Isard
Rupicapra pyrenaica
Statut CITES
L'isard ou izard (Rupicapra pyrenaica) est une espèce de la sous-famille des caprins, assez fréquente dans le massif des Pyrénées, la cordillère Cantabrique et les Apennins.
Avec une population estimée à environ 72900 individus durant les années 2000-2010, l'espèce est en expansion mais sujette à des épisodes de sévères épizooties qui peuvent la fragiliser[1].
Dénominations
Son nom vient d'un mot pyrénéen izardo[2].
Caractéristiques
Caractéristiques | |||
---|---|---|---|
♀ | ♂ | ||
Masse | 32 25 |
40 25 |
kg |
Longueur | 100 - 110 | cm | |
Hauteur | 70 à 80 | cm | |
Cornes | 30 | cm | |
Robe | brun roux | ||
Saison des amours | oct | ||
Gestation | 165 | jours | |
Petit(s) | 1 | / an | |
Sevrage | 3 à 5 | mois | |
Maturité sexuelle | 1½ | ans | |
Durée de vie | 22 | ans |
Morphologie
Il fait partie du même genre Rupicapra que le chamois des Alpes, plus lourd d'une dizaine de kilogrammes. Il en diffère aussi par un pelage d'été plus roux et un pelage d'hiver plus clair agrémenté d'un collier de poils noirs au niveau du cou. Les cornes forment un crochet plus ouvert (souvent > 45°) que celui du chamois[3].
La hauteur au garrot de l'isard est de 70 cm, sa longueur est d'un mètre. L'isard mâle fait entre 25 et 40 kg ; la femelle fait entre 22 et 30 kg. Son espérance de vie est de 22 ans.
Cornes
Les cornes sont présentes pour les deux sexes. Chez le mâle, les étuis sont épais, de section ovale, avec le grand axe dans le sens antéro-postérieur ; le crochet est fortement arqué ; la pinte prend une direction parallèle à l’axe de la corne. Chez la femelle, les étuis sont plus grêles et moins recourbés que ceux du mâle et ont une section arrondie ; le crochet est plus ouvert. Les cornes ont pour origine une production cutanée creuse et permanente. Elles se développent à partir de 3 à 4 mois sous la forme d’un petit corné de kératine. La croissance est importante les trois premières années, surtout au cours de la deuxième, lorsque le crochet se forme. L'examen des cornes, dans le cas d'animaux morts ou capturés, permet de déterminer l'âge par dénombrement des segments de croissance. Leur croissance est permanente avec un arrêt en hiver ce qui détermine sur l’étui un sillon circulaire.
Dentition
L’isard possède 32 dents.
Pelage
Le pelage du chevreau est grisâtre et uniforme. À la mue du printemps, son pelage est roux vif, et à la mue d’automne son poil est brun avec une écharpe noire. L’isard se distingue par une tache claire à la gorge se terminant en pointe.
Distinction des sexes
L’isard mâle se distingue par un cou large et une ganache courte et par des cornes plus espacées et plus recourbées que celles de la femelle, avec un angle de courbure inférieur à 45° dans 90 % des cas.
On peut aussi différencier le mâle et la femelle par leur comportement. Le mâle est principalement solitaire, isolé, alors que la femelle vit principalement en groupe.
Les isards se reconnaissent à leur robe plutôt sombre en hiver qui devient couleur « chamois » en été. Le mâle, plus massif, le cou plus large et les cornes plus courbes, se distingue des femelles.
Reconnaissance de l'âge
Comme pour beaucoup d’animaux la taille des cornes permet d’identifier l’âge de l’isard, si celui-ci à des petites cornes droites c’est qu'il est dans la période de la naissance jusqu’à un an et demi ; on l’appelle alors chevreau. Quand ses cornes sont courbées et ne dépassent pas l’oreille, l’isard a entre un an et demi et trois ans ; on l’appelle alors enterlous. Au-delà de trois ans, l’isard devient adulte, ses cornes sont alors courbées et dépassent son oreille, elles n’évoluent plus jusqu’à sa mort.
Écologie et comportement
Il se déplace par hardes souvent sous la conduite d'une femelle. Les mâles adultes vivent en solitaires[4]. Ils ne se rassemblent qu'en octobre et en novembre, à l'époque du rut, qui provoque une activité menant certains d'entre eux au seuil de l'épuisement.
Prédateurs
Cet animal a été très chassé jusque dans les années 1960 et a failli disparaître, mais il a pu être sauvé grâce à la création en 1967 du parc national des Pyrénées[5]. L'isard est aujourd'hui un animal commun des Pyrénées ; il est même abondant (quelque 4 000 individus) dans les zones protégées.
Les régulateurs les plus importants de la population d'isards, en dehors de l'homme qui le chasse en limite des parcs, sont, en hiver, le froid, les avalanches et l'accès plus difficile à la nourriture[6].
Le petit cabri naît à la fin du printemps, en juin après une gestation de 23 semaines et est sevré à 6 mois. Il est une des proies préférées de l'aigle royal qui peut les décimer certaines années[6]. Au bout d'un an, on le nomme éterle (♀) ou éterlou (♂).
Habitat et répartition
Situation en Italie
L'isard des Apennins (Rupicapra pyrenaica ornata) a été menacé d’extinction dans le courant du XXe siècle : seule une petite population de 50 isards se maintenait sur les hauteurs de la Camosciara, une localité très sauvage des Abruzzes. Il a pu être sauvé grâce à la création du parc national des Abruzzes, en 1923.
Aujourd'hui, grâce à différentes réintroductions, l'espèce se trouve de nouveau dans les principaux massifs de l'Apennin central. Environ 3 600 isards vivent dans le parc national des Abruzzes, Latium et Molise, dans le parc national de la Majella, dans le parc national du Gran Sasso e Monti della Laga et dans le parc national des Monts Sibyllins.
Classification
Sous-espèces
On distingue deux sous-espèces :
- Rupicapra pyrenaica ornata, Neumann, 1899 — Isard des Apennins.
- Rupicapra pyrenaica pyrenaica
L'isard cantabrique (Rupicapra pyrenaica parva, Cabreta 1911) est aujourd'hui rattaché à la sous-espèce Rupicapra pyrenaica pyrenaica.
Notes et références
- (en) S.E.H. Ledger, C.A. Rutherford, C. Benham, I.J. Burfield, S. Deinet et al., Wildlife Comeback in Europe: Opportunities and challenges for species recovery. Final report to Rewilding Europe, London, the Zoological Society of London, BirdLife International and the European Bird Census Council, (lire en ligne)
- gascon idardo, idart, gascon isart, catalan isard, aragonais xixardo, ixarzo, chizardo et sarrio. Une autre racine ibĭkĭrru*, apparentée au latin ibex, explique les formes espagnoles bicerra et rebeco (par métathèse).
- « Identification », sur Parc national des Pyrénées (consulté le ).
- « Comportement », sur Parc national des Pyrénées (consulté le ).
- « Préservation », sur Parc national des Pyrénées (consulté le ).
- « Cycle de vie », sur Parc national des Pyrénées (consulté le ).
Références taxinomiques
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Rupicapra pyrenaica
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Rupicapra pyrenaica
- Modèle:Faunaeur
- (fr) Référence INPN : Rupicapra pyrenaica Bonaparte, 1845 (TAXREF) (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Rupicapra pyrenaica Bonaparte, 1845
- (en) Référence Animal Diversity Web : Rupicapra pyrenaica
- (en) Référence NCBI : Rupicapra pyrenaica (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Rupicapra pyrenaica Bonaparte, 1845 (consulté le )
- (en) Référence CITES : espèce Rupicapra pyrenaica Bonaparte, 1845 (+ répartition sur Species+) (consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
Le Brevet Grand Gibier, association nationale des chasseurs du grand gibier.