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Cumul I

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Cumul I
Artiste
Date
Type
Technique
Dimensions (H × L × l)
51 × 127 × 122 cm
No d’inventaire
AM 1976-933Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Cumul I est une sculpture créée par Louise Bourgeois en 1969.

Description

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Image externe
photographie sur le site du Centre Pompidou

Cette œuvre est formée de bulles, monticules, excroissances sphériques ou ovoïdes en marbre blanc (125 x 120 x 41), posées sur un socle en bois en deux parties (127 x 122 x 51).

Esthétique

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Louise Bourgeois développe d'abord ces motifs sphériques ou ovoïdes dans une série de dessins ou aquarelles[1] puis les réalise en trois dimensions. Selon ses termes, le dessin constitue sa mémoire et son imaginaire tandis que la sculpture est son propre corps. Dans Cumul I, un voile souple et fin comme une membrane de peau recouvre les formes oblongues, rondes et blanches. Ce drapé, inspiré du Bernin, donne à l'œuvre une saveur baroque rare dans la sculpture contemporaine.

Entre 1967 et 1972, Louise Bourgeois travaille le marbre en Italie, à Pietrasanta. Elle réalise une série d'œuvres à laquelle elle donne le nom de "Cumul" (Cumul I, Cumul II, Cumul III[2]) en lien avec les nuages ronds qu'on appelle cumulus. Elle dit à propos de ces œuvres : "Le titre de Cumul vient d'un système de nuages... et pour moi, c'était l'étude du ciel, des nuages qui est une chose très positive, très calmante, et que l'on peut vérifier"[3] ou "Ce sont des nuages, une formation de nuages. Moi, je n'y vois pas de formes sexuelles"[4]. Pourtant ces formes peuvent évoquer aussi bien des seins que des phallus, mais en raison de son évidence cette interprétation ne retient pas son attention. Elle refuse le défini ou l'établi et confirme l'idée que l'art n'est pas fait de certitude mais, au contraire, d'interrogations permanentes sur le réel.

La sculpture s'apparente à la taille humaine, refusant autant la monumentalité que les raffinements de la petite dimension. Elle se situe ainsi avec le spectateur dans une relation d'identité et, même si elle n'est pas figurative, elle dégage une atmosphère de figuration qui engage le spectateur à l'interprétation.

Pendant 20 ans, Cumul I a été présenté posé directement sur le sol[5]. En 1989, Louise Bourgeois décide de lui rajouter un socle sous la forme de deux morceaux de bois résineux taillés dans des poutres de récupération. Le même style de socle, qui rappelle Brancusi, sert de base à d'autres sculptures en marbre comme "Noire Veine" ou "Sleep II".

Expositions

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Cumul I est la première œuvre de Louise Bourgeois acquise par le musée national d'Art moderne de Paris, en 1973. Elle fait maintenant partie des collections du Centre Pompidou.

Cette sculpture a été exposée de nombreuses fois :

  • Exposition de sculptures au musée de Chartres, juillet-
  • Première exposition rétrospective Louise Bourgeois, MoMA de New York, 1982-1983
  • Louise Bourgeois, rétrospective 1947-1984, Galerie Maeght-Lelong. Paris, 1985 // même galerie à Zurich.
  • Louise Bourgeois exposition rétrospective, Francfort-sur-le Main (Allemagne), Frankfurter Kunstverein, décembre- // Munich (Allemagne), Lenbachhaus Kunstbau Städtische Galerie, février- // Hammersmith (Royaume-Uni), Riverside Studios, mai- // Lyon (France), Musée d'Art contemporain de Lyon, juin- // Barcelone (Espagne), Fundacio Antoni Tapiès, - // Berne (Suisse), Kunstmuseum Bern, février- // Otterlo (Pays Bas), Stichting Kröller-Müller Museum, mai-
  • L'âme au corps: arts et sciences 1793-1993, Galeries nationales du Grand Palais. Paris, octobre 1993-
  • Louise Bourgeois. Sculptures, environnements, dessins. 1938-1995, musée d'Art moderne de la ville de Paris, juin-
  • Féminin - Masculin, le sexe de l'art, Paris, Centre Pompidou, 1996
  • Louise Bourgeois, Madrid (Espagne), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, novembre-
  • Présentation des collections permanentes, Paris, musée national d'Art moderne, centre Pompidou, -
  • Louise Bourgeois. Works in marble, Zurich, Galerie Hauser&Wirth, mai-
  • Happiness: a survival Guide for ART + life, Tokyo (Japon) Mori Art Museum / Mori Art Center, -
  • Énigme de la modernité, la collection du musée national d'Art moderne du centre Pompidou, Zagreb (Croatie), Galerja Klovicevi Dvori, - // Budapest (Hongrie), Ludwig Müzeum, mars-
  • Big Bang, Paris. Centre Pompidou, -
  • Louise Bourgeois, Londres (Royaume-Uni) Tate Modern, - // Centre Pompidou. Paris, - // New York (USA) musée Solomon R. Guggenheim, juin- // Los Angeles (USA) Museum of Contempory Art, - // Washington (USA), Hirshhorn Museum ans garden Smithsonian Institution, février-
  • Elles@centrepompidou, Paris, Centre Pompidou, -

Bibliographie

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  • William Rubin, Some reflexions prompted by the recent work of Louise Bourgeois, Art international, Zurich, volume XIII,
  • P.Marandel, Louise Bourgeois, Art international, volume XV/10, - cit. p.46-47, reprod p.72
  • F.Hartt, Art, history of painting, sculpture, architecture, éd. Abrams,1993, New York - cit. et reprod p.1014
  • D.Bozo, Un possible portrait, Réunion des Musées nationaux, éd. Centre Pompidou, Paris,1994 - cit. p.188
  • Marie-Laure Bernadac, Louise Bourgeois, éd. Flammarion, 1995 - cit. p.108-110, reprod. p. 108
  • History of modern art :Painting, Sculpture, Architecture, Photography, éd.Abrams, New York, 1998 - cit. p.471,831, reprod. n°547 p.471
  • M.L.Bernadac et Hans-Ulrich Obrist, Destruction du père, reconstruction du père, écrits et entretiens 1923-2000, éd. D.Lelong, Paris, 2000 - cit. p.192
  • Jacqueline Caux, Tissée, tendue au fil des jours, la toile de Louise Bourgeois, entretiens avec Louise Bourgeois, éd. du Seuil, Paris, 2003 - cit. p. 29, reprod. p.31
  • Robert Storr, Paulo Herkenhoff, Louise Bourgeois, éd. Phaidon, Paris, 2004 - reprod p.68
  • 100 Chefs-d'œuvre du XXe siècle dans les collections du Centre Pompidou, éd. Centre Pompidou, Paris, 2010 - cit. et reprod. p.93
  • Artistes femmes de 1905 à nos jours, éd. du Centre Pompidou, Paris, 2010 - reprod.p.87
  • Catalogue du MoMA Louise Bourgeois, New York, 1982 - cit. et reprod. p. 82 et 83
  • Catalogue du Musée d'Art moderne de la cille de Paris Louise Bourgeois. Sculptures,environnements,dessins. 1938-1995, Paris, 1995 - cit. et reprod. p.113
  • Catalogue de la collection du musée national d'Art moderne acquisitions 1986-1996, éd. du centre Pompidou, Paris, 1996 - cit. et reprod. P.71
  • Catalogue de la Galerie Hauser & Wirth Louise Bourgeois. Works in marble, Zurich, 2002 - cit. p.11-12, reprod. p.10
  • Catalogue de l'exposition Happiness : A survival guide for Art + Life, Mori Art Museum, Tokio, 2003 - cit. p.19, reprod p.132
  • Catalogue de l'exposition Enigme de la modernité, Galerie Klovicevi Dvori, Zagreb, 2004 // Budapest, Ludwig Müzeum, 2005 - reprod p.81
  • Catalogue de l'exposition Big Bang : destruction et création dans l'art du XXe siècle, Centre Pompidou, Paris, 2005 - cit. p.177, reprod.p.94
  • Catalogue Louise Bourgeois, Tate Modern, Londres, 2007 - cit. p.94, 307, reprod. p.95
  • Catalogue de l'exposition RAUM. Orte des Kunst, Akademie der Künste, Berlin, février- - œuvre non exposée mais citée et reprod. p.344
  • Catalogue de l'exposition Louise Bourgeois, organisée par le Centre Pompidou en collaboration avec la Tate Modern de Londres, Paris, 2008 - cit. p.16-18,72,73,98,312, reprod.p.16, 99 et couverture

Notes et références

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  1. catalogue de l'exposition "Louise Bourgeois. Works in marble", Zurich, P. 11 et catalogue de l'exposition "Louise Bourgeois", Centre Pompidou, p.73 et 98
  2. catalogue de l'exposition du MoMA, 1982, p. 83
  3. entretiens avec Alain Kirili, 1989, traduit dans "Destruction du père, reconstruction du père : écrits et entretiens 1923-2000", p. 192, c.f. bibliographie
  4. "Louise Bourgeois". Entretiens pour le film de Camille Guichard, 1993
  5. catalogue de l'exposition du MoMA, 1982, p. 82

Liens externes

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