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Adrienne Lecouvreur

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Adrienne Lecouvreur
Charles Antoine Coypel, Portrait d'Adrienne Lecouvreur dans le rôle de Cornélie.
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 37 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
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Autres informations
A travaillé pour
Partenaire
Denis-François Tribou (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Adrienne Lecouvreur est une comédienne française, née Adrienne Couvreur le à Damery (Marne), près d'Épernay, Adrienne Lecouvreur grandit à Fismes où son père exerce le métier de chapelier. Elle est morte le à Paris.

Fille d'une blanchisseuse et d'un ouvrier chapelier (Robert Couvreur, homme violent et alcoolique)[1], elle vient à Paris, son père s'établissant dans le voisinage de la Comédie-Française[1]. Après être confiée aux filles de l'instruction chrétienne, Adrienne Couvreur intègre une petite troupe de comédiens. Elle séduit un officier de la garnison, Philippe Le Roy, avec qui elle a une petite fille, Élisabeth-Adrienne, baptisée le . Elle entretient ensuite une liaison avec François-Joseph de Klinglin, fils du plus haut magistrat de Strasbourg, et futur préteur royal, dont elle aura une fille, Françoise Catherine Ursule. Adrienne se fait remarquer à ses débuts à la cour de l'hôtel de Sourdéac, rue Garancière à Paris. C'est à cette occasion que le doyen de la Comédie Française Le Grand s'entiche d'elle, lui donne des cours de diction et ajoute un article à son patronyme (Lecouvreur)[2]. Elle entre dans la troupe de la Comédie-Française et y joue pour la première fois dans Mithridate de Jean Racine le . Elle veut jouer Célimène dans Le Misanthrope, mais doit y renoncer, le public refusant de la voir dans un rôle de comédie tant elle excelle dans la tragédie. Elle innove en renonçant à la diction chantante traditionnelle dans la tragédie et adopte une déclamation « simple, noble et naturelle[3] ».

Gravure à l'eau forte, gravure en taille douce, 1809.

Elle collectionne les amants : elle a en 1720 une liaison amoureuse avec le maréchal de Saxe, ce qui lui vaut la haine fatale de sa rivale, la duchesse de Bouillon, femme d'Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne ; avec Voltaire dont elle interprète plusieurs tragédies ; enfin avec le chanteur Denis-François Tribou[4], etc.

En 1730, sa santé se délabre ; elle s'évanouit pendant une représentation. Elle fait encore l'effort d'interpréter Jocaste dans l'Œdipe de Voltaire, mais meurt peu après. Le bruit court qu'elle a été empoisonnée à l'instigation de la duchesse de Bouillon. Voltaire demande une autopsie, dont les résultats ne sont pas concluants. Les comédiens étant frappés d'excommunication, l'Église lui refuse un enterrement chrétien. Elle est donc enterrée à la sauvette par des amis du maréchal de Saxe et de Voltaire, dans le marais de la Grenouillère (actuel Champ-de-Mars)[5]. Voltaire, scandalisé, exprime son indignation dans le poème La Mort de Mlle Lecouvreur :

Et dans un champ profane on jette à l'aventure
De ce corps si chéri les restes immortels !

Dieux ! Pourquoi mon pays n'est-il plus la patrie
Et de la gloire et des talents ?

L'une de ses filles épousa le musicien François Francœur.

Le souvenir d'Adrienne Lecouvreur est perpétué par une rue du Havre, une avenue de Maisons-Laffitte et une allée du 7e arrondissement de Paris.

Postérité

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Littérature

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  • Dans Louis XV et sa cour, Alexandre Dumas raconte l'affaire de la duchesse de Bouillon et d'Adrienne Lecouvreur.
  • Dans Candide ou l'Optimisme, Voltaire fait référence à l'enterrement d'Adrienne Lecouvreur (indiqué par « mademoiselle Monime »).
  • Dans Le mythe de Sisyphe, Albert Camus fait référence à Adrienne Lecouvreur lorsqu'il évoque l'exemple du comédien comme "homme absurde". Après avoir expliqué que le comédien, par la multiplication des destins joués grâce à son art, par l'exagération des sentiments et l'importance du temps présent, incarne l'absurdité, Camus rappelle que c'est pour cela que l'Eglise condamnait les comédiens qui niaient ainsi "tout ce qu'elle enseigne". C'est alors qu'il évoque Adrienne Lecouvreur qui "sur son lit de mort, voulut bien se confesser et communier, mais refusa d'abjurer sa profession"[6].

Sa vie a été plusieurs fois portée à l'écran :

Télévision

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Notes et références

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  1. a et b Dumas.
  2. Christiane Marciano-Jacob, Adrienne Lecouvreur: l'excommunication et la gloire, Editions Coprur, , p. 41
  3. René Pomeau, Voltaire en son temps, t. 1, p. 135.
  4. Sur Gallica.bnf.fr : Le Ménestrel, journal de musique
  5. Marie Laurence Netter : Du Théâtre à la Liberté: Dans les coulisses des Lumières
  6. Albert Camus, Le mythe de Sisyphe, Paris, Gallimard, coll. « Folio/essais », (réimpr. 2024), 190 p. (ISBN 978-2-07-032288-6), p. 114 - 115
  7. Harvard Art Museum, gravures par Eugène Leguay dans les collections

Bibliographie

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Correspondance

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Articles connexes

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Liens externes

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