Cararic (roi des Francs)
Cararic | |
Titre | |
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Roi des Francs à Tongres | |
Vers 460 – 491 ou 510 | |
Successeur | Clovis Ier |
Biographie | |
Titre complet | Roi des Francs Saliens |
Dynastie | Mérovingiens |
Date de naissance | Vers 460 |
Date de décès | 491 ou 510[1] |
Conjoint | X |
Enfants | un fils |
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Cararic (vers 460 - 491 ou 510) était un roi d'une partie des Francs saliens, probablement à Tongres[2] dans la seconde moitié du Ve siècle. Il est uniquement connu par un passage de l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours.
Biographie
[modifier | modifier le code]Cararic était sans doute l'un des descendants du roi Clodion le Chevelu et donc un proche cousin du roi Clovis Ier[3]. Il était roi, probablement à Tongres, l'un des royaumes francs avec ceux de Tournai, de Cambrai et de Cologne[2].
En 486, lorsque son cousin Clovis entreprit la conquête du royaume de Syagrius, il lui promit de participer à l'expédition[4]. Cependant, lors de la bataille, Cararic se tient à distance de la mêlée, dans l'intention de ne se prononcer qu'en faveur de l'armée victorieuse. L'armée de Syagrius se désagrégea rapidement et les hommes de Cararic participèrent aux pillages avec les hommes de Clovis.
Plus tard, en 491 ou en 510[1], Clovis décide d'annexer les royaumes de ses cousins. Pour Cararic, il prend comme prétexte pour l'attaquer, son attitude lors de la bataille de Soissons. Clovis fait capturer puis exécuter Cararic et son fils. Il s'empare ensuite de leur royaume.
Quelques années après la mort de Cararic, les Francs saliens firent de sa mort un chant épique. Ils s'inspirèrent pour cela de la légende du dictateur d'Albe Mettius Fufetius (Tite-Live, Histoire I, 27 et 28)[5].
Sources
[modifier | modifier le code]Voici l'unique source d'époque sur Cararic :
« Après cela il marcha contre Chararich. Quand il s'était battu avec Syagrius, ce Chararich, appelé au secours de Clovis, s'était tenu à distance sans aider aucun des partis, mais en préférant attendre l'issue de l'action pour se lier d'amitié avec celui à qui la victoire reviendrait. C'est pour cette cause que Clovis indigné marcha contre lui. L'ayant circonvenu par des ruses, il s'empara de lui ainsi que de son fils et après les avoir ligotés il les tondit et fit ordonner Chararich prêtre, puis son fils diacre. Or comme Chararich se plaignait et se lamentait de l'humiliation qu'il subissait, on rapporte que son fils aurait dit : "Ces feuillages ont été coupés sur du bois vert et ils ne sèchent pas complètement ; mais ils repousseront rapidement pour pouvoir grandir. Plaise à Dieu que celui qui a fait cela périsse rapidement". Ces paroles par lesquelles ils menaçaient de laisser croître leur chevelure et de l'assassiner lui-même parvinrent aux oreilles de Clovis. Mais il ordonna de les punir tous deux de mort. Quand ils furent morts, il s'empara de leur royaume ainsi que de leurs trésors et de leurs peuples. »
— Grégoire de Tours, Histoire des Francs, 592 - traduction Robert Latouche.
Notes
[modifier | modifier le code]- "Nous nous résumerons en disant que ce qui reste d'historique dans la légende de Chararic et de Ragnacaire, c'est la défaite de ces rois francs et l'annexion de leurs royaumes par Clovis. [...] Mais nous sommes portés à croire que le premier tout au moins se produisit en 491" (Kurth 1896, p. 260). La date de 491 est admise par Georges Bordonove (Bordonove 1988, p. 75-77). Les autres historiens respectent le déroulement chronologique de Grégoire de Tours. En effet celui-ci place le meurtre des parents de Clovis aux chapitres qui précédent celui qui raconte la mort du roi. Ils donnent donc la date de 510. Parmi ces historiens on peut citer Stéphane Lebecq (Les origines franques) et Michel Rouche (Clovis).
- "La dixième année de son règne, Clovis fit la guerre aux Thuringiens, et les soumit à sa domination. [...] C'est donc la Tongrie que nous avons à reconnaître dans la Thuringie de l'annaliste. [...] Chararic dont le domaine n'est pas indiqué. Sera-ce abuser de la conjecture que d'attribuer au seul de ces rois qui n'ait pas de royaume connu le seul de ces trois royaumes dont nous ignorons le roi ?" (Kurth 1896, p. 251-253).
- "Il devait avoir à sa tête un descendant de Clodion, partant un parent de Clovis. (Kurth 1896, p. 253) "
- "Tout d'abord des alliances furent cherchées. Les rois saliens apparentés à Clovis, à savoir Ragancaire et Chararic, promirent leur participation à l'entreprise (Kurth 1896, p. 221). [...] Selon Dubos [...], Chararic aurait refusé de prendre part à la guerre. Ces auteurs ont mal lu le texte de Grégoire de Tours.". Erreur qu'on retrouve encore chez certains auteurs comme Stéphane Lebecq : "Les chefs saliens, parents de Clovis, furent quant à eux sollicités d'apporter leur appui : Chararic refusa" (Lebecq 1990, p. 49).
- Kurth 1896, p. 305.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Godefroid Kurth, Histoire poétique des Mérovingiens,
- Godefroid Kurth, Clovis, Tours, Alfred Mame et fils, , XXIV-630 p. (présentation en ligne, lire en ligne)Réédition : Godefroid Kurth, Clovis, le fondateur, Paris, Tallandier, coll. « Biographie », , préface puis 625 p. (ISBN 2-84734-215-X)
- Stéphane Lebecq, Nouvelle histoire de la France médiévale, vol. 1 : Les origines franques, Ve – IXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 201), , 317 p. (ISBN 2-02-011552-2).
- Michel Rouche, Clovis, Paris, Éditions Fayard, (ISBN 2-2135-9632-8)