, Routledge, , 513 p. (ISBN 0-8153-2004-3, lire en ligne)
- (en) « US anti-apartheid activist dies », News24 Archives, (lire en ligne)
- (en) Simon Gikandi, Encyclopedia of African Literature, Routledge, (lire en ligne), « Sutherland, Efua Theodora »
- (en) Moses Danquah, « Ghana, One Year Old: a First Independence Anniversary Review », Accra, Publicity Promotions,
- (en) Stephen Collins, Playwriting and postcolonialism : identifying the key factors in the development and diminution of playwriting in Ghana 1916-2007, Université de Glasgow (thèse), (lire en ligne), p. 13-18
- Éliane Utudjian Saint-André, Le théâtre anglophone du Nigeria, du Ghana et de la Sierra Leone. Évolution des formes, des origines à la fin du XXe siècle, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 244
- (en) Maya Angelou, All God's Children Need Traveling Shoes, (lire en ligne)
- (en) « Our History », sur le site de Afram Publications
- (en) Kofi Anyidoho et James Woods, FonTomFrom : Contemporary Ghanaian Literature, Theatre and Film (lire en ligne), p. 80
- (en) Steven J. Salm et Toyin Falola, Culture and Customs of Ghana, Greenwood Publishing Group, (lire en ligne), p. 70-71
- (en) « About », sur le site de la fondation Mmofra
- Éliane Utudjian Saint-André, Le théâtre anglophone du Nigeria, du Ghana et de la Sierra Leone-Evolution des formes, des origines à la fin du XXe siècle, Éditions Karthala, (lire en ligne), p. 300
- (en) Oyekan Owonoyela, A History of Twentieth-Century African Literatures, Lincoln/London, University of Nebraska Press, , 411 p. (ISBN 0-8032-8604-X, lire en ligne), p. 145, 153, 157, 316, 326-336
- (en) Martin Banham, A History of Theatre in Africa, Cambridge (GB), Cambridge University Press, , 478 p. (ISBN 0-521-80813-8, lire en ligne), p. 160-167
- (en) Encyclopædia Britannica (lire en ligne), « Efua Sutherland »
- (en) Arbogast Kemoli Akidiva, Radio and Literature in Africa : Lee Nichols' Conversations with African Writers, Université de l'Alberta (lire en ligne), p. 229
- (en) « Imagining a Better Future – Playtime in Africa », PlayGroundology, (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Anne V. Adams and Esi Sutherland-Addy (2007). The Legacy of Efua Sutherland: Pan-African Cultural Activism, Banbury, Ayebia Clarke Publishing. (ISBN 978-0-9547023-1-1)
- Judith Greenwood, "The Legacy of Efua Sutherland: Pan-African Cultural Activism" (review), Leeds University Centre for African Studies, African Studies Bulletin, 70 (December 2008), pp. 84–86.
- Salm & Falola (2002). Culture and Customs of Ghana. Greenwood Press. (ISBN 0-313-32050-0)
- Esi Sutherland-Addy, "Creating For and With Children in Ghana — Efua Sutherland: A retrospective", in Michael Etherton (ed.), African Theatre: Youth, James Currey Ltd, 2006, pp. 1–15.