Collégiale Sainte-Marie de Clans
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Paroisse Notre-Dame-de-la-Tinée (d) |
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Classé MH () |
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La collégiale Sainte-Marie est une église catholique située à Clans, en France[1].
Localisation
[modifier | modifier le code]L'église est située dans le département français des Alpes-Maritimes, sur la commune de Clans.
Historique
[modifier | modifier le code]La première mention de Clans apparaît en 1066 sous le nom de Castrum de Clansis. Le fief de Clans appartient à la famille de Glandèves au XIe siècle. L'église est donnée à cette date à l'évêque de Nice. De l'église romane, il subsiste l'abside semi-circulaire en petits moellons, en annexe derrière le chœur actuel. Elle a un décor de lésènes. À côté se trouve le clocher. La partie supérieure a été surélevée au moment de la reconstruction de l'église.
L'église a été érigée en collégiale par un bref du pape Innocent II, en 1137, à la demande de l'évêque de Nice, Pierre Ier. Le chapitre de la collégiale comprend 4 chanoines dont un archiprêtre. Les documents de l'église, dont le titre de fondation et les statuts primitifs, ont disparu. On peut supposer que les chanoines suivaient la Règle de saint Augustin.
À partir de 1572, la reconstruction de la collégiale commence par le porche.
Le gros œuvre de la collégiale baroque est construit entre 1681 et 1686. On trouve la date de 1684 sur le portail d'entrée. Les vantaux portent la date de 1702. Les décors des autels latéraux et du maître autel sont progressivement réalisés jusqu'à la Révolution. La porte de la sacristie attenante à la collégiale porte la date de 1774. Le maître autel est reconstruit en 1781.
La collégiale est consacrée par l'évêque de Nice, Mgr Valperga, le .
Les armées françaises commencent à occuper le Comté de Nice à la fin de . Les lois françaises concernant la religion et les biens de l'Église vont progressivement s'appliquer. Ce n'est qu'en 1794 que les troupes françaises vont occuper Clans et supprimer la collégiale. Les biens meubles et immeubles appartenant à l'église sont mis en vente le 16 thermidor an IV (). Les Clansois ne participent pas aux enchères qui sont emportées par un notaire de Roquesteron. Les Clansois ont caché les cloches, les vases sacrés (calices, ciboires), les ostensoirs, les encensoirs, les ornements, les livres sacrés et les registres de catholicité.
Après le retour du Comté de Nice à la maison de Savoie, le legs de l'ancien archiprêtre de la collégiale, Don Cagnoli, permet le rétablissement de la collégiale sous le titre de la Nativité de la Vierge Marie par un acte passé devant notaire à Nice, le . l'évêque de Nice, Mgr Galvano, publie la bulle d'érection et les nouveaux statuts de la Collégiale en 1838. Mais la loi dite d'incamération supprime la collégiale définitivement, le .
L'édifice est classé au titre des monuments historiques le [1].
Fresques
[modifier | modifier le code]Derrière le chœur actuel de l'église, on peut voir une peinture murale inattendue représentant une scène de chasse, avec une curieuse représentation d'un éléphant. Cette peinture se trouve dans l'ancienne abside, et doit dater probablement du XIVe siècle. Dans une pièce adjacente, on peut voir des peintures murales d'inspiration byzantine que Mgr Denis Ghilardi attribue au début du XIIIe siècle représentant deux épisodes de la vie de saint Pierre, un christ en gloire et une Annonciation. Cependant Philippe de Beauchamp juge que ces peintures ne doivent pas être antérieures au milieu du XIVe siècle.
Mobilier
[modifier | modifier le code]La base Palissy donne la liste du mobilier inscrit ou classé au titre des objets[2].
On trouve dans la collégiale deux bénitiers en pierre noire du XVIe siècle et des fragments de retable du XVIe siècle représentant saint Martin et sainte Agathe.
L'orgue Grinda
[modifier | modifier le code]La convention pour la construction de l'orgue est passée le entre le conseil de fabrique et Honoré Grinda. Le chapitre s'engage à payer 1 050 lires de Piémont et la commune, 950 lires payables en dix ans. Cette commande est probablement due à l'initiative de l'archiprêtre de la collégiale, Joseph-François Cagnoli.
Après quelques retards de réalisation, l'orgue est installé sur la tribune, le .
Le est inauguré l'orgue d'Honoré Grinda.
Les troubles engendrés par la Révolution vont entraîner des difficultés de paiement. En 1803, Honoré Grinda réclame le paiement de son dû au maire de Clans. Le maire lui répond que le conseil serait content s'il reprenait l'orgue pour la somme due par la commune. Honoré Grinda s'adresse alors au préfet Dubouchage qui se retourne vers le maire en lui demandant d'éteindre la dette. Un accord est finalement trouvé entre la commune de Clans et Honoré Grinda mais n'a été réglé qu'au bout d'une année.
L'orgue a été restauré en 1981-1982 par le facteur d'orgue Yves Cabourdin. L'orgue restauré a été inauguré le 26 et . L'orgue de Clans a conservé la plus grande partie de l'orgue d'origine. Ce sont des rares orgues de facture française dans le Comté de Nice où était très présente la facture italienne[3].
L'instrument a été protégé au titre des monuments historiques[4],[5],[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Église paroissiale, ancienne église collégiale Sainte-Marie », notice no PA00080708, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Base Palissy : Collégiale Sainte-Marie
- Philippe de Beauchamp, Le haut pays méconnu : Villages & hameaux isolés des Alpes-Maritimes, p. 82, Éditions Serre, Nice, 1989 (ISBN 978-2-86410-131-4)
- Notice no PM06002738, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : tribune d'orgue ; partie instrumentale de l'orgue
- Notice no PM06002737, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune
- Notice no PM06000195, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture orgue de tribune : buffet d'orgue
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Thirion, Alpes romanes, p. 50, édition Zodiaque (collection la nuit des temps no 54), La Pierre-qui-Vive, 1981
- Christiane Lorgues-Lapouge, René Lorgues, Comté de Nice baroque - Tome 1 : La vallée de la Tinée, p. 32-39, Encyclopædia Niciensis, Volume V, Serre éditeur, Nice, 2004 (ISBN 2-86410-416-4) ; p. 99
- Denis Ghiraldi, L'orgue Grinda de la collégiale de Clans, Serre éditeur, Nice, 1987 (ISBN 9782864100928) ; p. 120
- E.-V. Lieutaud, La collégiale de Clans, p. 165-169, Nice Historique, année 1901, no 580 Texte
- Mgr Denis Ghiraldi, La collégiale de Clans, p. 116-121, Nice Historique, année 1993, no 137 Texte
- Guillaume Boréa, La cloche de Clans, p. 98-99, Nice Historique, année 1929, no 119 Texte
- Église paroissiale Sainte-Marie, ancienne collégiale Sainte-Marie, sur la base "Patrimages"
- Association Saint Jean le Vieux, Peintures murales décors peints, Vallée de la Tinée, Alpes-Maritimes, Association Saint Jean le Vieux, 18 p.*La Tour-sur-Tiné; *Clans; *Valdeblore Saint-Dalmas; *Roure; *Roubion; *Saint-Étienne-de-Tinée; *Quelques saints représentés dans les vallées de la Tinée; *Les chapelles peintes de la Vallée de la Tinée
- Chroniques clansoises, l'orgue de la collégiale de Clans, par Mgr Denis Ghiraldi,
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ministère de la Culture - DRAC PACA -Banque d'images : Église paroissiale Sainte-Marie, ancienne collégiale Sainte-Marie
- Orgue 06 : orgue de Clans
- Ville de Clans : Visite de la collégiale
- Collégiale Sainte-Marie, XIe – XVIIIe siècles, p. 26-29, Passeurs de mémoire : Basse et moyenne Tinée, Conseil général des Alpes-Maritimes