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Alexandre-Marie Desrousseaux

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Alexandre-Marie Desrousseaux
Illustration.
Fonctions
Député français

(7 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 29 avril 1928
Réélection 8 mai 1932
Circonscription 4e de Lille
Législature XIVe et XVe (Troisième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Charles Saint-Venant

(11 ans, 11 mois et 17 jours)
Élection 14 juin 1912
Réélection 26 avril 1914
16 novembre 1919
Circonscription Seine
Législature Xe, XIe et XIIe (Troisième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Adolphe Messimy
Maire de Lille

(27 jours)
Prédécesseur Roger Salengro
Successeur Roger Salengro
Biographie
Nom de naissance Alexandre-Marie Bracke-Desrousseaux
Date de naissance
Lieu de naissance Lille (Nord)
Date de décès (à 94 ans)
Lieu de décès 14e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Français
Parti politique SFIO
Distinctions journaliste

Alexandre-Marie Desrousseaux
Maires de Lille

Alexandre-Marie Desrousseaux, dit Bracke[1] ou Bracke-Desrousseaux, né le à Lille (Nord) et mort le à Paris (Seine), est un enseignant, journaliste et homme politique français, militant socialiste.

Alexandre Bracke-Desrousseaux (Bracke est le nom de jeune fille de sa mère) est le fils du chansonnier Alexandre Desrousseaux, auteur du P'tit Quinquin.

Il fut élève du lycée Faidherbe[2] de Lille. Boursier de Lille, puis de l'État, Bracke est bachelier de lettres en 1879. Il entre au lycée Louis-le-Grand pour y préparer l'École normale supérieure et y accède en 1881. Il en sort en 1884, reçu premier à l'agrégation. Il est envoyé en 1885 à l'École française de Rome où pendant deux ans il affronte les textes anciens. Rentré en France, il est nommé en 1887 Maître de conférences, chargé du cours de philosophie grecque à la Faculté de lettres de Lille, puis à la Sorbonne où il devient en 1896 directeur d'études adjoint et en 1915 directeur d'études à l'Ecole des Hautes études. En parallèle, il prépare pour l'Institut un mémoire sur les manuscrits d'Hérodote.

Bracke-Desrousseaux adhère au marxisme après avoir lu Le Capital. Ami de Jules Guesde, d'abord membre du Parti ouvrier français, il rejoint la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) lors de la fusion des différents courants socialistes mais reste une figure du guesdisme. On lui doit d'ailleurs l'adoption du sigle SFIO par les socialistes de France en 1905. Le guesdisme de Bracke ne l'empêche pas de devenir un des rédacteurs de L'Humanité de Jean Jaurès, titre auquel il collabore jusqu'en 1919[3]. En 1912, il s'oppose à la double appartenance d'un militant socialiste au parti et à la franc-maçonnerie[4].

Il est député de la Seine (1re circonscription du XIVe arrondissement de Paris) en , réélu en 1914. En 1919 il est élu sur la liste du Parti socialiste dans la 3e circonscription de la Seine (Paris rive gauche et XVIe arrondissement), mais il est battu en 1924. En 1928 ce sont les électeurs du Nord (4e circonscription de Lille qui l'envoient siéger à la Chambre des députés jusqu'en 1936. Il ne se représente pas lors du scrutin de 1936. Il est également conseiller municipal de Lille. Au lendemain du scrutin municipal de 1929, il occupe quelques jours le fauteuil de maire. Il quitte cette fonction dès le retour de Roger Salengro au sein du conseil municipal. À partir de 1936 il est directeur du Populaire, l'organe du Parti socialiste SFIO[5].

Pendant la Seconde guerre mondiale, Bracke et sa femme Luce demeurent à Paris dans leur appartement du 14, avenue Paul-Appell (14e) où ils reçoivent de nombreux militants socialistes, dont plusieurs futurs responsables du mouvement de résistance Libération-Nord, comme Jean Texcier, l'un de ses disciples au sein de la SFIO (qui habite dans le même quartier et qui vient d'écrire ses fameux « Conseils à l'occupé »), mais aussi Christian Pineau ou Amédée Dunois (qui mourra en déportation).

Perquisitionnés une première fois par les Allemands en 1940, les Bracke sont finalement arrêtés le par la Gestapo, ainsi que leur voisin et membre du mouvement Défense de la France, Henri Auchier[6]. Après avoir été incarcéré à la prison de Fresnes, Alexandre Bracke-Desrousseaux est libéré au début juillet (après différentes interventions du monde universitaire ainsi que de l'ancien ministre socialiste Paul Faure auprès de Laval). Il est nommé membre d'honneur du comité local de libération du 14e arrondissement[7]. Luce Bracke en revanche demeura internée et ne fut libérée in extremis que le . Quant à Henri Auchier, il est déporté à Büchenwald dont il revient en [8]..

Il est le premier traducteur en français de Rosa Luxemburg[9], dont il a fait la connaissance au cours des congrès socialistes internationaux.

Œuvres et signatures

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  • Il appose une signature différente à ses travaux scientifiques selon le domaine :
    • Bracke pour ses traductions d'œuvres marxistes[10] ;
    • A.-M. Desrousseaux, ou A. M. Desrousseaux, pour ses traductions de Nietzsche et ses ouvrages de philologie grecque antique[11].

Notes et références

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  1. C'est sous le patronyme de Bracke qu'Alexandre Desrousseaux est répertorié dans la plupart des dictionnaires biographiques parlementaires et dans Le Maitron. C'est de ce nom qu'il signe ses articles dans la presse socialiste.
  2. « Où sont passés les personnages célèbres anciens élèves du Lycée Faidherbe ? », sur la page de l'Association des anciens élèves de Faidherbe
  3. Jean Jolly, Dictionnaire des parlementaires français, vol 2, Paris, PUF, 1962.
  4. Fred Zeller, Trois points, c'est tout, Éditions Robert Laffont, (1976), p. 286-287
  5. Justinien Raymond, notice Alexandre Bracke", Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
  6. Pierre Taittinger, Et Paris ne fut pas détruit, Paris, L'Élan, , p. 284
  7. Voir le témoignage de Paul Faure, ancien socialiste, devenu proche des milieux collaborateurs in Hoover Institute (dir.), La vie de la France sous l'Occupation, Plon, 1957, tome 3, p. 1395
  8. Sur les circonstances de leur arrestation, v. Bertrand Warusfel (dir.) Le Père Corentin, franciscain et résistant, Ed. franciscaines, 2014, pp. 100-106.
  9. Rosa Luxemburg, Lettres à Karl et Luise Kautsky ; traduit de l'allemand par Nad. Stchoupak et Desrousseaux, Paris : F. Rieder et Cie, 1925.
  10. Par exemple: - L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'État de Frédéric Engels, traduit de l'allemand par Bracke, 1946. -Anti-Dühring de Frédéric Engels, trad. par Bracke, Paris, éd. Alfred Costes, 1949; Le bolchevisme dans l'impasse de Karl Kautsky; avec une préf. inédite de l'auteur pour l'éd. franç.; trad. par Bracke; introd. de Henri Weber.
  11. Par exemple: - Humain, trop humain / Nietzsche, Frédéric; trad. par A.-M. Desrousseaux, Paris, 1921. - Observations critiques sur les Livres III et IV d'Athénée / par A. M. Desrousseaux, Paris, 1942. - Les Deipnosophistes : livres I et II / Athénée de Naucratis ; texte établi et traduit par A. M. Desrousseaux ; avec le concours de Charles Astruc, Paris, Les Belles Lettres, 1956.

Bibliographie complémentaire

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Liens externes

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