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Définitions du Tibet

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Les définitions du Tibet varient en fonction de l'angle géographique, ethnique, culturel, historique ou politique sous lequel ce territoire est abordé[1].

Pour le gouvernement chinois, le Tibet correspond à la région autonome du Tibet, créée en 1965 et reconnue internationalement comme étant une région de la Chine. Cette définition est aussi celle des encyclopédies en ligne Larousse[2] et Britannica[3].

Pour le gouvernement tibétain en exil, le Tibet correspond aux trois provinces tibétaines de l'Ü-Tsang, de l'Amdo et du Kham[4], remplacées par les actuelles subdivisions administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine[N 1]. La région du Tibet dont parle le gouvernement tibétain en exil est donc deux fois plus grande (2 500 000 km2) que la région autonome (1 221 600 km2). Elle a quasiment la même surface que ce qu'on appelle le Grand Tibet.

Selon l'écrivain et journaliste Claude Arpi, directeur du pavillon de la culture tibétaine à Auroville, la définition du territoire du Tibet est la principale pierre d'achoppement dans les négociations entre le gouvernement tibétain en exil et la République populaire de Chine, la Chine ne souhaitant négocier que la Région autonome du Tibet, qui correspond approximativement au « Tibet extérieur » de la Convention de Simla[5].

Tibet géographique

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Le plateau tibétain se situe entre la chaine de l'Himalaya au sud et la Cordillère du Kunlun au nord.

Il s'agit du « le toit du monde », le plateau tibétain, le plus haut et le plus grand plateau au monde (altitude moyenne : 4200 m), bordé de trois gigantesques chaînes de montagnes : les monts Kunlun, la chaîne de l’Himalaya et le Karakoram (ou Karakorum), qui constituent autant de frontières naturelles[6],[7].

Tibet des encyclopédies

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Dans l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Denis Diderot et D’Alembert, sous la plume de Louis de Jaucourt en 1765, le «Tibet ou Thibet» est un vaste pays d'Asie très peu connu au climat fort rude, montagneux et dont la terre ne produit que du blé et de l'orge, et que l'on divise en deux parties, dont l'une s'appelle le Petit, et l'autre le Grand Tibet. À l'ouest, le petit Tibet ou Baltistan, dont les habitants et les princes sont musulmans et tributaires des Moghols. À l'est, le Grand Tibet ou Boutan inclut le Ladakh où réside le roi et Lhassa ou vit le grand pontife tibétain que l'on qu'on nomme dalaï-lama. L'Encyclopédie mentionne l'existence d'un troisième pays du nom de Tibet, qui n'est pas fort éloigné de la Chine, et se trouve plus exposé que les deux autres aux incursions des Tartares qui sont limitrophes[8].

Dans l’Encyclopaedia Metropolitana publiée à Londres de 1817 à 1845, le «Thibet» (Tibet, Tubbet ou Tobot) est un vaste pays appelé par les natifs Bod (terme dérivé du sanskrit) situé au nord de l'Himalaya et qui s'étend des confins du Badakhshan (dans l'actuel Afghanistan et Tadjikistan) jusqu'au frontières de la Chine entre 74° et 105° de longitude est et 29° et 37° de latitude nord. Le Tibet comprend trois divisions principales dans lesquelles la langue, les coutumes et la religion tibétaine prévalent : le Tibet occidental ou Petit Tibet qui inclut le Ladakh (Inde) et le Baltistan (Pakistan); le Tibet central ou Tibet propre, subdivisé en Ngari et Ü-Tsang; et le Tibet oriental ou Kham. Le Bhoutan n'est pas inclus dans le Tibet à proprement parler et est décrit comme un pays dépendant[9].

À l'entrée «Tibet», l’Encyclopaedia Britannica,dans son édition de 1842, décrit le Tibet comme un pays aux grandes dimensions situé dans la Tartarie indépendante, et qui s'étend des sources de l'Indus jusqu'aux frontières de la Chine (d'ouest en est), et de l'Hindustan jusqu'au désert de Gobi (du sud au nord)[10]. Dans l’édition 1911 de lncyclopædia Britannica, le «Tibet ou Thibet» est un pays d'Asie centrale, entouré au nord par le Turkestan, à l'est par la Chine, à l'ouest par le Cachemire et le Ladakh, et au sud par l'Inde, le Népal et le Bhoutan. Le Tibet a une superficie de plus de 2 500 000 km2 et une population estimée à 3 000 000 d'habitants[11].

À l'entrée «Tibet (région autonome, Chine)», le site internet de l’Encyclopedia Britannica, donne les informations suivantes tirées de l'ouvrage Britannica Concise Encyclopedia : « En tibétain Bod, sous sa désignation complète Région autonome du Tibet, en chinois (Pinyin) Xizang Zizhiqu ou (en romanisation Wade-Giles) Hsi-tsang Tzu-chih-ch’ü. Région autonome (pop., 2010: 3 002 166), Chine occidentale. Il est bordé par l'Inde (Cachemire compris), le Népal, le Bhoutan et la Birmanie, les provinces du Yunnan, du Sichuan et du Qinghai, et la région autonome du Xinjiang. Il a une superficie de 1 221 600 km2, et sa capitale est Lhassa » [12].

Dans l’encyclopédie Larousse en ligne, l'article consacré au « Tibet » décrit celui-ci comme « une des cinq régions autonomes de la Chine » et le fait équivaloir au Xizang[13].

À l'entrée «Tibet (Xizang) Autonomous Region», la Berkshire Encyclopedia of China, sous la plume du tibétologue Alex McKay, indique qu'une distinction est faite entre le « Tibet politique » gouverné par le gouvernement de Lhassa avant 1950 et le « Tibet culturel » habité principalement par des personnes bouddhistes d'origine tibétaine. L'une des cinq régions autonomes de la Chine, le Tibet est « depuis 1965 officiellement connu sous le nom de région autonome du Tibet (Xizang) (RAT) »[14].

Pour Glenn P. Hastedt, auteur de l'ouvrage Encyclopedia of American Foreign Policy, le «Tibet» est une région autonome enclavée au sein de la Chine[15].

L’Encyclopédie du Tibet (Tibet-Encyclopaedia), un projet de l'International Institute for Tibetan and Buddhist Studies dirigé et publié par le tibétologue et professeur émérite Dieter Schuh, couvre le «Tibet » avec pour régions principales le Ngari (mNga´-ris), le Tsang (gTsang), l'Ü (dBus), le Kham et l'Amdo en République Populaire de Chine, ainsi que les régions de l'espace culturel ou linguistique tibétain comme le Bhoutan, le Mustang (au Népal), le Sikkim, le Ladakh et le district de Lahaul et Spiti (en Inde) et le Baltistan (au Pakistan).

La région autonome du Tibet

La région autonome du Tibet ou Xizang

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La seule entité administrative portant officiellement, depuis 1965, le nom de « Tibet » est la région autonome du Tibet (aussi dite Région autonome du Xizang) (tibétain : བོད་རང་སྐྱོང་ལྗོངས་; Wylie : Bod-rang-skyong-ljongs ; chinois simplifié : 西藏自治区 ; chinois traditionnel : 西藏自治區 ; pinyin : Xīzàng Zìzhìqū) [16]. Cette région, couvrant quelque 1,2 million de kilomètres carrés[17], est la zone administrative que le gouvernement de la Chine et la plupart des médias occidentaux désignent sous le nom de « Tibet » [18]. Les limites de cette région furent déterminées d'après le territoire sous le contrôle de Lhassa lorsque la RPC envahit la partie orientale du dit territoire en 1950[19]. À sa périphérie orientale et méridionale, existent des « zones autonomes tibétaines » incorporées dans les provinces limitrophes du Qinghai, du Sichuan, du Gansu et du Yunnan (cf, en bas de la page, « Entités autonomes tibétaines de la République populaire de Chine »).

Lorsque la République populaire de Chine utilise le terme « Tibet », elle fait référence à la région autonome du Tibet, dont la capitale est Lhassa, l'une des cinq régions autonomes de la RPC ; elle y inclut la plus grande partie de l'État indien de l'Arunachal Pradesh dont elle revendique la possession [20]. Pour le Gouvernement tibétain en exil, le Tibet renvoie à une région plus vaste comprenant l’ensemble des anciennes provinces de l'Ü-Tsang, du Kham et de l'Amdo, à l'exception de l'Arunachal Pradesh[21].

Les Nations unies ont reconnu la République populaire de Chine dans ses frontières actuelles et ne considèrent pas le Tibet comme un territoire à décoloniser[22].

Selon le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky (1967), le Tibet a été reconnu internationalement comme étant une région de la Chine. Ce statut a été accepté par l'Inde ainsi que par la Chine communiste et la Chine nationaliste et n'a jamais été remis en question officiellement par les États-Unis[23].

Pour les historiens américains Melvyn C. Goldstein et Cynthia McBeal, le Tibet contemporain est la région autonome du Tibet ou RAT[24].

En mars 2008, la tibétologue Katia Buffetrille conteste cette définition : « Les frontières actuelles du Tibet, donc ce qu’on appelle la Région autonome du Tibet n’est de loin pas tout le Tibet. Cela correspond à une délimitation administrative imposée par les Chinois en 1965. Il faut y ajouter les régions tibétaines au Gansu, au Yunnan, au Sichuan et au Qinghai » [25]. Françoise Robin précise que cette réalité de « couverture géographique du Tibet » est connue des spécialistes mais elle est restée invisible du grand public[26].

Pour le site Comité Canada-Tibet, selon le droit international le Tibet a le droit à l’autodétermination pour choisir son statut politique, bien qu'à ce jour, les Tibétains n'aient pu l'exercer [27]. Cependant, l'ONU a défini sans ambiguïté en 1960 les limites et les conditions de l'application du droit à l'autodétermination nationale : cette application ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'État d'un pays et compromettre son intégrité territoriale[28].

En chinois mandarin le nom de la région autonome est Xizang. Le « Zang » de Xizang est simplement la transcription chinoise de Gtsang, terme qui renvoie à cette partie de la région désignée généralement sous le nom de Tibet central ou Dbus-Gtsang en tibétain[29].

En France, à la suite d'une intervention de Katia Buffetrille, le musée du Quai Branly décide, en 2024, de supprimer le terme « région autonome du Xizang » de son catalogue public et de ses cartels : « Le Tibet ne sera plus entre parenthèses et l’appellation Xizang, utilisée depuis plusieurs années, et avant la loi de 2023, sera retirée prochainement »[30].

Autres subdivisions autonomes tibétaines

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Les entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine : la région autonome du Tibet et les zones autonomes tibétaines dans le Qinghai, le Gansu, le Sichuan et le Yunnan.

La République populaire de Chine a par ailleurs créé des subdivisions autonomes tibétaines dans les provinces chinoises du Gansu, du Sichuan, du Qinghai et du Yunnan (le Tibet oriental, les anciens Kham et Amdo). Ces subdivisions sont au nombre de douze avec dix préfectures et deux comtés[31] :

Tibet des trois provinces

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Situation approximative des trois provinces traditionnelles du Tibet (Ü-Tsang, Kham et Amdo), superposées aux provinces de la République populaire de Chine

Selon le gouvernement tibétain en exil et la diaspora tibétaine, le Tibet est composé de trois régions :

  • le dBus-gTsang ou Ü-Tsang (prononcé [ytsaŋ] en tibétain central), en chinois « Wei-Zang 卫藏 », correspond à l'actuelle Région autonome du Tibet,
  • l’A-mdo, en chinois Anduo 安多, au nord, concerne des provinces chinoises du Qinghai, du sud du Gansu, et du nord du Sichuan (district de rNga-ba 阿坝),
  • le Kham, en chinois Kang 康, à l'est et au sud-est, qui correspond aujourd'hui à une partie de l'est de la région autonome et de deux provinces chinoises : le Yunnan et le Sichuan (district de dKar-mdzes 甘孜).

L'ensemble de ces régions a été unifié au VIIe siècle sous le règne du roi Songtsen Gampo, mais aussi au XVIIe siècle sous le 5e dalaï-lama[32].[source insuffisante] Selon Melvyn C. Goldstein, cette unité ne s'applique pas toutefois aux onze siècles qui suivirent la dislocation du royaume au IXe siècle et virent nombre de régions périphériques devenir indépendantes ou tomber sous la coupe d'états voisins[33].

Des populations non tibétaines sont installées, depuis des siècles, dans certaines zones où les populations tibétophones sont minoritaires ; c'est notamment le cas des Hans autour de Xining et dans l'est du Kham[Où ?], des Mongols (autour du lac Kokonor et dans le bassin du Qaidam), des Hui[Où ?], des Tu (ou Mongour) (district autonome de Huzhu dans l’est de la province de Qinghai, aussi province de Gansu) et des Qiang (nord-ouest de la province du Sichuan)[34],[35].

Dans leurs discussions avec la Chine, les représentants du dalaï-lama demandent que, dans un Tibet faisant partie de la République populaire de Chine, tous les Tibétains soient regroupés dans une seule entité administrative et qu'une véritable autonomie leur soit accordée dans le cadre de la constitution chinoise[36].

Pour le professeur Grunfeld, l'idée que le pays du « Tibet » couvre la totalité des territoires habités par des Tibétains, équivaut à inclure dans une carte du Mexique la totalité du sud-ouest des États-Unis[37].

À propos de la revendication par le dalaï-lama de tous les territoires habités par des Tibétains, l'écrivain britannique Patrick French s'étonne qu'elle ait pu être acceptée comme fondée par la plupart des étrangers soutenant la cause tibétaine alors qu'une bonne partie de ces territoires, notamment au nord et à l'est, n'a jamais été gouvernée par Lhassa[38].

Tibet politique et Tibet ethnographique

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L’empire tibétain à son apogée, en l'an 800

Pour l'universitaire Fabienne Jagou, la « définition de la frontière politique diverge en fonction des points de vue chinois et tibétains qui prennent ou non en considération les territoires administrés ou non par les gouvernements de Lhassa ou de Pékin à une époque donnée. » [39]. La frontière entre la Chine et le Tibet devint une problématique dès le début du XXe siècle après l'intrusion britannique au Tibet en 1904[40].

Selon Michael Harris Goodman, le Tibet politique a vu ses frontières modifiées plusieurs fois au cours des siècles. Du VIIe au IXe siècle, pendant le règne des rois du Tibet, il formait un empire en Asie centrale couvrant des régions de la Chine, du Népal, du Turkestan, de l'Inde, du Pakistan et de la Birmanie. Puis, pour des raisons pratiques liées aux enseignements bouddhiques pacifistes, il fut confiné derrière ses barrières montagneuses. L'U-Tsang, le Kham et l'Amdo restèrent sous le contrôle politique de Lhassa jusqu'à l'établissement d'un protectorat mandchou sur le Tibet en 1720. Quand le 13e dalaï-lama proclama l'indépendance du Tibet en 1913 après le renversement de la dynastie mandchoue des Qing en 1911, du fait d'un manque de puissance militaire, le gouvernement de Lhassa ne put étendre son autorité que sur l'U-Tsang et le Kham occidental, situation qui resta pratiquement inchangée jusqu'en 1950, en dépit de fréquents accrochages frontaliers[41].

Laurent Deshayes considère que la Chine n'eut jamais une véritable autorité sur les Tibétains, au milieu du XIXe siècle le Tibet n'était d'ailleurs pas considéré comme intégré à l'empire[42].

Pour Alex McKay, le Tibet, même en 1913-1914, n'existait pas sous la forme qui était devenue le modèle dominant de l'État indépendant, à savoir le concept européen de l'« État nation ». Surtout, le Tibet, à l'époque moderne, était dépourvu de cet élément essentiel que sont des frontières établies ; de plus, il comportait des zones à la souveraineté ambiguë, des territoires qui étaient sous gouvernement ladakhi ou bhoutanais[43]. Le Tibet des années 1940, selon le témoignage du prisonnier de guerre autrichien Heinrich Harrer, n'avait pas de postes-frontières avec l'Inde[44].

Selon la tibétologue Fernanda Pirie, bien que sa population ait toujours considéré Lhassa comme la source ultime de toute autorité religieuse, l'Amdo n'a jamais fait partie du Tibet politique des dalaï-lamas. L'Amdo fut dominé par les forces mongoles du milieu du XIIIe siècle au début du XVIIIe siècle, où la dynastie Qing mandchoue vint au pouvoir et fit de Xining, ville au nord de l'Amdo (à présent capitale de la province de Qinghai), le siège administratif de cette zone[45].

À la suite d'un voyage entre 1921 et 1924 en Amdo, Alexandra David-Néel affirma que cette région était considérée comme une province tibétaine gouvernée par des chefs locaux, non soumis au gouvernement du dalaï-lama, et qu'elle était vaguement contrôlée par la Chine percevant quelques impôts et n'intervenant que rarement dans les affaires de la population[46].

En 1962, dans la revue Politique étrangère, H.-J. de Dianous définit le Tibet comme comprenant trois régions :

  • celle de Tchamdo (Qamdo) à l'Est ;
  • le Tibet central ou antérieur dit Tsien Tsang ;
  • le Tibet ultérieur à l'ouest dit Heou Tsang (Ü-Tsang) ;

la région de Tchamdo étant distincte des Tibet antérieur et ultérieur proprement dits[7].

Selon Melvyn C. Goldstein, le gouvernement tibétain ayant perdu le contrôle de la majeure partie du Kham et de l'Amdo au milieu du XVIIIe siècle au profit des empereurs mandchous, l'historiographie tibétaine en Occident a pris l'habitude de distinguer le « Tibet politique », c'est-à-dire le territoire resté sous la houlette de Lhassa jusqu'en 1950 (l'État du dalaï-lama), des autres régions habitées par des Tibétains. Ainsi, le diplomate et historien britannique Hugh Richardson, à la suite des travaux de Sir Charles Bell, différenciait le « Tibet politique » du « Tibet ethnographique » des anciennes provinces du Kham et de l'Amdo [47].

Selon le professeur Grunfeld, historien de l'Asie orientale, le gouvernement tibétain a lui-même fait litière de la notion du Tibet comme étant l'ensemble des régions de peuplement tibétain. Il cite à ce propos l'avis du tibétologue Melvyn C. Goldstein : dans son appel aux Nations unies du 7 novembre 1950, le gouvernement tibétain déclarait que les troupes chinoises venaient de traverser le haut Yangtsé, « qui marque depuis longtemps la frontière du territoire tibétain » : cette frontière n'est autre que la frontière de ce qui est aujourd'hui la région autonome du Tibet, laquelle se trouve à des centaines de km en deçà de la frontière ethnique revendiquée par le dalaï-lama [48].

Pour Melvyn C. Goldstein, cette séparation politique entre Tibétains de l'entité du dalaï-lama et ceux du Tibet ethnographique était compensée en partie par la religion. Les Tibétains du Tibet ethnographique allaient en pèlerinage à Lhassa et dans les autres sites sacrés du Tibet politique tandis qu'un flot ininterrompu de moines des territoires limitrophes venaient étudier dans les grands centres monastiques du Tibet central. Nombre de grands érudits et abbés des monastères du Tibet politique étaient issus en fait du Tibet ethnographique – le Kham et l'Amdo. La religion était dans une certaine mesure un facteur d'unification non seulement entre les Tibétains du Tibet politique et les Tibétains du Tibet ethnographique mais aussi entre ceux vivant dans des États indigènes séparés à l'intérieur du Tibet ethnographique[49].

Anne-Marie Blondeau évoque la distinction faite par Melvyn Goldstein, entre « Tibet Politique » qui équivaudrait à la région autonome du Tibet, et « Tibet ethnographique », qui serait ceux que d'autres appellent « Tibet Historique » : « Ces définitions, pour commodes qu'elles soient nous semblent réductrices et dangereuses pour un éventuel règlement de la question tibétaine. Elles veulent nettement séparer le problème de la RAT de celui des provinces orientales incorporées dans les provinces chinoises »[50]. Jean-Paul Mari précise que le Tibet a été divisé en 5 parties, la région autonome constituant environ un tiers du pays[51].[Information douteuse]

Tibet culturel

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Le Tibet culturel

Le concept de Tibet culturel a une acception plus ou moins étendue, englobant soit uniquement les régions officiellement tibétaines en Chine, soit ces dernières augmentées de celles existant dans les pays limitrophes du Tibet. Ainsi, pour le tibétologue Andrew Martin Fischer, la région autonome du Tibet, jointe aux autres zones tibétaines autonomes (préfectures et comtés) incluses dans d'autres provinces chinoises, forment ce qu'on appelle le Tibet culturel ou Grand Tibet[52]. Par contre, pour Annika Antoinetta Lundkvist, auteur d'une thèse sur le bouddhisme vajrayana dans l'état de New York aux États-Unis, le Tibet culturel englobe également les populations tibétaines présentes non seulement en Chine occidentale, mais aussi au Bhoutan, en Inde, au Pakistan, au Népal, et au Sikkim[53].

Tibet ethnique ou ethnologique

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Le Tibet ethnique ou ethnologique dépasse les frontières naturelles. Il représente toutes les régions qui furent autrefois habitées uniquement ou majoritairement par des gens d’origine tibétaine. Il s’agit du Tibet géographique plus le Bhoutan, les régions orientales et occidentales du Népal, les régions, actuellement indiennes, du Ladakh, de Spiti et de Kinnaur, faisant partie de l’Arunachal Pradesh et du Sikkim [54] ,[55].

Groupes ethno-linguistiques de la Chine communiste (carte du Bureau de renseignement géographique de la CIA, 1967). En violet, les langues tibéto-birmanes.


Tibet historique

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Selon certains auteurs, la notion de « Tibet historique » renvoie aux VIIe et VIIIe siècles, lorsque l'empire tibétain, dans son âge d'or, s'étendait sur une bonne partie de l'Asie y compris certaines parties de la Chine[56]. Les limites de ce territoire ont été fixées par le traité de paix signé entre le Tibet et la Chine en 783 sous le roi tibétain Trisong Detsen (742-797 ?).

Divers auteurs utilisent l'expression de « Tibet historique » pour désigner l'ensemble formé par la Région autonome du Tibet, le Kham et l’Amdo[57][source insuffisante],[58][source insuffisante],[59][source insuffisante],[60][source insuffisante],[61][source insuffisante],[62][source insuffisante],[63].

Cette expression de « Tibet historique », appliquée à l'ensemble de la région autonome du Tibet et aux préfectures et comtés tibétains, est également reprise par des associations pro-tibétaines comme Free Tibet Campaign[64] (« Le Tibet historique était un vaste pays dont la superficie était en gros égale à l'Europe de l'Ouest ») et le Comité Canada Tibet[65].

Grand Tibet

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On trouve mention de l'appellation « grand Tibet » dans l’encyclopédie de Diderot et d'Alembert, éditée de 1751 à 1772. Par opposition au « petit Tibet » ou Baltistan (aujourd'hui partie du Pakistan) à l'ouest, le « grand Tibet » ou Boutan à l'est inclut le Ladakh où réside le roi et Lhassa ou vit le grand pontife tibétain que l'on qu'on nomme dalaï-lama (aujourd'hui partie de la Chine, de l'Inde et du Bhoutan)[8].

Selon Elisabeth Martens, de nos jours, si le terme n'est pas utilisé par le gouvernement tibétain en exil et les mouvements pour l'indépendance[66], il l'est cependant par divers tibétologues occidentaux et par le gouvernement chinois.

Lors d'interviews en 2008 et en 2010, le dalaï-lama, répondant à une question, a précisé que l'appellation de « Grand Tibet » est utilisée par le gouvernement chinois, mais que les autorités tibétaines en exil ne l’utilisent jamais [67],[68],[69].

Le tibétologue américain Melvyn C. Goldstein emploie l'expression « Grand Tibet » (Greater Tibet) dans son livre The Snow Lion and the Dragon. Selon lui, le gouvernement en exil s'est fermement engagé à re-créer le Grand Tibet, englobant dans une seule unité administrative le Tibet politique et le Tibet ethnographique, en raison du grand nombre de réfugiés issus du Tibet ethnographique et pour éviter le risque d'une scission dans la communauté des exilés[70].

Le sénateur Louis de Broissia qualifie de « Grand Tibet » le « Tibet des trois provinces » : « Le territoire revendiqué par le gouvernement tibétain en exil depuis 1959 correspond au Pö Chölka Sum, c’est-à-dire au « Tibet des trois provinces » : Ü-Tsang, Kham et Amdo. Ce Grand Tibet a une superficie d’environ 3,8 millions de km2, soit sept fois la France. Il représente donc près de 40 % de la superficie de la Chine dans ses frontières actuelles (9,6 millions de km2) » [71].

Stephanie Roemer, auteur d'un livre sur le gouvernement tibétain en exil, emploie cette désignation : « Selon la Charte des Tibétains en exil, un Tibétain est toute personne née à l'intérieur des frontières du Grand Tibet » [72]. L'expression « Grand Tibet » est cependant absente de la Charte. Son article 8 stipule que « Tous les Tibétains nés dans le territoire du Tibet et ceux nés dans les autres pays seront éligibles pour être des citoyens du Tibet » [73].

Tibet intérieur et Tibet extérieur

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Convention de Simla, traité signé en 1914, carte figurant les frontières du Tibet « intérieur » et « extérieur » : « cette carte ne contient ni latitude ni longitude, c'était simplement une ligne au trait appuyé, grossièrement tracée en guise de frontière et portant les signatures de McMahon et de Xarta » (Yang Gongsu)[74].

La division du Tibet en « Tibet intérieur » et « Tibet extérieur » a été proposée par les Britanniques à la convention de Simla en 1914. Au nord de la ligne McMahon définissant la frontière entre l’Inde britannique et le Tibet, l’accord prévoyait que

  • le « Tibet extérieur », c’est-à-dire le territoire qui était sous l’autorité spirituelle et l’administration directe du dalaï-lama, le restait
  • le « Tibet intérieur », c’est-à-dire les régions tibétaines limitrophes de la Chine qui étaient non pas sous l’autorité du dalaï-lama mais sous celle d’abbés locaux, de seigneurs de la guerre mongols ou musulmans[75], étaient administrées par la Chine tout en restant sous l’autorité spirituelle du dalaï-lama.

Les deux Tibet étaient considérés comme étant sous la « suzeraineté » (c’est-à-dire l’autorité limitée) de la Chine et non la pleine souveraineté. L’accord initial fut invalidé par le rejet, de la part du gouvernement chinois, du paraphe de son délégué sur le texte de l’accord[76].

Cependant, l'accord a été reconnu le 3 juillet 1914 par les Britanniques et le Gouvernement tibétain malgré le retrait du plénipotentiaire chinois. Les plénipotentiaires britannique et tibétain ont rédigé une note déniant à la Chine, si elle ne consentait pas à signer, tous privilèges liés à l'Accord et l'ont scellé comme un accord bilatéral le même jour[77],[78]. L'accord a défini les territoires du Tibet extérieur et intérieur[79].

Quelques années plus tard, les Tibétains revendiquant le Tibet extérieur et intérieur marchèrent sur Chamdo qu’ils prirent en 1918. Un armistice fut signé[80]. Un traité définissant des frontières provisoires entre la Chine et le Tibet fut signé le 19 août 1918[81].

Un article publié le 11 septembre 1954 par le quotidien communiste Hong Kong Ta Kung Pao, affirme qu'à la mort de Tsong-khapa, le panchen lama était le dirigeant du Tibet extérieur, alors que le dalaï-lama était celui du Tibet intérieur[82]. Publié alors que le dalaï-lama était en visite à Pékin, l'article a été qualifié de réécriture de l'histoire du bouddhisme tibétain[83],[84].

En 2008, le gouvernement britannique a officiellement renoncé à l'anachronisme de la suzeraineté et reconnu la souveraineté chinoise sur le Tibet[85]. Le tibétologue Robert Barnett est d'avis que cette décision a des implications plus vastes. La revendication de l'Inde sur une partie de ses territoires du nord-est par exemple, repose largement sur la Convention de Simla qui délimite la frontière entre l'Inde et le Tibet (la ligne McMahon), convention que les Britanniques viennent apparemment de jeter aux orties[86].

Tibet britannique

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Au temps de l'Inde britannique, on désignait, sous l'appellation de British Tibet (en français « Tibet britannique ») la région du Lahul dans ce qui est aujourd'hui l'état indien d'Himachal Pradesh[87],[88].

Notes et références

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  1. Les anciennes provinces tibétaines de l'U-Tsang, l'Amdo et le Kham se retrouvent dans les subdivisions administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine, à savoir : La région autonome du Tibet ou région autonome du Xizang dont le chef-lieu est Lhassa, ancienne capitale du Tibet. Les cinq préfectures tibétaines, la préfecture autonome tibétaine de Golog, la préfecture autonome tibétaine de Haibei, la préfecture autonome tibétaine de Hainan, la préfecture autonome tibétaine de Huangnan et la préfecture autonome tibétaine de Yushu et une préfecture autonome mongole et tibétaine, la préfecture autonome mongole et tibétaine de Haixi dans la province du Qinghai. La préfecture autonome tibétaine de Gannan et un comté le Xian autonome tibétain de Tianzhu dans la province du Gansu. Les deux préfectures autonomes, la préfecture autonome tibétaine de Garzê et la préfecture autonome tibétaine et qiang d'Aba et un comté autonome le Xian autonome tibétain de Muli dans la province du Sichuan. Et enfin la préfecture autonome tibétaine de Dêqên dans la province du Yunnan.

Références

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  1. (en) Stephanie Roemer, The Tibetan Government-in-Exile. Politics at large, Routledge, 2008, p. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « The questions: 'What is Tibet?' and 'Who are the Tibetans?' can be answered in many ways. The area of Tibet can be defined from a geographical, ethnic or political point of view (...) ».
  2. définition du Tibet dans l'encyclopédie en ligne Larousse.
  3. définition du Tibet dans l'encyclopédie en ligne Britannica.
  4. The term TIBET here means the whole of Tibet known as Cholka-Sum (U-Tsang, Kham and Amdo). http://tibet.net/about-tibet/tibet-at-a-glance/
  5. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, p. 140 « Il convient de relever qu'aujourd'hui la principale pierre d'achoppement dans les négociations entre l'administration du dalaï-lama et le gouvernement chinois était la définition du territoire du Tibet. Les Chinois voulaient négocier uniquement la Région autonome (TAR), qui correspond en gros au « Tibet extérieur » de McMahon. »
  6. Stephanie Roemer, op. cit., p. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « Geographical Tibet is known as the world’s largest plateau – the ‘roof of the world’ – which is enclosed by giant mountain ranges : the Kunlun, the Himalayas and the Karakoram. The definition of ethnic Tibet goes beyond these natural frontiers ».
  7. a et b H.-J. de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, p. 38-72, p. 39.
  8. a et b Denis Diderot, Jean le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, volume 33, p. 426-427.
  9. Encyclopaedia Metropolitana, volume XXV, pages 586-593
  10. Encyclopaedia Britannica, volume XXi, pages 254-258
  11. « Tibet or Thibet» :
    « TIBET, or THIBET, a country of central Asia. It is the highest country in the world, comprising table-lands averaging over 16,5oo ft. above the sea, the valleys being at 12,000 to 17,400 ft., the peaks at 20,000 to 24,600 ft., and the passes at 16,000 to 19,000 ft. It is bounded on the N. by Turkestan, on the E. by China, on the W. by Kashmir and Ladak, and on the S. by India, Nepal and Bhutan. It has an area of over 1,000,000 sq. m., and an estimated population of about 3,000,000, being very sparsely inhabited. »
  12. « Tibet » :
    « Tibetan Bod, in full Tibet Autonomous Region, Chinese (Pinyin) Xizang Zizhiqu or (Wade-Giles romanization) Hsi-tsang Tzu-chih-ch’ü  »
    « Autonomous region (pop., 2002 est.: 2,670,000), western China. »
    « It is bordered by India (including the Kashmir region), Nepal, Bhutan, and Myanmar (Burma), the provinces of Yunnan, Sichuan, and Qinghai, and Xinjiang autonomous region. It has an area of 471,700 sq mi (1,221,600 sq km), and its capital is Lhasa. »
  13. Tibet, Encyclopédie Larousse en ligne : « Tibet / en chinois Xizang / Une des cinq régions autonomes de la Chine. / Superficie : 1 221 000 km2 / Population : 2 620 000 hab. (recensement de 2000) / Nom des habitants : Tibétains / Capitale : Lhassa. »
  14. (en) Alex McKay, Tibet (Xizang) Autonomous Region Xizang Zizhiqu, in Berkshire Encyclopedia of China, 2009, Berkshire Publishing Group LLC : « Tibet—“the Roof of the World”— is one of China’s five autonomous regions. A distinction is made between “political” Tibet, the area governed by the Lhasa government before 1950, and “ethnic” or “cultural” Tibet, the area inhabited by mainly Buddhist people of Tibetan origin. Tibet has been the focus of international attention because of calls for increased autonomy or independence, and at the same is being developed as an international tourist destination. Tibet – since 1965 officially known as the Tibet (Xizang) Autonomous Region (TAR) ».
  15. Glenn P. Hastedt, Encyclopedia of American foreign policy, Infobase Publishing, 2004, 562 pages, (ISBN 0816046425 et 9780816046423), p. 475 : « Tibet is a landlocked autonomous region within China. It has a population of approximately 2.3 million people and is 471,700 square miles in size [...]. »
  16. (en) Howard Giles, Tenzin Dorjee, Cultural Identity in Tibetan Diasporas, in Journal of Multilingual and Multicultural Development, vol. 26, issue 2, March 2005, p. 138-157 : « Administrative Tibet oversees the Tibetan Autonomous Region only » (Le Tibet administratif ne supervise que la région autonome du Tibet).
  17. (en) Vajrayana forms in upstate New York, A Thesis Presented to the Faculty of the Graduate School of Cornell University in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Master of Arts by Annika Antoinetta Lundkvist, May 2008, p. 19 : « When one looks for Tibet on the map today, one finds Xizang, Chinese for “Western Treasury House.” The Tibetan Autonomous Region (TAR) is an administrative unit, established in 1965, covering a region of approximately 1.2 million square kilometers ».
  18. (en) Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China, in Population and Development Review, 34(4), p. 631-662 (December 2008), note 1 p. 656 : « the TAR is the administrative area that the PRC government and most of the Western media usually mean when they refer to Tibet ».
  19. Andrew Martin Fischer, op. cit., p. 656, note 1 : « The boundaries of this region were determined by the territory controlled by Lhassa at the time the PRC invaded the eastern part of this territory in 1950 (see the chapter entitled "The People's Liberation Army invades" in Goldstein 1989: 638-696) ».
  20. (en) John Powers, History as propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, Oxford University Press, 2004 (ISBN 978-0195174267).
  21. Tibet at a Glance, The official website of the Central Tibetan Administration : « The term TIBET here means the whole of Tibet known as Cholka-Sum (U-Tsang, Kham and Amdo). It includes the present-day Chinese administrative areas of the so-called Tibet Autonomous Region, Qinghai Province, two Tibetan Autonomous Prefectures and one Tibetan Autonomous County in Sichuan Province, one Tibetan Autonomous Prefecture and one Tibetan Autonomous County in Gansu Province and one Tibetan Autonomous Prefecture in Yunnan Province. »
  22. Martine Bulard, La Chine parle d’autonomie mais réprime ses minorités, dans Atlas 2010 du Monde diplomatique, Armand Colin, Paris, 2009, p. 143 : « Pour l’heure, les Nations unies ont reconnu la République populaire de Chine dans ses frontières actuelles – et ne considèrent ni le Xinjiang ni le Tibet comme des territoires à décoloniser. Il est à noter que les trois résolutions concernant le Tibet, en 1959, 1961 (seule fois où il est fait mention du droit à l’auto détermination) et 1965, ne font aucune allusion à l’indépendance du territoire. Et que ces trois textes n’ont pas été votés par la Chine communiste, comme on l’entend souvent, mais par celle de Tchang Kaï-chek, autrement dit Taïwan ».
  23. (en) Noam Chomsky, An exchange on "The Responsibility of Intellectuals", Noam Chomsky debates with Fryer Calhoun, E.B. Murray, and Arthur Dorfman, The New York Review of Books, April 20, 1967 : « Tibet has been recognized internationally as a region of China. This status has been accepted by India as well as Communist and Nationalist China, and to my knowledge, has never been officially questioned by the United States. »
  24. Melvyn C. Goldstein and Cynthia McBeal, China's Birth Control Policy in the Tibet Autonomous Region, Asian Survey, March 1991, vol. 31, No. 3, p. 285–303 : « The nature of China's population policy in contemporary Tibet (the Tibet Autonomous Region [TAR]) is a controversial issue ».
  25. La répression est féroce, sur le site helvétique 24 heures (entretien avec Katia Buffetrille), 26 mars 2008
  26. Françoise Robin, « Tibet : des vérités qui dérangent », Perspectives chinoises [En ligne] , 2008/1 | 2008, mis en ligne le 1er mars 2011, consulté le 2 mars 2011. URL : http://perspectiveschinoises.revues.org/3853
  27. Le statut légal du Tibet, site du Comité Canada Tibet : « Selon le droit international, le Tibet a le droit à l’autodétermination pour décider de son propre statut politique. Jusqu’à ce jour, les Tibétains n’ont pas eu accès à ce droit qui requiert la sincère et libre expression de leur volonté ».
  28. ACAP, « Sept questions sur le Tibet » de Elizabeth Gleick, Agence Centrafrique Presse, page Chine, 24 novembre 2009 : « L'ONU a défini clairement et explicitement en 1960 les limites et les conditions dans l'exécution du droit d'autodétermination nationale, c'est-à-dire que l'application du droit d'autodétermination nationale ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'État d'un pays et compromettre son intégrité territoriale ».
  29. (en) Elliot Sperling, Tubote, Tibet, and the Power of Naming, sur le blog Rangzen Alliance, April 16, 2011 : « The official term, the term for Tibet that most people use in Chinese, is Xizang 西藏. Its etymology is well known and transparently obvious from references in the standard dynastic histories and other commonly-used sources. One notion common among Western Tibet supporters, that Xizang means “Treasure House of the West” and is so named because China sees the area as a massive storehouse of mineral wealth to be exploited, is patently erroneous. The “Zang” in Xizang, while it can mean a storehouse, is used in the name simply because it transcribes Gtsang, one part of the region generally referred to as Central Tibet, or Dbus-Gtsang in Tibetan. In the Ming period we find Dbus-Gtsang rendered as Wusi-Zang 烏斯藏.[3] During the Qing this changes to Wei-Zang (again, an easily understood transcription of Dbus-Gtsang)[4] and finally to Xizang. The last denotes the Western location (i.e., “Xi” 西) of the land and the sound of its two syllables finds an echo in the name of the province Republican China created for Khams, the southeastern part of Tibet: Xikang 西康 (a good portion of which actually lay beyond China’s reach). As a result of all this, however, “Xizang” remains identified only with Central Tibet and a part of Khams. »
  30. Arnaud Vaulerin, « Patrimoine. Tintouin sur le Tibet dans les musées parisiens », sur Libération, (consulté le )
  31. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille (sous la direction de), Le Tibet est-il chinois ?, ouvrage collectif, Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, p. 254-255. (ISBN 978-2-226-13426-4).
  32. Une histoire du Tibet : Conversations avec le dalaï-lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007 (ISBN 2259198910).
  33. Melvyn C. Goldstein, op. cit. : « Although all of these regions were once united under the rule of the early kings of Tibet, during the eleven centuries following the breakup of that kingdom in the 9th century many of the regions on the periphery became independent or fell under the authority of neighbouring states ».
  34. (en) Administrative Division of Tibetan Areas : « History proves that the Qinghai-Tibet Plateau is a place many Chinese nationalities once lived. They include the Tibetan nationality formed during the 7th century when the Tubo Kingdom unified many tribes in the Qinghai-Tibet Plateau. As the Tibetan have since been living and multiplying in the Qinghai-Tibetan Plateau, the lion's share of the plateau is referred to as the Tibetan areas. But the plateau is not a place solely inhabited by Tibetans. It has been home to many nationalities, including the Han, Mongolian, Tu, Hui and Qiang, who have played an important role in the development of the plateau ».
  35. (en) Eva K. Neumaier, Missed Opportunities: Buddhism and the Ethnic Strife in Sri Lanka and Tibet, in Harold G. Coward, Gordon S. Smith eds., Religion and Peacebuilding, SUNY Press, 20004, 320 p., p. 69-92, p. 84 : « This land of Tibet, referred to by the Dalai Lama, comprises not only those areas where Tibetan-speaking people form an overwhelming majority (such as TAR and some of the autonomous prefectures) but also areas where the Tibetan-speaking people form a minority and share the land with Hui, Monguor, Mongol, and Han populations. »
  36. (en) Lodi Gyari, Seeking unity through equality, Himal, January 26, 2007 : « There are several issues which are of utmost importance as we continue our dialogue with the Chinese leadership : His Holiness's firm commitment to a resolution that has Tibet as part of the People's Republic of China, the need to unify all Tibetan people into one administrative entity, and the importance of granting genuine autonomy to the Tibetan people within the framework of China's constitution ».
  37. (en) A. Tom Grunfeld, compte rendu de Lee Feigon, Demystifying Tibet: Unlocking the Secrets of the Land of the Snows (Ivan R. Dee, Chicago, 1996), H-Asia, June 1997 : « Feigon also accepts the notion that the country of "Tibet" is the entire area of Tibetan inhabitation (p. 6). This is somewhat like drawing a map of Mexico to include the entire southwest of the United States ».
  38. (en) Patrick French, Tibet, Tibet. Une histoire personnelle d'un pays perdu, Albin Michel, 2005, p. 24.
  39. Fabienne Jagou, Vers une nouvelle définition de la frontière sino-tibétaine : la Conférence de Simla (1913-1914) et le projet de création de la province chinoise du Xikang In: Extrême-Orient, Extrême-Occident. 2006, No 28, p. 147-167.
  40. Les définitions mandchoues du territoire tibétain
  41. (en) Michael Harris Goodman, Le Dernier Dalaï-Lama ?, Éditeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261), p. 27.
  42. Laurent Deshayes, Les Chinois au Tibet « Mais, en réalité, jamais Pékin n'exerça d'autorité à la hauteur de ses prétentions. Les réformes imposées, qui touchaient les rites funéraires comme la sélection des grands religieux réincarnés, ne furent jamais vraiment appliquées, soit par incompétence de l'empire et de ses agents, soit parce que les Tibétains s'y refusaient, et ce n'est pas faire une caricature que de dire que le seul élément tangible de la protection chinoise fut l'octroi de titres nobiliaires honorifiques aux grandes familles tibétaines. Sous une formulation qui se voulait plus concrète, le rapport traditionnel de « religieux-protecteur » restait inchangé dans les faits, une fois passés les armées chinoises et le vent réformateur. Au milieu du XIXe siècle d'ailleurs, le gouvernement de Pékin ne considérait toujours pas le Tibet comme une province, encore moins comme une dépendance, mais au contraire, comme un pays à part entière dans lequel, pour le bien-être de la population, il entendait exercer une sorte de droit de regard de manière à sécuriser ses propres frontières. »
  43. (en) History of Tibet: The modern period: 1895-1959, the encounter with modernity, Cornell University Press, 2003, Introduction by Alex McKay, p. 1-35, p. 13 : « But Tibet, even in 1913-14, did not exist in the form that had become the paramount model of independent statehood: the European concept of the 'nation state'. Not least, it lacked the essential element of established frontiers and it also included areas of ambiguous sovereignty, territory which was under Ladakhi or Bhutanese administration. »
  44. (en) Heinrich Harrer, Seven Yeas in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « As Tibet has no frontier posts, the whole population is brought up to be hostile to foreigners. »
  45. (en) Fernanda Pirie, The hegemony of the Chinese state: sovereignty and order in eastern Tibet, Conference paper prepared for Reinventing the Chinese Party-State, Shenyang, 5th & 6th December 2008 : « Amdo was never incorporated into the political region of the Dalai Lama, despite the fact that most of its population regarded Lhasa as the ultimate source of religious authority. [...] Amdo was dominated by Mongol forces from the mid thirteenth until the early eighteenth century, when the Manchu Qing dynasty rose to power and established Xining, a town to the north of Amdo (now the capital of Qinghai province) as its administrative base for the area. »
  46. Alexandra David-Néel, Aux pays des brigands gentilshommes : « Amdo est considéré comme une province du Tibet bien qu'il ne fasse pas partie du territoire soumis au gouvernement du dalaï-lama. Les autorités chinoises y exercent un vague contrôle et y perçoivent quelques impôts, mais elles n'interviennent dans les affaires de la population que dans des cas exceptionnels. En temps ordinaire, celle-ci est gouvernée par des chefs locaux sans liens entre eux. »
  47. Sur les définitions du Tibet, cf (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from western Tibet, 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994 : « The ‘modern’ Sino-Tibetan border in these two regions was generally established during the mid-18th century when the Tibetan Government lost political control over most of these areas to Manchu (Qing) China. While the Tibetan Government has never accepted the loss of these regions as permanent or de jure – for example it claimed all of Kham and Amdo in the Simla Convention of 1913-14 – most of these areas in fact were not a part of its polity for the two centuries preceding the rise to power of the Communists in China in 1949. Consequently, the convention used in Tibetan historiography in the West has been to differentiate analytically between the political entity Tibet and other areas outside it where ethnic Tibetans lived. For example, Hugh Richardson, the well-known British diplomat and historian, for practical purposes differentiated the Tibetan world into two categories. Following the work of Sir Charles Bell, he used the term ‘political’ Tibet for the polity ruled by the Dalai Lamas, and the term ‘ethnographic’ Tibet for other areas such as Amdo and Kham which were outside that state ».
  48. (en) A. Tom Grunfeld, compte rendu de Lee Feigon. Demystifying Tibet: Unlocking the Secrets of the Land of the Snows (Ivan R. Dee, Chicago, 1996), H-Asia, June, 1997 : « The most clear-headed discussion of this matter, and one that effectively dispels this notion, can be found in Melvyn C. Goldstein's "Change, Conflict and Continuity Among a Community of Pastoralists: A Case Study From Western Tibet, 1950-1990." As Goldstein demonstrates, when the Chinese army was approaching the boundary of what is today the Tibet Autonomous Region (hundreds of miles away from the ethnic Tibetan border the Dalai Lama now proclaims), the government of Tibet issued an appeal to the United Nations on November 7, 1950, asserting that Chinese troops had just crossed the upper Yangzi River "which has for long been the boundary into Tibetan territory." »
  49. (en) Melvyn C. Goldstein, Introduction, in Buddhism in contemporary Tibet: religious revival and cultural identity (Melvyn C. Goldstein and Matthew T. Kapstein, editors), paperback, July 1998, 235 pages (ISBN 9780520211315) section What is "Tibet", p. 4-5 : « The political separation of ethnic Tibetans into those living in the Dalai Lama's polity and those in ethnographic Tibet was briged in part by religion. Tibetans from all over ethnographic Tibet made religious pilgrimages to Lhasa and other holy sites in political Tibet, and large numbers of monks from the borderlands continouously came to study at the great monastic seats in Central Tibet. Many of the greatest scholar-monks and abbots in political Tibet's monastic seats, in fact, came from ethnographic Tibet - Kham and Amdo. Consequently, religion was a unifying force that to a degree reintegrated on the ideological level the millions of Tibetans politically divided between ethnographic and political Tibet (as well as those living in disparate native states within ethnographic Tibet) ».
  50. Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002
  51. Jean-Paul Mari, Tibet:Dans Lhassa interdite, Grand Reporter, août 1999.
  52. (en) Andrew Martin Fischer, "Population Invasion" versus Urban Exclusion in the Tibetan Areas of Western China, in Population and Development Review, 34(4), p. 631-662 (December 2008), note 1 p. 656 : « In this article, “China” refers to the People’s Republic of China (PRC), and “Tibet” refers to all of the Tibetan areas in China, including the Tibet Autonomous Region (TAR) and the Tibetan areas incorporated into the provinces of Qinghai, Gansu, Sichuan, and Yunnan. Often known as “Greater Tibet” or “cultural Tibet,” this region is about the size of Western Europe or about 25 percent of China ».
  53. (en) Annika Antoinetta Lundkvist, Vajrayana forms in upstate New York, op. cit. : « cultural Tibet is nearly as extensive as its historic territory had been, with Tibetan population in Western China, Bhutan, India, Pakistan, Nepal, and Sikkim ».
  54. Stephanie Roemer, op. cit. , p. 8-10 (Definition of the area of Tibet) : « The definition of ethnic Tibet goes beyond these natural frontiers. It represents all those regions that were once entirely, or at least by a majority, of people of Tibetan origin, i.e. geographical Tibet, Bhutan, the eastern and western territories of Nepal and the present northern Indian regions of Ladakh, Lahul, Spitti and Kinnaur, parts of Arunachal Pradesh and Sikkim (Clarke 1997:7-9; Dhondup 1977; Shakya 1982; Samuel 1993:100-12) ».
  55. (en) Margaret Evelyn Miller, Educational Practices of Tibetan Lama Training, B - Definitions of Terms, p. 189 : « Such areas as Sikkim, Ladak, and Tibetan populated areas of adjoining Chinese provinces provide religious training similar or almost identical with Tibet proper. Including this wider area, which is sometimes called ethnological Tibet, makes possible a more complete discussion of the lama training ».
  56. (en) Howard Giles, Tenzin Dorjee, Cultural Identity in Tibetan Diasporas, in Journal of Multilingual and Multicultural Development, vol. 26, Issue 2, March 2005, p. 138-157 : « Historical Tibet once stretched across much of Asia, including some parts of China, during its golden era in the 7th and 8th centuries (Shakabpa, 1967; van Walt van Praag, 1987). Administrative Tibet oversees the Tibetan Autonomous Region only ».
  57. Pierre-Antoine Donnet, Guy Privat, Jean-Paul Ribes, Tibet: des journalistes témoignent, Maison du Tibet, L'Harmattan, 1992.
  58. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international, L'Harmattan, 2008, 305 p.
  59. Claude B. Levenson, La Chine envahit le Tibet: 1949-1959, Éditions Complexe, 1995, 116 p.
  60. Les marges culturelles du territoire chinois, Géographie et cultures, volume 34, L'Harmattan, 2000, 143 p.
  61. Archives de sciences sociales des religions, Numéros 121-124, Institut de sciences sociales des religions, Centre national de la recherche scientifique, 2003.
  62. Claude Chancel, Éric-Charles Pielberg, Le monde chinois, Presses universitaires de France, 1998, 295 p.
  63. Max Derruau, La Terre et les hommes: mélanges offerts à Max Derruau , Université de Clermont-Ferrand II. Faculté des lettres et sciences humaines, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines, 1990, 604 p. : « Dès 1951 on a détaché certaines parties du Tibet historique : l'Amdo au nord (province duprovince du Qinghai), ... vallées du Kham (provinces du Sichuan et du Yunnan ».
  64. (en) Ten Facts about Tibet, sur le site FreeTibet : « The Chinese government has divided historical Tibet into one region and several prefectures and counties, with the TAR encompassing only the central area and some eastern regions of Tibet. (...) Historical Tibet was a vast country, with an area roughly equal to Western Europe ».
  65. (en) History of Negotiations between Tibet and China 1949-2004 : « 2003: The Dalai Lama’s envoys returned to Beijing for follow-up meetings with Chinese officials and a visit to the eastern Tibetan province of Kham (ch. Sichuan). Permission to travel to a Tibetan area outside the TAR is considered significant because it implies that all of historical Tibet, not just the TAR, could potentially be under discussion in an eventual negotiation process ».
  66. Élisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique en réponse à l'article de Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, sur le site du Monde diplomatique, Archives, mai 2008 : « L'actuel dalaï-lama et les mouvements pour l'indépendance ne parlent plus de "Grand Tibet", mais de "Tibet historique", il s'agit quasiment de la même surface ».
  67. (en) His Holiness the Dalai Lama discusses the recent unrest inside Tibet with the editors of the Financial Times (FT) : « "Greater Tibet", now, this very word comes from the Chinese government side. We never state the greater Tibet ».
  68. Le Tibet survivra-t-il ?, Interview du Dalaï Lama par Chen Yan, traduction par Yang Mei et Marie Holzman, Tibet-info.net : « C’est le gouvernement chinois qui parle de Grand Tibet. Jamais nos représentants n’ont utilisé cette expression. La vérité, c’est qu’il existe, en dehors de la région autonome, des départements et des districts autonomes tibétains dans plusieurs provinces limitrophes du Tibet, qui possèdent leurs propres radios et journaux en langue tibétaine. Ce que nous demandons, c’est une réelle autonomie du Tibet qui permette de protéger la religion et la culture tibétaines. Pendant plus de mille ans, les régions de U-Tsang, d’Amdo et de Kham, qui se trouvent aujourd’hui en dehors de la région autonome tibétaine proprement dite, ont largement contribué au rayonnement de notre culture. Parmi les Tibétains qui ont quitté la Chine en 1959 nombreux sont ceux qui sont originaires de ces contrées ».
  69. Term 'Greater Tibet' does not exist, Dalai Lama tells Chinese people, phayul.com, 2 août 2010
  70. (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the dalai Lama, University of California Press, 1997, p. 71 : « The exile government was deeply committed to the re-creation of a "Greater" Tibet, which would include in one administrative unit both political and ethnographic Tibet. Such has been the goal of previous Tibetan governments (...) it was especially important in exile because of the large numbers of Tibetan refugees from those ethnic areas. (...) if it became known that the Dalai Lama was willing to consider it (not pursuing a demand for Greater Tibet), the unity of the exile community could be permanently split ».
  71. Quelle solution politique pour le Tibet?, rapport présenté par M. Louis de Broissia, sénateur, dans la série Relations interparlementaires France-Tibet, 2006, p. 17.
  72. Stephanie Roemer, op. cit. : « According to the Charter of the Tibetans-in-Exile, a Tibetan is any person who was born within the boundaries of Greater Tibet ».
  73. « Citoyenneté tibétaine – Article 8. (1) Tous les Tibétains nés dans le territoire du Tibet et ceux nés dans les autres pays seront éligibles pour être des citoyens du Tibet. Toute personne dont la mère biologique ou le père biologique est d’origine tibétaine a le droit de devenir citoyen du Tibet ; ou (2) tout réfugié tibétain qui a dû adopter la citoyenneté d'un autre pays dans des circonstances contraignantes peut conserver la citoyenneté tibétaine pourvu qu’il ou elle remplisse les conditions prescrites dans Article 13 de cette Charte ; ou (3) toute personne, bien que formellement citoyen d'un autre pays, qui a légalement épousé une personne de nationalité tibétaine depuis plus de trois ans, qui désire devenir citoyen du Tibet, peut le devenir conformément à la loi de l'Assemblée tibétaine. (4) L'assemblée tibétaine formulera des lois de citoyenneté pour mettre en application les Articles mentionnés ci-dessus. »
  74. (en) Tibet's modern history full of humiliation, tibet.cn, 19-5-2009 : « In 1953, Yang Gongsu, the former assistant of the Central Government in Tibet's Foreign Affairs, saw the map with the "the McMahon Line" before he left Lhasa for Sino-Indian diplomatic negotiation in Beijing. He recalled: "It is the first time that we saw the McMahon Line, because the map has never been made public since it was drawn. The map contains no latitude or longitude, it was just a roughly-drawn heavy line as the boundary line, with McMahon and Xarta's signatures. »
  75. Willem van Kemenade, Don’t let Tibet issue derail EU-China relations, Clingendael Netherlands Institute of Internal Relations : « Moreover, these outlying Tibetan areas, « dubbed Inner Tibet » by the British while they were creating a sphere of influence of Tibet during the final decades of the « Raj » a hundred years ago, have never been under the rule of the Dalai Lama, but under local abbots, Mongol and even Muslim warlords ».
  76. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, Berkeley, University of California Press, 1989, p. 75 : « The British and Tibetan plenipotentiaries were willing to sign the draft accord, but I-fan Chan, the Chinese plenipotentiary, refused. After considerable pressure from the British, he initialed the draft and then referred it to his government, which immediately repudiated his initialing ».
  77. (en) Rimpoche, p. 837.
  78. (en) Nirmal C. Sinha, Was the Simla Convention not signed?, p. 33–38.
  79. (en) Ashild Kolas, Monika P. Thowsen On the margins of Tibet: cultural survival on the Sino-Tibetan frontier, p. 33 : « As proposed by the British representative, the agreement established the territories of Outer and Inner Tibet. »
  80. (en) Frank Moore Colby, Talcott Williams, The New international encyclopædia, Volume 25, Éditeur Dodd, Mead and company, 1927, p. 1299 : « Tibetans marched on Chamdo, claimed for both Outer and Inner Tibet, and took it in 1918. An armistice followed, and in the next year the Chinese displayed their desire for peace by proposing a renewal of treaty discussions. »
  81. (en) Agreement for the Restoration of Peaceful Relations Between China and Tibet (1918).
  82. United States. Consulate General (Hong Kong, China), Survey of China mainland press, Numéros 900 à 918, Éditeur American Consulate General, 1954, p. 29 : « The Origin of the Dalai Lama and Panchen Lama (Hong Kong Ta Kung Pao, September 11, 1954) […]. Tsongkapa finally became the actual political and religious ruler of Tibet. After Tsongkapa's death, two of his disciples ruled over Inner and Outer Tibet respectively in accordance with the will of Tsongkapa. The elder disciple, the Dalai, became the ruler of Inner Tibet and the younger disciple, Panchen, the ruler of Outer Tibet. »
  83. (en) United Asia, Volume 11, 1959, p. 168 : « Meanwhile, taking advantage of the Dalai Lama's absence, the Chinese were also busily trying to build up the position of the Panchen Lama. The Chinese even went so far as to rewrite Tibetan Buddhist history, claiming that the Panchen was ruler of Outer Tibet (Lhasa). The Dalai Lama they relegated to the disputed regions of Inner Tibet (Tsinghai Province). One version of this appeared in the Hong Kong Communist daily, Ta Kung Pao, in 1954. "The paper, misrepresenting historical fact, declared that after the death of Tsong-khapa, founder of the Buddhist sect that rules Tibet, two of his disciples ruled over Inner and Outer Tibet respectively in accordance with the will of Tsongkapa". »
  84. (en) Francis Robert Moraes, The revolt in Tibet, Éditeur Macmillan, 1960, p. 79-80 : « In their absence the Communists began a campaign against the Dalai Lama, even writing Tibetan Buddhist history to suggest that the Panchen Lama was the ruler of Outer Tibet, which includes the Lhasa region, while the Dalai Lama's authority was alleged to be restricted to the disputed districts of Inner Tibet, which comprise areas in Chinghai, Szechwan, and Kansu provinces. »
  85. (en) David Miliband, Written Ministerial Statement on Tibet (29/10/2008), site du Ministère des affaires étrangères : « Like every other EU member state, and the United States, we regard Tibet as part of the People's Republic of China. »
  86. Robert Barnett, Did Britain Just Sell Tibet?, The New York Times, 24 novembre 2008.
  87. (en) Isabella L. Bird, [ebooks.adelaide.edu.au/b/bird/isabella/tibet/complete.html Among the Tibetans], 1984 : « Lahul or British Tibet, under the rule of the Empress of India ».
  88. J.-L. Dutreuil de Rhins, Mission scientifique dans la haute Asie. 1890-1895, deuxième partie, Le Turkestan et le Tibet, Étude ethnographique et sociologique, Ernst Ledoux, Paris, 1898 : « Tandis que les Anglais s'efforçaient de démontrer aux Chinois du côté de Pamir que la ligne de partage des eaux est la seule frontière rationnelle, au nord du Tibet britannique. »

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Melvyn C. Goldstein, What is Tibet? – Fact and Fancy, extrait de « Change, Conflict and Continuity Among a Community of Nomadic Pastoralists — A Case Study from Western Tibet », 1950-1990, in Resistance and Reform in Tibet (sous la direction de Barnett et Akiner), Londres, Hurst & Co., 1994
  • (en) Melvyn C. Goldstein, Introduction, in Buddhism in contemporary Tibet: religious revival and cultural identity (sous la direction de Melvyn C. Goldstein and Matthew T. Kapstein), paperback, July 1998, section What is "Tibet"
  • (en) Stephanie Roemer, The Tibetan Government-in-Exile. Politics at large, Routledge, 2008, Definition of the area of Tibet
  • Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille (dir.), Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, coll. « Sciences des religions », 2002
  • Fabienne Jagou, compte rendu de « Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille éd., Le Tibet est-il Chinois ? », Perspectives chinoises, 2003, mis en ligne le 2 août 2006
  • Barry Sautman, 'All that Glitters is Not Gold': Tibet as a Pseudo-State , Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009, 86 p.

Articles connexes

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Liens externes

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