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'''Anton Webern''' <small>([[File:Speaker Icon.svg|13px|]] [//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d9/De-Anton_Webern.oga audio])</small>, né le {{Date de naissance|3 décembre 1883|en musique classique}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et mort le {{Date de décès|15 septembre 1945|en musique classique}} à [[Mittersill]], est un [[compositeur]] et [[chef d'orchestre]] autrichien. Un des premiers élèves d’[[Arnold Schönberg]], il appartient au premier cercle de la [[Seconde école de Vienne]].
{{Infobox Musique classique (personnalité)
| charte = classique
| nom = Anton Webern
| nom autre =
| image = Anton Webern in Stettin, October 1912.jpg
| légende = Anton Webern à [[Szczecin|Stettin]], {{Date||octobre|1912|en musique classique}}.
| surnom =
| nom de naissance = Anton Friedrich Wilhelm von Webern
| date de naissance = {{Date|3|décembre|1883|en musique classique}}
| lieu de naissance = [[Vienne (Autriche)|Vienne]], {{Autriche-Hongrie}}
| date de décès = {{Date de décès|15|septembre|1945|3|décembre|1883|en musique classique}}
| lieu de décès = Mittersill, {{Autriche}}
| activité principale = [[Compositeur]]
| tessiture =
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}}


Son nom à la naissance est Anton Friedrich Wilhelm von Webern, mais il abandonne la particule ''von'' en application de la loi autrichienne supprimant la noblesse en [[1919]].
'''Anton Webern''' <small>([[File:Speaker Icon.svg|13px|]] [[:Media:De-Anton Webern.oga|audio]])</small> ({{Date|3|décembre|1883|en musique classique}} à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] {{Date|15|septembre|1945|en musique classique}} à [[Mittersill]]) est un [[compositeur]] et [[chef d'orchestre]] autrichien. Un des premiers élèves d’[[Arnold Schönberg]], il appartient au premier cercle de la [[Seconde école de Vienne]].


== Biographie ==
Son nom à la naissance est '''Anton Friedrich Wilhelm von Webern''', mais il abandonne la particule ''von'' en [[1918]].
Né dans une vieille famille noble de Vienne, Anton Webern étudie la musicologie avec [[Guido Adler]] à l'université de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (Institut d'Histoire de la musique), puis entre [[1904 en musique classique|1904]] et 1908 il étudie la composition avec [[Arnold Schönberg]] qui eut une grande influence sur sa musique et se lie d'amitié avec [[Alban Berg]]. En 1906, il obtient son doctorat en musicologie sur le ''Choralis Constantinus'' d'[[Heinrich Isaac]]. Il compose un nombre important d'œuvres de jeunesse, puis quelques pièces sous l'influence de Schönberg, mais son catalogue « officiel » débute avec sa [[Passacaille]] pour orchestre opus 1 ([[1908 en musique classique|1908]]). Il délaisse rapidement la tonalité, pour s'engager dans un style de [[musique atonale]] libre, en même temps que Schönberg et que Berg. Le {{date-|31 mars 1913}}, une de ses œuvres (les [[Six pièces pour grand orchestre]]) fait partie du programme d'un [[Skandalkonzert|mémorable concert]] qui fut un des scandales les plus retentissants de l'époque. Un an après, la guerre éclate, il est mobilisé. Réformé à cause de sa mauvaise vue, il se met à composer un nombre important de pièces vocales (opus 12 à 19) sur des poèmes de [[Des Knaben Wunderhorn]] ou des textes mystiques. Parallèlement il mène une carrière de chef d'orchestre d'opérettes, qui lui causera nombre de déboires tant professionnels que de santé. En 1924, il compose sa première œuvre [[dodécaphonisme|dodécaphonique]] (un ''Kinderstück'' pour piano), qui dès lors deviendra son unique technique d'écriture.


En [[1926 en musique classique|1926]], il fait connaissance à Vienne de la poétesse Hildegard Jone (1891-1963)<ref>{{Ouvrage|langue= |prénom1=|nom1=|titre=La Musique Classique|éditeur=Éditions Mondo|lieu=Vevey|année=2005|pages totales=512|isbn=978-2-8320-0823-2| isbn10=2832008232|oclc=427966905|passage=|lire en ligne=}}</ref>, qui écrira les textes de toutes ses œuvres vocales ultérieures (Lieder opus 23 et 25, ''[[Das Augenlicht]]'' opus 26, Première et seconde cantates opus 29 et 31, ainsi qu'un fragment d'une troisième qui ne verra jamais le jour). Sa carrière de chef d'orchestre prendra une importance grandissante pendant la période sociale-démocrate (dite période [[austromarxisme|austro-marxiste]]) grâce à l'appui d'un ami de Schönberg, {{lien|langue=en|David Josef Bach}}, devenant malgré lui une des vitrines culturelles de l'austro-marxisme. En février [[1934]] une série d'émeutes et d'affrontements entre des miliciens nazis et communistes embrasent Vienne et Linz. Le chancelier Dollfuss (assassiné six mois plus tard par les nazis) décrète le couvre-feu et instaure l'état d'urgence : tous les élus socio-démocrates voient leur mandat annulé, les syndicats et associations ouvrières dissous. Webern perd alors son poste de chef d'orchestre à la RAVAG (la radio autrichienne), ce qui le privera d'une partie de ses modestes revenus. En [[1935 en musique classique|1935]], Alban Berg meurt d'une septicémie. En [[1936 en musique classique|1936]], Webern est pressenti pour diriger la création du [[Concerto à la mémoire d'un ange]] de Berg à Barcelone, mais après quelques répétitions, Webern se sent incapable de continuer ; la création est assurée par [[Hermann Scherchen]]. Cet événement mettra une fin définitive à la carrière de chef de Webern.
== Biographie ==
Né dans une vieille famille noble de Vienne, Anton Webern étudie la musicologie avec [[Guido Adler]] à l'université de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] (Institut d'Histoire de la musique), puis entre [[1904 en musique classique|1904]] et 1908 il étudie la composition avec [[Arnold Schönberg]] qui eut une grande influence sur sa musique et se lie d'amitié avec [[Alban Berg]]. En 1906, il obtient son doctorat en musicologie sur le ''Choralis Constantinus'' d'[[Heinrich Isaac]]. Il compose un nombre important d'œuvres de jeunesse, puis quelques pièces sous l'influence de Schönberg, mais son catalogue « officiel » débute avec sa [[Passacaille]] pour orchestre opus 1 ([[1908 en musique classique|1908]]). Il délaisse rapidement la tonalité, pour s'engager dans un style de [[musique atonale]] libre, en même temps que Schönberg et que Berg. Le 31 mars 1913, une de ses œuvres (les [[Six pièces pour grand orchestre]]) fait partie du programme d'un mémorable concert qui fut un des scandales les plus retentissants de l'époque. Un an après, la guerre éclate, il est mobilisé. Réformé à cause de sa mauvaise vue, il se met à composer un nombre important de pièces vocales (opus 12 à opus 19) sur des textes du Knabenwunderhorn ou mystiques. Parallèlement il mène une carrière de chef d'orchestre d'opérettes, qui lui causera nombre de déboires tant professionnels que de santé. En 1924, il compose sa première œuvre [[dodécaphonisme|dodécaphonique]] (un Kinderstück pour piano), qui dès lors deviendra son unique technique d'écriture.
[[Fichier:Anton webern.jpg|vignette|Anton Webern]]
En [[1926 en musique classique|1926]], il fait connaissance à Vienne de la poétesse Hildegard Jone (1891-1963)<ref>{{Ouvrage|langue= |prénom1=|nom1=|titre=La Musique Classique|éditeur=Éditions Mondo|lieu=Vevey|année=2005|pages totales=512|isbn=978-2-8320-0823-2| isbn10=2832008232|oclc=427966905|passage=|lire en ligne=}}</ref>, qui écrira les textes de toutes ses œuvres vocales ultérieures (Lieder opus 23 et 25, ''[[Das Augenlicht]]'' opus 26, Première et seconde cantates opus 29 et 31, ainsi qu'un fragment d'une troisième qui ne verra jamais le jour). Sa carrière de chef d'orchestre prendra une importance grandissante pendant la période sociale-démocrate (dite période [[austromarxisme|austro-marxiste]]) grâce à l'appui d'un ami de Schönberg, [[David Josef Bach]], devenant malgré lui une des vitrines culturelles de l'austro-marxisme. En février [[1934]] une série d'émeutes et d'affrontements entre des miliciens nazis et communistes embrasent Vienne et Linz. Le chancelier Dollfuss (assassiné six mois plus tard par les nazis) décrète le couvre-feu et instaure l'état d'urgence : tous les élus socio-démocrates voient leur mandat annulé, les syndicats et associations ouvrières dissous. Webern perd alors son poste de chef d'orchestre à la RAVAG (la radio autrichienne), ce qui le privera d'une partie de ses modestes revenus. En [[1935 en musique classique|1935]], Alban Berg meurt d'une septicémie. En [[1936 en musique classique|1936]], Webern est pressenti pour diriger la création du [[Concerto à la mémoire d'un ange]] de Berg à Barcelone, mais après quelques répétitions, Webern se sent incapable de continuer. De fait cette œuvre sera créée par [[Hermann Scherchen]]. Cet événement mettra une fin définitive à la carrière de chef de Webern.


En [[1938]], les nazis annexent l'Autriche. Webern voit une grande partie de ses amis, de ses élèves juifs s'exiler. Ne prenant pas lui-même le chemin de l'exil, il reste en Autriche et sera alors mis au ban de la scène culturelle par les nazis. Il fait partie des musiciens considérés comme « dégénérés » par les nazis. Il se réfugie dans un exil intérieur, poursuivant inlassablement son œuvre, malgré les bombardements (à partir de l'automne 1943), un enrôlement forcé (mais bref) dans la défense antiaérienne. Il pourra néanmoins à deux reprises quitter l'Autriche pour la Suisse: en 1940 pour assister à une reprise de sa Passacaille pour orchestre opus 1, puis en 1943 pour la création de ses Variations pour orchestre opus 30 à Winterthour. Très démuni financièrement, il est contraint de solliciter à plusieurs reprises la Künstlerdank, une bourse de survie accordée aux musiciens nécessiteux par le ministère nazi de la culture. En février 1945, son fils Peter, en service dans l'armée du Reich, meurt dans un bombardement près de Zagreb. C'est pour Webern un choc dont il ne se remettra jamais. Le 31 mars 1945 pour fuir l'armée soviétique, Webern et sa famille quittent leur maison de [[Maria Enzersdorf]] (près de [[Mödling]] à vingt kilomètres au sud de Vienne) pour [[Mittersill]] dans le [[Tyrol]]. C'est là que Webern passera les derniers mois de sa vie. Juste après la capitulation, il est pressenti pour occuper un poste d'enseignement au Conservatoire de Vienne, mais il n'en aura jamais écho.
En [[1938]], les nazis annexent l'Autriche. Webern voit une grande partie de ses amis, de ses élèves juifs s'exiler. Ne prenant pas lui-même le chemin de l'exil, il reste en Autriche et sera alors mis au ban de la scène culturelle par les nazis. Il fait partie des musiciens considérés comme « dégénérés » par les nazis. Il se réfugie dans un exil intérieur, poursuivant inlassablement son œuvre, malgré les bombardements (à partir de l'automne 1943), un enrôlement forcé (mais bref) dans la défense antiaérienne. Il pourra néanmoins à deux reprises quitter l'Autriche pour la Suisse : en 1940 pour assister à une reprise de sa Passacaille pour orchestre opus 1, puis en 1943 pour la création de ses Variations pour orchestre opus 30 à Winterthour. Très démuni financièrement, il est contraint de solliciter à plusieurs reprises la ''Künstlerdank'', une bourse de survie accordée aux musiciens nécessiteux par le ministère nazi de la culture. En {{date-|février 1945}}, son fils Peter, en service dans l'armée du Reich, meurt dans un bombardement près de Zagreb. C'est pour Webern un choc dont il ne se remettra jamais. Le {{date-|31 mars 1945}} pour fuir l'armée soviétique, Webern et sa famille quittent leur maison de [[Maria Enzersdorf]] (près de [[Mödling]] à vingt kilomètres au sud de Vienne) pour [[Mittersill]] dans le [[Tyrol]]. C'est là que Webern passera les derniers mois de sa vie. Juste après la capitulation, il est pressenti pour occuper un poste d'enseignement au Conservatoire de Vienne, mais il n'en aura jamais écho.


Les circonstances de sa mort ne sont pas connues dans tous les détails, mais ce qui suit serait proche de la vérité. Le 15 septembre 1945 au soir, Webern sort sur la terrasse de sa maison d'accueil pour fumer un cigare, oubliant le couvre-feu. Il est tué par méprise par une sentinelle américaine, Raymond Norwood Bell<ref>[[Gert Jonke]] : ''La mort d'Anton Webern'', Verdier, 2000</ref>.
Les circonstances de sa mort ne sont pas connues dans tous les détails, mais ce qui suit serait proche de la vérité. Le {{date-|15 septembre 1945}} au soir, Webern sort sur la terrasse de sa maison d'accueil pour fumer un cigare, oubliant le couvre-feu. De ce fait, il est alors tué par méprise par une sentinelle américaine, Raymond Norwood Bell<ref>[[Gert Jonke]] : ''La mort d'Anton Webern'', Verdier, 2000</ref>.


== Sa musique ==
== Sa musique ==
[[Fichier:Webern-Kinderstück avec serie.svg|vignette|Partition de ''Kinderstück'' (1924).]]
Après de nombreuses compositions tonales de jeunesse, en 1909 (Cinq Lieder opus 3), il délaisse le système tonal, au profit d'une écriture atonale libre dans un style [[expressionnisme|expressionniste]]. Il explore également la petite forme ([[aphorisme]], on a même souvent associé l'esthétique wébernienne à celle des [[Haïku]] japonais), ainsi que la ''[[Klangfarbenmelodie]]'' élaborée par Schönberg dans ses propres [[Cinq pièces pour orchestre opus 16]] ({{n°|3}}: Farben, et {{n°|5}} le récitatif obligé). En 1924 (Kinderstück), suivant de près Schönberg et Berg, Webern remplace la libre atonalité par la technique du [[dodécaphonisme]].


Après de nombreuses compositions tonales de jeunesse, en 1909 ''(Cinq Lieder opus 3)'', il délaisse le système tonal, au profit d'une écriture atonale libre dans un style [[expressionnisme|expressionniste]]. Il explore également la petite forme {{référence nécessaire |([[aphorisme]], on a même souvent associé l'esthétique wébernienne à celle des [[Haïku]] japonais) |date=23 nov 2022 }}, ainsi que la ''[[Klangfarbenmelodie]]'' élaborée par Schönberg dans ses propres Cinq pièces pour orchestre opus 16 ({{n°|3}} : ''Farben'', et {{n°|5}} le récitatif obligé). En 1924 ''(Kinderstück)'', suivant de près Schönberg et Berg, Webern remplace la libre atonalité par la technique du [[dodécaphonisme]].
À partir de ce moment, la musique de Webern se concentre vers une organisation de plus en plus rationalisée des sons non seulement dans leurs hauteurs (série), mais d'une certaine façon également dans leurs durées, tout en faisant un emploi de plus en plus important du contrepoint : [[canon (musique)|canons]] (Symphonie opus 21…), [[fugue]] (Quatuor opus 28). Dans ses [[Variations pour orchestre opus 30]] et sa [[Deuxième cantate opus 31]], il élabore un traitement sériel en chaînes et réseaux, que sa mort l'empêcha de poursuivre.


À partir de ce moment, la musique de Webern se concentre vers une organisation de plus en plus rationalisée des sons non seulement dans leurs hauteurs (série), mais d'une certaine façon également dans leurs durées, tout en faisant un emploi de plus en plus important du contrepoint : [[canon (musique)|canons]] (Symphonie opus 21…), [[fugue]] (Quatuor opus 28). Dans ses [[Variations pour orchestre opus 30]] et sa [[Deuxième cantate opus 31]], il élabore un traitement sériel en chaînes et réseaux, que sa mort l'empêcha de poursuivre.
Après la Seconde Guerre mondiale, on a vu en Webern une nouvelle voie à suivre dans le domaine de la composition. La musique tonale ayant été assimilée par certains comme la musique du nazisme et du fascisme, il fallait dénazifier la culture, et d'aucuns avaient le sentiment que l'art ne pourrait plus être comme avant, ayant échoué à empêcher la Shoah{{Référence nécessaire|date=30 mars 2016}}.


Après la Seconde Guerre mondiale, on a vu en Webern une nouvelle voie à suivre dans le domaine de la composition (voir l'article ''[[Musique sérielle]]'').
Aujourd'hui sa musique est jouée dans le monde entier. Et elle est appréciée dans sa sensibilité, au-delà des oppositions entre partisans et opposants de l'atonalité.


== Catalogue des œuvres ==
== Catalogue des œuvres ==
=== Pièces numérotées ===
=== Pièces numérotées ===
* ''[[Passacaille (Webern)|Passacaille]]'', pour [[orchestre]], {{opus}}1 (1908)
* ''[[Passacaille (Webern)|Passacaille]]'', pour [[orchestre]], {{Op.|1}} (1908)
* ''Entflieht auf Leichten Kähnen'', pour [[chœur (musique)|chœur]] ''[[a cappella]]'' sur un texte de [[Stefan George]], {{opus}}2 (1908)
* ''Entflieht auf Leichten Kähnen'', pour [[chœur (musique)|chœur]] ''[[a cappella]]'' sur un texte de [[Stefan George]], {{Op.|2}} (1908)
* Cinq lieder sur ''Der Siebente Ring'', pour voix et [[piano]], {{opus}}3 (1907-08)
* Cinq lieder sur ''Der Siebente Ring'', pour voix et [[piano]], {{Op.|3}} (1908-09)
* Cinq lieder de Stefan George, pour voix et piano, {{opus}}4 (1908-09)
* Cinq lieder de Stefan George, pour voix et piano, {{Op.|4}} (1908-09)
* Cinq mouvements pour [[quatuor à cordes]], {{opus}}5 (1909)
* Cinq mouvements pour [[quatuor à cordes]], {{Op.|5}} (1909)
* [[Six pièces pour grand orchestre]], op. 6 (1909-10, révisé en 1928)
* [[Six pièces pour grand orchestre]], {{Op.|6}} (1909-10, révisé en 1928)
* [[Quatre pièces pour violon et piano (Webern)|Quatre pièces pour violon et piano]], {{opus}}7 (1910)
* [[Quatre pièces pour violon et piano (Webern)|Quatre pièces pour violon et piano]], {{Op.|7}} (1910)
* Deux lieder, sur des textes de [[Rainer Maria Rilke]], pour voix et piano, {{opus}}8 (1910)
* Deux lieder, sur des textes de [[Rainer Maria Rilke]], pour voix et piano, {{Op.|8}} (1910)
* Six Bagatelles pour quatuor à cordes, {{opus}}9 (1913)
* Six Bagatelles pour quatuor à cordes, {{Op.|9}} (1913)
* [[Cinq pièces pour orchestre (Webern)|Cinq pièces pour orchestre]], {{opus}}10 (1911-13)
* [[Cinq pièces pour orchestre (Webern)|Cinq pièces pour orchestre]], {{Op.|10}} (1911-13)
* [[Trois petites pièces pour violoncelle et piano]], {{opus}}11, (1914)
* [[Trois petites pièces pour violoncelle et piano]], {{Op.|11}} (1914)
* Quatre lieder, pour voix et piano, {{opus}}12 (1915-17)
* Quatre lieder, pour voix et piano, {{Op.|12}} (1915-17)
* ''[[Quatre Lieder (Webern)|Quatre Lieder]]'', pour voix et orchestre de musique de chambre, {{opus}}13 (1914-18)
* ''[[Quatre Lieder (Webern)|Quatre Lieder]]'', pour voix et orchestre de musique de chambre, {{Op.|13}} (1914-18)
* ''[[Six Lieder (Webern)|Six Lieder]]'' pour voix, [[clarinette]], [[Clarinette|clarinette basse]], violon et violoncelle, {{opus}}14 (1917-21)
* ''[[Six Lieder (Webern)|Six Lieder]]'' pour voix, [[clarinette]], [[Clarinette|clarinette basse]], violon et violoncelle, {{Op.|14}} (1917-21)
* ''[[Cinq chants sacrés]]'', pour voix et petit ensemble, {{opus}}15 (1917-22)
* ''[[Cinq chants sacrés]]'', pour voix et petit ensemble, {{Op.|15}} (1917-22)
* ''[[Cinq canons sur des textes latins]]'', pour [[soprano]], clarinette et clarinette basse, {{opus}}16 (1923-24)
* ''[[Cinq canons sur des textes latins]]'', pour [[soprano]], clarinette et clarinette basse, {{Op.|16}} (1923-24)
* ''[[Trois mélodies populaires sacrées]]'', pour voix, violon, clarinette et clarinette basse, {{opus}}17 (1924)
* ''[[Trois mélodies populaires sacrées]]'', pour voix, violon, clarinette et clarinette basse, {{Op.|17}} (1924)
* ''[[Trois Lieder (Webern)|Trois Lieder]]'', pour voix, clarinette en mi♭ et [[guitare]], {{opus}}18 (1925)
* ''[[Trois Lieder (Webern)|Trois Lieder]]'', pour voix, clarinette en mi♭ et [[guitare]], {{Op.|18}} (1925)
* ''[[Deux Lieder (Webern)|Deux Lieder]]'', pour chœur mixte, [[célesta]], guitare, violon, clarinette et clarinette basse, {{opus}}19 (1926)
* ''[[Deux Lieder (Webern)|Deux Lieder]]'', pour chœur mixte, [[célesta]], guitare, violon, clarinette et clarinette basse, {{Op.|19}} (1926)
* Trio à cordes, {{opus}}20 (1927)
* Trio à cordes, {{Op.|20}} (1927)
* [[Symphonie de Webern|Symphonie]], {{opus}}21 (1928)
* [[Symphonie (Webern)|Symphonie]], {{Op.|21}} (1928)
* Quatuor pour violon, clarinette, [[saxophone]] ténor et piano, {{opus}}22 (1930)
* Quatuor pour violon, clarinette, [[saxophone]] ténor et piano, {{Op.|22}} (1930)
* Trois lieder sur ''Viae inviae'' de [[Hildegard Jone]], pour voix et piano, {{opus}}23 (1934)
* Trois lieder sur ''Viae inviae'' de [[Hildegard Jone]], pour voix et piano, {{Op.|23}} (1934)
* [[Concerto pour neuf instruments]] pour [[flûte]], [[hautbois]], clarinette, [[Cor d'harmonie|cor]], [[trompette]], trombone, violon, alto et piano, {{opus}}24 (1934)
* [[Concerto pour neuf instruments]] pour [[flûte]], [[hautbois]], clarinette, [[Cor d'harmonie|cor]], [[trompette]], trombone, violon, alto et piano, {{Op.|24}} (1934)
* Trois lieder pour voix et piano, {{opus}}25 (1934-35)
* Trois lieder pour voix et piano, {{Op.|25}} (1934-35)
* ''Das Augenlicht'', pour chœur mixte et orchestre, {{opus}}26 (1935)
* ''Das Augenlicht'', pour chœur mixte et orchestre, {{Op.|26}} (1935)
* [[Variations pour piano (Webern)|Variations pour piano]], {{opus}}27 (1936)
* [[Variations pour piano (Webern)|Variations pour piano]], {{Op.|27}} (1936)
* [[Quatuor à cordes de Webern|Quatuor à cordes]], {{opus}}28 (1937-38) - dont la série est basée sur le [[motif BACH]]
* [[Quatuor à cordes de Webern|Quatuor à cordes]], {{Op.|28}} (1937-38) - dont la série est basée sur le [[motif BACH]]
* [[Cantate]] {{n°}}1, pour [[soprano]], chœur mixte et orchestre, {{opus}}29 (1938-39)
* [[Cantate]] {{n°}}1, pour [[soprano]], chœur mixte et orchestre, {{Op.|29}} (1938-39)
* ''Variations'', pour orchestre, {{opus}}30 (1940)
* ''Variations'', pour orchestre, {{Op.|30}} (1940)
* Cantate {{n°}}2, pour [[soprano]], [[Basse (voix)|basse]], chœur et orchestre, {{opus}}31 (1941-43)
* Cantate {{n°}}2, pour [[soprano]], [[Basse (voix)|basse]], chœur et orchestre, {{Op.|31}} (1941-43)


=== Pièces sans numéro d'opus ===
=== Pièces sans numéro d'opus ===
Ligne 100 : Ligne 64 :
* ''Im Sommerwind'', idylle pour grand orchestre d'après un poème de Bruno Wille (1904)
* ''Im Sommerwind'', idylle pour grand orchestre d'après un poème de Bruno Wille (1904)
* ''Langsamer Satz'' (mouvement lent) pour quatuor à cordes (1905)
* ''Langsamer Satz'' (mouvement lent) pour quatuor à cordes (1905)
* Quatuor à cordes (août 1905)
* Quatuor à cordes ({{date-|août 1905}})
* Pièce pour piano (1906)
* Pièce pour piano (1906)
* Rondo pour piano (1906)
* Rondo pour piano (1906)
Ligne 109 : Ligne 73 :
* ''Cinq pièces pour orchestre'' (1913) - relié à l'opus 10, publié 1971 (édité par [[Friedrich Cerha]])
* ''Cinq pièces pour orchestre'' (1913) - relié à l'opus 10, publié 1971 (édité par [[Friedrich Cerha]])
* ''Trois pièces pour quatuor à cordes et mezzosoprano'' (1913)
* ''Trois pièces pour quatuor à cordes et mezzosoprano'' (1913)
* ''Trois lieder'' pur voix et orchestre (1913–14)
* ''Trois lieder'' pour voix et orchestre (1913–14)
* Sonate pour violoncelle (1914)
* Sonate pour violoncelle (1914)
* ''Kinderstück'' pour piano (1924)
* ''Kinderstück'' pour piano (1924)
Ligne 115 : Ligne 79 :
* Pièce pour trio à cordes (1925)
* Pièce pour trio à cordes (1925)


== Arrangements ==
=== Arrangements ===
* ''Thränenregen'', ''Ihr Bild'', ''Romance'' [extrait de ''Rosamunde''], ''Der Wegweiser'', et ''Du bist die Ruh’'', de [[Franz Schubert]], arrangés pour voix et orchestre (1903)
* ''Thränenregen'', ''Ihr Bild'', ''Romance'' [extrait de ''Rosamunde''], ''Der Wegweiser'', et ''Du bist die Ruh’'', de [[Franz Schubert]], arrangés pour voix et orchestre (1903)
* ''[[Schatzwalzer]]'' de [[Johann Strauss II]], arrangé pour quatuor à cordes, harmonium et piano (1921)
* ''[[Schatz-Walzer]]'' de [[Johann Strauss II]], arrangé pour quatuor à cordes, harmonium et piano (1921)
* Symphonie de chambre n° 1 opus 9 d'[[Arnold Schoenberg]], arrangée pour flûte (ou violon), clarinette (ou alto), piano, violon, et violoncelle (1922–23)
* Symphonie de chambre n° 1 opus 9 d'[[Arnold Schoenberg]], arrangée pour flûte (ou violon), clarinette (ou alto), piano, violon, et violoncelle (1922–23)
* ''Arbeiterchor'' de [[Franz Liszt]], arrangé pour basse solo, chœur et orchestre (1924)
* ''Arbeiterchor'' de [[Franz Liszt]], arrangé pour basse solo, chœur et orchestre (1924)
Ligne 123 : Ligne 87 :
* ''Fuga (Ricercata) a 6 voci'' [Fugue n° 2] de l'''Offrande Musicale'' de [[Johann Sebastian Bach]], orchestration (1934–35)
* ''Fuga (Ricercata) a 6 voci'' [Fugue n° 2] de l'''Offrande Musicale'' de [[Johann Sebastian Bach]], orchestration (1934–35)


== Bibliographie ==
== Hommages ==
L'[[astéroïde]] [[(4529) Webern]], découvert en 1984, est nommé en son honneur<ref>{{Chapitre|langue=en|titre chapitre=(4529) Webern|titre ouvrage=Dictionary of Minor Planet Names|éditeur=Springer|date=2007|isbn=978-3-540-29925-7|doi=10.1007/978-3-540-29925-7_4467|lire en ligne=https://doi.org/10.1007/978-3-540-29925-7_4467|consulté le=2022-05-15|passage=390–390}}</ref>.
* Henri-Louis Matter, ''Anton Webern'', L'age d'homme, 1981
* [[Paul-Gilbert Langevin]], [[Le Siècle de Bruckner]], la Revue Musicale, numéro 298-299, Editions Richard Masse, 1975.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

== Bibliographie ==
* [[Claude Rostand]], ''Anton Webern: L'Homme et son œuvre'', Edition Seghers, 1969.
* [[Paul-Gilbert Langevin]], [[Le Siècle de Bruckner]], la Revue Musicale, numéro 298-299, Editions Richard Masse, 1975.
* Henri-Louis Matter, ''Anton Webern'', L'age d'homme, 1981.
* Alain Galliari, Anton von Webern, Fayard, 2007.


== Liens externes ==
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Anton Webern
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Anton Friedrich Wilhelm von WebernVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Instrument
Maître
Genre artistique
Site web
Prononciation
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Anton Webern ( audio), né le à Vienne et mort le à Mittersill, est un compositeur et chef d'orchestre autrichien. Un des premiers élèves d’Arnold Schönberg, il appartient au premier cercle de la Seconde école de Vienne.

Son nom à la naissance est Anton Friedrich Wilhelm von Webern, mais il abandonne la particule von en application de la loi autrichienne supprimant la noblesse en 1919.

Né dans une vieille famille noble de Vienne, Anton Webern étudie la musicologie avec Guido Adler à l'université de Vienne (Institut d'Histoire de la musique), puis entre 1904 et 1908 il étudie la composition avec Arnold Schönberg qui eut une grande influence sur sa musique et se lie d'amitié avec Alban Berg. En 1906, il obtient son doctorat en musicologie sur le Choralis Constantinus d'Heinrich Isaac. Il compose un nombre important d'œuvres de jeunesse, puis quelques pièces sous l'influence de Schönberg, mais son catalogue « officiel » débute avec sa Passacaille pour orchestre opus 1 (1908). Il délaisse rapidement la tonalité, pour s'engager dans un style de musique atonale libre, en même temps que Schönberg et que Berg. Le , une de ses œuvres (les Six pièces pour grand orchestre) fait partie du programme d'un mémorable concert qui fut un des scandales les plus retentissants de l'époque. Un an après, la guerre éclate, il est mobilisé. Réformé à cause de sa mauvaise vue, il se met à composer un nombre important de pièces vocales (opus 12 à 19) sur des poèmes de Des Knaben Wunderhorn ou des textes mystiques. Parallèlement il mène une carrière de chef d'orchestre d'opérettes, qui lui causera nombre de déboires tant professionnels que de santé. En 1924, il compose sa première œuvre dodécaphonique (un Kinderstück pour piano), qui dès lors deviendra son unique technique d'écriture.

En 1926, il fait connaissance à Vienne de la poétesse Hildegard Jone (1891-1963)[1], qui écrira les textes de toutes ses œuvres vocales ultérieures (Lieder opus 23 et 25, Das Augenlicht opus 26, Première et seconde cantates opus 29 et 31, ainsi qu'un fragment d'une troisième qui ne verra jamais le jour). Sa carrière de chef d'orchestre prendra une importance grandissante pendant la période sociale-démocrate (dite période austro-marxiste) grâce à l'appui d'un ami de Schönberg, David Josef Bach (en), devenant malgré lui une des vitrines culturelles de l'austro-marxisme. En février 1934 une série d'émeutes et d'affrontements entre des miliciens nazis et communistes embrasent Vienne et Linz. Le chancelier Dollfuss (assassiné six mois plus tard par les nazis) décrète le couvre-feu et instaure l'état d'urgence : tous les élus socio-démocrates voient leur mandat annulé, les syndicats et associations ouvrières dissous. Webern perd alors son poste de chef d'orchestre à la RAVAG (la radio autrichienne), ce qui le privera d'une partie de ses modestes revenus. En 1935, Alban Berg meurt d'une septicémie. En 1936, Webern est pressenti pour diriger la création du Concerto à la mémoire d'un ange de Berg à Barcelone, mais après quelques répétitions, Webern se sent incapable de continuer ; la création est assurée par Hermann Scherchen. Cet événement mettra une fin définitive à la carrière de chef de Webern.

En 1938, les nazis annexent l'Autriche. Webern voit une grande partie de ses amis, de ses élèves juifs s'exiler. Ne prenant pas lui-même le chemin de l'exil, il reste en Autriche et sera alors mis au ban de la scène culturelle par les nazis. Il fait partie des musiciens considérés comme « dégénérés » par les nazis. Il se réfugie dans un exil intérieur, poursuivant inlassablement son œuvre, malgré les bombardements (à partir de l'automne 1943), un enrôlement forcé (mais bref) dans la défense antiaérienne. Il pourra néanmoins à deux reprises quitter l'Autriche pour la Suisse : en 1940 pour assister à une reprise de sa Passacaille pour orchestre opus 1, puis en 1943 pour la création de ses Variations pour orchestre opus 30 à Winterthour. Très démuni financièrement, il est contraint de solliciter à plusieurs reprises la Künstlerdank, une bourse de survie accordée aux musiciens nécessiteux par le ministère nazi de la culture. En , son fils Peter, en service dans l'armée du Reich, meurt dans un bombardement près de Zagreb. C'est pour Webern un choc dont il ne se remettra jamais. Le pour fuir l'armée soviétique, Webern et sa famille quittent leur maison de Maria Enzersdorf (près de Mödling à vingt kilomètres au sud de Vienne) pour Mittersill dans le Tyrol. C'est là que Webern passera les derniers mois de sa vie. Juste après la capitulation, il est pressenti pour occuper un poste d'enseignement au Conservatoire de Vienne, mais il n'en aura jamais écho.

Les circonstances de sa mort ne sont pas connues dans tous les détails, mais ce qui suit serait proche de la vérité. Le au soir, Webern sort sur la terrasse de sa maison d'accueil pour fumer un cigare, oubliant le couvre-feu. De ce fait, il est alors tué par méprise par une sentinelle américaine, Raymond Norwood Bell[2].

Partition de Kinderstück (1924).

Après de nombreuses compositions tonales de jeunesse, en 1909 (Cinq Lieder opus 3), il délaisse le système tonal, au profit d'une écriture atonale libre dans un style expressionniste. Il explore également la petite forme (aphorisme, on a même souvent associé l'esthétique wébernienne à celle des Haïku japonais)[réf. nécessaire], ainsi que la Klangfarbenmelodie élaborée par Schönberg dans ses propres Cinq pièces pour orchestre opus 16 (no 3 : Farben, et no 5 le récitatif obligé). En 1924 (Kinderstück), suivant de près Schönberg et Berg, Webern remplace la libre atonalité par la technique du dodécaphonisme.

À partir de ce moment, la musique de Webern se concentre vers une organisation de plus en plus rationalisée des sons non seulement dans leurs hauteurs (série), mais d'une certaine façon également dans leurs durées, tout en faisant un emploi de plus en plus important du contrepoint : canons (Symphonie opus 21…), fugue (Quatuor opus 28). Dans ses Variations pour orchestre opus 30 et sa Deuxième cantate opus 31, il élabore un traitement sériel en chaînes et réseaux, que sa mort l'empêcha de poursuivre.

Après la Seconde Guerre mondiale, on a vu en Webern une nouvelle voie à suivre dans le domaine de la composition (voir l'article Musique sérielle).

Catalogue des œuvres

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Pièces numérotées

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Pièces sans numéro d'opus

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  • Deux pièces pour violoncelle et piano (1899)
  • Trois poèmes pour voix et piano (1899–1902)
  • Huit chants de jeunesse pour voix et piano (1901–03)
  • Trois lieder d'après Ferdinand Avenarius (1903–04)
  • Im Sommerwind, idylle pour grand orchestre d'après un poème de Bruno Wille (1904)
  • Langsamer Satz (mouvement lent) pour quatuor à cordes (1905)
  • Quatuor à cordes ()
  • Pièce pour piano (1906)
  • Rondo pour piano (1906)
  • Rondo pour quatuor à cordes (1906)
  • Cinq lieder d'après Richard Dehmel (1906–08)
  • Quintette pour piano (1907)
  • Quatre lieder d'après Stefan George (1908–09)
  • Cinq pièces pour orchestre (1913) - relié à l'opus 10, publié 1971 (édité par Friedrich Cerha)
  • Trois pièces pour quatuor à cordes et mezzosoprano (1913)
  • Trois lieder pour voix et orchestre (1913–14)
  • Sonate pour violoncelle (1914)
  • Kinderstück pour piano (1924)
  • Pièce pour piano, dans le tempo d'un menuet (1925)
  • Pièce pour trio à cordes (1925)

Arrangements

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  • Thränenregen, Ihr Bild, Romance [extrait de Rosamunde], Der Wegweiser, et Du bist die Ruh’, de Franz Schubert, arrangés pour voix et orchestre (1903)
  • Schatz-Walzer de Johann Strauss II, arrangé pour quatuor à cordes, harmonium et piano (1921)
  • Symphonie de chambre n° 1 opus 9 d'Arnold Schoenberg, arrangée pour flûte (ou violon), clarinette (ou alto), piano, violon, et violoncelle (1922–23)
  • Arbeiterchor de Franz Liszt, arrangé pour basse solo, chœur et orchestre (1924)
  • Deutsche Tänze (Danses allemandes) de Schubert (1824, D.820), orchestrées par Webern (1931)
  • Fuga (Ricercata) a 6 voci [Fugue n° 2] de l'Offrande Musicale de Johann Sebastian Bach, orchestration (1934–35)

L'astéroïde (4529) Webern, découvert en 1984, est nommé en son honneur[3].

Notes et références

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  1. La Musique Classique, Vevey, Éditions Mondo, , 512 p. (ISBN 978-2-8320-0823-2, OCLC 427966905)
  2. Gert Jonke : La mort d'Anton Webern, Verdier, 2000
  3. (en) « (4529) Webern », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_4467, lire en ligne), p. 390–390

Bibliographie

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  • Claude Rostand, Anton Webern: L'Homme et son œuvre, Edition Seghers, 1969.
  • Paul-Gilbert Langevin, Le Siècle de Bruckner, la Revue Musicale, numéro 298-299, Editions Richard Masse, 1975.
  • Henri-Louis Matter, Anton Webern, L'age d'homme, 1981.
  • Alain Galliari, Anton von Webern, Fayard, 2007.

Liens externes

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