Élivágar
Dans la mythologie nordique, Élivágar (flots tumultueux[1]) est un nom collectif qui désigne les rivières présentes à l'origine du monde et dont la source est Hvergelmir.
Hvergelmir
[modifier | modifier le code]Hvergelmir se situe au centre de Niflheim[2], sous la troisième racine du frêne Yggdrasill[3]. Elle abrite Nídhögg[4] ainsi que de nombreux serpents[5]. Le Grímnismál précise à son sujet que « C'est là que toute rivière a son origine »[6]. En outre, des gouttes ruissellent en telle quantité des bois du cerf Eikthyrnir, qui vit sur le frêne, qu'en se déversant dans la source, elles en alimentent le flux[7].
Élivágar
[modifier | modifier le code]Les fleuves qui s'écoulent d'Hvergelmir sont à l'origine du monde, dans la mythologie nordique. Ils jouent un rôle dans l'apparition des Jötunn qui est décrit dans le Vafþrúðnismál :
« Des Élivágar
rejaillirent des gouttes de venin,
Crûrent jusqu'à ce qu'il en sorte un géant ;
Là, nos races
Remontent toutes,
Aussi sont-elles toutes féroces[8]. »
De leur flot glacé émanent des effluves empoisonnés, qui deviennent givre dans l'abîme Ginnungagap. Le Grímnismál donne le nom d'un grand nombre des fleuves de l'Élivágar[6] :
27. | 28. | 29. | |||
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Síð et Víð, |
L'une s'appelle Vína, |
Körmt et Örmt, |
Selon Eugen Mogk, il y aurait un parallèle entre l'Élivágar et la Voie lactée[réf. nécessaire]. Dans le Skáldskaparmál, il est dit que Thor traversa les fleuves à gué en portant Aurvandil sur son dos, qui perdit d'ailleurs un de ses orteils, gelé par le courant[9].
Fleuves importants
[modifier | modifier le code]Gjöll
[modifier | modifier le code]Gjöll (probablement de gjallar, « résonner »[10],[11], ou alors « tumultueuse »[6]) est le fleuve le plus proche des grilles de Hel[12]. Un pont recouvert d'or étincelant, Gjallarbrú, le surplombe, qui sera franchi par Hermód allant chercher Baldr[13]. En effet, le chemin des Enfers (Helveg) passe par ce pont, et pour cette raison, les morts l'emprunteront lors du Ragnarök[14].
Gjöll est également le nom du roc auquel le loup Fenrir est attaché jusqu'au Ragnarök.
Leipt
[modifier | modifier le code]Leipt (« feu du ciel »[6]) est également mentionnée dans la Helgakviða Hundingsbana II de l'Edda poétique. Sigrún y reproche à son frère Dag les serments hypocrites qu'il a pu prêter « sur le lumineux lac de Leiptr » envers Helgi Hundingsbane. Pour les scandinaves, jurer par le Leiptr valait pour les Grecs de prêter serment sur le Styx[15].
Slidr
[modifier | modifier le code]Slidr (« l'effroyable »[16], ou « périlleuse »[6]) est une rivière se trouvant dans le domaine des géants :
« Voluspá, 36.
De l'est, un fleuve verse
Aux vallons venimeux
Épées et saxes :
Il s'appelle Slid[17]. »
Hugo Gering établit un parallèle entre cette rivière et le Styx grec.[réf. nécessaire]
Influence moderne
[modifier | modifier le code]- Le nom de la source a été donné à un canal de Titan.
- C'est également le nom d'un groupe de métal allemand[18].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Snorri Sturluson, François-Xavier Dillmann, L'Edda : récits de mythologie nordique, Paris, Gallimard, 1991, p. 144
- Gylfaginning 4.
- Gylfaginning 15.
- Gylfaginning 52.
- Gylfaginning 16.
- Régis Boyer, L'Edda poétique, Fayard, coll. « L'Espace intérieur », 1992, pp. 640-641
- Gylfaginning 39.
- Régis Boyer, L'Edda poétique, Fayard, coll. « L'Espace intérieur », 1992, p. 523
- Skáldskaparmál 3.
- Snorri Sturluson, François-Xavier Dillmann, op. cit., p. 185
- (en) Anthony Faulkes, Edda, Prologue and Gylfaginning, London, Viking Society for Northern Research, 2005, p. 167
- Gylfaginning 4.
- Gylfaginning 49.
- Volupsá 52.
- Régis Boyer, L'Edda poétique, Fayard, coll. « L'Espace intérieur », 1992, p. 258
- Henry Adams Bellows (trad.), The Poetic Edda, 1936.
- Régis Boyer, L'Edda poétique, Fayard, coll. « L'Espace intérieur », 1992, p. 541
- « Elivagar », sur metal-archives.com (consulté le ).
Sources
[modifier | modifier le code]- Edda de Snorri Sturluson ;
- Rudolf Simek, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave.
- Régis Boyer, L'Edda poétique, textes présentés et traduits par Régis Boyer, Fayard, coll. « L'Espace intérieur »,