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Bruno Martini (handball)

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Bruno Martini
Bruno Martini le 12 avril 2015.
Bruno Martini le 12 avril 2015.
Fiche d’identité
Nationalité Français
Naissance (54 ans)
Lieu Salon-de-Provence
Taille 1,97 m (6 6)
Poste gardien de but
Situation en club
Club actuel Ligue nationale de handball
Parcours junior
Saisons Club
0000-1986 SSMC Miramas
1986-... SMUC Marseille
Parcours professionnel *
SaisonsClub M. (B.)
0...-1989 SMUC Marseille
1989-1991 Vitrolles SMUC
1991-1994 OM Vitrolles
1994-1995 Istres Sport (D2)
1995-1996 OM Vitrolles
1996-1997 SD Teucro
1997-1998 Spacer's Toulouse
1998-1999 CB Cangas
1999-2000 HC Wuppertal
2000-2003 Montpellier Handball
2003-2005 Paris Handball
2005-2007 USAM Nîmes Gard
002009 THW Kiel
*Statistiques en compétitions nationales et continentales.
Sélections en équipe nationale
Année(s)Équipe M. (B.)
1990-2007 France 202 (0)[1]
Dirigeant
Année(s)Entité Statut
2010-2021 Paris Saint-Germain manager général
2021-2023 LNH Président
Dernière mise à jour : 25 janvier 2023

Bruno Martini, né le à Salon-de-Provence, est un gardien de but international français de handball devenu dirigeant de club puis président de la Ligue nationale de handball (LNH).

Il a notamment remporté deux titres de champion du monde en 1995 et 2001 et de deux Coupes d'Europe en 1993 avec l'OM-Vitrolles et en 2003 avec Montpellier. Après sa carrière de joueur, il occupe pendant onze ans le poste de manager général du Paris Handball, devenu Paris Saint-Germain en 2012. Élu fin 2021 président de la LNH, il démissionne en janvier 2023 après sa condamnation pour corruption de mineur et enregistrement d'images pornographiques de mineur.

Il a pour homonyme un autre gardien de but, le footballeur Bruno Martini (sans aucun lien de parenté). Entre 1990 et 1996, les deux évoluaient simultanément en équipe de France dans leur sport respectif.

Parcours de joueur

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Bruno Martini, précédé par Bašić, Kuzmanovski et Volle lors de la saison 92/93 de l'OM Vitrolles.

Repéré au club de Miramas, Bruno Martini rejoint à 16 ans le SMUC Marseille et participe au renouveau du club qui devient Vitrolles SMUC puis OM Vitrolles. Il remporte ainsi la Coupe des Coupes en 1993 puis le Championnat de France en 1994. Mais il perd peu à peu la confiance des dirigeants et signe en 1994 à l'Istres Sport qui évolue alors en deuxième division[2]. Pour autant, comme évoqué avec Daniel Costantini, cela ne lui ferme pas la porte de l'équipe de France[2] et il est d'ailleurs l'un des artisans dans le titre remporté au Championnat du monde 1995.

Il retrouve ensuite l'OM Vitrolles mais après la disparition du club en 1996, il prend la direction de l'Espagne et du SD Teucro pour une saison. En 1998, malgré une saison réussie sous le maillot des Spacer's Toulouse, (troisième du championnat, victoire en Coupe de France, qualification en C2), il décide de quitter le club toulousain, notamment pour des raisons financières, les Spacers ne pouvant pas s'aligner sur les offres des clubs espagnols et allemands qui prévoient de lui doubler son salaire (il devrait passer de 20.000 à 40.000 francs mensuels) : « Soit tu prends beaucoup d'argent et tu mets de côté pour plus tard, soit tu en prends moins et tu prépares une reconversion professionnelle. »[3].

Il passe alors une saison au HC Wuppertal avant de rejoindre en 2000 le Montpellier Handball. Il y remporte deux Championnats de France, trois Coupes de France et surtout la Ligue des champions en 2003. Arrivé en même temps que Thierry Omeyer, Martini perd du temps de jeu au profit de ce dernier et rejoint ainsi en 2003 le Paris Handball puis deux saisons plus tard USAM Nîmes Gard où il termine sa carrière en 2007, après 19 ans de carrière au plus haut niveau[4].

Il revient temporairement à la compétition en 2009 pour remplacer le gardien du THW Kiel, Andreas Palicka, blessé[5]. Même si Thierry Omeyer accapare la majeure partie du temps de jeu, il atteint à cette occasion la finale de la Ligue des champions, six ans après l'avoir remporté avec le Montpellier Handball, et remporte un titre de champion et une Coupe d'Allemagne[6].

Parcours de dirigeant

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Après sa carrière joueur, Bruno Martini se lance dans une nouvelle aventure en fédérant autour de lui un groupe d’actionnaires qui reprend en mars 2010 le Paris Handball, club dont Martini devient le manager général[7]. Il reste à ce poste après le rachat du club par le Qatar Investment Authority et contribue, à sa façon, à faire du Paris Saint-Germain Handball l'un des meilleurs clubs européens. En décembre 2020, il annonce qu'il va quitter le PSG un mois plus tard[8].

En janvier 2021, il devient le manager général de l'équipe e-sportive française, Team Vitality[9].

Le , il est élu président de la Ligue nationale de handball[10].

Affaire de corruption de mineur

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À l'été 2020, la mère d'un garçon de 13 ans porte plainte en indiquant que celui-ci a été contacté sur Snapchat par un certain « Daddy » avec qui il a échangé des selfies et des vidéos à caractère sexuel et s'être vu proposer un rendez-vous. L'homme est identifié comme étant Bruno Martini au cours de l'enquête préliminaire de la brigade de protection des mineurs. La rencontre n'a en fait pas eu lieu, la mère de l'adolescent lui ayant téléphoné pour lui demander de rentrer alors qu'il se trouvait en bas de chez Martini, qui lui a payé les trajets en VTC[11]. Après des mois d'enquête, la perquisition de ses domiciles et la saisie de ses matériels informatiques, les enquêteurs n'ont pas identifié d'autres victimes[12].

Le 23 janvier 2023, Bruno Martini est interpellé et placé en garde à vue. Il reconnaît avoir échangé avec l'adolescent des images consenties et sollicitées de part et d'autre, sans contrepartie financière. Selon son avocat, Bruno Martini pensait avoir approché un mineur qui avait « entre 15 et 16 ans » et ne pouvait pas savoir qu'il avait moins de 15 ans, ce que l'enquête aurait reconnu[13].

Lors de sa comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, le mercredi 25 janvier 2023, il est condamné à un an de prison avec sursis pour « corruption de mineur de plus de 15 ans, acquisition et détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique, fait commis à Paris et dans l'Hérault du 25 mai au 2 juin 2020 »[14], peine assortie de 2 500  d'amende délictuelle[14] et de cinq ans d'interdiction d'exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs[12].

Il démissionne immédiatement de son mandat de président de la LNH[15].

Dans un entretien accordé à L'Équipe deux mois après sa condamnation, Bruno Martini évoque des « choses compliquées » vécues dans son enfance[14] et une période de dépression vécue entre 2019 et 2020, renforcée par le confinement lié au Covid-19, pendant laquelle il aurait eu des relations sexuelles avec des hommes et femmes âgés de 20 à 40 ans[14]. C'est à la fin de cette période (mai/juin 2020) que le garçon l'aurait contacté sur Snapchat[14]. Il considère ne pas être pédophile, évoquant ses sentiments de culpabilité et de honte à la découverte de l'âge réel de son correspondant lors de sa garde à vue : « Ressentir cette culpabilité m'a amené à ce plaider-coupable, qui est un suicide social. J'aurais pu me suicider physiquement. Je ne sais pas ce qui est le mieux, finalement. Ce qui est sûr, c'est que ma vie s'est arrêtée le 23 janvier 2023 »[16].

Par décret du 2 janvier 2024, il est exclu de l'ordre national de la Légion d'honneur[17].

Compétitions internationales

Compétitions nationales

En équipe nationale

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Bruno Martini compte 202 sélections en équipe de France[1],[5],[18] entre le 4 juillet 1990 contre l'URSS et 2007[19]. Ses résultats en compétitions internationales sont :

Décorations

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Notes et références

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  1. a et b « Salle des légendes, Bruno Martini », sur Site officiel de la FFHB, Fédération française de handball (consulté le ).
  2. a et b Jean-Louis Michel, « Bruno Martini, le nouveau romantique... », Handball hebdo, Fédération française de handball, no 83,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Spacers Toulouse : Martini, c'est fini ! », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  4. « Bruno Martini : la fin est officielle », sur Handzone.net, (consulté le ).
  5. a et b « Bruno Martini a signé à Kiel », sur Handzone.net, (consulté le ).
  6. « Profil de Bruno Martini », sur Site officiel du THW Kiel (consulté le ).
  7. « Le grand pari de Bruno Martini », sur Handzone.net, (consulté le ).
  8. « Le manager général Bruno Martini va quitter le Paris-SG », sur L'Équipe, (consulté le ).
  9. « Le double champion du monde de handball Bruno Martini débarque chez Vitality », sur e.sport.fr, (consulté le ).
  10. « Bruno Martini, nouveau président de la LNH ! », sur Handzone.net, (consulté le ).
  11. « «On est dévastés, écœurés» : le handball français sonné par l’affaire Bruno Martini », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  12. a et b Mathilde Lemaire, « Le président de la Ligue nationale de handball poursuivi pour "corruption de mineurs" et "enregistrement d'images pédopornographiques" », sur Franceinfo, (consulté le ).
  13. « Bruno Martini condamné pour "corruption de mineur" : "Il pensait qu'il avait entre 15 et 16 ans", assure son avocat », sur Franceinfo, (consulté le ).
  14. a b c d et e « Bruno Martini, condamné pour corruption de mineur : « Vivre avec cette culpabilité et cette honte » », sur L'Équipe (consulté le ).
  15. « Bruno Martini, condamné à un an de sursis pour « corruption de mineur », démissionne de la présidence de la Ligue nationale de handball », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Bruno Martini sort du silence après sa condamnation pour corruption de mineur - Elle », sur elle.fr, (consulté le ).
  17. a et b Décret du 2 janvier 2024 prononçant une peine disciplinaire à l'encontre d'un membre de la Légion d'honneur
  18. « Mondial 2017 - 4 nouveaux ambassadeurs pour le Championnat du Monde ! », sur handnews.fr, (consulté le ).
  19. Antoine Lebreton, « Handball: quand le goal déserte sa cage », sur liberation.fr, (consulté le ).
  20. (en) « Profil olympique de Bruno Martini », sur olympedia.org (consulté le ).
  21. « Décret du 14 mars 2001 portant nomination », Journal officiel de la République française, .

Liens externes

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