Chronologie de l'Autriche-Hongrie
Par le compromis austro-hongrois de 1867, la « double monarchie » d'Autriche-Hongrie émerge, au centre de l'Europe, à partir de l'empire d'Autriche dont elle est la continuation dynastique, et qui lui-même avait émergé en 1804 à partir de la monarchie de Habsbourg. L'Autriche-Hongrie comprend les pays autrichiens et les pays hongrois, sous l'autorité de l'empereur d'Autriche et roi de Hongrie. Cette « double monarchie » est dissoute à l'issue de la Première Guerre mondiale et son territoire est partagé entre sept États-successeurs dont l'Autriche et la Hongrie modernes.
Ci-dessous, la chronologie des événements qui ont marqué l'histoire de l'Europe centrale et des états des Habsbourg pendant cette période :
Avant l'Autriche-Hongrie
[modifier | modifier le code]- 1526 : Epoux d'Anne Jagellon, soeur du roi Louis II de Hongrie, l'archiduc d'Autriche Ferdinand Ier devient également souverain de la Hongrie royale et de la Bohême.
- : Ferdinand Ier succède à son frère Charles Quint et prend la tête du Saint-Empire romain germanique.
- – : guerre de Succession d'Autriche, née de la Pragmatique Sanction par laquelle Charles VI lègue à sa fille Marie-Thérèse les États héréditaires de la maison des Habsbourg. Elle se termine par le traité d'Aix-la-Chapelle en 1748.
- 1699 : à l'issue de la cinquième guerre austro-turque commencée en 1683, signature du traité de Karlowitz par lequel l'empire des Habsbourg acquiert au détriment de l'Empire ottoman la plus grande partie de la Hongrie, la partie ottomane de la Croatie-Slavonie et les droits de suzeraineté sur la Transylvanie jusque-là tributaire du sultan ottoman.
- 1718 : à l'issue de la sixième guerre austro-turque, signature du traité de Passarowitz par lequel l'Empire des Habsbourg acquiert le Banat, la Serbie septentrionale y compris Belgrade et la Posavine au détriment de l'Empire ottoman, et l'Olténie valaque au détriment de l'hospodar de la principauté de Valachie, Jean Mavrocordat qui se voit amputé d'un tiers de sa principauté.
- 1739 : par le traité de Belgrade, les Habsbourg doivent restituer à l'Empire ottoman la Serbie septentrionale avec Belgrade et la Posavine, et à la principauté de Valachie, l'Olténie.
- 1740 - 1780 : Règne de Marie-Thérèse, dernière représentante de la Maison de Habsbourg. En 1736, elle épouse le duc François III de Lorraine, élu empereur en 1742. Le couple fonde la Maison de Habsbourg-Lorraine.
- 1772 : lors du premier partage de la Pologne, l'empire des Habsbourg acquiert la Galicie-Lodomérie jusque-là polonaise.
- 1775 : l'empire des Habsbourg acquiert la Bucovine jusque-là moldave. L'Empire a désormais une étendue territoriale qu'il gardera pour l'essentiel jusqu'à sa fin en 1918.
- 1780 : naissance du « joséphisme » (subordination de l'Église à l'État) après que Joseph II, fils de Marie-Thérèse et de François de Lorraine, soit devenu empereur, premier représentant de la Maison de Habsbourg-Lorraine.
- 1795 : lors du troisième partage de la Pologne, l'Empire des Habsbourg acquiert au détriment de la Pologne, qui disparaît, le sud de la Mazovie, avec les villes de Cracovie et Lublin.
- – : « première Coalition » contre la France révolutionnaire qui avait déclaré la guerre à l'empereur François Ier d'Autriche. Le conflit s'achève le par le traité de Campo-Formio.
- 1799 : « deuxième Coalition » qui prend fin au traité de Lunéville le .
- : début de l'empire d'Autriche et fin de ce que l'on appelle informellement l'Empire des Habsbourg lorsque François II du Saint-Empire est proclamé « François Ier, empereur héréditaire d'Autriche ».
- : « troisième Coalition » ; le Saint-Empire romain germanique est dissout de fait par le traité de Bratislava.
- 1815 : « septième Coalition » victorieuse contre Napoléon Ier ; le congrès de Vienne fixe les conditions de la paix en Europe qui sont, pour l'essentiel, une restauration de la situation d'avant le révolution française. Les Habsbourg renoncent à leurs territoires de l'actuelle Belgique ainsi qu'à la Mazovie dont ils ne gardent que Cracovie, mais reçoivent en échange la Lombardie-Vénétie, la totalité de l'Istrie, la Dalmatie, Raguse et les bouches de Cattaro, territoires vénitiens jusqu'en 1797.
- – : « Printemps des peuples » : les révolutions à travers l'Europe atteignent l'Empire, qui se voit forcé d'accorder davantage de droits civiques au peuple autrichien, mais qui parvient avec l'aide russe à écraser la révolution hongroise de 1848.
- 1859 : à l'issue de la deuxième guerre d'indépendance italienne, signature du traité de Zurich par lequel les Habsbourg doivent céder la Lombardie au royaume de Sardaigne.
- – : adoption du Diplôme d'octobre en 1860 puis de la Patente de février en 1861. Les constitutions de l'Empire se libéralisent et la noblesse hongroise reçoit davantage de droits en Hongrie, Croatie-Slavonie et Transylvanie.
- 1864 : guerre des Duchés contre le Danemark à l'issue de laquelle l'empire d'Autriche reçoit le duché de Holstein.
- juin – : guerre austro-prussienne à l'issue de laquelle, par le traité de Prague : l'Empire autrichien doit céder au royaume de Prusse le duché de Holstein et renoncer à sa suprématie sur l'espace germanique ; le chancelier prussien Bismarck crée, sans l'empire d'Autriche, la confédération de l'Allemagne du Nord (1867), préfigurant l'Empire allemand (1871).
- Février 1867 : début des négociations pour parvenir à un accord sur la formation d'un État détachant la Hongrie (composés de trois entités : le royaume de Hongrie, le royaume de Croatie-Slavonie et la principauté de Transylvanie) de l'empire d'Autriche et accordant aux deux entités une autonomie égale sous le sceptre des Habsbourg-Lorraine.
- : couronnement de François-Joseph Ier et de l'impératrice Elisabeth, comme rois de Hongrie.
L'Autriche-Hongrie au XIXe siècle (1867-1900)
[modifier | modifier le code]- 8 octobre - : ratification de l'accord avec la Hongrie. Le royaume de Croatie-Slavonie est maintenu comme entité autonome au sein de la Hongrie ; la principauté de Transylvanie disparaît. Suppression des lois libérales sur les droits des citoyens (suppression approuvée par l'empereur). Ce compromis est ratifié pour une durée de dix années : au terme de cette période, un nouvel accord est négocié.
- 13 juin- : congrès de Berlin pour examiner la question de la province ottomane de Bosnie-Herzégovine, et obtenir que celle-ci, tout en restant nominalement sous l'autorité du sultan ottoman, sont administrées par l'Autriche-Hongrie.
- 22 septembre - : alliance de l'Autriche-Hongrie et de l'Empire allemand.
- : le royaume d'Italie rejoint l'Alliance.
- - : premier congrès du parti des sociaux-démocrates à Hainfeld. Victor Adler réussit à réconcilier les groupes radicaux et modérés.
- : l'archiduc Rodolphe d'Autriche, fils de l'empereur, et sa maîtresse Marie Vetsera sont retrouvés morts dans un pavillon de la petite ville de Mayerling.
- : première fête de mai des sociaux-démocrates à Vienne.
- : publication du memorandum de Transylvanie (en) par lequel les Roumains de cette région revendiquent, entre autres, l'égalité des droits et la restauration de la principauté.
- : mise en circulation de la Couronne austro-hongroise comme nouvelle monnaie commune.
- : fondation de l'association des travailleurs chrétiens-sociaux de Vienne, sur proposition de Leopold Kunschak.
- : mise en place du suffrage universel censitaire indirect dans la partie autrichienne de l'empire.
- : premières élections avec le nouveau mode de scrutin, pour le Reichsrat de la partie autrichienne de l'empire.
- : crise de Badeni à la suite d'une violente politique de blocage de la part du ministre-président Kasimir Badeni à propos du Décret sur les langues, prévoyant un bilinguisme au sein des institutions en Bohême et Moravie.
- : Karl Lueger devient maire de Vienne.
- : faute d'accord, les deux parties de la monarchie décident de prolonger d'une année l'accord de 1887.
- : assassinat de l'impératrice d'Autriche Élisabeth de Wittelsbach.
- : le compromis de 1887, déjà prolongé d'une année, est à nouveau prolongé, jusqu'au .
L'Autriche-Hongrie au début du XXe siècle : l'avant-guerre (1900-1914)
[modifier | modifier le code]- 1903 : crise du dualisme : les gouvernants hongrois réclament de plus en plus d'autonomie mais en Autriche-Hongrie les populations slaves et roumaines sont sous-représentées ou même absentes dans les instances parlementaires en raison du suffrage censitaire. La domination allemande et hongroise s'accentue, et l'aristocratie devient de plus en plus conservatrice : les hommes politiques croates Ante Trumbić et Frano Supilo lancent alors la politique du « Nouveau cap » et, au lieu de continuer à s'appuyer sur l’Autriche face à la Hongrie, l’opposition croate engage des consultations avec l’opposition magyare et les partis serbes en Croatie.
- : la majorité des partis politiques croates signent la résolution de Rijeka, proposant aux Hongrois un soutien politique contre Vienne, mais en exigeant, en contrepartie, l'appui hongrois pour l'unification du royaume de Croatie-Slavonie (partie de la Hongrie) et de la Dalmatie (restée pays autrichien) : territoires où les Croates sont largement majoritaires.
- : mise en place du suffrage universel masculin en Autriche.
- 14 - : premières élections en Autriche au suffrage universel.
- : loi scolaire Apponyi qui, loin de réussir à magyariser les minorités en Hongrie, renforce les manifestations identitaires : les associations nationales de tout type (sport, arts, culture, banque) se multiplient, comme partout en Europe centrale (ou en Irlande).
- : signature du nouveau compromis, valable jusqu'en 1917.
- : annexion formelle de la Bosnie-Herzégovine, déjà administrée depuis trente ans par l'Autriche-Hongrie.
- : le royaume de Serbie et le royaume de Bulgarie forment contre l'Autriche-Hongrie une alliance défensive, soutenue par la Russie.
- 1913 : en Croatie, la coalition croato-serbe (HSK) remporte de nouveau les élections en obtenant 48 sièges sur 86.
- : assassinat de Sarajevo, par l'étudiant serbe de Bosnie Gavrilo Princip, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier de la couronne, et de son épouse Sophie Chotek.
- 5 juillet 1914 : envoi à Berlin d'une mission diplomatique austro-hongroise pour connaître la position allemande dans la crise ouverte par l'assassinat de l'archiduc héritier.
- 23 juillet 1914 : remise d'un ultimatum austro-hongrois au gouvernement serbe, exigeant la participation du gouvernement serbe à l'enquête ouverte lors de l'attentat du .
- 28 juillet 1914 : déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie : début de la Première Guerre mondiale.
- 10 octobre 1914 : déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie au Monténégro.
- 8 mars 1915 : en difficulté, l'Autriche-Hongrie se déclare prête à céder la région de Trente (à majorité italophone) pour rester en paix avec l'Italie.
- 26 avril 1915 : pacte de Londres secret entre le Royaume-Uni, la France, la Russie et l'Italie : l'Italie rejoint les puissances de l'Entente, en échange de quoi elle obtient, en cas de victoire, non seulement la région de Trente mais aussi Trieste, l'Istrie et des villes ou îles italophones de Dalmatie.
- 27 août 1916 : la Roumanie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie et accueille les troupes russes et une mission militaire française sur son territoire.
- 21 octobre 1916 : le socialiste Friedrich Adler assassine le ministre-président autrichien Karl Stürgkh à Vienne.
- 21 novembre 1916 : l'empereur François-Joseph meurt dans sa soixante-huitième année de règne.
- 23 février 1917 : révolution russe : le tzar abdique, une république démocratique est proclamée, mais elle continue la guerre contre l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne.
- 24 mars 1917 : le nouvel empereur Charles envoie une lettre à son beau-frère Sixte de Bourbon-Parme, lui demandant de la faire suivre au président français Raymond Poincaré dans le but d'obtenir une paix séparée.
- : deuxième lettre à Sixte.
- 17-18 mai 1917 : à Bad Kreuznach, Charles Ier et Guillaume II définissent un programme de but de guerre commun.
- : convocation du Reichsrat autrichien.
- : la Loi des pleins pouvoirs sur l'économie de guerre donne au gouvernement le droit de gouverner par décret pour les questions de politique économique.
- 18 août 191 : Charles décide de transformer la condamnation à mort de Friedrich Adler en une peine de dix-huit ans d'emprisonnement.
- 14 septembre 1917 : les négociateurs autrichiens et hongrois s'accordent pour prolonger la validité de l'Ausgleich de 1907 jusqu'à la fin des hostilités.
- 7 décembre 1917 : les États-Unis déclarent la guerre à l'Autriche-Hongrie.
- 8 janvier 1918 : programme de paix du président américain Wilson en quatorze points : le dixième postule la dislocation de l'Autriche-Hongrie et l'indépendance de ses peuples.
- 3 mars 1918 : traité de paix avec la Russie soviétique.
- 2 avril 1918 : siscours d'Ottokar Czernin, ministre des affaires étrangères austro-hongrois, devant le conseil municipal de Vienne. Lors de cette intervention, le ministre évoque l'existence de négociations secrètes avec la France.
- 7 mai 1918 : privée de l'appui russe, la Roumanie signe aussi un traité de paix et cède des territoires à l'Autriche-Hongrie dans les Carpates.
- : lors de la conférence de Spa, l'empereur et roi Charles est contraint d'accepter la sujétion de facto de sa « double monarchie » au Reich allemand.
Dislocation de l'empire
[modifier | modifier le code]- : pour tenter d'empêcher les tendances de dissolution de la monarchie, un projet impérial envisage de transformer la partie autrichienne de l'Empire en fédération d'États nationaux germanique (Länder autrichiens et Silésie méridionale), slovène (Carniole), tchèque (Bohême-Moravie), polonais (Galicie de Cracovie à Lwów inclus), ruthène (Galicie orientale autour de Stanislawów) et roumain (Bucovine), mais il ne s'applique pas à la partie hongroise dont la noblesse s'oppose à toute autonomie territoriale autre que celle de la Croatie-Slavonie[1].
- : l'assemblée nationale provisoire de l'Autriche allemande (Deutschösterreich, nom voulu par l'Autriche indépendante de 1918 mais refusé par les vainqueurs de la guerre) siège dans les locaux de l'assemblée régionale de Basse-Autriche avec les députés germanophones de la partie autrichienne (y compris ceux de Bohême-Moravie).
- :
- la commission polonaise de liquidation prend le contrôle de la Galicie.
- l'empereur Charles envoie un télégramme à l'empereur allemand Guillaume II lui annonçant la fin de l'Alliance entre leurs deux empires.
- : la première république tchécoslovaque est proclamée.
- :
- la dislocation des armées de l'Empire commence ;
- le Parlement croate vote à l'unanimité la fin de l'union entre la Croatie et la Hongrie, et proclame son intégration dans l'État des Slovènes, Croates et Serbes ainsi constitué.
- :
- le chancelier autrichien Karl Renner forme un gouvernement provisoire ;
- les représentants slovaques affirment, par la « Déclaration de Saint-Martin », le droit du peuple slovaque à disposer de lui-même ainsi que son souhait d'un avenir commun avec les Tchèques. Deux cent représentants réunis dans les locaux de la banque Tatra, créent le Conseil national slovaque, dirigé par Matus Dula. La nation slovaque s'y déclare partie intégrante de la Tchécoslovaquie ;
- Pour ne pas céder sa marine aux vainqueurs, l'empereur Charles l'attribue, avec tous les ports, arsenaux et fortifications côtières, au Conseil du Peuple du nouvel État des Slovènes, Croates et Serbes qui envoie des notes diplomatiques aux gouvernements Alliés pour indiquer qu'il n'est pas en guerre contre eux[2], ce qui n'empêche pas deux nageurs de combat italiens de couler le navire-amiral SMS Viribus Unitis dans le port de Pola ni l'attribution de la flotte entière à Regia Marina (la marine royale italienne) qui en démembrera la plus grande part[3].
- :
- la Roumanie dénonce le traité de paix avec les empires centraux et reprend les hostilités contre eux ;
- la Hongrie se sépare de l'Autriche et tente de maintenir sa propre unité, mais elle aussi est en voie de dislocation avec la sécession des Croates et des Slovaques au Sud et au Nord, des Ukrainiens au Nord-Est et des Roumains à l'Est, qui souhaitent s'unir, avec ceux de Bucovine et de Bessarabie, au royaume de Roumanie.
- :
- Proclamation en Galicie orientale de la république populaire d'Ukraine occidentale ;
- Libération de Friedrich Adler ;
- Le gouvernement hongrois dénonce les liens qui unissent la Hongrie à l'Autriche, envisageant une simple union personnelle entre les deux couronnes.
- : armistice entre l'Autriche-Hongrie et les Alliés.
- : proclamation de la République polonaise à Lublin : elle inclut la Galicie mais n'en contrôle de facto que la partie occidentale de Cracovie à Lwów incluses.
- : l'empereur Charles n'abdique pas mais « renonce aux affaires de l'État » en Autriche et déclare « reconnaître toute décision quant à la forme du nouvel État ».
- : l'assemblée provisoire proclame la république de Deutschösterreich.
- : la Hongrie nouvellement indépendante signe à Belgrade une convention d'application de l'armistice du 3 novembre avec l'État des Slovènes, Croates et Serbes, le royaume de Serbie et l'armée française commandée par Franchet d'Espèrey.
- : fin de la monarchie en Hongrie, proclamation de la République démocratique hongroise.
- : malgré leurs minorités allemandes ou hongroises, les régions du sud de l'empire (Slovénie, Croatie-Slavonie, Dalmatie, Bosnie-Herzégovine, Batschka, ouest du Banat) s'unissent officiellement à la Serbie et au Monténégro pour former le « royaume des Serbes, Croates et Slovènes » ; les régions du sud-est de l'empire (est du Banat, Transylvanie, Crishanie, sud de la Marmatie, Bucovine) s'unissent officiellement au Vieux Royaume de Roumanie pour former la « grande Roumanie » (la Hongrie ne reconnaîtra cette union de facto qu'au Traité de Trianon, un an et demi plus tard).
- : l'assemblée locale (Landsrat) de Carinthie (sud de l'Autriche actuelle) décide la résistance armée contre les troupes du royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui s'approchent.
- : les Tchèques prennent le contrôle de Liberec, capitale de la Bohême germanophone.
- : les Tchèques prennent le contrôle d'Opava, capitale de la Moravie germanophone.
Héritiers de l'empire et traités de paix (1919-1920)
[modifier | modifier le code]Après la chute de la « double-monarchie » fin 1918, la mise en place du nouvel ordre politique, voulu par les vainqueurs et par les peuples qui s'allièrent à ceux-ci, se fait progressivement et sera officialisée par les traités de Saint-Germain et de Trianon :
- : proclamation en Ruthénie hongroise de la République houtsoule ukrainienne.
- : ouverture de la conférence de la paix de Paris.
- : élection de l'assemblée nationale constituante des pays restés autrichiens, de laquelle résulte une coalition de chrétien-sociaux et de sociaux-démocrates.
- 27 février - : le secrétaire aux affaires étrangères Otto Bauer et le ministre allemand des Affaires étrangères, Borckdorff-Rantzau mènent secrètement à Berlin des négociations pour unir l'Autriche allemande à la république de Weimar, conformément aux vœux des germanophones autrichiens et au « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
- : l'assemblée nationale déclare l'Autriche allemande comme composante de la république allemande, mais les vainqueurs, particulièrement Georges Clemenceau, ne sont pas disposés à accorder aux vaincus le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ».
- : en Hongrie, le bolchevik Béla Kun prend le pouvoir et proclame la république des conseils de Hongrie sur le modèle soviétique russe.
- : la note de Fernand Vix visant à « endiguer le bolchevisme » contraint Mihály Károlyi à démissionner.
- 23 - : fuite de l'empereur Charles Ier et de sa famille en Suisse.
- : abolition de tous les indicateurs de noblesse (titres et noms de terres) de l'aristocratie autrichienne et hongroise par la loi de Habsbourg[4]. Abolition de la peine de mort.
- : Béla Kun, dirigeant de la république des conseils de Hongrie, fait régner la terreur rouge, tente de reprendre les territoires perdus par la Hongrie en 1918 et attaque la Tchécoslovaquie, la République houtsoule, les Roumains et l'État des Serbes, Croates et Slovènes qui ne sont pour lui que des « fantoches des puissances impérialistes ».
- 17 avril - : émeutes communistes et tentative de coup d'État à Vienne.
- : le président américain admet l'annexion par l'Italie du Tyrol du Sud jusqu'au col du Brenner (région italophone de Trente, mais aussi région germanophone de Bozen).
- : référendum en Vorarlberg : 80,8 % de la population se prononce pour une intégration parmi les cantons suisses, mais les vainqueurs refusent d'élargir aux vaincus le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et les Suisses réformés sont réservés sur l'admission d'un canton catholique de plus : le Vorarlberg reste donc autrichien.
- : début des négociations de paix de Saint-Germain-en-Laye.
- : l'assemblée nationale autrichienne conteste certaines dispositions du futur traité de paix, qui refusent l'intégration de l'Autriche dans la république allemande (article 88), et donnent des territoires germanophones à l'Italie et à la Tchécoslovaquie.
- : Béla Kun est vaincu par la coalition antibolchévique dont l'Armée française de Hongrie et l'Armée Franchet d'Espèrey font partie ; entrée de Miklós Horthy à Budapest. La République houtsoule intègre la Tchécoslovaquie. Une nouvelle république hongroise, conservatrice et autoritaire, fait régner la terreur blanche.
- : signature du traité de Saint-Germain-en-Laye. Le parlement autrichien, qui a du plier devant toutes les exigences des vainqueurs, doit le ratifier tout en protestant.
- : le parlement ratifie de la même manière contrainte le changement du nom officiel d'« Autriche allemande » (Deutschösterreich) en « République d'Autriche » (Republik Österreich).
- : retrait de la coalition antibolchevique de Hongrie.
- : le parlement hongrois abolit la république, rétablit la monarchie et nomme Miklós Horthy, amiral sans flotte, régent d'un « royaume sans roi ».
- : signature du traité de Trianon avec la Hongrie, obligeant cette dernière à reconnaître de jure la perte des deux tiers de son territoire de 1918 en faveur de tous ses voisins : la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie et même l'Autriche (Burgenland).
- : le traité de Saint-Germain est ratifié.
- : le Parlement ratifie la constitution fédérale de la République d'Autriche, avec neuf Länder.
- : référendum en Carinthie : 60 % de la population se prononce pour rester autrichienne ; l'Italie prend effectivement le contrôle du Tyrol du Sud.
- : les chrétiens-sociaux deviennent la première force politique du pays après les élections législatives.
- : Michael Hainisch (sans parti) est élu premier président fédéral de la république d'Autriche.
- : l'Autriche entre à la Société des Nations (SDN).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Soteca publ., Paris 2011, (ISBN 978-2-916385-59-4), p. 233-234.
- Jean-Paul Bled, L'Agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie, 1914-1920, Tallandier, Paris 2014, (ISBN 979-10-210-0440-5), p. 419.
- Frédéric Le Moal, article « L’Adriatique, les enjeux d’un front secondaire » dans le dossier : "La Grande Guerre en Méditerranée" des Cahiers de la Méditerranée n° 81 de 2010, [1], pp. 63-73.
- Alexis Lassagne, « La blessure du Traité de Trianon », La Nouvelle Revue d'histoire, no 87 de novembre-décembre 2016, p. 47.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hélène de Lauzun, Histoire de l'Autriche, Perrin, 2021.
Lien externe
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