Aller au contenu

Charlotte d'Albret

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Charlotte d'Albret
Fonction
Régente
Valentinois
à partir de
Titres de noblesse
Duchesse de Valentinois
Princesse (Romagne)
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfant
Blason
Vue de la sépulture.

Charlotte d'Albret, née en 1480 et morte le , était dame de Châlus puis princesse de la Romagne, d'Andria et de Venafro, duchesse de Gandie, de Valentinois puis régente du Valentinois, duchesse de Romagne, comtesse de Diois, Piombino, Camerino et Urbino.

Elle était la fille d'Alain d'Albret, seigneur d'Albret, duc de Guyenne et vicomte de Tartas, et de Françoise de Châtillon, vicomtesse de Limoges, comtesse de Périgord ; elle avait pour frère Jean III, roi de Navarre.
En l'an 1497, elle est appelée à la Cour de France par Anne de Bretagne dont elle fut une des filles d'honneur[1].

Mariage avec César Borgia

[modifier | modifier le code]

Le , elle épouse César Borgia, fils du pape Alexandre VI. Son mariage devait conclure le pacte entre Louis XII et le pape Alexandre VI, permettant au roi d'obtenir la bulle pontificale annulant son mariage avec Jeanne de France afin d'épouser Anne de Bretagne, veuve de son prédécesseur le roi Charles VIII. En contrepartie, Louis XII accordait au fils du pape, César Borgia, un duché (le Valentinois) et la main de Charlotte d'Albret.
Dès septembre 1499 César Borgia partit pour l’Italie en laissant sa jeune épouse seule, enceinte.
Dans le courant de l'an 1500 Charlotte donne le jour à une fille, Louise Borgia, dite Louise de Valentinois (1500-1553), qui ne devait jamais connaître son père.

Dernières années

[modifier | modifier le code]

Charlotte quitta la cour de sa protectrice Anne de Bretagne pour se retirer en Berry. Elle se rapproche de son amie la première épouse répudiée de Louis XII, Jeanne de France réfugiée à Bourges.
D'abord fixée à Issoudun dont son mari était devenu le seigneur, elle devient propriétaire des terres de Feusines, Néret et La Motte-Feuilly en 1504, ainsi que de Châlus.
Elle acquit le château de la Motte-Feuilly, entre La Châtre et Châteaumeillant.
César Borgia meurt au cours du siège de Viana le , à l'âge de 31 ans.

Charlotte mène d'abord une vie brillante entourée d'une petite cour comme l'atteste l'inventaire[2] trouvé dans les archives de Louis II, duc de la Trémoille en 1517, puis une vie pieuse lorsqu'elle apprend son veuvage.
Charlotte meurt le à l'âge de 33 ans.

En 1521, sa fille Louise fit édifier deux tombeaux pour sa mère. Martin Claustre (ou Cloître), imagier du roi à Blois originaire de Grenoble, entreprit la réalisation de ces deux monuments[3].
L'un destiné à recevoir le corps, trouva place dans le Couvent des Annonciades à Bourges auprès de son amie Jeanne de France.
En 1562 son corps, ainsi que celui de Jeanne de France, furent exhumés et brûlés à Bourges par les Calvinistes. Rien ne subsiste actuellement de cette œuvre.
Le second tombeau est toujours visible dans la chapelle de l'église paroissiale de La Motte-Feuilly. Il abriterait le cœur de Charlotte d'Albret.
Sur une table de marbre noir ornée des figurines des sept vertus une statue en albâtre était couchée.
En 1793, le tombeau fut vandalisé, les figurines décapitées, les armoiries martelées, le gisant et la plaque brisés, les fragments dispersés gisent épars dans la chapelle[4].

La statue cassée en trois morceaux, la figure mutilée ainsi que les mains est maintenant debout adossée à la muraille de la chapelle...
Des figures...gisent dispersées ça et là avec des fragments de petits pilastres arabesques, chargés de dessins allégoriques[5].


George Sand évoquera la statue de Charlotte dressée contre le mur rompue en trois morceaux.

Le tombeau fut restauré en 1891 par les soins de la Commission des Monuments historiques de France. La tombe en marbre noir a été remplacée par un plateau en stuc sur lesquels les morceaux de la statue en albâtre ont été rapprochés et cimentés. Le carreau double sur lequel repose la tête a été refait en pierre. Il fut ensuite classé comme monument historique [6].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Schlumberger, Gustave Léon, « Charlotte d'Albret, femme de César Borgia; et le château de la Motte-Feuilly », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 2 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  2. Bonnaffé Edmond, Inventaire de la duchesse de Valentinois, Charlotte d'Albret, Paris, A. Quantin, , 138 p. (lire en ligne)
  3. Fonvieille René, Le vieux Grenoble : ses artistes, ses trésors d'art, Grenoble, Roissard, , 324 p., p. 17
  4. Aucapitaine, Henri, « Statue de Charlotte d'Albret dans l'église de La Motte-Feuilly (Indre) », Revue archéologique, vol. 9, no 2,‎ 15 octobre 1852-15 mars 1853, p. 703-705 (lire en ligne [PDF])
  5. Louis Alexandre de La Tramblais, Arthur de La Villegille et Jules de Vorys (Editeur scientifique) (préf. Jules de Vorys, ill. Isidore Meyer), Esquisses pittoresques sur le département de l'Indre (Fac-similé de l'éd. de Châteauroux: A. Aupetit, 1882), [Peronnas, 01], Les Presses de la Tour Gile, (réimpr. 1995) (1re éd. 1882), 428 p. (ISBN 2-87802-228-9), p. 117-118
  6. René Pécherat, « Tombeau (gisant) de Charlotte d'Albret » [PDF], sur Inventaire général, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Inventaire de la duchesse de Valentinois, Charlotte D'Albret, Edmond Bonnaffé, 1878, A. Quantin (Paris)
  • Charlotte d'Albret, femme de César Borgia, et le château de La Motte-Feuilly, Gustave Schlumberger, Paris, Plon ; 1913, extrait de la Revue des deux Mondes (1912)
  • De Charlotte d'Albret à George Sand; chroniques du Bas-Berry, Louis Peygnaud Éd., 1948

Liens externes

[modifier | modifier le code]