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Alekseï Balabanov

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Aleksei Balabanov
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Alekseï Balabanov
Nom de naissance Alekseï Oktiabrinovitch Balabanov
Naissance
Sverdlovsk, RSFS de Russie
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Nationalité Drapeau de l'URSS soviétique → Drapeau de la Russie russe
Décès (à 54 ans)
Sestroretsk
Drapeau de la Russie Russie
Profession réalisateur
Films notables Le Frère
Kochegar

Alekseï Oktiabrinovitch Balabanov (en russe : Алексе́й Октя́бринович Балаба́нов) est un cinéaste russe, né le à Sverdlovsk (aujourd'hui Iekaterinbourg) et mort le à Sestroretsk. Il est principalement connu pour le film Le Frère (Брат, Brat), réalisé en 1997, et sa suite, Le Frère 2, dans lesquels l'acteur russe Sergueï Bodrov tient le rôle principal[1],[2],[3].

En 1981, il est diplômé de la Faculté de traduction de l'Université linguistique de Gorki[4]. De 1983 à 1987, il travaille comme assistant aux studios de cinéma de Sverdlovsk. En 1990, il obtient le diplôme de réalisateur des Cours supérieurs de formation des scénaristes et réalisateurs, où il étudie à l'atelier du cinéma d'auteur dirigé par Boris Galanter (ru).

Après plusieurs courts métrages, il réalise en 1992 Les Jours heureux, un drame social inspiré des œuvres de Samuel Beckett dont l'action est transposée à Saint-Pétersbourg. Le film sera présenté hors compétition au Festival de Cannes 1992.

En 1999, un Nika du meilleur réalisateur lui est remis pour Des monstres et des hommes (1998), partagé avec Otar Iosseliani récompensé pour Brigands, chapitre VII (1996).

Le , il meurt d'une crise cardiaque dans une station thermale de Sestroretsk, alors qu'il travaille sur un nouveau scénario. Il est enterré au Cimetière orthodoxe de Smolensk sur l'île Vassilievski de Saint-Pétersbourg[5],[6],[7],[8].

Filmographie

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Dans les années 1990, Balabanov a contribué à la création du genre film de bandits russes. Le Frère, en 1997, inaugure une série qui se poursuivra jusqu'en 2005. Autant Balabanov a exalté ce genre de film qu'il a poursuivi avec notamment Le Frère 2, autant il a contribué à remettre ce genre de film en question avec Colin-maillard en 2005. Les injonctions du pouvoir conduisirent à ce que soit représentée une nouvelle réalité sociale plus rassurante et c'est en effet ce qui fut mis en place à partir de l'année 2000 et l'arrivée de Vladimir Poutine. Avec Colin-maillard, Balabanov clôt la thématique des années 1990 [9]. L'époque au climat anarchique est passée et le genre de film de bandits devient un poncif. La syntaxe de ce genre de films a eu recours à un ensemble d'éléments sémantiques postsoviétique qui s'est développé dans des films ou des séries télévisées au début des années 1990. Le cinéma américain a connu ce genre au début des années 1930. Mais dans les films américains, les représentants de la loi finissent par châtier les criminels. Tandis que le cinéma russe décrit plus souvent le bandit sous les traits d'un héros qui doit passer par delà les barrières sociales en adoptant un comportement criminel et violent. Balabanov a réussi à capter la période de liberté incontrôlée pour ne pas dire d'anarchie, qui a suivi la dislocation de l'URSS.

Pour les occidentaux ces films de Russes et de mafia correspondait à ce que voulait le public festivalier : une image noire d'un pays sauvage et mauvais... la Russie[10]. Le passage du pouvoir de Boris Eltsine à Vladimir Poutine va modifier la donne. L'instauration d'une société sécuritaire va diminuer puis éteindre la capacité des films de gangsters à en susciter d'autres [11].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. (en) Ronald Bergan, « Aleksei Balabanov obituary  », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le )
  2. (en) Douglas Martin, « Aleksei Balabanov, 54, Russian Film Director, Dies », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le )
  3. (en) Douglas Martin, « Russian cult film director Alexei Balabanov dies », sur bbc.com, (consulté le )
  4. (en)Birgit Beumers, Pop Culture Russia!: Media, Arts, and Lifestyle, ABC-CLIO, (ISBN 9781851094592, lire en ligne), p. 128
  5. (en)Peter Rollberg, Historical Dictionary of Russian and Soviet Cinema, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-442-26842-5, lire en ligne), p. 75
  6. (en)Birgit Beumers, A Companion to Russian Cinema, John Wiley & Sons, (ISBN 9781118412763, lire en ligne), p. 62
  7. (en)Tatiana Smorodinskaya, Encyclopedia of Contemporary Russian Culture, Routledge, (ISBN 978-1-136-78785-0, lire en ligne), p. 59
  8. (en)Harris M. Lentz III, Obituaries in the Performing Arts, 2003: Film, Television, Radio, Theatre, Dance, Music, Cartoons and Pop Culture, Rowman & Littlefield, (ISBN 9780786417568, lire en ligne), p. 20
  9. cinéma russe p.141.
  10. cinéma russe p.145.
  11. cinéma russe p.142.

Liens externes

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