Aller au contenu

Liutprand

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 8 mai 2013 à 08:23 et modifiée en dernier par 79.92.228.144 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Liutprand
Titre
Roi des Lombards
Prédécesseur Ansprand
Successeur Hildeprand
Biographie
Père Ansprand
Mère Théodorade
Conjoint Gontrude
Enfants Une fille
Héritier Hildeprand

Liutprand[1] (en latin Liutprandus, en italien Liutprando ; c. 685 - † 744) est roi des Lombards d'Italie de 712 à 744.

Biographie

Liutprand est le fils d'Ansprand, duc d'Asti devenu roi des Lombards. Il lui succéde sur le trône royal en juin 712, demeurant roi jusqu'à mort. Peu après son avènement, un membre de sa famille, Rotharit, complote contre lui et projette de le faire assassiner. Liutprand l'apprend et, faisant semblant de rien, fait venir chez lui le comploteur qui est massacré par la garde royale. Il fait par la suite éliminer les quatre fils de Rotharit[2].

L'Italie lombarde à la mort du roi Liutprand (744).

Durant ce long règne de 32 ans, Liutprand tente vainement d'unifier la péninsule italienne sous la domination lombarde, entrant régulièrement en conflit avec la Papauté et avec les Byzantins de l'Exarchat de Ravenne. Selon Paul Diacre, auteur d'une Histoire des Lombards, il "mena bien des guerres contre les "Romains" (c.-à-d. les Byzantins), toujours victorieuses sauf une fois à Rimini où son armée fut défaite en son absence."[3].

Liutprand doit également à plusieurs reprises soumettre les duchés lombards semi-indépendants de Spolète et de Bénévent, et tente d'expulser définitivement les Byzantins d'Italie en assiègeant notamment Ravenne en 734, sans succès. Dans le nord-est de son royaume, il doit également lutter contre les Slaves (peut-être les Slovènes), qui lançaient régulièrement des raids dans le Frioul.

Entretenant de bonnes relations avec les Avars, les Bavarois et les Francs, il répond à l'appel à l'aide de ces derniers pour combattre les musulmans qui ravageaient la Provence et avaient pillé Arles (739). À une date inconnue il épouse Gontrude (Guntruda), fille du duc Théodebert de Bavière, chez qui il avait vécu dans sa jeunesse lors de son exil en Bavière, et il en eut une seule fille[4].

Très pieux, Liutprand poursuivit et interdit avec rigueur les derniers débris du paganisme, les magiciens, les sorciers, les sacrifices (animaux) au pied des arbres et les prières au bord des sources[5]. Ayant su que les Sarrasins avaient ravagé la Sardaigne et souillé les lieux où l'on conservait les os de saint Augustin, Liutprand envoya des hommes dans l'île pour acheter à haut prix ces reliques, et il les plaça honorablement dans la ville de Pavie, capitale lombarde[6].

En 735, il associe au pouvoir Hildeprand, son petit-fils[7] et meurt en janvier 744 de mort naturelle[8]. Sa dépouille est inhumé à Pavie dans la basilique du bienheureux martyr Hadrien.

Selon Paul Diacre, Liutprand fut un homme sage, pieux et ami de la paix, maître dans l'art de la guerre, et clément envers les coupables, chaste, pudique, adonné à la prière, libéral en aumônes, ignorant dans les lettres ; mais digne d'être comparé aux Philosophes, nourricier de la nation et augmentateur des lois.

Il est considéré comme le plus grand des rois lombards et sous son règne, Ticinum (Pavie), devient un grand centre de culture.

Sources

Liens externes

Notes et références

  1. Prénom germanique aujourd'hui désuet composé des éléments Liut (= peuple) et brand (= épée), et signifiant "Épée du Peuple".
  2. Paul Diacre, Histoire des Lombards, L. VI, XXXVIII.
  3. Paul Diacre, Histoire des Lombards, L. VI, LV.
  4. Paul Diacre, Histoire des Lombards, L. VI, XLIII.
  5. Dominique Petit, Histoire sociale des Lombards : VIe-VIIIe siècle, Éditions L'Harmattan, 2003.
  6. Paul Diacre, Histoire des Lombards, L. VI, XLVIII.
  7. Ou son neveu selon Gianluigi Barni ; cf. ci-dessous.
  8. Selon l'étude de ses ossements, Liutprand mesurait environ 1,73/1,74 m, taille supérieure à la moyenne humaine de l'époque, et supérieure à celle des habitants de la péninsule.