Baron (noblesse)
Baron est un titre de noblesse.
Le mot vient du terme latin baro, dont l'étymologie est incertaine. Ce pourrait être un mot archaïque baro (homme libre) apparenté au vieil anglais beorn (homme guerrier[1]). Le passage au sens de « noble » s'est fait ensuite par l'intermédiaire du composé vieux-francique sacebaro (subordonné du comte chargé de percevoir les amendes), formé avec un préfixe pouvant avoir le sens (litige) en rapport avec le vieux norrois saka (accuser[2]).
Dans la hiérarchie moderne des titres de noblesse, baron est un titre inférieur à celui de vicomte, mais supérieur à celui de chevalier. La femme et plus rarement la fille d'un baron porte le titre de baronne. Tandis que le mari d'une baronne (dans le cas d'un anoblissement à titre personnel, comme cela peut être le cas en Belgique) ne peut jamais porter le titre reçu par son épouse.
Les titres de baron et de comte sont au croisement de tous les systèmes nobiliaires en Europe.
En Allemagne
[modifier | modifier le code]Le titre de baron (en allemand : Freiherr pour les hommes et Freiin pour les femmes) est un titre de noblesse dont le rang est immédiatement supérieur à celui de chevalier (Ritter) et immédiatement inférieur à celui de comte (Graf).
Le système nobiliaire allemand naît sous le Saint-Empire romain germanique (962-1806) et se perpétue sous la Confédération du Rhin (1806-1814) et la Confédération germanique (1815-1866), puis sous l'Empire allemand (1871-1918). Tout d'abord, il faut constater qu'une noblesse allemande unique n'a jamais existé.[Quoi ?]
La noblesse allemande est abolie à la chute de l'Empire allemand à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918. Cependant à la fin de la Seconde Guerre mondiale, on assiste à l'émergence d'une noblesse allemande « unifiée »[Quoi ?] à la suite de la formation le 15 mai 1956 de l'Association des associations de la noblesse allemande (Vereinigung der Deutschen Adelsverbände).
La noblesse allemande ou germanique se caractérise pour ses membres par l'usage de différentes particules nobiliaires : am, an, auf, auf der, aus der, im, vom, von (la plus courante), von dem, von den, von der, von und zu, zu, zum, zur.
La particule nobiliaire dans la noblesse allemande se porte comme suit : - après le prénom : Herbert von Karajan ; - après le titre de politesse ou de civilité : Herr/Monsieur von Karajan ; - après le titre de noblesse : Le prince von Bismarck ; - après un titre ou une fonction : le maréchal von Kleist, le colonel comte von Stauffenberg, etc.
En Angleterre (Royaume-Uni)
[modifier | modifier le code]La noblesse britannique désigne l'ensemble des personnes qui portent officiellement dans le Royaume-Uni un titre de noblesse.
Dans le système nobiliaire britannique il ne faut pas le confondre avec le baronnet. En Angleterre, le titre de baron est le plus bas degré des pairies d'Angleterre, d'Irlande, de Grande-Bretagne et du Royaume-Uni.
Les titres de noblesse anglais sont les suivants : 1) duc, 2) marquis, 3) comte, 4) vicomte, 5) baron.
Les noms nobles anglais ne possèdent pas de particule (ex.: Lord Attenborough, baron Londesborough,...).
On s'adresse à lui par lord N. et ses enfants reçoivent le titre de Honourable, abrégé en Hon.
En Autriche (Empire)
[modifier | modifier le code]Le système de la noblesse autrichienne est très proche de celui en cours en Allemagne en raison de leur origine commune dans la noblesse du Saint-Empire romain germanique. La noblesse a été officiellement abolie à la chute de l'Empire austro-hongrois en 1919.
Les anciennes familles nobles et leurs descendants font toujours partie de la société autrichienne contemporaine mais ne disposent plus des privilèges qui furent les leurs. Dans l'empire d'Autriche, les titres de noblesse sont les suivants : 1) prince, 2) comte, 3) baron, 4) chevalier, 5) noble sans titre.
En Belgique
[modifier | modifier le code]La noblesse belge plonge ses racines dans la noblesse des Pays-Bas méridionaux, dans la noblesse du Saint-Empire romain germanique, dans le système nobiliaire des Habsbourg et dans le système nobiliaire français.
Depuis 1830, la Constitution belge (en son article 113) prévoit que le roi peut accorder des titres nobilaires, sans y attacher aucun privilège [3]. Mais l'usage de faux titres de noblesse, entraîne de lourdes condamnations (article 230 du code pénal [4]).
En Belgique, la hiérarchie nobiliaire est la suivante : écuyer, chevalier, baron, vicomte, comte, marquis, duc et prince.
Le titre de baron est supérieur à celui de chevalier et inférieur à celui de vicomte.
En Bretagne
[modifier | modifier le code]Contrairement à la hiérarchie utilisée en France, le titre de baron est le plus élevé. À partir de 1451, le duc introduit un nombre maximum de neuf barons pouvant siéger aux États en référence aux neuf évêchés bretons. On distingue alors les baronnies comme suit[5] :
- baronnie d'ancienneté : une des nombreuses seigneuries citées comme baronnies avant 1451 ;
- baronnie d'États : une des seigneuries officiellement reconnues comme ayant le droit de garder leur dignité et titre de baronnie lors des sessions des États de Bretagne ;
- ancienne baronnie d'États : baronnie d'État sans érection. Il y en six incontestablement reconnues : Léon, Vitré, Fougères, Châteaubriant, Retz, La Roche-Bernard et Ancenis, et deux temporairement tolérées : Pontchâteau, et Pont-L'Abbé ;
- nouvelle baronnie d'États : baronnie d'État avec élection. Il n'y en a que huit et seulement deux ducs et une duchesse de Bretagne en ont érigé : Pierre II, François II et Anne. Dans l'ordre de leur première élection :
- Derval (19 mai 1451),
- Malestroit (22 mai 1451),
- Quintin (23 mai 1451),
- Lanvaux (24 mars 1464 puis réérigée le 4 septembre 1485),
- Avaugour (24 septembre 1480),
- Coëtmen (6 septembre 1487),
- La Hunaudaye (6 septembre 1487),
- Pont-L'Abbé (décembre 1493, confirmée en 1505-1506),
- Pontchâteau (5 juin 1630), élection déguisée par Louis XIII.
En Écosse
[modifier | modifier le code]En Écosse, le titre de baron, qui était attaché à une terre, n'a jamais été un titre de la pairie (le titre le plus bas dans la hiérarchie de la pairie d'Écosse est Lord of Parliament, en général abrégé en Lord). Les barons écossais ont perdu leurs droits de juridiction avec l'abolition de la féodalité par l'Abolition of Feudal Tenures, etc. (Scotland) Act 2000, entré en vigueur le 28 novembre 2004, qui préserve cependant leur dignité. La qualité de baron écossais, qui peut être cédée, de même que celle — anglaise — de lord of the manor, est un titre d'origine féodale sans noblesse attachée[6]. Ce titre, héréditaire et transmissible par ordre de primogéniture, est précédé à l'écrit du prédicat The Much Honoured (le très honoré) ; il donne le droit aux barons de timbrer les armes que leur octroie le Lord Lyon d’Écosse (mais pas d'une couronne, réservée aux pairs).
Au Danemark
[modifier | modifier le code]Au royaume du Danemark, la noblesse danoise est divisée entre la noblesse dite « ancienne » et la noblesse dite « moderne ». La noblesse ancienne date d'avant la période de la Réforme. Les titres de la noblesse sont les suivants : 1 ) prince, 2) duc, 3) comte, 4) baron.
En Espagne
[modifier | modifier le code]En Espagne, il existait deux types de baronnies : les anciennes juridictions féodales du royaume d'Aragon et Valence e.g. la baronnie de Polop (en espagnol Baronía de Polop), et les titres accordés par les souverains depuis le XVIe siècle, titres qui n'avaient pas d'assise féodale.
En Estonie et en Lettonie (noblesse Germano-Balte ; barons baltes)
[modifier | modifier le code]Les descendants des chevaliers Porte-Glaive (intégrés à l'ordre des chevaliers Teutoniques) fondent la noblesse allemande de la Baltique. Issu de familles nobles, les allemands baltes étaient des populations de culture et de langue allemande, minorité dominante, grands propriétaires fonciers. A la Réforme, les Chevaliers Teutoniques baltes deviennent les Barons baltes.
Du XIIe au XXe siècle, la noblesse Germano-balte était composée de familles d'écuyers (Junkers), de chevaliers (Ritter), de barons (Freiherren), de comtes (Gräfe) et de ducs (Herzöge), sur le modèle nobiliaire suédois. Les membres des chevaleries baltes se considèrent théoriquement comme égaux.
Les territoires baltes conquis par les chevaliers de l'ordre Teutonique deviennent des duchés de Suède. Des suites de la grande guerre du Nord en 1710, les duchés suédois d'Estonie, de Courlande et de la Livonie sont séparés du royaume de Suède, et annexés à l'Empire russe en 1721. Pour autant, la langue allemande reste la langue administrative.
Au XVIIIème siècle, la noblesse Germano-balte ou allemande de la Baltique est intégrée progressivement à la noblesse russe.
La première guerre mondiale (1914-1918) et la chute de la monarchie russe (1917) entrainent successivement l'abolition en tant que corps social, de la noblesse russe, de la noblesse germano-balte et de la noblesse polonaise.
Au traité de Versailles de 1919, l'Estonie et la Lettonie se sont constitués en République à partir des territoires des duchés de Livonie, d'Estonie et de Courlande. Les réformes agraires en Estonie de 1919 et en Lettonie de 1920 font perdre aux familles nobles germano-baltes leurs propriétés : châteaux, manoirs et anciennes bases foncières.
L'Association des chevaleries baltes est aujourd'hui membre de l'Association des associations de la noblesse allemande.
En Finlande
[modifier | modifier le code]La Finlande fit partie intégrante du Royaume de Suède jusqu’en 1809. L’origine de la noblesse finlandaise est donc la même que celle de Suède. La couronne de Suède perdit la Finlande au profit de l'Empire russe après la guerre de 1808-1809.
La grande-principauté de Finlande devenue le grand-duché de Finlande était une partie autonome de l'Empire russe jusqu'en décembre 1917. Après la chute de la monarchie russe (1917) et à la fin de la première guerre mondiale (1914-1918), l'indépendance du Grand-duché de Finlande fut reconnue et la République de Finlande proclamée.
Les familles suédoises nobles résidant en Finlande furent immatriculées dans une nouvelle maison de la noblesse finlandaise fondée en 1818. Comme dans le Royaume de Suède, les noms des familles nobles finlandaises ne possèdent pas de particule. Juste le titre et le nom de famille. Exemples : baron Berg, comte Berg.
Les titres de la noblesse finlandaise sont : 1) prince (Ruhtinas), 2) comte (Greve), 3) baron (Friherre), 4) noble (Adelsman).
En France
[modifier | modifier le code]Au Moyen Âge, le terme baron désigne tout membre de la haute aristocratie, qui tient directement son fief du roi. Les Montmorency se qualifiaient de premiers barons de France, de premiers barons chrétiens. Les barons de cette époque sont parmi les plus vieilles familles de France. De ce fait, les fiefs de chevalier se trouvant dans les comtés ont pris le nom de baronnie. Les seigneurs des baronnies n'ont que tardivement porté le titre de baron. Nous avons des mentions de ce terme dans les romans de Chrétien de Troyes, qui datent de la seconde moitié du XIIe siècle. Jean de Joinville, célèbre pour son livre la vie de Saint Louis, fait également mention des barons qui accompagnèrent Louis IX durant la septième croisade.
À partir du XVIe siècle, le titre de baron est intégré à la hiérarchie nobiliaire.
En France, le titre de baron était jusqu'à la Révolution attaché à un type de fief qui a été érigé en baronnie. En Bretagne, les ducs érigèrent neuf baronnies à l'imitation des neuf évêchés du duché. En Normandie, les ducs avaient formé un nombre important de baronnies, donnant à leurs titulaires le droit de siéger à l'Échiquier de Normandie. Leur territoire était généralement et volontairement morcelé. Certaines appartenaient à des menses épiscopales (un évêque en ayant donc l'usufruit en tant que seigneur titulaire tout au long de son épiscopat) et d'autres à des abbayes.
À partir de Napoléon, qui rétablit le titre de baron supprimé par la Révolution française, le titre fut accordé de façon héréditaire, il était alors le plus souvent attaché à une terre où à un majorat (on parlait alors d'un majorat-baronnie), ou bien de façon personnelle. Dans les deux cas, il fut accordé sans plus de considérations féodales, les seigneuries étant abolies depuis 1789, de même que l'étaient les autres titres.
En Grèce
[modifier | modifier le code]La hiérarchie nobiliaire était la suivante : prince, duc, comte et baron.
En Italie
[modifier | modifier le code]La noblesse italienne désigne l'ensemble des familles nobles ou anoblies reconnues dans le royaume d'Italie de sa fondation à son abolition, au référendum et à la proclamation de la République en 1946. Le dernier roi d'Italie est Umberto II.
Le hiérarchie nobiliaire en Italie est la suivante : 01) prince, 02) duc, 03) marquis, 04) comte, 05) vicomte (plutôt rare), 06) baron, 07) seigneur (uniquement dans le royaume de Sardaigne et dans le royaume de Sicile), 08) patricien, 09) chevalier héréditaire, 10) noble.
En Lituanie
[modifier | modifier le code]La grande majorité de la noblesse du grand-duché de Lituanie se considérait comme polonaise.
Saint-Empire romain germanique (1356-1806)
[modifier | modifier le code]Les titres de noblesse du Saint-Empire romain germanique étaient noble (Edelfreï), chevalier (Reichsritter), baron (Reichsfreiherr), comte (Reischgraf) et prince (Reichfürst). Ils avaient le privilège de préséance sur toute autre noblesse dans le Saint-Empire.
Cette noblesse disparut en 1806 avec la chute du Saint-Empire par Napoléon Ier et fut ensuite incorporée dans les monarchies européennes actuelles. Le dernier empereur du Saint-Empire romain germanique est François II qui régna de 1792 à 1806.
Le titre de baron (Reichsfreiherr) était accordé par l'empereur, là aussi sans assise féodale, on parlait de « baron de N. et du Saint-Empire ». Tous les enfants, même les filles, portent également le titre sous la forme « baron prénom de N. ».
Royaume de Hongrie
[modifier | modifier le code]En Hongrie, le titre de Magnats désignait, depuis 1397, les descendants des barons du royaume (Filii baronum ou bárófi en hongrois). Ces derniers reçurent dans les années 1430 le titre de Magnificus, appellation jusqu'alors réservée aux barons du royaume[7].
La noblesse hongroise ne connaissait que deux titres : comte et baron. Le rang et titre de prince était réservé aux fils du roi. Celui de duc était réservé aux membres de la famille royale.
Le titre de baron devient héréditaire à partir de 1498.
Il est à distinguer les barons du royaume (baron regni), titre le plus élevé et le plus prestigieux, non héréditaire — jusqu'en 1498 — désignant à l'origine les personnages revêtant les plus hautes fonctions de l'État, et les barons naturels de Hongrie, titre créé en 1487 par le roi Mathias pour récompenser ses plus fidèles partisans.
Ainsi verra le jour la distinction entre « vrais barons » (veri barones), issus de l'exercice des plus hautes charges, et « barons que de nom » (barones nomine solo), simples titres de noblesse.
Sous les Habsbourg, de nombreux titres sont donnés et le titre de baron devient inférieur à celui de comte, bien que ce dernier existait depuis longtemps en Hongrie.
Aux Pays-Bas
[modifier | modifier le code]Au royaume des Pays-Bas, il existe sept titres de noblesse : 1) prince, 2) duc, 3) marquis, 4) comte, 5) vicomte, 6) baron, 7) chevalier.
En Pologne
[modifier | modifier le code]Autrefois jusqu'en 1861, les nobles seuls avaient des noms de famille. En Pologne, les noms de famille nobles étaient le plus souvent des noms de domaine ou de propriété foncière, pourvus d'un suffixe -icz, -ski ou -cki. La particule nobiliaire « de » ou « von » n'existe pas en Pologne.
La noblesse polonaise est issue de l'histoire du royaume de Pologne. En 1791, la noblesse polonaise représentait environ 8 % de la population. Les serfs ne reçurent un nom de famille qu'en 1861 avec l'abolition du servage par l'empereur Alexandre II.
Dans la Russie des tsars, la noblesse polonaise est intégrée à la noblesse russe. Les polonais sont alors sujet de l'Empire russe. La première guerre mondiale (1914-1918) et la chute de la monarchie russe (1917) entrainent la proclamation de la République. L'abolition de la noblesse polonaise, en tant que corps social, est prononcée en 1921. Les familles de la noblesse polonaise ont une participation très active dans la Pologne actuelle.
La hiérarchie des titres de la noblesse polonaise : 1) prince 2) comte 3) baron 4) noble sans titre. La majorité des familles nobles sont sans titre.
Une seule famille noble polonaise porte un titre de marquis : la famille Wielopolski. (voir liste des familles nobles polonaises)
Au Portugal
[modifier | modifier le code]La noblesse portugaise est composée de familles de : 1) duc, 2) marquis, 3) comte, 4) vicomte, 5) baron, 6) seigneur ou de noble sans titre.
En Suède
[modifier | modifier le code]Au royaume de Suède, la noblesse suédoise se compose de la noblesse introduite (les familles nobles introduites à la maison de la noblesse suédoise) et de la noblesse non introduite (constituée de la noblesse avec des titres nobles étrangers résidant en Suède, mais non introduite à la Maison de la noblesse suédoise). Pas de particule.
La noblesse suédoise est composée de familles de comtes, de barons et de nobles sans titre.
La majorité des familles nobles sont sans titre. Exemple : la famille Borg, la famille Natt och Dag.
Les titres de prince et de duc sont uniquement réservés aux membres de la famille royale suédoise.
En Tchéquie
[modifier | modifier le code]La noblesse tchèque est issue du royaume de Bohème, du duché de Silésie, de Moravie ; du Saint-Empire romain germanique, de l'empire d'Autriche puis de l'empire d'Autriche-Hongrie. La première guerre mondiale (1914-1918) entraine la dislocation de l'empire d'Autriche-Hongrie et la fin de la monarchie autrichienne en 1918.
Avec la création de la République tchécoslovaque, les titres de noblesse ont été abolis en décembre 1918. Les familles nobles et leurs descendants font toujours partie de la société tchèque contemporaine.
En Russie (monarchie impériale jusqu'en 1917)
[modifier | modifier le code]À la veille de la Première Guerre mondiale, la noblesse constituait un ensemble numériquement important : elle comptait environ 1,9 million d'individus, soit près de 1 % de la population russe. Au début du XXe siècle, on comptait huit cent trente (830) familles ayant les titres de princes, comtes et barons. À la chute de la monarchie russe en 1917, une grande partie de la noblesse russe a trouvé refuge en Europe. La famille impériale russe vit toujours en exil à l'étranger.
Le titre de grand-duc est porté uniquement par les membres de la famille impériale, fils ou petit-fils de tsar. En 1913, les grands-ducs étaient au nombre de treize, avec appellation d'altesse impériale. Les autres membres de la famille Romanov portent le titre de prince de sang impérial, avec l'appellation d'altesse.
Des familles de la noblesse russe portent également le titre de prince. Le titre de prince était le plus ancien et prestigieux. Dans la Russie des tsars, le titre de comte russe fut instauré par l'empereur Pierre le Grand.
À la même époque fut introduit et octroyé le titre de baron russe par l'empereur, par la reconnaissance et l'assimilation du titre de baron balte de la noblesse germano-balte présente dans les duchés d'Estonie, de Courlande et de Livonie.
Dans l'Empire russe, le titre de baron était accordé par le tsar de façon héréditaire. À l'inverse de la majeure partie des pays d'Europe, les noms des familles nobles russes ne possèdent pas de particule. Juste le titre et le nom de famille. Exemples : baron Dimsdale, baron von der Pahlen, baron Rennenkampff, baron Volkonshy, baron Vassiliev, baron Wrangell,...
En Ukraine
[modifier | modifier le code]La noblesse ukrainienne est issue de la noblesse polonaise et de la noblesse russe qui possédaient des propriétés en Ukraine.
Quelques autres pays dans le monde
[modifier | modifier le code]Empire éthiopien (ancien royaume d'Abyssinie)
[modifier | modifier le code]À la chute de l'empereur Haïlé Sélassié Ier en 1974, dernier empereur d'Éthiopie, le royaume d'Ethiopie était la plus ancienne monarchie du monde. L'Ethiopie était déjà connue au temps de la Bible. L'histoire des éthiopiens se caractérise par l'indépendance que le pays a toujours su préserver, y compris pendant la période coloniale. Le pays était membre de la Société des Nations (SDN). La famille royale vit à nouveau dans le pays.
Les éthiopiens identifient leur pays à l'antique royaume chrétien de Saba. Le premier roi est Ménélik Ier, fils du roi Salomon et de la reine de Saba.
La noblesse éthiopienne était organisée en familles de princes et de nobles sans titres. Pas de titre de baron et de comte.
Au Japon
[modifier | modifier le code]Le Kazoku est la noblesse du Japon entre 1869 et 1947. Les titres de noblesse au Japon sont au nombre de cinq : Prince ou Duc, Marquis, Comte, Vicomte et Baron.
Le 31 mars 1908, on dénombrait au Japon 15 ko (ou koshaku) (ducs), 36 ko (ou koshaku) (marquis), 100 haku (ou hakushaku) (comtes), 375 shi (ou shishaku) (vicomtes) et 376 dan (ou danshaku) (barons), le tout représentant 902 familles, comprenant en tout quelque 4600 membres.
De nos jours, on recense 25 princes, 50 ducs et marquis, 137 comtes, 429 vicomtes et 873 barons, soit 1514 personnes. Une loi adoptée en 1959 limite le nombre des princes, des ducs et des marquis et on ne peut en créer de nouveaux que si des lignées portant un de ces titres se sont éteintes. Les titres se transmettent par ordre de primogéniture.
La Constitution actuelle du Japon, datant de 1947, abolit le kazoku et mit fin à l'utilisation des titres de noblesse en dehors de la famille impériale. Néanmoins, les descendants des anciennes familles du kazoku continuent à occuper des postes de première importances dans la société et l'industrie.
Aux Tonga
[modifier | modifier le code]La noblesse tongienne est constituée de titres d'inspiration britannique, de manière quelque peu simplifiée en raison du petit nombre de nobles dans ce royaume. Tout noble porte le titre de lord ; le roi a la prérogative de « promouvoir » un lord au titre de baron. À présent, il n'y a qu'un baron aux Tonga, le baron Fielakepa, auquel le roi George Tupou V conféra ce titre lorsqu'il le nomma lord juridique en juillet 2008[8],[9],[10].
Le titre fut créé par le roi Taufaʻahau Tupou IV, qui l'attribua en premier lieu à ʻAlipate Tupou, Lord Vaea, en juin 1970, l'élevant ainsi à un rang de prééminence supérieur à celui de tous les autres nobles (hormis les membres de la famille royale)[11].
Galerie
[modifier | modifier le code]-
Couronne de baron anglais.
-
Couronne de baron belge.
-
Couronne de baron du Saint-Empire.
-
Couronne de baron espagnol.
-
Couronne de baron germanique (après 1806).
-
Couronne de baron français.
-
Couronne de baron et pair de France.
-
Toque de baron sous l'Empire français.
-
Couronne de baron suédois.
-
Couronne de baron danois et norvégien.
-
Couronne de baron italien.
-
Couronne de baron des Pays-Bas.
-
Couronne de baron portugais.
Traductions
[modifier | modifier le code]Le titre de baron était tout à fait commun dans la plupart des pays européens et se retrouve dans diverses langues souvent sous une forme légèrement modifiée. La liste suivante inclut les formes masculines et féminines et, le cas échéant, le nom du fief correspondant (la baronnie). Il faut signaler que l'existence de ce mot dans une langue citée n'implique pas toujours l'utilisation réelle du titre dans le pays correspondant.
Langue | Titre masculin | Titre féminin | Nom du fief |
---|---|---|---|
Albanais | Baron | Baroneshë | |
Allemand | Baron Freiherr |
Baronin, Baronesse Freifrau (pour l'épouse d'un baron), Freiherrin ou Freiin (pour la fille d'un baron) |
|
Anglais | Baron (en Angleterre) Lord (en Écosse) |
Baroness (en Angleterre) Lady (en Écosse) |
Barony |
Arménien | Բարոն (Baron) | Բարոնուհի (Baronouhi) | |
Biélorusse | Baron | Baranesa | |
Bulgare | Барон (Baron) | Баронеса (Baronesa) | |
Catalan | Baró | Baronessa | Baronia |
Croate | Barun | Barunica | |
Danois | Baron | Baronesse | |
Espagnol | Barón | Baronesa | |
Espéranto | Barono | Baronino | Baronujo |
Estonien | Parun | Paruniproua | |
Finnois | Paroni, Vapaaherra | Paronitar, Vapaaherratar | |
Français | Baron | Baronne | Baronnie |
Grec moderne | Βαρώνος (Varónos) | (Varoni) | |
Hongrois | Báró, Főúr | Bárónő | |
Islandais | Barón, Fríherra | Barónessa | |
Irlandais | Barún | Banbharún | |
Italien | Barone | Baronessa | Baronia |
Latin | Baro | ||
Letton | Barons | Baronese | |
Lituanien | Baronas | Baroniene | |
Luxembourgeois | Baroun | Barounin, Baronesse | |
Macédonien | Baron | Baronesa | |
Maltais | Baruni | Barunessa | |
Monégasque | Barun | Barunessa | |
Néerlandais | Baron, Vrijheer (litt. seigneur libre) | Barones, Vrijvrouw (litt. femme libre) | Baronie |
Norvégien | Baron, Friherre | Baronesse | Baroni |
Polonais | Baron | Baronowa, Baronessa | |
Portugais | Barão | Baronesa | Baronato |
Romanche | Barun | Barunessa | |
Roumain | Baron | Baroană (Baroneasă = femme « de type Baron ») | |
Russe | Барон (Baron) | Баронесса (Baronessa) | |
Serbe | Барон (Baron) | Бароница (Baronica) | Баронија (Baronija) |
Slovaque | Barón | Barónka | |
Slovène | Baron | Baronica | |
Suédois | Baron, Friherre | Baronessa, Friherrinna | |
Tchèque | Baron | Baronka, Baronesa | |
Ukrainien | Барон (Baron) | Баронка (Baronka) | Баронеса (Baronesa) |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Éric Thiou, Dictionnaire des titres et des terres titrées en France sous l’Ancien Régime, Éditions Mémoire et Documents, Versailles, 2003, 270 p.
- "Anciennes et nouvelles aristocraties de 1880 à nos jours" de Didier LANCIEN et Monique de SAINT-MARTIN - Editions de la Maison des sciences de l'homme - 400 pages.
- "Singulière noblesse - L'héritage nobiliaire dans la France contemporaine" - Eric Mension-Rigau - Editions Fayards - 377 pages.
- "Les Germano-baltes" de S.POURCHIER-PLASSERAUD et Y.PLASSERAUD - Editions Armeline - 290 pages.
- "Pologne - La noblesse de la terre" de Jurek KUCZKIEWICZ - Collection L'âme des peuples - 88 pages.
- "Tsars sans Empire - Les Romanov en exil 1919-1992" de Boris PRASSOLOFF - Editions Perrin - 414 pages.
- "Les gens d'autrefois - La noblesse russe dans la société soviétique" - de Sofia TCHOUIKINA - Editions Belin - 319 pages.
- "Armorial et nobiliaire de l'Empire de Russie" de Jean-Marie Thiébaud - Editions S.P.M. - Tome 1 et Tome 2.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Douglas Harper, « baron », sur Online Etymology Dictionary.
- « baron », Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- « FAQ sur la noblesse », sur SPF Affaires étrangères - Commerce extérieur et Coopération au Développement, (consulté le )
- « LOI - WET », sur www.ejustice.just.fgov.be (consulté le )
- Bertrand Yeurc'h, « Les barons aux États de Bretagne, du XIIIe siècle à la Révolution », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, no 140, , p. 309-27 (ISSN 0249-6763)
- C.i.l.a.n.e., , 125 p. (ISBN 978-84-89851-20-7, lire en ligne), p. 69.
- Upper nobility (Kingdom of Hungary) Article en anglais sur la haute noblesse dans le royaume de Hongrie
- (en) "New Life Peers appointed", Taimi Media Network, 30 décembre 2010
- (en) "Appointment of Four Law Lords", gouvernement des Tonga, 28 juillet 2008
- (en) "Nobles", gouvernement des Tonga
- (en) "The Kingdom of Tonga Pays Tribute to its 12th Prime Minister, Baron Vaea of Houma", gouvernement des Tonga. 12. "Anciennes et nouvelles aristocraties de 1880 à nos jours" de Didier LANCIEN et Monique de SAINT MARTIN - Editions Maison des sciences de l'homme, Paris.